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HMAS Farncomb (SSG 74)

Le HMAS[Note 1] Farncomb (pennant number : SSG 74, le sigle SSG signifiant Guided Missile Submarine[1]) est le deuxième des six sous-marins de classe Collins exploités par la marine royale australienne. Il est nommé ainsi en l’honneur du contre-amiral Harold Farncomb. Sa quille a été posée en 1991 et le sous-marin a été lancé en . Il fut le premier sous-marin à être entièrement construit en Australie. Une combinaison de facteurs a fait qu’au milieu de l’année 2009, le Farncomb était le seul navire de sa classe en état de fonctionnement.

HMAS Farncomb
illustration de HMAS Farncomb (SSG 74)
Le HMAS Farncomb arrive à Pearl Harbor, Hawaï, avant l’exercice RIMPAC 2012

Type Sous-marin d'attaque conventionnel
Classe classe Collins
Fonction militaire
Histoire
A servi dans Royal Australian Navy
Constructeur Australian Submarine Corporation Osborne Drapeau de l'Australie Australie
Fabrication acier
Quille posée
Lancement
Commission
Équipage
Équipage À l’origine : 42 hommes (plus jusqu’à 12 stagiaires)
Porté à 58 en 2009
Caractéristiques techniques
Longueur 77,42 m
MaĂ®tre-bau 7,80 m
Tirant d'eau 7,01 m
DĂ©placement 3 051 tonnes en surface
3 353 tonnes en plongĂ©e
Propulsion 1 moteur principal Ă  courant continu Jeumont-Schneider de 7 200 ch (5,25 MW)
3 moteurs diesels Garden Island-Hedemora HV V18b/15Ub (VB210) Ă  18 cylindres de 4,42 MW
3 gĂ©nĂ©rateurs Ă©lectriques Jeumont-Schneider de 440 volts en courant continu de 1 400 kW chacun (soit 4,2 MW au total)
1 moteur hydraulique rétractable de secours MacTaggart Scott DM 43006
1 propulseur d'Ă©trave
1 hĂ©lice Ă  sept pales de 4,22 m de diamètre
Vitesse 10,5 nĹ“uds (19,4 km/h) en surface et en immersion au schnorchel
21 nĹ“uds (39 km/h) en plongĂ©e
Profondeur Plus de 180 m (profondeur rĂ©elle classifiĂ©e)
Caractéristiques militaires
Armement 6 tubes lance-torpilles d’étrave de 21 pouces (533 mm)
22 torpilles, mélange de Mark 48 modèle 7 CBASS ou missiles antinavires UGM-84C Sub-Harpoon, ou 44 mines Stonefish Mark III
Électronique Après mise à jour des sonars et du système de combat de toute la classe, achevée en 2010 :
  • Radar de recherche en surface GEC-Marconi Type 1007
  • Sonar Thales Scylla Bow et rĂ©seau de sonars distribuĂ©s
  • RĂ©seau de sonars remorquĂ©s Thales Karriwarra ou Namara
  • RĂ©seau d’interception ArgoPhoenix AR-740-US
  • Système de combat Raytheon CCS Mk2 modifiĂ©
Rayon d'action 11 000 milles (20 000 km) Ă  10 nĹ“uds (19 km/h) en surface
9 000 milles (17 000 km) Ă  10 nĹ“uds au schnorchel
32,6 milles (60,4 km) Ă  21 nĹ“uds (39 km/h) en plongĂ©e
480 milles (890 km) Ă  4 nĹ“uds (7,4 km/h) en plongĂ©e
autonomie de 70 jours
Carrière
Port d'attache Fleet Base West, Perth
Indicatif SSG 74

Conception

La classe Collins est une version agrandie du sous-marin de classe Västergötland conçu par Kockums[2]. Avec une longueur hors-tout de 77,42 mètres, un maĂ®tre-bau de 7,8 mètres et un tirant d'eau de 7 mètres, ainsi qu’un dĂ©placement de 3 051 tonnes en surface et 3 353 tonnes en immersion , ils sont les plus grands sous-marins Ă  propulsion conventionnelle au monde[3] - [4]. La coque est construite en acier Ă  haute rĂ©sistance et est recouverte d’une couche de tuiles anĂ©choĂŻques pour minimiser le risque de dĂ©tection par sonar[5] - [6]. La profondeur Ă  laquelle ils peuvent plonger est classifiĂ©e, mais la plupart des sources affirment qu’elle est supĂ©rieure Ă  180 mètres[7] - [8].

