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United Nations Partisan Infantry Korea

L’United Nations Partisan Infantry Korea (UNPIK) ou United Nations Partisan Forces Korea (UNPFK) Ă©tait, pendant la guerre de CorĂ©e, une unitĂ© de partisans nord-corĂ©ens anticommunistes qui lutta aux cĂŽtĂ©s des forces des Nations unies pendant ce conflit.

United Nations Partisan Infantry Korea
Création 1951
Dissolution
Pays États-Unis
Type Guérilla, guerre insurrectionnel
RĂŽle Renseignement, sabotage.
Effectif ~ 20 000
Fait partie de 8e ArmĂ©e des États-Unis
Garnison ßles le long de la cÎte occidentale de la Corée du Nord
Équipement Armes lĂ©gĂšres
Guerres Guerre de Corée
Commandant historique Colonel John McGee
Colonel Jay Vanderpool

Cette unitĂ©, qui compta plus de 20 000 hommes, pour l’immense majoritĂ© d’origine nord-corĂ©enne, affirme avoir mis hors de combat plus de 69 000 soldats des forces nord-corĂ©ennes et chinoises. En tout cas, certains faits tendent Ă  prouver qu’elle obligea les forces communistes Ă  maintenir environ 50 000 hommes Ă  l’arriĂšre du front pour remplir des tĂąches passives de sĂ©curitĂ©, notamment sur la cĂŽte ouest de la pĂ©ninsule corĂ©enne.

Ces partisans, comprenant un petit nombre de Sud-CorĂ©ens et de transfuges des forces de l’armĂ©e chinoise opĂ©rant en CorĂ©e, Ă©taient placĂ©s sous le commandement de quelque 200 militaires amĂ©ricains et d’une poignĂ©e d’officiers des forces armĂ©es britanniques. Divers noms leur furent donnĂ©s (Army Unit 8240, Army Unit 8242, « Wolfpack » (nom de l'opĂ©ration par la Central Intelligence Agency), « Donkey Unit » ) mais celui qui leur resta fut l’un des sigles si rĂ©pandus dans l’armĂ©e amĂ©ricaine : UNPIK pour United Nations Partisans Infantry Korea.

Missions

Ses missions furent celles de toute guĂ©rilla agissant dans le cadre d’un conflit conventionnel : raids, sabotages de tunnels, voies ferrĂ©es et installations militaires, embuscades, renseignements, mise en place de filiĂšres d’évasion et captures de prisonniers derriĂšre les lignes adverses.

OpĂ©rant Ă  partir d’une vingtaine de bases Ă©tablies en territoire ennemi sur des Ăźles et Ăźlots le long de la cĂŽte occidentale de la CorĂ©e du Nord, leur principale installation Ă©tant sur Baengnyeong-do, les hommes de l’UNPIK gagnaient parfois leurs objectifs Ă  pied ou en parachute, mais ils se dĂ©plaçaient le plus souvent par mer, Ă  bord d’une flottille hĂ©tĂ©roclite de jonques Ă  voiles ou Ă  moteur.

Origines

Le , Kim Il-sung devient Premier ministre du nouvel État connu sous le nom de rĂ©publique populaire dĂ©mocratique de CorĂ©e. Moins de deux ans plus tard, il donna l’ordre Ă  7 divisions de l'armĂ©e nord-corĂ©enne d’envahir la CorĂ©e du Sud.

Cette dĂ©cision fut loin de faire l’unanimitĂ© dans son propre pays. DĂšs 1947, de nombreux habitants de la province de Hwanghae, vaste zone agricole situĂ©e juste au nord du 38e parallĂšle sur la cĂŽte ouest de la pĂ©ninsule, avaient protestĂ© contre le systĂšme de conscription mis en place par Kim Il-sung. Leurs attaches culturelles et familiales avec le Sud Ă©taient si fortes que certains fuirent dans les collines, quelques-uns prirent les armes et d’autres traversĂšrent la frontiĂšre.

Quand les forces internationales du gĂ©nĂ©ral Douglas MacArthur dĂ©barquĂšrent lors de la bataille d'Incheon et se mirent Ă  progresser vers le Nord en , beaucoup d’entre eux sortirent de leur cachette ou retournĂšrent chez eux.

En trois mois, l’intervention de l’armĂ©e populaire de libĂ©ration chinoise et la retraite des forces des Nations unies au sud du 38e parallĂšle ramenĂšrent l’armĂ©e nord-corĂ©enne dans la province de Hwanghae.

