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Groupe de la Gauche au Parlement européen

Le Groupe de la Gauche au Parlement européen (GUE/NGL)[16] - [17] est un groupe politique du Parlement européen. Nommé jusqu'en 2020 « Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique », il est créé en 1993, à la suite du groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne. Il regroupe des partis de gauche, de tendance socialiste, antilibérale, anticapitaliste, écosocialiste ou communiste. Il rassemble essentiellement des organisations membres du Parti de la gauche européenne (PGE), mais aussi de l'Alliance de la Gauche verte nordique, de la Gauche anticapitaliste européenne ou sans affiliation.

Ce groupe de 39 députés européens, co-présidé depuis 2019 par Martin Schirdewan et Manon Aubry, est le septième et le plus petit groupe de l'actuel Parlement européen.

Histoire

La GUE/NGL est l'héritier des différents groupes parlementaires communistes ayant existé depuis 1973 au Parlement européen :

En 1995, à la suite du quatrième élargissement de l'Union européenne et l'entrée de la Suède, de la Finlande et de l'Autriche, des formations issues de ces nouveaux pays-membres (l'Alliance de gauche finlandaise et le Parti de gauche suédois) mais également de pays déjà membres (le Parti socialiste populaire danois) se réunirent au sein de l'Alliance de la Gauche verte nordique, qui demeura une structure informelle jusqu'en 2004. Affichant leur volonté de siéger aux côtés des élus de la GUE, ce dernier fut alors renommé Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL).

Lors des élections de 1999, le groupe s'élargit aux post-communistes allemands du Parti du socialisme démocratique, ainsi qu'aux trotskistes grecs du Mouvement démocratique social (en) (DIKKI) et français de la liste d'alliance Lutte ouvrière-Ligue communiste révolutionnaire (LO-LCR). Ces derniers demeurèrent néanmoins membres associés. En 2002, les quatre députés français du Pôle républicain décidèrent également de se joindre au groupe.

À l'occasion des élections de 2004 en revanche, l'alliance LO-LCR perdit ses élus et le DIKKI fut dissous dans SYRIZA. Néanmoins le groupe vit l'arrivée d'élus du Bloc de gauche portugais et du Sinn Féin irlandais (un en République d’Irlande et un en Irlande du Nord), ainsi que de députés élus dans États ayant intégré l'Union lors du cinquième élargissement : les chypriotes du Parti progressiste des travailleurs (AKEL) et les tchèque du Parti communiste de Bohême et Moravie. Le groupe comptait alors 41 députés européens issus de 16 partis membres et originaires de 13 États de l'Union européenne. Il comprenait également quatre partis associés, dont trois alors non représentés au Parlement européen.

À l'issue des élections de 2009 l'effectif du groupe chuta de 41 à 35 membres. Il subit en effet les conséquences de la déroute des partis communistes italiens, qui perdirent tous leurs élus alors qu'ils en comptaient jusqu'alors sept. De plus, l'officialisation de la défection des élus du Parti socialiste populaire danois au profit du groupe Verts/ALE, ainsi que la perte de son élu par l'Alliance de gauche finlandaise réduisirent l'Alliance de la Gauche verte nordique au seul député du Parti de gauche suédois. Le ralliement de l'un des deux élus du Centre de l'harmonie letton et les gains réalisés par les partis-membres allemand, français et portugais ne suffirent cependant pas à compenser ces pertes.

Le , à la suite des nouvelles élections européennes, le groupe gagna 18 députés, principalement espagnols, grâce aux résultats de Podemos et de la Gauche unie, devenant le cinquième groupe avec 52 membres, devançant ainsi les Verts/ALE de deux sièges.

Positionnement politique

La GUE/NGL à un rassemblement contre la directive Services à Bruxelles.

Le positionnement politique du groupe est résumé par sa déclaration constitutionnelle[18]. C'est sur ce texte que s'engagent les partis membres et les députés associés au groupe à titre individuel. Il développe une ligne politique qu'on pourrait qualifier d'« altereuropéenne », c’est-à-dire opposée à la construction européenne actuelle tout en se disant « profondément attaché à la construction européenne ».

