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Guérilla

La guĂ©rilla (espagnol : guerrilla [ÉŁeriˈʎa]) est un terme empruntĂ© Ă  l'espagnol utilisĂ© pour dĂ©crire des combats d'unitĂ©s mobiles et flexibles pratiquant une guerre de harcĂšlement, d'embuscades, de coups de main menĂ©e par des unitĂ©s irrĂ©guliĂšres ou des troupes de partisans, sans ligne de front.

Des armes saisies par Tsahal. Dans ce butin de guerre figurent les grands classiques des guĂ©rilleros depuis la Guerre du ViĂȘt Nam :une Mitrailleuse PKM, 3 fusils d'assaut AKM et un Lance-roquettes Type 69 (rpg 7).

Les combattants se livrant à la guérilla sont appelés guérilleros, mais il arrive qu'on emploie le mot guérilla pour désigner l'ensemble des combattants : la guérilla castriste, par exemple.

La guĂ©rilla peut ĂȘtre aussi bien urbaine que rurale.

Les tactiques de guĂ©rilla sont une des plus anciennes formes de guerre dissymĂ©trique du faible au fort avec des cibles militaires en jargon militaire ; contrairement au terrorisme elles ne visent pas les civils. Les principaux auteurs modernes de la thĂ©orie de la guĂ©rilla sont Abdelkrim al-Khattabi (voir Bataille d'Anoual), Fidel Castro, Thomas Edward Lawrence, Mao Zedong et Che Guevara, mais sa thĂ©orisation est bien plus ancienne : elle remonte Ă  l’empereur byzantin NicĂ©phore II Phocas[1]. La guerre asymĂ©trique est toujours celle du faible au fort, Ă  la diffĂ©rence de la guerre dissymĂ©trique, avec des cibles collatĂ©rales faibles et sans dĂ©fense, comme la population et l'institution civiles pour l'autoritĂ© contestĂ©e avec ses forces policiĂšres et militaires.

Selon Robert Taber[2], la guérilla a pour but politique de renverser une autorité contestée par de faibles moyens militaires trÚs mobiles utilisant les effets de surprise et avec une forte capacité de concentration et de dispersion. La tactique des commandos britanniques durant la Seconde Guerre mondiale est proche de celle de la guérilla, mais diffÚre dans le but qui est militaire pour les commandos et politique pour la guérilla. Les « forces spéciales » d'aujourd'hui sont les héritiÚres directes de ces commandos britanniques. Souvent, il y a confusion entre guérilla et commando dont la similarité est dans la tactique et la différence dans la stratégie à la fois militaire et psychologique pour atteindre le but de renverser un gouvernement.

Le but politique se réalise par des stratégies militaires et des stratégies diplomatiques combinées qui orientent et délimitent des tactiques possibles, comme celle du couple « terrorisme et propagande » souvent rencontré et parfois confondu avec la guérilla.

Étymologie et traductologie

Le mot lui-mĂȘme provenant de l'espagnol « guerrilla » (littĂ©ralement « petite guerre ») a initialement dĂ©crit les tactiques pour rĂ©sister au rĂ©gime imposĂ© en Espagne par NapolĂ©on Bonaparte notamment par Juan MartĂ­n DĂ­ez qui est rĂ©putĂ© avoir orientĂ© les armĂ©es espagnoles vers cette stratĂ©gie.

Souvent constatĂ© dans la presse francophone depuis la fin du XXe siĂšcle, l'emploi erronĂ© du terme « guĂ©rilla » pour dĂ©signer les combattants eux-mĂȘmes (correctement nommĂ©s guĂ©rilleros[3]) n'est pas une mĂ©tonymie mais une faute de traduction de l'anglais, langue dans laquelle guĂ©rilleros se dit guerillas, faux ami du français « guĂ©rilla »[4].

Guerre politique

La guĂ©rilla est essentiellement une guerre politique depuis son origine moderne espagnole dans la lutte contre l’invasion napolĂ©onienne. Alors, son champ opĂ©ratoire dĂ©passe les limites territoriales d’une guerre conventionnelle de conquĂȘte territoriale pour entrer dans l’entitĂ© politique mĂȘme : le « zĂŽon politikon » d’Aristote.

