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Groupe d'armées A

Groupe d'armées A (allemand : die Heeresgruppe A) est le nom donné à trois reprises à des groupes d'armées allemandes de la Wehrmacht durant la Seconde Guerre mondiale, sans lien direct entre ces trois groupes d'armées.

Le premier est formé au centre du front de l'Ouest en octobre 1939 et constitue le centre de gravité initial de l'offensive allemande à l'ouest en mai 1940, il devient l'Oberbefehlshaber West à l'automne.

Pendant la campagne allemande d'été 1942 en URSS, un nouveau groupe d'armées A est créé en juillet 1942 à partir de la scission du groupe d'armées Sud, afin de mener l'offensive vers le Caucase qui se termine finalement par un repli début 1943 ; il est renommé groupe d'armées Sud Ukraine au printemps 1944.

À l'automne 1944, le groupe d'armées Nord Ukraine est rebaptisé groupe d'armées A, combattant dans le Sud de la Pologne, en janvier 1945 il devient le nouveau groupe d'armées centre.

Le front de l'Ouest, 1939-1940

Le 26 octobre 1939, après la campagne de Pologne et à partir de l'état-major du groupe d'armées Sud y ayant participé, le groupe d'armées A est formé dans le massif de l'Eifel sous le commandement de Gerd von Rundstedt, entre les groupes d'armées B (au nord) et C (au sud, face à la ligne Maginot)[1].

Le groupe d'armées A reçoit un rôle secondaire dans le premier plan d'offensive à l'ouest (plan Jaune) : avec deux armées (12e et 16e), il doit attaquer le Luxembourg et le sud de l'Ardenne (Belgique) en direction de la Meuse pour protéger le flanc sud de l'offensive principale menée par le groupe d'armées B[2]. Le chef d'état-major du groupe d'armées A, Erich von Manstein, critique sévèrement le plan d'opération et adresse ses propres proposition à l'Oberkommando des Heeres, aidé et approuvé par son supérieur Rundstedt, ainsi que Günther Blumentritt (chef de la section logistique) et Henning von Tresckow (chef du bureau des opérations)[3]. Ils proposent notamment que l'offensive principale soit effectuée par leur groupe d'armées, à travers l'Ardenne[3]. Durant les mois qui suivent, parallèlement à leurs propositions, le groupe d'armées A voit sa mission s'élargir (constitution d'un second centre de gravité, à Sedan) et il est renforcé en conséquence, notamment troupes blindées[4].

Finalement, fin février 1940 le plan final est adopté : le groupe d'armées A doit mener l'offensive principale à travers l'Ardenne, attaquant sur un front large de Liège exclus jusqu'au sud du Luxembourg, percer le front français sur la Meuse avec Sedan pour centre de gravité, devant poursuivre en direction de la basse Somme pour prendre à revers les armées alliées en Belgique et dans le nord de la France en se gardant d'une contre-offensive sur son flanc sud[5]. Elle dispose pour cela de quatre armées : avançant derrière un front blindé formé par la Panzergruppe von Kleist, la 12e armée doit percer jusqu'à la basse Somme en s'établissant au fur et à mesure défensivement face au sud passé la Meuse, la 16e armée, en liaison avec le groupe d'armées C à sa gauche, doit assurer la défense du flanc sud jusqu'à Sedan[5]. Entre ces deux armées, la 2e armée, en réserve au début de l'offensive, doit s'insérer dans l'espace qui s'ouvrira entre elles lorsque la 12e armée progressera vers la Manche[5]. Au nord de la 12e armée avance la 4e armée, devancée par des forces blindées également, elle doit franchir la Meuse et poursuivre vers l'ouest[5]. Les trois armées en première ligne (4e, 12e et 16e) totalisent 45 divisions dont sept blindées et trois d'infanterie motorisée[6].