Cette déclaration constitutionnelle pose trois piliers pour la construction d'une autre Europe :

  • le changement total des institutions afin de les rendre « pleinement démocratiques »
  • un nouveau modèle de développement écologique et rompant avec le néolibéralisme, visant à créer un « espace social commun »
  • une politique de codéveloppement et de coopération « équitable ».

Le groupe se pose ainsi dans une ligne ne tranchant pas clairement entre réformisme et révolution, laissant à chaque parti le soin de décider de la façon qu'ils jugent la plus adaptée de parvenir à ces objectifs. De ce fait, il se positionne à la fois « à l'intérieur » des institutions, tentant d'influer sur les décisions prises par codécision, et « à l'extérieur » de par sa volonté d'une « autre Union » qui ferait « table rase de Maastricht ».

Présidents du groupe

Organisation

Le groupe GUE/NGL est un groupe confédéral : il est composé de délégations nationales et de partis membres. Si les partis membres doivent partager des objectifs politiques communs, exprimés notamment dans la déclaration constitutionnelle, ils restent souverains quant à leur ligne politique. Ainsi, le groupe parlementaire apparaît parfois divisé sur certaines questions.

Les députés du groupe se réunissent régulièrement afin de préparer les séances, débattre sur les lignes politiques et voter des résolutions. Le groupe publie également des rapports sur différents sujets (Organisation mondiale du commerce, amiante, esclavage sexuel, etc.).

Le groupe comporte différents types de membres :

  • Les partis membres, qui sont pleinement membres du groupe (ils acceptent la déclaration constitutionnelle).
  • Les partis membres associés, qui ne souhaitent pas être membres à part entière.
  • Les partis ne souhaitant pas être membres mais dont les députés sont membres associés.

Ces derniers sont notamment des partis trotskistes français, entre 1999 et 2004, le Bloc de gauche portugais, le Mouvement populaire contre l'UE danois et des eurodéputés français élus en 2009 sur les listes du Front de gauche qui ne sont pas membres du Parti communiste français ou du Parti de gauche.

Composition actuelle

Nom Pays Affiliation Députés européens Représentation nationale
La Gauche

Die Linke

Drapeau de l'Allemagne Allemagne PGE
5 / 96
39 / 736
Parti du travail de Belgique

(Partij van de Arbeid van België (PVDA)

Drapeau de la Belgique Belgique
1 / 21
12 / 150
Parti progressiste des travailleurs

Ανορθωτικό Κόμμα Εργαζόμενου Λαού (ΑΚΕΛ)

Drapeau de Chypre Chypre PGE
2 / 6
16 / 56
Alliance rouge et verte

(Enhedslisten – De Rød-Grønne)

Drapeau du Danemark Danemark PGE - GAE - MLP
1 / 14
13 / 179
Podemos

(Podemos)

Drapeau de l'Espagne Espagne MLP
3 / 54
26 / 350
Gauche unie (Parti communiste d'Espagne)

Izquierda Unida (IU) (Partido Comunista de España)

PGE
2 / 54
6 / 350
Euskal Herria Bildu

(EH Bildu)

1 / 54
5 / 350
Alliance de gauche

(Vasemmistoliitto)

Drapeau de la Finlande Finlande PGE - MLP
1 / 13
16 / 200
La France insoumise

(LFI)

Drapeau de la France France MLP
5 / 79
75 / 577
Gauche républicaine et socialiste

(GRS)

PGE
1 / 79
2 / 348
Syriza

Συνασπισμός Ριζοσπαστικής Αριστεράς (ΣΥΡΙΖΑ)

Drapeau de la Grèce Grèce PGE
6 / 21
86 / 300
Sinn Féin

(SF)

Drapeau de l'Irlande Irlande
1 / 11
37 / 158
Indépendants pour le changement

(I4C)

2 / 11
1 / 158
Luke 'Ming' Flanagan

(Independant)

1 / 11
0 / 158
Parti pour les animaux

Partij voor de Dieren (PvdD)

Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas APEU
1 / 26
6 / 150
Bloc de gauche

(Bloco de Esquerda)

Drapeau du Portugal Portugal PGE - GAE - MLP
2 / 21
5 / 230
Parti communiste portugais

Partido Comunista Português (PCP)

2 / 21
6 / 230
Parti communiste de Bohême et Moravie

Komunistická strana Čech a Moravy (KSČM)

