Accueil🇫🇷Chercher

HMS Sickle (P224)

Le HMS Sickle[Note 1] (Pennant number : P224) est un sous-marin britannique de classe S du troisième lot, construit pour la Royal Navy pendant la Seconde Guerre mondiale. Il faisait partie des unités construites entre 1941 et 1944 par les Britanniques pour des opérations offensives.

HMS Sickle
illustration de HMS Sickle (P224)
Le HMS Sickle en surface

Type Sous-marin, classe S
Classe Classe S
Histoire
A servi dans Royal Navy
Commanditaire Royal Navy
Chantier naval Cammell Laird, Birkenhead Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Commandé
Quille posée
Lancement
Commission
Statut coulé en juin 1944, probablement par une mine
Équipage
Équipage 48 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 66,1 m
Maître-bau 7,16 m
Tirant d'eau 3,4 m
DĂ©placement 879 tonnes en surface / 1006 tonnes en immersion
Propulsion 2 moteurs Diesel
2 moteurs Ă©lectriques
2 arbres à hélice
Puissance Diesel : 1 900 ch (1 400 kW)
Ă©lectrique : 1 300 ch (970 kW)
Vitesse 14,75 nœuds (27,32 km/h) en surface)
8 nœuds (15 km/h) en immersion
Profondeur 91 m
Caractéristiques militaires
Armement 7 tubes lance-torpilles de 533 mm : 6 d'Ă©trave, 1 de poupe
13 torpilles ou 12 mines
1 canon de pont de 76 mm
1 canon AA de 20 mm Oerlikon
Électronique ASDIC type 129AR ou 138
Radar d'alerte précoce type 291
Rayon d'action 6 000 milles marins (11 112 km) Ă  10 nĹ“uds (67-92 tonnes de fuel)
Carrière
Indicatif P224
Localisation
CoordonnĂ©es 35° 50′ 34″ nord, 23° 13′ 57″ est
Géolocalisation sur la carte : Grèce
(Voir situation sur carte : Grèce)
HMS Sickle
HMS Sickle

Terminé en 1942, il effectue sa première patrouille de guerre au large des côtes norvégiennes. Le HMS Sickle s’est ensuite rendu à Gibraltar, d’où il a effectué une patrouille, puis à Alger en Afrique française du Nord. Du 10 mai au 10 octobre, le navire a patrouillé cinq fois dans le golfe de Gênes et a coulé un sous-marin allemand ainsi que trois dragueurs de mines et un escorteur. Il a ensuite été transféré à Beyrouth, au Liban sous mandat français, et a mené deux patrouilles en mer Égée, coulant trois caïques et un navire marchand. Il a aussi débarqué des agents de la résistance en Grèce.

Lors de sa seconde patrouille à partir de Beyrouth, les moteurs électriques du HMS Sickle ont été endommagés lors d’une attaque par deux destroyers, ce qui l’a obligé à rejoindre Gibraltar pour des réparations. Plusieurs mois plus tard, le navire a repris le service et effectue deux patrouilles supplémentaires en mer Égée, coulant trois autres caïques, un voilier et un navire marchand. Le 31 mai 1944, le HMS Sickle a quitté Malte pour une nouvelle patrouille en mer Égée et n’est pas revenu. Il est probable qu’il a heurté des mines sur le chemin du retour à Malte, entre le 16 et le 18 juin 1944.

Conception

Les sous-marins de la classe S ont été conçus pour patrouiller dans les eaux resserrées de la mer du Nord et de la mer Méditerranée. Les navires du troisième lot étaient légèrement agrandis et améliorés par rapport à ceux du deuxième lot. Ils avaient une coque plus solide, transportaient plus de carburant, et leur armement était modernisé.

Schéma d'un sous-marin de classe S.

Ces sous-marins avaient une longueur hors tout de 66,1 mètres, une largeur de 7,2 m et un tirant d'eau de 4,5 m. Leur dĂ©placement Ă©tait de 879 tonnes en surface et 1 006 tonnes en immersion [1]. Les sous-marins de la classe S avaient un Ă©quipage de 48 officiers et matelots. Ils pouvaient plonger jusqu'Ă  la profondeur de 91,4 m[2].