Plus de 10 000 paysans se battaient contre les forces communistes, mais ils perdaient du terrain et manquaient de munitions. Lorsque le commandement alliĂ© apprit que beaucoup de ses hommes avaient Ă©tĂ© massacrĂ©s et que les survivants fuyaient sur les Ăźles voisines du continent en mer Jaune, il dĂ©cida de les aider. Moins de six ans aprĂšs les campagnes du Pacifique, les forces armĂ©es des États-Unis se trouvait de nouveau engagĂ©e dans une guĂ©rilla.

Historique

Lorsque le commandement amĂ©ricain en CorĂ©e dĂ©cida de venir en aide aux partisans nord-corĂ©ens, il choisit le colonel John McGee, de la division opĂ©rationnelle de la VIIIe ArmĂ©e, pour orchestrer l’action de ces irrĂ©guliers. Ce choix paraĂźt judicieux : pendant la Seconde Guerre mondiale, McGee a Ă©tĂ© capturĂ© par l’armĂ©e impĂ©riale japonaise aux Philippines. Il a rĂ©ussi Ă  s’évader et a vĂ©cu avec un groupe de maquisards avant d’ĂȘtre Ă©vacuĂ© par un sous-marin.

Jusque-lĂ , McGee s’était occupĂ© de l’encadrement des unitĂ©s de Rangers affectĂ©es Ă  la VIIIe ArmĂ©e. Ces formations aĂ©roportĂ©es de la taille d’une compagnie avaient Ă©tĂ© rĂ©parties entre les divisions d’infanterie afin de jouer le rĂŽle de troupes de choc, et elles ont subi des pertes sĂ©vĂšres. Il est maintenant question de dissoudre ces forces remarquablement entraĂźnĂ©es, si bien que McGee choisit tout naturellement de prendre dans leurs rangs les cadres dont il a besoin.

Un ancien officier des Special Air Service, le capitaine Ellery Anderson, qui avait été affecté à la Brigade du Commonwealth, apprend la mission de McGee et lui propose ses services. Anderson est rapidement muté et fait venir ensuite des hommes de sa brigade, anciens SAS comme lui.

Tous ces hommes embarquent bientĂŽt pour les Ăźles, Ă  l’exception d’Anderson, qui resta en arriĂšre pour entraĂźner une unitĂ© parachutiste. En , les opĂ©rations peuvent commencer.

L’une des toutes premiĂšres opĂ©rations lancĂ©es est placĂ©e sous le commandement de Chang Jae Hwa, un ancien commerçant originaire de Hwanghae. L’unitĂ© de Chang regroupe 37 guĂ©rilleros et a suivi un bref entraĂźnement avec le lieutenant Harrison, l’un des instructeurs choisi par McGee. Chang retourne dans sa rĂ©gion natale le , avec pour mission prioritaire de recueillir des renseignements. Il dĂ©cide pourtant d’attaquer une permanence politique locale, et ses hommes tuent sept policiers communistes et une vingtaine d’employĂ©s.

En avril, le recrutement local opĂ©rĂ© par Chang a portĂ© Ă  60 hommes l’effectif de son groupe. Les partisans attaquent un dĂ©pĂŽt de vĂ©hicules ennemis et, alors qu’ils s’apprĂȘtent Ă  le faire sauter, ils dĂ©couvrirent 1 700 civils, dont certains dans un Ă©tat critique, enfermĂ©s dans des entrepĂŽts voisins. Le dĂ©pĂŽt servait de centre d’interrogatoire aux autoritĂ©s nord-corĂ©ennes. Chang dĂ©cide d’évacuer ces prisonniers, mais une force ennemie rattrapa la colonne qui ne progresse que trĂšs lentement. Au cours du combat qui s’ensuit, les Nord-CorĂ©ens tuent 1 500 des prisonniers et 50 des guĂ©rilleros.
Prenant la direction des collines, Chang reconstitue son groupe avec de nouveaux volontaires et continue d’opĂ©rer jusqu’en juin, Ă©poque Ă  laquelle il regagne sa base. Lorsqu’il fait son rapport, il dĂ©clare que son groupe a tuĂ© 280 soldats ennemis.