Le sous-marin est armĂ© de six tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm) et transporte une charge utile standard de 22 torpilles : Ă  l’origine un mĂ©lange de torpilles Gould Mark 48 Modèle 4 et UGM-84C Sub-Harpoon. Plus tard les Mark 48 furent mises Ă  niveau vers la version Modèle 7 Common Broadband Advanced Sonar System (CBASS)[4][9] - [10].

Chaque sous-marin est Ă©quipĂ© de trois moteurs diesel Ă  18 cylindres Garden Island-Hedemora HV V18b/15Ub (VB210), qui sont chacun connectĂ©s Ă  un gĂ©nĂ©rateur Jeumont-Schneider de 1 400 kW et 440 volts Ă  courant continu[4][9]. L’électricitĂ© produite est stockĂ©e dans des batteries, puis fournie Ă  un seul moteur Ă  courant continu Jeumont-Schneider, qui fournit 7 200 ch et actionne Ă  une hĂ©lice Ă  sept pales, Ă  inclinaison unique, de 4,22 mètres de diamètre[4][11]. La classe Collins a une vitesse maximale de 10,5 nĹ“uds (19,4 km/h) en surface ou en immersion au schnorchel, et peut atteindre 21 nĹ“uds (39 km/h) sous l’eau[4]. Les sous-marins ont un rayon d'action de 11 000 milles marins (20 000 km) Ă  10 nĹ“uds (19 km/h) en surface, et 9 000 milles marins (17 000 km) Ă  10 nĹ“uds en immersion au schnorchel[4]. Lorsqu’il est complètement immergĂ©, un sous-marin de classe Collins peut parcourir 32,6 milles marins (60,4 km) Ă  la vitesse maximale de 21 nĹ“uds, ou 480 milles marins (890 km) Ă  la vitesse Ă©conomique de 4 nĹ“uds (7,4 km/h)[4]. Chaque bateau a une autonomie de 70 jours[4].

Construction et essais

La quille du HMAS Farncomb a été posée par l’Australian Submarine Corporation (ASC) le . Il a été nommé ainsi en l’honneur du contre-amiral Harold Farncomb[4], le premier officier formé en Australie promu capitaine et commandant du navire amiral HMAS Australia, de 1941 à 1944[12]. Les travaux sur le bateau ont été retardés par la nécessité d’achever son navire jumeau (sister-ship) et navire de tête de la classe, le Collins afin qu’il soit prêt pour son lancement, fixé au [13]. Pour libérer des ressources à ASC pour le Collins, la section de proue du Farncomb a été envoyée à Newcastle pour y être terminée[13].

Le HMAS Farncomb a été lancé le . Comme il était le premier sous-marin à être entièrement construit en Australie (deux sections du Collins avaient été assemblées en Suède), le sous-marin portait un grand logo « Made In Australia » sur l’aileron[14]. Le sous-marin a commencé ses essais en mer en [15]. Les leçons tirées des essais du navire de tête Collins ont profité au Farncomb, avec du matériel de formation amélioré. De plus, l’équipage d’essais fut chargé de se familiariser avec le sous-marin pendant qu’il était en cours d’achèvement. L’équipage du Collins avait la possibilité d’en faire autant, mais la plupart du personnel ne l’a pas fait [15]. Le programme d’essai a été affecté par des problèmes avec le Collins[13][16].

Le HMAS Farncomb a été provisoirement mis en service par la Royal Australian Navy à la fin de l’année 1997[16]. Il a été officiellement mis en service dans la RAN le [4].

Engagements

En , deux groupes de six matelots féminins ont été affectés au Collins et au Farncomb pour tester la faisabilité d’équipages mixtes à bord de sous-marins[17]. À la suite du succès de l’essai, onze matelots féminins et un officier féminin ont commencé à suivre une formation pour le service sous-marin en 1998[18][19].

En 1998, alors qu’il revenait du Timor, les trois générateurs diesel du Farncomb sont tombés en panne[13][20]. Le sous-marin s’est péniblement traîné jusqu’à Darwin, où il a attendu plusieurs semaines que des pièces de rechange soient préparées et acheminées[20].

Dans le cadre des essais du système de combat, le Farncomb a tiré une torpille Mark 48 Mod 4 sur le HMAS Torrens le , coulant le destroyer d’escorte désarmé[21].