La Guerre des CĂ©vennes (1702-1704) opposant des paysans protestants du sud de la France au pouvoir royal qui avait proscrit et cherchait Ă  rĂ©primer toute forme religieuse non catholique peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un prototype de guĂ©rilla.

C'est avec les guerres de la Révolution française et du Premier Empire que ce phénomÚne allait connaßtre un tournant historique majeur. Les guérillas deviennent alors de véritables stratégies politico-militaires, fortement marquées idéologiquement, le plus souvent « à droite » du fait de l'importance de la motivation religieuse et de leur opposition à la République française (Chouannerie entre autres) ou à l'Empire.

Tout au long du XIXe siĂšcle, cette tendance Ă  l'idĂ©ologisation se poursuit, en particulier en AmĂ©rique latine. Un glissement idĂ©ologique « vers la gauche » se fait alors partiellement sentir. C'est durant la mĂȘme pĂ©riode que cette idĂ©ologie politico-militaire rencontre un courant artistique et littĂ©raire : le romantisme. DĂšs lors, ces deux mouvements ne cesseront plus de s'influencer mutuellement.

En effet, l’humain est considĂ©rĂ© comme l’objectif premier dans une guerre politique et comme la cible militaire de la guĂ©rilla. L’humain a son point central critique et nĂ©vralgique dans l’esprit. Ceci s'illustre dans la devise de l’UNESCO : « Comme c’est dans l’esprit des hommes que naĂźt la guerre, c’est dans l’esprit des hommes que nous devons Ă©riger les remparts de la paix » (« Since wars begin in the minds of men, it is in the minds of men that the defences of peace must be constructed »). La guĂ©rilla est une guerre de conquĂȘte du cƓur et de l’esprit. Lorsque le cƓur et l’esprit sont touchĂ©s, l’animal social (zĂŽon politikon) est acquis sans recevoir nĂ©cessairement une seule balle ou un seul Ă©clat d’obus.

La guĂ©rilla naĂźt et se dĂ©veloppe dans un environnement politique et Ă  travers un combat constant pour contrĂŽler le domaine de la mentalitĂ© politique inhĂ©rent Ă  l’animal social qu’est l’humain. La collectivitĂ© humaine constitue l’environnement et le contexte qui orientent et dĂ©limitent les configurations et les activitĂ©s possibles de la guĂ©rilla, dans la perspective de la thĂ©orie des contextes en Ă©copolitique d’une approche Ă©cosystĂ©mique. C’est en ceci que l’expression de Mao Zedong du « guĂ©rillero dans la population, comme un poisson dans l’eau » devienne claire et intelligible dans sa largeur et sa profondeur. En effet, une guĂ©rilla conquĂ©rante est celle qui correspond Ă  une rĂ©ponse appropriĂ©e au contexte socio-politique et Ă  l’environnement physique. En effet, la guerre et la guĂ©rilla sont des formes de communication dans laquelle sont immergĂ©es diffĂ©rentes parties prenantes. C’est une forme de relation orientĂ© vers un certain but.

La conception de la guĂ©rilla comme une lutte politique a placĂ© les opĂ©rations psychologiques au rang des facteurs dĂ©cisifs pour obtenir des rĂ©sultats favorables. Alors, la cible Ă  atteindre des guĂ©rilleros est le cƓur et l’esprit de la population, toute la population, nos troupes, les troupes adverses et surtout la population civile attentiste dont l’adhĂ©sion ou la dĂ©sertion fait la diffĂ©rence entre la victoire ou la dĂ©faite de la guĂ©rilla. De la Seconde Guerre mondiale au temps prĂ©sent, les exemples illustratifs sont trĂšs nombreux.

L’histoire de l’ArmĂ©e populaire vietnamienne est une illustration emblĂ©matique de cette conception de la guĂ©rilla comme guerre politique, de la naissance avec la « Brigade de Propagande ArmĂ©e » jusqu’aux divisions lourdes des grandes batailles soutenues par la milice locale des paysans en armes qui forment la base des troupes rĂ©gionales. La guĂ©rilla n’est pas seulement les piĂšges et embuscades de ces paysans en armes des combattants de l’ombre[5].