En , le capitaine Anderson commanda un petit groupe de CorĂ©ens et d’AmĂ©ricains lors d’une opĂ©ration aĂ©roportĂ©e. L’USAF avait bombardĂ© Ă  plusieurs reprises la voie ferrĂ©e reliant Wonsan et Koson , mais celle-ci a Ă©tĂ© rĂ©parĂ©e Ă  chaque fois trĂšs rapidement. Finalement, on dĂ©cida d’envoyer des parachutistes attaquer la voie ferrĂ©e. Un Douglas C-47 Skytrain largua le groupe qui atterrit Ă  quelque distance de son objectif. AprĂšs une journĂ©e d’observation, ils pĂ©nĂ©trĂšrent de nuit dans un tunnel et placĂšrent sous le mĂȘme rail deux charges de destruction de kg munies de dĂ©tonateurs Ă  pression. Le lendemain matin, aprĂšs que ceux-ci eurent largement le temps de s’éloigner, un train se dirigea vers l’endroit piĂ©gĂ© et dĂ©railla dans le tunnel. Le groupe d’Anderson, baptisĂ© « Virginia » fut rĂ©cupĂ©rĂ© par des hĂ©licoptĂšres. Il avait rĂ©ussi ce que des tonnes de bombes n’avaient pu accomplir : la ligne Wonsan-Koson resta inutilisable pendant des semaines.

Au mois de juillet 1951, l’UNPIK compte 7 000 hommes, Ă©quipĂ©s de 700 armes prises Ă  l’ennemi et de 3 200 autres fournies par la VIIIe ArmĂ©e. Les cadres de cette force se composent alors de 65 officiers et sous-officiers.

Plus de 2 100 soldats chinois et nord-corĂ©ens sont tuĂ©s au cours de 219 engagements, et 169 prisonniers remis aux services de renseignements alliĂ©s. L’organisation de McGee obtient de toute Ă©vidence des rĂ©sultats plus que satisfaisants. Mais cependant, Ă  la mĂȘme pĂ©riode, les forces des Nations unies entament des nĂ©gociations avec les forces communistes, et McGee est rappelĂ© aux États-Unis. Ses hommes en Ă©prouvent une vive dĂ©ception car ils pensaient que l’objectif ultime de leur lutte Ă©tait la reconquĂȘte de la CorĂ©e du Nord. Aussi, quand il devient Ă©vident que les nĂ©gociations ont pour but de stabiliser la ligne de front et qu’il n’y aurait pas de libĂ©ration du Nord, le moral des guĂ©rilleros reçoit un coup terrible.

L’organisation continue cependant Ă  s’agrandir. En un an, son effectif passe Ă  21 000 hommes, chaque raid effectuĂ© sur le continent ramenant quelques recrues. Quelques Sud-CorĂ©ens et une poignĂ©e de dĂ©serteurs de l’armĂ©e chinoise viennent en outre grossir ses rangs. Plus de 100 AmĂ©ricains y sont affectĂ©s comme conseillers, cadres ou instructeurs. La CIA entraine des Nord-CorĂ©ens dans des bases secrĂštes Ă  Saipan[1].

Le successeur de McGee Ă  la tĂȘte de l’UNPIK est le colonel d'artillerie Jay Vanderpool, et sous le commandement de cet officier assez haut en couleur, les opĂ©rations de partisans gagnent une efficacitĂ© encore accrue.

Vanderpool est, lui aussi, un vĂ©tĂ©ran de la Seconde Guerre mondiale. Il a Ă©tĂ© infiltrĂ© aux Philippines au moment mĂȘme oĂč McGee les quittait. Il a dirigĂ© des opĂ©rations de guĂ©rilla contre les forces japonaises et a acquis une expĂ©rience qu’il va utiliser contre les armĂ©es nord-corĂ©ennes et chinoises. Quand il abandonne le commandement en juillet 1952, il a introduit dans son unitĂ© des mĂ©thodes et des techniques entiĂšrement nouvelles.

L’une de ses premiĂšres initiatives est de modifier la flottille de jonques des partisans. BientĂŽt, les bĂątiments de surveillance cĂŽtiĂšre nord-corĂ©ens qui tentent d’arraisonner des bateaux de pĂȘche d’allure inoffensive ont de fortes dĂ©sagrĂ©ables surprises lorsque le claquement des voiles ou le bruit d’un petit moteur laissent la place au vrombissement d’un puissant Diesel marin et que les parois de la cabine s’abaissent dĂ©couvrant un ou plusieurs canons sans recul de 75 mm.

Au fil des mois, la flotte de Vanderpool n’augmente pas seulement son butin de navires capturĂ©s, elle devient aussi experte Ă  dĂ©barquer et Ă  rĂ©cupĂ©rer ses propres forces.