Drapeau de la Tchéquie Tchéquie PGE (observateur)
1 / 21
0 / 200
Parti de gauche

(Vänsterpartiet)

Drapeau de la Suède Suède MLP
1 / 20
28 / 349

Anciens membres

Anciens membres
Député Pays membre Parti d'origine Nouveau parti Nouveau groupe européen Cause du départ
Martin Buschmann Drapeau de l'Allemagne Allemagne Parti de protection des animaux Indépendant Non-Inscrits (depuis janvier 2020) Martin Buschmann quitte le groupe lorsque son passé politique auprès du Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD, extrême-droite) est révélé. Il quitte également le Parti de protection des animaux en février 2020[20].

Notes et références

  1. « EUL/NGL on Europe Politique », Europe-politique.eu (consulté le )
  2. « EU Parliament Chief Under Fire Again After Mussolini Comments », sur Bloomberg,  : « The GUE/NGL, a left-wing group in the parliament, called for Tajani's immediate resignation, saying in a statement the body "cannot be represented by a president who tolerates the Fascist initiator himself." »
  3. « Germans' last-ditch drive to derail EU copyright deal », sur Politico,  : « On the other side of the spectrum, the Dutch delegation of the left-wing European United Left-Nordic Green Left (GUE/NGL) announced Monday they would approve the text despite group opposition. »
  4. « Splintered Parliament faces 5 years of rancorto », sur Politico,  : « In the previous mandate, a report on a piece of legislation securing the privacy of online communications was narrowly agreed by a center-left majority backed by some liberals and the left-wing GUE/NGL group. »
  5. « European right will widen gap with rivals after Brexit, projection shows », sur Euronews,  : « Both the Non-Inscrits and the left-wing group of GUE/NGL would lose a single MEP while gaining none, plus the national-conservative European Conservatives and Reformists would see a net loss of one MEP. »
  6. « Parliament political groups under fire for 'blocking' Greta Thunberg invitation », sur The Parliament Magazine,  : « The left wing GUE/NGL group in Parliament said it had supported moves for Thunberg to address the plenary in Strasbourg this week but says that the proposal was blocked by other groups, including the EPP, Alde, ECR, EFDD and ENF. »
  7. « Inaugural session of the new European Parliament: Summary », sur The New Federalist,  : « The Greens/EFA nominated the German Ska Keller, the left-wing GUE/NGL the Spaniard Sira Rego, the Socialists & Democrats had the Italian David-Maria Sassoli, and the conservative SCR had the Czech Spitzenkandidat Jan Zahradil. »
  8. « The EU After The Elections: A More Plural Parliament And Council – Analysis », sur Eurasia Review,  : « With the RE and the S&D claiming the support of the rest of the left-wing groups –the Greens and the GUE/NGL– against Weber, there is the smallest centre-left positive majority in the new Parliament (377 mandates). »
  9. « EU election results 2019: across Europe », sur The Guardian,
  10. « Euroscepticism on rise in Europe, poll suggests », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
  11. Mitchell Abidor, « What's Left of the Left? », Foreign Affairs, (lire en ligne, consulté le )
  12. « European United Left–Nordic Green Left », sur The Democratic Society (consulté le )
  13. Alexander H. Trechsel, Towards a Federal Europe, Taylor & Francis, (ISBN 978-1-317-99818-1, lire en ligne), p. 72
  14. Wolfram Nordsieck, « European Union » [archive du ], sur Parties and Elections in Europe, (consulté le )
  15. (en) « How Eurosceptic is the new European Parliament? », sur BBC,
  16. (en) « AGENCE EUROPE - Change of name of GUE/NGL group to be announced on Monday 18... », sur agenceurope.eu (consulté le ).
  17. « Procès-verbal - Constitution des groupes politiques - Lundi 18 janvier 2021 », sur www.europarl.europa.eu (consulté le ).
  18. Déclaration constitutionnelle du groupe GUE/NGL.
  19. « Union européenne: Manon Aubry devient la plus jeune présidente d'un groupe parlementaire », sur BFM TV, (consulté le ).
  20. (de) « Austritt aus der Partei Mensch Umwelt Tierschutz », sur Facebook Martin Buschmann MEP, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

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