Gravity (film)
Gravity, ou Gravité au Québec, est un film d'aventures spatiales américano-britannique écrit, produit, réalisé et monté par Alfonso Cuarón, sorti en 2013.
RĂ©alisation | Alfonso CuarĂłn |
---|---|
Scénario |
Alfonso CuarĂłn JonĂĄs CuarĂłn Rodrigo GarcĂa |
Musique | Steven Price |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Esperanto Filmoj Reality Media Warner Bros. Heyday Films |
Pays de production |
Ătats-Unis Royaume-Uni |
Genre | Action, drame, science-fiction, catastrophe, thriller |
Durée | 91 minutes |
Sortie | 2013 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Le commandant de la navette spatiale américaine Explorer, Mathieu Kowalski (George Clooney), et l'astronaute scientifique Ryan Stone (Sandra Bullock), seuls survivants d'une mission spatiale destinée à réparer le télescope spatial Hubble, tentent de retourner sur Terre en regagnant d'abord la Station spatiale internationale.
En 2014, le film remporte sept Oscars dont celui de la meilleure réalisation pour Alfonso Cuarón.
Synopsis
La navette spatiale Explorer effectue une mission de maintenance sur le tĂ©lescope spatial Hubble (mission STS-157). Trois astronautes sont dans l'espace en train d'effectuer des travaux sur le tĂ©lescope amarrĂ© dans la soute de la navette lorsque le centre spatial de Houston informe l'Ă©quipage qu'un satellite russe a Ă©tĂ© dĂ©truit par un missile, engendrant un nuage de dĂ©bris spatiaux. De prime abord sans danger, les dĂ©bris se multiplient par rĂ©action en chaĂźne (syndrome de Kessler) et certains d'entre eux se dirigent droit vers les astronautes. Ceux-ci se prĂ©parent Ă rĂ©intĂ©grer la navette spatiale. Mais il est trop tard, les dĂ©bris sont sur eux. L'astronaute Ryan Stone, qui Ă©tait amarrĂ©e au bras tĂ©lĂ©commandĂ© de la navette, se trouve propulsĂ©e dans l'espace et, dans la panique, perd de vue la navette et ses collĂšgues. Le commandant de la navette, Matt Kowalski, qui a Ă©galement survĂ©cu et qui dispose, contrairement Ă sa collĂšgue, d'un MMU (ou d'un engin trĂšs ressemblant) lui permettant de se dĂ©placer, parvient Ă la rejoindre. Il l'arrime Ă lui Ă lâaide d'un cĂąble et, grĂące Ă la propulsion de son MMU, l'emmĂšne Ă sa suite jusqu'Ă la navette spatiale. HĂ©las, Ă bord, il n'y a pas dâautres survivants et les destructions l'ont rendue inutilisable.
Le seul espoir semble ĂȘtre la Station spatiale internationale, Ă 100 kilomĂštres de lĂ . Matt espĂšre regagner la Terre Ă bord d'un vaisseau Soyouz amarrĂ© Ă la station spatiale. Le parcours dans l'obscuritĂ© sidĂ©rale est l'occasion d'un Ă©change entre les deux rescapĂ©s et Ryan confie Ă Matt comment elle a perdu sa fille au cours d'un banal accident. Depuis, elle est hantĂ©e par ce destin tragique. Presque Ă court d'oxygĂšne, ils arrivent Ă la station spatiale, qui a Ă©galement Ă©tĂ© ravagĂ©e par les dĂ©bris spatiaux et que ses occupants ont dĂ©jĂ Ă©vacuĂ©e Ă l'aide d'un premier Soyouz. Ils constatent qu'il ne reste donc plus qu'un vaisseau Soyouz amarrĂ©, dont le parachute s'est dĂ©ployĂ© sans doute Ă la suite de l'impact des dĂ©bris, ce qui le rend inutilisable pour un retour sur Terre. Ayant Ă©puisĂ© tout le carburant du MMU, les astronautes ne peuvent pas rĂ©duire leur vitesse trop importante par rapport Ă leur cible. Ils doivent donc tenter de se freiner en s'agrippant au passage aux divers composants de la station. Ryan rĂ©ussit in extremis Ă se prendre les jambes dans les courroies du parachute. Matt, qui n'a pas eu cette chance, est seulement retenu par le cĂąble qui le relie Ă Ryan. Il comprend que, s'il reste accrochĂ© Ă l'aide du cĂąble, son inertie va les entraĂźner tous les deux dans le vide spatial. Aussi, en dĂ©pit des protestations de la jeune femme, prĂ©fĂšre-t-il se dĂ©tacher de sa collĂšgue. Celle-ci, libĂ©rĂ©e, se retrouve attirĂ©e par la station. Ă la limite de l'asphyxie, car ayant Ă©puisĂ© sa rĂ©serve d'oxygĂšne, elle parvient Ă pĂ©nĂ©trer dans la station par un sas d'un des modules russes tandis que Matt par radio lui communique ses ultimes recommandations avant de disparaĂźtre dans l'espace.