Guérilla et propagande

La nature et l’environnement de la guĂ©rilla ne permettent pas des opĂ©rations psychologiques par des mĂ©dias de masse de haute ou moyenne technologie, comme le cinĂ©ma, la radio et la tĂ©lĂ©vision. Par la conquĂȘte du cƓur et de l’esprit, la guĂ©rilla se rĂ©fĂšre bien plus aux contacts humains directs de la « propagation Ă©pidĂ©mique » de proche en proche sur le terrain, comme une contagion pour Ă©veiller les consciences, plutĂŽt qu’à une « irradiation » Ă  partir d’un centre avec des mĂ©dias de masse entre des personnes qui ne se connaissent pas et ne se reconnaissent pas. Un exemple de « propagation Ă©pidĂ©mique » est la rumeur qui se rĂ©pand de proche en proche, comme une contagion, entre des personnes qui se connaissent et se reconnaissent du type « quelqu’un qui a vu quelqu’un qui a vu l’ours ». La rumeur rĂ©pand une « vĂ©ritĂ© » plus vraie que la « vĂ©ritĂ© vĂ©ridique », comme l’ont montrĂ© Edgar Morin et son Ă©quipe avec la « Rumeur d'OrlĂ©ans » de 1968 oĂč des jeunes femmes ont Ă©tĂ© capturĂ©es pour la « traite des blanches », selon cette rumeur. MĂȘme s’il n’y a eu aucune disparition signalĂ©e Ă  la police, c’était que la police fut complice, dans le coup de ce trafic, selon cette propagation Ă©pidĂ©mique de la rumeur. Cette vĂ©ritĂ© vĂ©ridique de la rumeur rĂ©sistait Ă  toute validation scientifique en accusant la science complice, en inventant mĂȘme un sous-marin remontant la Loire navigable seulement par des barges Ă  fond plat et de faible tirant d’eau.

La conscience politique individuelle de la guĂ©rilla et les raisons de la lutte sont aussi importantes que l’aptitude au combat. C’est le « Devoir » et « Vouloir » de la guerre psychologique, par rapport au « Pouvoir » et « Savoir » de la quincaillerie et de l’expertise militaires. Cette conscience politique et cette motivation sont rendues possibles par :

  • Le dĂ©veloppement du potentiel de lutte des guĂ©rilleros en mĂȘme temps que la raison de cette lutte et la motivation de lutter.
  • La reconnaissance par les guĂ©rilleros eux-mĂȘmes du lien vital avec la population dont le soutien est essentiel pour la survie, le dĂ©veloppement et la reproduction des deux parties. L’échec de la guĂ©rilla de Che Guevara en Bolivie semblait ĂȘtre attribuable Ă  la rupture de ce lien avec la population.
  • Le dĂ©veloppement de ce lien comprend la confiance de la population en la guĂ©rilla comme un facteur important du changement insurrectionnel qui est la base psychologique pour des politiques mises en place, aprĂšs de petites victoires en petites victoires. Ainsi, les zones « libĂ©rĂ©es » deviennent des modĂšles rĂ©duits de la vie future dans la sociĂ©tĂ© promise.
  • Le dĂ©veloppement de proche en proche de ce lien de confiance en la guĂ©rilla dans la reconstruction du pays, de l’échelle locale Ă  l’échelle nationale, de petites victoires en petites victoires, de zones « libĂ©rĂ©e » en zones « libĂ©rĂ©es » dans le cours de la guerre de libĂ©ration. Dans les Guerres d’Indochine, ce fut ces « hiĂ©rarchies parallĂšles » clandestines qui ont fait perdre l’Indochine aux Français, selon Bernard B. Fall, et le ViĂȘt Nam aux amĂ©ricains. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’administration gaulliste a pu mettre en place ces hiĂ©rarchies parallĂšles administratives en concurrence avec l’État français de Vichy.
  • La promotion et la valorisation de la participation des guĂ©rilleros et de la population dans les affaires civiques des programmes nationaux de reconstruction.