À la fin de l’annĂ©e 1951, les officiers de renseignements des Nations unies commencent Ă  s’étonner de la capacitĂ© des partisans Ă  leur ramener le type prĂ©cis de prisonniers qu’ils dĂ©sirent. S’ils demandent, par exemple, un officier d’artillerie, les guĂ©rilleros leur en prĂ©sentent un dans les jours qui suivent. Ce qu’ils ignorent, c’est la technique employĂ©e. Vanderpool s’est procurĂ© des machines Ă  coudre que les femmes des partisans utilisent pour fabriquer des uniformes ennemis. DĂ©guisĂ©s en soldats de la police militaire nord-corĂ©enne, les partisans installent des barrages routiers et arrĂȘtent tous les vĂ©hicules qui se prĂ©sentent. Ils annoncent que des guĂ©rilleros opĂšrent dans le secteur et que certains de ces bandits utilisent des uniformes volĂ©s. Les faux policiers examinent alors les papiers d’identitĂ© de chaque soldat et quand ils ont trouvĂ© un homme correspondant Ă  celui qu’ils cherchent, ils le retiennent, prĂ©textant un interrogatoire plus poussĂ©, et font signe aux autres vĂ©hicules de repartir. Ils utilisent le mĂȘme stratagĂšme pour s’emparer de camions chargĂ©s d’approvisionnements particuliĂšrement recherchĂ©s.

Cette affaire d’uniformes commence cependant Ă  aller un peu loin lorsque Vanderpool entre en possession d’une tenue de FallschirmjĂ€ger (parachutiste) allemand de la Seconde Guerre mondiale. Il parvient ensuite Ă  mettre la main sur des casques de paras allemands, et ses ouvriĂšres lui fabriquent le nombre d’uniformes pour habiller une compagnie entiĂšre. L’occasion de semer la confusion chez l’ennemi se prĂ©sente quand le commandement alliĂ© lui demande d’attaquer une station radar situĂ©e prĂšs de l’embouchure du fleuve Yalu, Ă  proximitĂ© de la frontiĂšre chinoise. Sans en informer ses supĂ©rieurs, il lance ces « troupes d’assaut » dans un raid aĂ©roportĂ©. L’installation fut dĂ©truite, mais les guĂ©rilleros se laissent entraĂźner dans un long Ă©change de coups de feu avec des forces terrestres ennemies, bien qu’ils aient reçu l’ordre de se replier sitĂŽt leur mission accomplie. TrĂšs peu d’entre eux parviendront Ă  gagner le point de rendez-vous et les jonques qui les y attendent.

Stratégie au résultat mitigé

Carte administrative de la Hwanghae du Sud ou se déroulÚrent la majorité des opérations.

Au mois de , les partisans ont dĂ©jĂ  Ă  leur actif la mort de 9 095 soldats ennemis et la capture de 385 prisonniers de guerre. Ils ont pris ou dĂ©truit plus de 800 armes adverses dont 6 piĂšces d’artillerie. Plus de 50 % de ces opĂ©rations ont Ă©tĂ© effectuĂ©es contre des unitĂ©s terrestres, 14 % contre l’artillerie cĂŽtiĂšre de l’ennemi et 11 % contre ses transports. Dans cette derniĂšre catĂ©gorie, l’UNPIK revendique la destruction de 40 camions, 28 bateaux et 120 fourgons de ravitaillement. Elle a fait sauter 12 ponts de chemins de fer et 12 tunnels. Malheureusement, la plupart de ces raids se sont dĂ©roulĂ©s dans la partie ouest de la province de Hwanghae, Ă  une grande distance des grandes lignes de ravitaillement du front. De plus, en choisissant de s’attaquer aux hommes plutĂŽt qu’au matĂ©riel, les partisans font un usage assez discutable de leurs moyens face Ă  un adversaire qui possĂšde des rĂ©serves apparemment inĂ©puisables en effectifs.

Il est manifeste que l’UNPIK souffre de plusieurs dĂ©fauts, et d’abord au niveau de l’exercice du commandement : les missions terrestres, amphibies et aĂ©roportĂ©es exigent un commandement interarmes pour ĂȘtre efficaces et bien coordonnĂ©es. Or les guĂ©rilleros ne sont placĂ©s que sous l’autoritĂ© de leurs propres cadres. DeuxiĂšmement, le commandement en chef des forces armĂ©es des Nations unis en CorĂ©e, le gĂ©nĂ©ral Matthew Ridgway, n’a mĂȘme pas Ă©tĂ© informĂ© du projet. Il n’y a donc aucun commandement rĂ©el. Enfin, le fait que la reconquĂȘte de la CorĂ©e du Nord ne constitue pas l’objectif final du conflit diminue l’importance du soutien que peuvent attendre les partisans lorsqu’ils opĂšrent sur le continent. Ils deviennent un groupe de francs-tireurs, qui se livre parfois Ă  des raids spectaculaires, mais qui ne sera jamais capable de devenir le mouvement organisĂ© dont aurait voulu disposer l’état-major alliĂ©.