AprĂšs avoir remis en pression le sas, s'ĂȘtre dĂ©barrassĂ© de sa combinaison spatiale et avoir ouvert l'Ă©coutille qui communique avec le reste de la station, elle se dirige vers le poste de tĂ©lĂ©communications pour lancer des appels radios Ă son compagnon, qui restent sans rĂ©ponse. Elle comprend qu'il doit ĂȘtre mort et se rĂ©signe Ă appeler le centre spatial de Houston, mais ne parvient pas Ă le joindre. Mais un violent incendie se dĂ©clare Ă bord. Il lui faut s'enfuir dans le Soyouz de secours. Les flammes se propagent dans la structure, mais Ryan parvient Ă leur Ă©chapper. Une fois dans la capsule, elle se concentre sur le tableau de bord que surmonte une petite icĂŽne reprĂ©sentant saint Christophe, patron des voyageurs. Elle tĂątonne, mais parvient Ă dĂ©clencher la manĆuvre de sĂ©paration. Malheureusement, les cĂąbles du parachute retiennent le vaisseau Ă la station. Chaque nouvelle impulsion de ses moteurs l'expose mĂȘme au risque d'une collision. Ryan est obligĂ©e de sortir pour le dĂ©tacher Ă la main. Mais bientĂŽt survient Ă nouveau la vague de dĂ©bris qui vient d'effectuer un tour complet de la planĂšte. En quelques instants, toute la station spatiale est rĂ©duite en morceaux et vole en Ă©clats dans une scĂšne apocalyptique. Ryan, plaquĂ©e sur le Soyouz qui subit des dommages, parvient miraculeusement Ă en rĂ©chapper.
Il ne lui reste plus qu'Ă reprendre place dans le poste de pilotage, mais l'engin ne peut pas assurer son retour sur Terre puisqu'il a perdu son parachute. La seule solution est donc de tenter de rejoindre la station chinoise Tiangong. Heureusement, Ryan a Ă©tĂ© formĂ©e au pilotage du Soyouz. Mais elle dĂ©couvre que le Soyouz a Ă©puisĂ© son carburant, sans doute dans les manĆuvres effectuĂ©es pour Ă©chapper Ă la collision avec la station, et qu'elle est condamnĂ©e Ă mort. Elle appelle encore Houston Ă l'aide, mais elle ne parvient qu'Ă capter les Ă©missions d'une radio-amateur. Elle comprend qu'elle est en contact avec un Inuit du nom d'Aninquaaq. Ryan entend les chiens et les babillements d'un bĂ©bĂ© qui, dans sa situation dĂ©sespĂ©rĂ©e, lui font regretter les joies simples des Terriens ordinaires. Se sachant condamnĂ©e, elle dĂ©cide de se laisser mourir en fermant les arrivĂ©es d'oxygĂšne de l'habitacle.
Elle entend alors un choc. C'est Matt qui frappe au hublot. Il actionne la poignĂ©e et pĂ©nĂštre dans le poste de pilotage, referme la porte et pressurise la cabine. Un dialogue s'engage. Matt suggĂšre Ă Ryan d'utiliser les rĂ©trofusĂ©es de freinage mises en Ćuvre immĂ©diatement avant l'atterrissage pour remplacer les propulseurs inutilisables sans carburant. Ryan se retourne. Matt a disparu et elle rĂ©alise qu'il ne s'agissait que d'une hallucination. Elle reprend ses esprits et rouvre les vannes de l'oxygĂšne. Elle actionne les commandes de sĂ©paration des deux Ă©lĂ©ments du vaisseau Soyouz liĂ©s au module de descente dans lequel elle se trouve, afin de permettre l'allumage des rĂ©trofusĂ©es. Quelques minutes suffisent Ă l'astronaute pour rejoindre la station orbitale chinoise. Elle revĂȘt son scaphandre et s'Ă©jecte dans l'espace, alors que le vaisseau s'approche de la station Tiangong. Se servant d'un extincteur pour se propulser, elle se dirige vers la station spatiale chinoise et parvient Ă sây accrocher. Elle gagne le sas d'entrĂ©e. Cependant, la station chinoise, qui a Ă©tĂ© Ă©galement touchĂ©e par le nuage de dĂ©bris, a perdu beaucoup d'altitude et commence Ă pĂ©nĂ©trer dans les couches denses de l'atmosphĂšre. Elle entame une rentrĂ©e atmosphĂ©rique qui rĂ©chauffe les sections avant et imprime des secousses de plus en plus violentes Ă sa structure.