Le dĂ©veloppement, la promotion et la valorisation se fondent sur la capacitĂ© des guĂ©rilleros Ă  persuader la population dans des rencontres en face-Ă -face de la dynamique de groupes, au niveau local des petites unitĂ©s pour la propagation de la rumeur de proche en proche afin d’obtenir le soutien actif de la population, essentiel et vital pour le succĂšs de la guĂ©rilla. À cette persuasion dans la promesse du mieux est alliĂ©e la dissuasion dans la promesse du pire avec des exĂ©cutions publiques, cruelles et ostentatoires des « traĂźtres » et « collaborateurs ». Ce fut le fait aussi de la RĂ©sistance française pendant l’occupation nazie, comme dans toute guĂ©rilla.

Trop souvent, nous percevons la guĂ©rilla seulement du point de vue des combats tactiques. C’est une erreur fatale et extrĂȘmement dangereuse pour les gouvernements qui affrontaient cette guĂ©rilla avec les « forces spĂ©ciales » de commandos. Ces gouvernements ont tous perdu en se trompant de guerre et en ignorant (aussi bien dans la signification française de « ne pas savoir » que dans la signification anglaise de « ne pas vouloir savoir ») que la guĂ©rilla soit une guerre politique et que le but de la guĂ©rilla soit politique dont la lutte armĂ©e ne soit qu’instrumentale.

Cette lutte armĂ©e n’est qu’un des six piliers (cf. Thomas Edward Lawrence) de mĂȘme hauteur et de mĂȘme robustesse pour soutenir toute l’édifice de la guĂ©rilla. Il n’y a pas de prioritĂ© et d’importance particuliĂšres de chacun de ces piliers dans l’ensemble Ă©cosystĂ©mique du contexte socio-politique et de l’environnement physique. La soliditĂ© d’une chaĂźne est celle du maillon le plus faible.

DĂ©laissant la lutte armĂ©e au profit de la non-violence active dans la philosophie indienne, la guerre politique d’indĂ©pendance de l’Inde a bien Ă©tĂ© une guĂ©rilla de Gandhi. Dans son objectif d'atteindre un but politique, elle orientait et dĂ©limitait les stratĂ©gies possibles de confrontation, de nĂ©gociation et de revendication qui se dĂ©ployaient dans des tactiques de mise en Ă©vidence des exploitations et des oppressions Ă  l’usage local, rĂ©gional national et international.

Guérilla et terrorisme

Bien que ces deux concepts soient distincts il n'est pas rare qu'ils soient associés afin de donner plus d'impact politique à une insurrection armée. La guérilla prend pour cible les militaires, paramilitaires gouvernementaux, forces de police et de gendarmerie.

L'intĂ©rĂȘt des exĂ©cutions ciblĂ©es de cadres politico-administratifs est indĂ©niable, tout d'abord ces cadres sont plus proches du pouvoir que les combattants et ils ont donc plus de possibilitĂ©s d'influer sur les dĂ©cisions gouvernementales, l'effet psychologique sur la population qui croyait que tel haut fonctionnaire abattu Ă©tait bien protĂ©gĂ© est double : les partisans ou sympathisants de la rĂ©bellion sont raffermis dans leur conviction et les indĂ©cis peuvent basculer dans le camp de l'insurrection. Tom Barry, un des chefs historiques de l'IRA pendant la guerre anglo-irlandaise, avait tentĂ© d'abattre un magistrat particuliĂšrement inflexible. Selon ses propres termes la mort de ce juge aurait Ă©tĂ© plus profitable Ă  l'IRA que celle de 50 Black & Tans.

[Interprétation personnelle ?]

Tactiques

Les tactiques de guĂ©rilla sont fondĂ©es sur le renseignement, l'embuscade, la tromperie (selon Sun Tzu) oĂč la guerre est l'art de la tromperie, en contraste Ă  l'utilisation illimitĂ©e de la force brute chez Clausewitz et le sabotage. D'aprĂšs Che Guevara, « le principe de la guĂ©rilla, c'est le mouvement perpĂ©tuel[6] ». Ces stratĂ©gies visent Ă  dĂ©stabiliser l'autoritĂ© Ă©tablie par de longues confrontations de faibles intensitĂ© (d'oĂč la dĂ©nomination moderne de « guerre de basse intensitĂ© »). Dans le cas d'un occupant Ă©tranger impopulaire, le recours Ă  la guĂ©rilla peut rendre prohibitif le coĂ»t de maintien d'une prĂ©sence coloniale et entraĂźner son retrait.