Le , au cours d’une mission de collecte de renseignement d’une durée de cinq mois dans les eaux asiatiques, des lignes de pêche se sont empêtrées dans l’hélice du Farnomb[22][23]. Le sous-marin a fait surface dans les eaux internationales pendant une nuit calme, et cinq marins étaient sur le pont en train de tenter de libérer l’hélice lorsque le temps s’est soudainement aggravé et les marins ont été emportés par-dessus bord[22]. Une équipe de sauvetage, impliquant trois nageurs volontaires, a réussi à récupérer les cinq marins au cours d’un effort de quatre-vingt-dix minutes, et le sous-marin a continué sa mission sans être détecté[22][23]. L’incident est resté classifié jusqu’en , lorsque la RAN a nommé les trois nageurs de ce sauvetage pour recevoir des décorations pour leur bravoure. Ce furent les premiers sous-mariniers à être ainsi honorés depuis un incident survenu en 1981 à bord du HMAS Onslow[23].

En 2008 et 2009, la pénurie de personnel a réduit le nombre de sous-marins pouvant être déployés à trois, le calendrier de maintenance et les dysfonctionnements des batteries sur plusieurs bateaux se combinant pour réduire à la mi-2009 ce nombre à un seul, le Farncomb[24][25].

Le matin du , le Farncomb était l’un des dix-sept navires de guerre impliqués dans une cérémonie d’entrée de la flotte et de revue de la flotte dans le port de Sydney, le plus grand rassemblement de navires de la RAN depuis le bicentenaire de l’Australie en 1988[26]. Le sous-marin n’a pas participé à l’entrée de la flotte, mais il était ancré dans le port pour la revue.

En , le Farncomb a été contraint de retourner au port pour des réparations urgentes après une panne de générateur[27]. Cela a laissé son navire jumeau Waller comme le seul sous-marin pleinement opérationnel, avec le Collins en disponibilité restreinte, et les trois autres sous-marins en cours de réparation ou d’entretien [27].

En , le Farncomb a soudainement perdu sa propulsion alors qu’il utilisait le schnorchel en immersion périscopique au large de Rottnest Island. Le redémarrage n’a pas fonctionné et le bateau a commencé à s’enfoncer par l’arrière. Un coup de ballast d’urgence complet a ramené le sous-marin à la surface et le moteur a été redémarré[28].

Le Farncomb a été déployé à Hawaï pour participer à l’exercice multinational Rim of the Pacific (RIMPAC) de 2012[29]. Le 22 juillet, le sous-marin a tiré une torpille Mark 48 sur l’ancien transport de munitions USNS Kilauea, brisant le navire en deux et le coulant[29] - [30] - [31]. Quelques jours plus tard, un tuyau du système de compensation de poids du sous-marin s’est fendu pendant que le bateau rechargeait ses batteries, provoquant une inondation[29]. Le Farncomb a fait surface à partir de la profondeur du périscope sans incident majeur et a navigué vers Pearl Harbor pour des réparations[29].

Le Farncomb amarré dans le port de Sydney en octobre 2013

En , le Farncomb a été le seul sous-marin à participer à l'International Fleet Review 2013 à Sydney[32]. En novembre 2013, le Farncomb a participé à l’exercice d’entraînement à l’évacuation sous-marine Black Carillion 2013[33]. Il a commencé en 2014 un cycle complet de radoub, la plupart de son équipage faisant l’objet d’un transfert au HMAS Rankin[34]. Il est retourné en service avec la Flotte en août 2016[35].

En , le Farncomb est retourné à la base de Fleet Base West, Rockingham, après un déploiement de cinq mois au cours duquel il a participé aux exercices internationaux Bersama Shield, Pacific Vanguard et Talisman Sabre[36].

Voir aussi

Notes et références

Notes

  1. Dans la marine des forces britanniques, HMAS signifie Her Majesty's Australian Ship ou His Majesty's Australian Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin

Références

  1. SSG - Site RAN
  2. Woolner (2001), p. 7.
  3. Jones (2001), p. 244.
  4. Wertheim (2013), p. 18.
  5. Yule et Woolner (2008), p. 165–174.
  6. 'Built in Australia' Collins rolls out, Jane's Defence Weekly
  7. Wertheim (2013), p. 19.
  8. Grazebrook (1995), p. 88–99.
  9. (en) « SSK Collins Class (Type 471) Submarine », sur Naval Technology.com (consulté le )
  10. « Fact File: MK 48 - Heavyweight Torpedo », sur United States Navy, (consulté le )
  11. Grazebrook (1998).
  12. Yule et Woolner (2008), p. 340.
  13. Yule et Woolner (2008), p. 188.
  14. Yule et Woolner (2008), p. 217–218.
  15. Yule et Woolner (2008), p. 218.
  16. Yule et Woolner (2008), p. 219.
  17. Jones (2001), p. 283.
  18. Brower (2000), p. 33.
  19. (en) « Indepth: Women in the military – international » [archive du ], sur CBS News, (consulté le )
  20. Yule et Woolner (2008), p. 292.
  21. Spurling (2001), p. 287.
  22. Stewart (2009a), p. 1–2.
  23. Stewart (2009b), p. 1–2.
  24. Fish (2009).
  25. McPhedran (2009).
  26. Brooke (2009), p. 11.
  27. Oakes (2010).
  28. (en) Cameron Stewart, « Sailors feared worst as sub sank », The Australian,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  29. Australian Associated Press (AAP), « Australian submarine Farncomb springs a leak », AdelaideNow,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  30. (en) David Ellery, « In Your Defence: Aussie sub sinks American ship », The Sydney Morning Herald,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  31. (en) William Mathews, « Sinking Ships », Navy League of Australia, vol. 75, no 2,‎ , p. 12 (ISSN 1322-6231)
  32. (en) « International Fleet Review 2013: Participating Warships » [archive du ], sur Royal Australian Navy, (consulté le )
  33. (en) Athena Yenko, « Navy’s Submarine Force Simulates Sea Evacuation; DMO upgrades submarines », International Business Times,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  34. (en) Neil Casson, « Rankin returns home », Navy Daily, Royal Australian Navy,‎ (lire en ligne, consulté le )
  35. Daniel Nixon, « HMAS Farncomb: another success story of the Coles Review », sur Navy Daily, (consulté le )
  36. (en) « Australian sub home after five months of drills », sur Naval Today, (consulté le )

Ouvrages

  • (en) Peter Jones et David Stevens, The Royal Australian Navy, vol. III, South Melbourne, VIC, Oxford University Press, coll. « The Australian Centenary History of Defence », (ISBN 0-19-555542-2, OCLC 50418095), « A Period of Change and Uncertainty ».
  • (en) Kathryn Spurling et David Stevens, The Royal Australian Navy, vol. III, South Melbourne, VIC, Oxford University Press, coll. « The Australian Centenary History of Defence », (ISBN 0-19-555542-2, OCLC 50418095), « The Era of Defence Reform ».
  • (en) Peter Yule et Derek Woolner, The Collins Class Submarine Story: Steel, Spies and Spin, Port Melbourne, VIC, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-86894-5, OCLC 213111359, lire en ligne).
  • (en) Eric Wertheim, Combat Fleets of the World, Annapolis, Md., Naval Institute Press, , 16th Ă©d. (ISBN 978-1-59114-954-5).

Articles

  • (en) Michael Brooke, « Marching into History », Navy News (Australia), Department of Defence,‎ (lire en ligne).
  • (en) J. Michael Brower, « The Enemy [Below]... The Brass Above », United States Naval Institute, vol. 126, no 6,‎ , p. 33 (ISSN 0041-798X, lire en ligne).
  • (en) Tim Fish, « Australia moves to avert submarine manning crisis », Jane's Navy International, Jane's Information Group,‎
  • (en) A.W. Grazebrook, « RAN prepares for Collins class », Jane's Navy International, Jane's Information Group, vol. 100, no 6,‎ .
  • (en) A.W. Grazebrook, « Collins class comes up Down Under », Jane's Navy International, Jane's Information Group, vol. 103, no 1,‎ .
  • (en) « 'Built in Australia' Collins rolls out », Jane's Defence Weekly, Jane's Information Group, vol. 20, no 6,‎ .
  • (en) Ian McPhedran, « Only one submarine left to defend Australia », The Advertiser,‎ (lire en ligne [archive du ], consultĂ© le ).
  • (en) Dan Oakes, « Two subs out of action for 9 years », Fairfax Media,‎ (lire en ligne [archive du ], consultĂ© le ).
  • (en) Cameron Stewart, « How freak wave hit secret submarine mission of HMAS Farncomb », The Australian,‎ (lire en ligne [archive du ], consultĂ© le ).
  • (en) Cameron Stewart, « Sailors washed off submarine as rescue kept quiet », The Australian,‎ 19 september 2009b (lire en ligne [archive du ], consultĂ© le ).
  • (en) Derek Woolner, « Procuring Change: How Kockums was Selected for the Collins Class Submarine », Department of the Parliamentary Library, Canberra, vol. 2001–02, no 4,‎ (ISSN 1328-7478, lire en ligne [archive du ], consultĂ© le ).

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