Pour la navigation en surface, ces navires Ă©taient propulsĂ©s par deux moteurs Diesel de 950 ch (708 kW), chacun entraĂ®nant un arbre et une hĂ©lice distincte. En immersion, les hĂ©lices Ă©taient entraĂ®nĂ©es par un moteur Ă©lectrique de 650 ch (485 kW). Ils pouvaient atteindre 15 nĹ“uds (28 km/h) en surface et 10 nĹ“uds (19 km/h) en plongĂ©e [3]. En surface, les sous-marins du troisième lot avaient une autonomie en surface de 6 000 milles marins (11 000 km) Ă  10 nĹ“uds (19 km/h), et en plongĂ©e de 120 milles (220 km) Ă  3 nĹ“uds (5,6 km/h)[2].

Ces navires Ă©taient armĂ©s de sept tubes lance-torpilles de 533 mm dont six Ă  la proue et un tube externe Ă  la poupe. Ils transportaient six torpilles de recharge pour les tubes d’étrave, pour un total de treize torpilles. Douze mines pouvaient ĂŞtre transportĂ©es Ă  la place des torpilles intĂ©rieurement arrimĂ©es. Les navires Ă©taient aussi armĂ©s d'un canon de pont de 76 mm[4].

Les navires du troisième lot de la classe S étaient équipés d’un système ASDIC de type 129AR ou 138 et d’un radar d’alerte avancée de type 291 ou 291W [5].

Engagements

Le HMS Sickle a été commandé par l’Amirauté britannique le et construit par le chantier naval Cammell Laird à Birkenhead. Sa quille fut posée le , et il fut lancé le [6]. Sous le commandement du lieutenant James Drummond, il appareilla le 28 novembre 1942 pour Holy Loch, où il fut commissionné dans la Royal Navy trois jours plus tard[6] - [7]. Il est le premier (et jusqu’à présent, le seul) navire de Royal Navy à porter le nom de Sickle (en français : faucille)[8]. Et de fait, son insigne représentait une faucille sur fond vert, avec en dessous la devise Onwards and upwards (en avant, et vers le haut)

Entre le 11 et le 31 janvier 1943, le HMS Sickle effectue une patrouille de guerre au large de la Norvège, mais il n’aperçoit qu’un autre sous-marin britannique, le HMS Trident. Le HMS Sickle a ensuite navigué depuis la Grande-Bretagne jusqu’à Gibraltar le 6 avril 1943, avec l’ordre d’intercepter le forceur de blocus italien Himalaya qui était signalé dans les environs. Mais l'Himalaya est resté au port, et le sous-marin s’est rendu à Gibraltar comme prévu[7].

Le 18 avril 1943, le HMS Sickle quitte le port pour effectuer une patrouille au large de Valence, en Espagne. Cinq jours plus tard, le sous-marin aperçut le navire marchand italien Mauro Croce et tira deux torpilles. Les torpilles passèrent sous le navire, de sorte que le HMS Sickle fit surface pour utiliser son canon de pont. Cependant, après avoir tiré 19 obus et marqué plusieurs coups au but, son canon s’est enrayé et le HMS Sickle a dû interrompre l’attaque. Le sous-marin a terminé sa patrouille en rentrant à Alger le 27 avril[7].

Alger

Le 10 mai 1943, le HMS Sickle part d’Alger pour patrouiller au large de la côte sud de la France. Après cinq jours en mer, il a attaqué un convoi allemand au sud de Nice, en France, et coulé le chasseur de sous-marins allemand UJ-2213 qui avait été peint pour ressembler à un pétrolier[9]. Il a ensuite attaqué le sous-marin allemand U-755 avec des torpilles le 20 mai[10], mais il a manqué sa cible. L’U-755 a été coulé huit jours plus tard par un avion[11].

Le lendemain, le HMS Sickle a attaqué le sous-marin allemand U-303 au large de Toulon et l’a touché avec deux torpilles. L’U-303 a coulé en l’espace d’une demi-minute[12] - [11] - [10] - [13]. Le HMS Sickle est ensuite rentré à Alger le 25 mai. Repartant en patrouille le 16 juin, le HMS Sickle a attaqué sans succès un sous-marin ennemi le 18 juin, puis il est rentré au port le 1er juillet[7].