En dĂ©pit de ces problĂšmes, les guĂ©rilleros sont suffisamment efficaces pour inquiĂ©ter sĂ©rieusement les autoritĂ©s chinoises et nord-corĂ©ennes. Au dĂ©but de 1952, ils lancent plusieurs opĂ©rations destinĂ©es Ă  les Ă©liminer. C’est ainsi, par exemple, qu’une force de la taille d’un rĂ©giment est engagĂ©e dans une attaque contre l’üle de Sunwi-do, tenue par les partisans. Certains jours, la marĂ©e descendante laisse Ă  dĂ©couvert une bande de sable qui relie l’üle au continent. Les guĂ©rilleros, pour parer Ă  un assaut de ce cĂŽtĂ©-lĂ , ont enterrĂ© aux abords de leur Ăźle des bidons de napalm de 200 litres et des mines. Quand les Nord-CorĂ©ens, Ă  la faveur de la nuit, s’engagent sur la bande de sable, les partisans se contentent d’attendre que leurs dĂ©fenses soient presque dĂ©passĂ©es, puis ils demandent un appui aĂ©rien et dĂ©clenchent leur dispositif. Sans se douter de rien, le rĂ©giment nord-corĂ©en continue sa progression en avant, et quand les avions de combat amĂ©ricains arrivent enfin, la bataille touche dĂ©jĂ  Ă  sa fin. Des photographies aĂ©riennes seront examinĂ©es le lendemain et rĂ©vĂ©leront les cadavres de plus de 3 000 soldats nord-corĂ©ens.

Bilan et Ă©pilogue

Le cessez-le-feu intervient au mois de juillet 1953. Les partisans dĂ©clarent que, sur l’ensemble de leur campagne, ils ont tuĂ© 69 000 soldats ennemis, fait 950 prisonniers, pris 5 000 armes, dĂ©truit 80 ponts et plus de 2 700 vĂ©hicules. À l’état-major alliĂ©, on conteste cependant ces affirmations. Un officier amĂ©ricain qui connaĂźt bien les maquisards mettra un terme au dĂ©bat, trente ans plus tard, en disant : « Leurs affirmations Ă©taient Ă  peu prĂšs aussi exactes que les nĂŽtres. »

Certaines personnes soutiennent d’autre part que les rĂ©sultats obtenus par les partisans ne valaient pas les budgets qui leur avaient Ă©tĂ© allouĂ©s. En fait, pour juger cette affaire, il faudrait comparer l’UNPIK aux forces conventionnelles dĂ©ployĂ©es en CorĂ©e Ă  cette Ă©poque. Les deux types d’unitĂ©s ont tentĂ© de conquĂ©rir la CorĂ©e du Nord, et elles ont Ă©chouĂ©. Toutes les deux ont finalement optĂ© pour la guerre d’usure et, dans ce genre d’affrontement, la victoire se mesure au nombre d’ennemis encore en vie, pas au nombre de ceux qui sont tombĂ©s.

L'unité fut dissoute le , aprÚs que dans la nuit du 20 au de cette année, les derniers guérilleros furent rapatriés en Corée du Sud.

Sur l’ensemble des partisans, 12 000 seulement vont choisir, aprĂšs la guerre de s’engager dans les forces armĂ©es sud-corĂ©ennes. D’autres s’intĂ©greront dans le civil en CorĂ©e du Sud, certains retourneront dans le Nord Ă  la recherche de leurs familles, malgrĂ© le risque d’ĂȘtre capturĂ©s, et d’autres refuseront le cessez-le-feu et continueront de se battre contre le rĂ©gime nord-corĂ©en.

Notes et références

  1. Rodney Carlisle (trad. de l'anglais), Histoire de l'espionnage du XXe siĂšcle, Paris, Marabout, , 364 p. (ISBN 978-2-501-05223-8), p. 189

Liens externes

Bibliographie

  • (en) Ben S. Malcolm, White Tigers : my secret war in North Korea, Washington, Brassey's, coll. « An AUSA book », , 241 p. (ISBN 978-1-574-88198-1, OCLC 833545668)
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