AussitÎt à bord, Ryan se dirige donc vers le vaisseau Shenzhou qui est amarré à la station. Alors que la station est en train de se désintégrer, elle s'installe, se concentre sur les écrans mais toutes les légendes sur les boutons et les écrans sont en chinois. Heureusement, le vaisseau est d'une conception trÚs proche du Soyouz et Ryan parvient à activer le systÚme et à déclencher la séparation du vaisseau avec la station tandis que celle-ci commence à se désintégrer. Alors que la capsule pénÚtre dans l'atmosphÚre, elle échappe de peu aux débris enflammés. Le parachute se déploie, les rétrofusées entrent en action. Enfin, la capsule se pose dans un lac. Les liaisons radio avec Houston sont rétablies. Ryan, saine et sauve, n'est pas au bout de ses peines, car un feu électrique se déclare à bord. Il lui faut ouvrir l'écoutille mais aussitÎt l'eau s'engouffre dans l'habitacle. La capsule coule et se pose au fond du lac, heureusement peu profond. Ryan parvient in extremis à s'en extirper. Encore lui faut-il se libérer de son lourd scaphandre. Elle rejoint alors la surface et de là regagne la rive à la nage. Elle prend conscience qu'elle est revenue à la vie. Elle ne dit qu'un mot : « Merci ».
Fiche technique
- Titre original : Gravity
- Titre québécois : Gravité
- RĂ©alisation : Alfonso CuarĂłn
- ScĂ©nario : Alfonso CuarĂłn, JonĂĄs CuarĂłn et Rodrigo GarcĂa
- Direction artistique : Andy Nicholson
- DĂ©cors : Mark Scruton
- Costumes : Jany Temime
- Photographie : Emmanuel Lubezki
- Montage : Alfonso CuarĂłn et Mark Sanger
- Musique : Steven Price
- Production : Alfonso CuarĂłn et David Heyman
- Sociétés de production : Heyday Films, Esperanto Filmoj, Reality Media et Warner Bros.
- SociĂ©tĂ©s de distribution : Warner Bros. (Ătats-Unis) et Universal Pictures (Royaume-Uni)
- Budget : 100 000 000 de dollars[1]
- Pays dâorigine : Ătats-Unis et Royaume-Uni
- Langue originale : anglais
- Format : couleur - ratio 2,39:1
- Genres : Action, drame, science-fiction, catastrophe et thriller
- Durée : 91 minutes[1]
- Dates de sortie :
- Ătats-Unis :
- France :
Distribution
- Sandra Bullock (V. F. : Françoise Cadol ; V. Q. : HélÚne Mondoux) : Dr Ryan Stone
- George Clooney (V. F. : Samuel Labarthe ; V. Q. : Daniel Picard) : Matt Kowalski
- Ed Harris (V. F. : HervĂ© Bellon ; V. Q. : Ăric Gaudry) : Centre de contrĂŽle de la Nasa (voix)
- Orto Ignatiussen : Aningaaq (voix)
- Phaldut Sharma (V. F. : Asil Rais ; V. Q. : Gilbert Lachance) : Shariff (voix)
- Amy Warren (V. F. : Pauline Larrieu ; V. Q. : MĂ©lanie Laberge) : la capitaine de l'Explorer (voix)
- Basher Savage : le capitaine russe de la station spatiale (voix)
- Source : Version québécoise (V. Q.) sur Doublage.qc.ca[2]
Production
Choix des interprĂštes
En , il est rĂ©vĂ©lĂ© qu'Angelina Jolie est en lice pour incarner l'unique survivante dans un film rĂ©alisĂ© par Alfonso CuarĂłn[3]. En , il est annoncĂ© que c'est finalement Robert Downey Jr. qui tiendra le rĂŽle principal[4]. En , Scarlett Johansson donne un accord verbal pour participer au film et donner la rĂ©plique Ă Robert Downey Jr[5]. Cependant, un mois plus tard, il est rĂ©vĂ©lĂ© que Blake Lively est Ă©galement envisagĂ©e pour le rĂŽle[6]. Finalement, en , le rĂŽle est proposĂ© Ă Natalie Portman[7]. AprĂšs plusieurs mois d'incertitude, c'est finalement Sandra Bullock et George Clooney qui sont confirmĂ©s dans les rĂŽles principaux en [8]. Au Comic-Con 2013, quelques mois avant la sortie du film, le rĂ©alisateur revient sur le remplacement de Robert Downey Jr. par George Clooney : « il Ă©tait clair que la technologie utilisĂ©e pour tourner Gravity nâĂ©tait pas la plus compatible avec le jeu de Robert. Il accapare la scĂšne et improvise quasiment celle-ci. Vu la technologie que nous utilisons, ça le limitait. Il fallait quâon "prĂ©programme" le film avant de tourner »[9].