Le lieutenant James Drummond, capitaine du HMS Sickle

Le 13 juillet 1943, le HMS Sickle part d’Alger pour patrouiller dans le golfe de Gênes et à l’est de la Corse. Quatre jours plus tard, le HMS Sickle a tiré trois torpilles sur un convoi italien, sans succès. Le 18 juillet, il a coulé à coups de canon deux dragueurs de mines italiens, les numéros G.61 et R.164, à l’est de l'île de Gorgone, en Italie. Le lendemain, il a coulé un autre dragueur de mines italien, le V.131, au large de Porto-Vecchio, en Corse. Le HMS Sickle attaque ensuite le navire marchand italien Alfredo Oriani avec sept torpilles. Deux le frappent, mais le navire ne coule pas et est remorqué jusqu’au port. Le sous-marin a également manqué le pétrolier allemand Champagne le 22 juillet, puis il est rentré à Alger le 28 juillet. Le lieutenant James Drummond a reçu l’Ordre du Service distingué à la fin de cette patrouille[7].

Le 17 août, le HMS Sickle débute une nouvelle patrouille à l’est de la Corse. Après onze jours de patrouille, le HMS Sickle torpille et coule l’escorteur allemand SG-10, qui escorte un convoi. Le HMS Sickle a terminé sa patrouille le 5 septembre[7].

Le 22 septembre, le HMS Sickle quitte Alger pour patrouiller dans le golfe de Gênes, dans la même zone que lors de sa précédente patrouille. Dans la soirée du 28 septembre, le sous-marin débarque deux hommes près de Sestri Levante, en Italie. Leur mission était de recueillir des renseignements et d’organiser des mouvements de résistance et des réseaux d’évasion de prisonniers de guerre alliés vers la Suisse. Le 30 septembre et le 3 octobre, le HMS Sickle attaque un petit navire de commerce côtier et un chasseur de sous-marins avec trois torpilles chacun, mais aucune des six torpilles ne touche sa cible. Le HMS Sickle rentre ensuite à Alger le 10 octobre[7].

Beyrouth

Entre le 25 octobre et le 1 novembre, le HMS Sickle se rend d’Alger à Beyrouth, au Liban occupé par les Alliés, puis fait route vers Haïfa. Le 11 novembre, le navire quitte Haïfa pour mener une nouvelle patrouille de guerre en mer Égée. Le HMS Sickle coule d’abord à coups de canon le caïque grec Maria (MY 153) à l’ouest d’Amorgós, puis il torpille et coule le navire marchand italien Giovanni Boccaccio au large de Monemvasia, deux jours plus tard[14]. Il coule ensuite à coups de canon deux voiliers près de Milos. Il s’agissait des caïques grecs Piraeus numéro 795 et Samos numéro 45. Le navire rentre à Beyrouth le 25 novembre[7].

Le 13 décembre, le HMS Sickle quitte Beyrouth pour une autre patrouille de guerre en mer Égée. Il tente d’attaquer un convoi allemand le 20 décembre. Le lendemain, alors qu’il surveille le port de Karlóvasi, son périscope est repéré, et il est attaqué avec des grenades anti-sous-marines par les torpilleurs allemands TA14 et TA15. Le HMS Sickle subit des dommages importants, en particulier à ses moteurs électriques.

Le 23 décembre, le sous-marin débarque quatre résistants grecs du Special Operations Executive dans la baie de Kalamos, à l’est d’Eubée. Trois jours plus tard, il coule à coups de canon et en les éperonnant deux petits voiliers grecs non identifiés à l’est de l’île de Mykonos. Les équipages des deux navires sont recueillis par le HMS Sickle. Le navire termine sa patrouille le 2 janvier 1944[7].

Malte

Du 14 au 19 janvier, le HMS Sickle se rend à Malte, puis à Gibraltar. Là, il subit des réparations à ses moteurs électriques jusqu’au 14 avril, date à laquelle il rentre à Malte[7].

Le 29 avril, le HMS Sickle quitte Malte pour patrouiller en mer Égée, où il aperçoit un transport allemand escorté par trois destroyers, mais il le perd de vue dans le brouillard le 7 mai. Le lendemain, le navire coule trois voiliers grecs avec des charges de sabordage et en les éperonnant dans le chenal de Doro. Il les attaque d’abord en surface avec son canon de pont, mais celui-ci s’enraye après avoir tiré quatre obus, alors l’équipage du HMS Sickle monte à bord du premier navire, un caïque battant pavillon grec avec le pennon d’occupation allemand. Le navire transporte une cargaison d’oranges et de citrons, et les marins du HMS Sickle en emportent un millier à bord de leur sous-marin pour améliorer leur régime alimentaire, puis ils trouent la coque du caïque, le faisant couler[7]. Les deux navires suivants ne transportaient aucune cargaison récupérable, et le HMS Sickle coule l’un avec des charges de démolition et l’autre en l’éperonnant. Le 11 mai, le HMS Sickle fait surface et bombarde une station radar ennemie avec son canon de pont de 76 mm. 17 obus touchent leur cible, mais l’ennemi riposte quatre minutes plus tard, blessant trois hommes, dont le capitaine du Sickle, et forçant le sous-marin à plonger. Peu après minuit le 13 mai, le navire fait surface et coule le voilier allemand Fratelli Corrao à coups de canon. Deux jours plus tard, il rentre à Malte[7].