La guérilla menée contre des puissances occupantes doit épargner les civils dans la mesure du possible. Par cette tactique, elle s'assure du soutien de la population. Les civils sont les premiÚres victimes de représailles pour collaboration. De tels crimes sont condamnés par le commandement ou un tribunal de la guérilla. En revanche, les situations de guerre civile conduisent parfois les deux camps à commettre des atrocités contre les civils. Les insurgés peuvent également impliquer la population civile en matiÚre de renseignement et d'approvisionnement et le faire savoir aux autorités légales afin de faire réagir celles-ci. Les forces réguliÚres seront dans l'obligation de prendre des mesures impopulaires (couvre-feu, zones interdites, établissement de laisser passer) qui les détacheront des populations subissant ces mesures. Les réguliers devant la mauvaise volonté de la population risquent fort de commettre des exactions qui certes auront une incidence à court terme sur les capacités de la guérilla mais à long terme sépareront définitivement la population des loyalistes et grossiront les rangs de la guérilla.

Dans la France occupée, c'est l'établissement du Service du travail obligatoire (STO) qui a drainé vers les maquis des milliers de jeunes hommes. Les réquisitions exponentielles ont fait basculer le monde paysan dans sa majorité vers la résistance et ce d'autant plus facilement que nombre de maquisards étaient des gens du pays. En Dordogne, les exactions dont s'est rendue coupable la Légion nord-africaine d'Henri Lafont ont poussé la population locale à mener contre cette unité une lutte armée impitoyable.

Parce qu'ils sont peu nombreux et peuvent se cacher dans la population, les guérilleros sont considérés comme terroristes par leurs adversaires. Ils risquent de ne pas se voir reconnaßtre le statut de combattant. Le premier protocole additionnel de 1977 des conventions de GenÚve (qui régit aussi bien les guerres contre une puissance étrangÚre ou coloniale, les régimes autoritaires ou entre états) reconnaßt comme combattant celui qui, en raison de la nature du conflit, ne porte pas d'uniforme aussi longtemps qu'il porte des armes ouvertement pendant des opérations militaires. Cela pourrait donner aux guérillas sans uniforme un statut de combattant dans les pays signataires.

La guĂ©rilla est divisĂ©e en deux catĂ©gories principales : guĂ©rilla urbaine et rurale. Dans les deux cas, elle s'appuie sur des sympathisants qui l'approvisionnent et la renseignent. Les guĂ©rillas rurales opĂšrent dans des rĂ©gions propices aux couvertures et Ă  la dissimulation, notamment en forĂȘt dense et montagneuses. La guĂ©rilla urbaine se fond dans la population mais est dĂ©pendante de l'aide de citadins. Une assistance Ă©trangĂšre sous forme de soldats, armes, sanctuaires, ou au moins, de tĂ©moignages de sympathie accroĂźt l'efficacitĂ© d'un mouvement de guĂ©rilla. Cette ingĂ©rence Ă©trangĂšre peut ĂȘtre utilisĂ©e par les autoritĂ©s en place pour inspirer un sentiment nationaliste Ă  la population et discrĂ©diter la guĂ©rilla.

La thĂ©orie maoĂŻste de la guerre populaire prolongĂ©e se divise en trois phases. À la premiĂšre phase, les guĂ©rilleros obtiennent le support de la population au travers d'attaques contre la machine gouvernementale et par la diffusion de propagande. À la seconde phase, la montĂ©e en puissance des attaques se fait sur le pouvoir militaire et les institutions vitales. À la troisiĂšme phase, le combat conventionnel est employĂ© pour prendre les villes, dĂ©border le gouvernement et contrĂŽler le pays.

Théoriciens

Hans von Dach est l'auteur de l'influent manuel en sept volumes de 1957 sur la guerre de guĂ©rilla Total Resistance (Der totale Widerstand: Eine Kleinkriegsanleitung fĂŒr Jedermann), qui a fait de lui le thĂ©oricien tactique suisse le plus connu Ă  l'Ă©chelle internationale[7].