Ce plan prévoit d'envoyer en Ardenne les divisions blindées en avant de celles d'infanterie, et de leur faire tenter de passer la Meuse dans la foulée, sans monter une attaque méthodique ni attendre les divisions d'infanterie ; ce à quoi Rundstedt et le remplaçant de Manstein depuis février 1940, Georg von Sodenstern, ainsi que Blumentritt s'opposent, mais l'Oberkommando des Heeres maintient ces aspects du plan[7] - [8]. L'attribution d'itinéraires à une telle masse de véhicules et d'infanterie pose également des problèmes et génère des dissensions entre les divers commandants au sein du groupe d'armée ; les divisions d'infanterie progresseront parallèlement à celles blindées, chacune ayant leurs propres itinéraires, générant néanmoins un échelonnement en profondeur qui ne satisfait pas les chefs des unités blindées[9].

Organigramme le 10 mai 1940

Grandes unités :

Unités organiques :

  • Heeresgruppennachrichten-Regiment 570[1]

Le front de l'est, 1942

En 1942, le groupe d'armées Sud en Russie (front de l'est) était composé du groupe d'armées A et du groupe d'armées B pour l’offensive d’été, formées à partir de la scission du groupe d'armées Sud le . Le groupe d'armées A fut dirigé vers le sud pour s’emparer des champs pétrolifères du Caucase.

Initialement formé de la 1.Panzer-Armee et de la 17.Armee, le groupe d'armée reçut la 4.Panzer-Armee le .

Le front de l'est, 1945

Le , Hitler rebaptisa les trois groupes d'armées. Le groupe d'armées Nord devint le groupe d'armées Courlande; le groupe d'armées Centre devint le groupe d'armées nord et le groupe d'armées A devint le groupe d'armées Centre.

Commandement suprĂŞme

Date Commandant
26 octobre 1939 au 22 juin 1941 Generalfeldmarschall Gerd von Rundstedt
10 juillet 1942 au 9 septembre 1942 Generalfeldmarschall Wilhelm List
au 22 novembre 1942 Après la place vacante en 1942 à la suite du départ de List, le groupe d'armées A, avant la nomination de von Kleist, était directement subordonné à l'OKH.
au 30 mars 1944 Generalfeldmarschall Ewald von Kleist
au 17 janvier 1945 Generaloberst Josef Harpe
au Generaloberst Ferdinand Schörner

Chefs d'État Major

Date Commandant
26 octobre 1939 au 6 février 1940 Generalleutnant Erich von Manstein
au 22 juin 1941 Generalleutnant Georg von Sodenstern

Organisation

Unités faisant partie du groupe d'armées

Notes et références

  1. (de) « Heeresgruppe A », sur Lexikon der Wehrmacht (consulté le ).
  2. Eric van den Bergh, Mai 1940 : une victoire Ă©clair, (lire en ligne), chap. 40
  3. Benoît Lemay, Erich von Manstein : le stratège de Hitler, Paris, Perrin, coll. « tempus » (no 330), (1re éd. 2006), 764 p. (ISBN 978-2-262-03262-3), p. 148 à 156.
  4. van den Bergh 2009, chap. 41, 44 Ă  46.
  5. van den Bergh 2009, chap. 52.
  6. Lemay 2010, p. 189.
  7. van den Bergh 2009, chap. 47 et 53.
  8. Karl-Heinz Frieser (trad. Nicole Thiers), Le Mythe de la guerre-éclair : la campagne de l'Ouest de 1940 [« Blitzkrieg-Legende : der Westfeldzug 1940 »], Paris, Belin, , 2e éd., 479 p. (ISBN 978-2-7011-2689-0), p. 111 à 113 et 161.
  9. Frieser 2003, p. 126 Ă  131.
  10. Jean-Yves Mary, Le corridor des Panzers : Par delĂ  la Meuse 10 - 15 mai 1940, t. I, Bayeux, Heimdal, , 462 p. (ISBN 2-84048-270-3), p. 16.
  11. Mary 2009, p. 14.
  12. Armeegruppe Ruoff sur axishistory.com
  13. Armeegruppe Ruoff sur ordersofbattle.com


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