Le 31 mai, le HMS Sickle quitte le port de Malte pour une patrouille en mer Égée. Ce sera sa dernière. Le 4 juin, il engage le combat en surface avec des navires ennemis de Mytilène. Deux de ses marins sont blessés. L’un est tué, l’autre est emporté par-dessus bord et capturé. Cet homme sera le seul survivant du HMS Sickle. Le 5 juin, le navire reçoit l’ordre de patrouiller à l’approche est du chenal de Doro.

Le 6 juin, le sous-marin torpille et coule le navire marchand allemand Reaumur. Le 7 juin, un éclaireur allemand signale avoir été raté par des torpilles, qui ont peut-être été tirées parle HMS Sickle. Le 8 juin, un sous-marin qui était peut-être le Sickle coule trois caïques près de Skópelos, mais manque le transport allemand Lola avec ses torpilles le 9 juin. Un sous-marin, peut-être encore le HMS Sickle, coule le caïque Efitichia à coups de canon et bombarde un chantier naval à Mytilène le 14 juin 1944. Le sous-marin n’a jamais été revu. Il est probable qu’il a été coulé par des mines dans le détroit de Cythère, sur son chemin de retour vers Malte, le 18 juin ou vers cette date[7] - [15] - [16].

Notes et références

  1. Dans la marine des forces britanniques, HMS signifie Her Majesty's Ship ou His Majesty's Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin
  1. Akermann, p. 341
  2. McCartney, p. 7
  3. Bagnasco, p. 110
  4. Chesneau, pp. 51–52
  5. Akermann, pp. 341, 345
  6. Akermann, p. 340
  7. HMS Sickle (P 224), Uboat.net
  8. Akermann, p. 348
  9. (de) Jürgen Rohwer et Gerhard Hümmelchen, « Seekrieg 1943, Mai », sur Württembergische Landesbibliothek Stuttgart (consulté le )
  10. Jones, p. 160
  11. Tomblin, p. 126
  12. Niestle, p. XXVI
  13. Akermann, p. 351
  14. Jordan, p. 532
  15. Heden, pp. 244–245
  16. Akermann, p. 108

Bibliographie

  • (en) Paul Akermann, Encyclopaedia of British Submarines 1901–1955, Penzance, Cornwall, Periscope Publishing, , reprint of the 1989 Ă©d. (ISBN 978-1-904381-05-1)
  • (en) Erminio Bagnasco, Submarines of World War Two, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 978-0-87021-962-7)
  • (en) Conway's All the World's Fighting Ships 1922–1946, Greenwich, UK, Conway Maritime Press, (ISBN 978-0-85177-146-5)
  • (en) J. J. Colledge et Ben Warlow, Ships of the Royal Navy: The Complete Record of all Fighting Ships of the Royal Navy (Rev. ed.), Chatham Publishing, London, (ISBN 978-1-86176-281-8).
  • (en) Karl Eric Heden, Sunken Ships, World War II: U.S. Naval Chronology Including Submarine Losses of the United States, England, Germany, Japan, Italy, History Reference Center, Branden Books, (ISBN 0828321183)
  • (en) Geoffrey Patrick Jones, The Month of the Lost U-Boats, Kimber, (ISBN 0718302052)
  • (en) Roger Jordan, The World's Merchant Fleets, 1939: The Particulars and Wartime Fates of 6,000 Ships, London, Chatham Publishing, (ISBN 1-86176-023-X)
  • Innes McCartney, British Submarines 1939–1945, vol. 129, Oxford, UK, Osprey Publishing, coll. « New Vanguard », (ISBN 978-1-84603-007-9)
  • Alex Niestle, German U-Boat Losses During World War II: Details of Destruction, Frontline Books, (ISBN 978-1-473838-29-1)
  • Barbara Tomblin, With Utmost Spirit: Allied Naval Operations in the Mediterranean, 1942-1945, University Press of Kentucky, (ISBN 0813123380)

Liens internes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.