Notes et références

  1. Gilbert Dagron et Haralambie Mihaescu. Le Traité sur la guérilla de l'empereur Nicéphore Phocas. CNRS éditions.
  2. (en) The War of the Flea : Guerrilla Warfare, Theory and Practice, Paladin, Londres, 1977
  3. Définition du terme guerillero, Larousse.fr consulté le 6/4/2018
  4. Les faux amis de l'anglais, Éditions Belin, 1999
  5. Psychological operations in guerrilla warfare. A tactical manual for the revolutionary. CIA
  6. [cité par] Mariro Vargas Llosa, Tours et détours de la vilaine fille, Paris, Gallimard, , 409 p. (ISBN 2-07-078083-X), p. 98
  7. Mauro Mantovani, « Der Volksaufstand: Vorstellungen und Vorbereitungen der Schweiz im 19. und 20. Jh. », Military power revue der Schweizer Armee, vol. 1,‎ , p. 52–60 (lire en ligne [archive du ], consultĂ© le )

Voir aussi

Bibliographie

  • GĂ©rard Chaliand, Voyage dans quarante ans de guĂ©rillas, Paris, Lignes de repĂšres, coll. « Diplomatie », , 300 p. (ISBN 978-2-915-75213-7).
  • (en) GĂ©rard Chaliand, Terrorismes et guĂ©rillas : techniques actuelles de la violence, Paris, Flammarion, , 185 p. (ISBN 978-2-080-64604-0).
  • GĂ©rard Chaliand, StratĂ©gies de la guĂ©rilla: Guerres rĂ©volutionnaires et contre-insurrections, Mazarine, , 493 p. (ISBN 978-2-863-74013-2, lire en ligne).
  • GĂ©rard Chaliand, Des guĂ©rillas au reflux de l'Occident, Paris, PassĂ©s composĂ©s, , 651 p. (ISBN 978-2-379-33051-3).
  • RĂ©gis Debray, RĂ©volution dans la rĂ©volution [Essai], 1967
  • Jean-Marc Balencie et Arnaud de La Grange, Mondes rebelles : Dictionnaire des mondes rebelles, Paris, Éditions Michalon, 1996-1999-2001, 1677 p. (ISBN 978-2-84186-142-2 et 2-84186-142-2)
  • Yaacov Falkov, “Partisans, guerre de” in EncyclopĂ©die de la Seconde guerre mondiale, eds. J.F. Muracciole and G. Piketty (Robert Laffont, Paris 2015): 943-950.
  • Ernesto Guevara, La guerre de guĂ©rilla, [Essai], 1964.
  • Albert Merglen, La guerre de l'inattendu, Arthaud, Paris, 1966
  • (en) Robert Taber et Bard O'Neill (introduction), War of the flea : the classic study of guerrilla warfare, Washington, D.C, Brassey's, , 199 p. (ISBN 978-1-574-88555-2)
  • Thomas Rid (en) et Marc Hecker, War 2.0 : Irregular Warfare in the Information Age, Westport, Praeger Security International, , 280 p. (ISBN 978-0-313-36470-9, 0-313-36470-2 et 978-0-313-36471-6, OCLC 290431540).
  • (en) Richard Taber, The War of the Flea : Guerrilla Warfare, Theory and Practice, Paladin, Londres, 1977.
  • Élie Tenenbaum (prĂ©f. GĂ©rard Chaliand), Partisans et centurions : une histoire de la guerre irrĂ©guliĂšre au XXe siĂšcle, Paris, Perrin, , 522 p. (ISBN 978-2-262-06532-4).
  • François Maspero, La guerre de guĂ©rilla, Guevara Ernesto “Che”, coll. « Cahiers libres », Paris, 1967, 203 p.
  • Marighella Carlos, Mini manuel de guĂ©rilla urbaine, Paris, Le Seuil, 1973.
  • Olivier Weber, Le faucon afghan : un voyage au royaume des talibans, Paris, Robert Laffont, , 262 p. (ISBN 978-2-221-09313-9).
  • Olivier Weber, Le grand festin de l'Orient, Paris, R. Laffont, , 349 p. (ISBN 978-2-221-09802-8).

Articles connexes

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