Tournage
Durant le tournage, Sandra Bullock confie au quotidien amĂ©ricain USA Today que « Alfonso CuarĂłn, prenant une brillante dĂ©cision, a dit : « "pas de maquillage". [âŠ] Nos vaniteuses petites tĂȘtes vont donner sur l'Ă©cran d'immenses images de plus de cinq mĂštres. Vous verrez les dĂ©tails, parce que c'est filmĂ© avec cette image numĂ©rique qui montre tout. C'est si effrayant. Il y a des scĂšnes oĂč vous vous dites, "lĂ il faut lĂącher prise, et laisser faire Dieu". Et, Dieu merci, il n'y a pas de scĂšnes de nu. »[10]
Technique
Le choix du directeur de la photographie et du responsable des effets spéciaux a été d'opter pour un film entiÚrement en images de synthÚse, avec incrustation des images des visages des acteurs. Seuls deux plans ont été filmés devant un écran vert[11].
Court métrage
Un court-mĂ©trage appelĂ© Aningaaq offre un point de vue terrestre de la scĂšne oĂč l'astronaute en perdition est en contact radio avec la Terre. Ce court-mĂ©trage, destinĂ© Ă l'origine Ă figurer dans les bonus du DVD, a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© au festival de Venise[12]. Il a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par JonĂĄs CuarĂłn, co-scĂ©nariste de Gravity et fils d'Alfonso CuarĂłn[13].
Musique
Toutes les chansons sont écrites et composées par Steven Price.
Accueil
Accueil critique
Site | Note |
---|---|
Metacritic | 96/100[14] |
Rotten Tomatoes | 96 %[15] |
Allociné | [16] |
PĂ©riodique | Note |
---|
Sur l'agrĂ©gateur amĂ©ricain Rotten Tomatoes, le film rĂ©colte 96 % d'opinions favorables pour 347 critiques[15]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 96â100 pour 49 critiques[14].
En France, le site AllocinĂ© propose une note moyenne de 4,6â5 Ă partir de l'interprĂ©tation de critiques provenant de 29 titres de presse[16].
Critiques positives
- Cahiers du cinĂ©ma par Mathieu Macheret : « le grand spectacle renoue ici avec des notions primitives de distance et de proximitĂ©, de coupe impossible et de plĂ©nitude du temps, qui ont toujours constituĂ© le substrat du «ârĂ©alismeâ» de lâexpression cinĂ©matographique ».
- PremiÚre par Gérard Delorme : « la 3D a rarement été aussi justifiée et Cuarón en repousse les limites avec une virtuosité technique d'autant plus efficace qu'elle se fait totalement oublier ».
- Elle par Françoise Delbecq : « Gravity est un grand film, sa magie repose en grande partie sur l'utilisation de la 3D qui trouve enfin sa justification au cinéma et sur les grandes plages de silence qui rendent la solitude oppressante ».
- LibĂ©ration par Didier PĂ©ron : « blockbuster minimaliste signĂ© du mexicain CuarĂłn, nouveau hĂ©ros dâHollywood. Le film dessine, Ă la maniĂšre dâun prototype rutilant, une perspective de cinĂ©ma immersif, Ă la 3D Ă©lĂ©gante et Ă la bande-son amniotique ».
- Rue89 par Eddy Chevalier : « on sait que CuarĂłn sâest battu pour imposer une femme Ă lâaffiche de son film si viscĂ©ral. Car Hollywood nâen voulait pas. Au-delĂ des images sublimes dâun autre monde, de sa maestria technique et de son gĂ©nie visuel, il rĂ©ussit Ă faire du spectateur une femme â impossible, en effet, de ne pas sâidentifier Ă Ryan, de ne pas se cramponner Ă son siĂšge lorsquâelle ne rĂ©ussit pas Ă sâagripper ou dâavoir le souffle coupĂ© lorsquâelle suffoque ».
- Slate par Jean-Marie Pottier : « le nom de l'astronaute charmeur et courageux interprĂ©tĂ© par George Clooney vous a peut-ĂȘtre tintĂ© Ă l'oreille : Matt Kowalski. Kowalski (Stanley), c'est en effet aussi le nom du personnage interprĂ©tĂ© par Marlon Brando dans Un tramway nommĂ© DĂ©sir, piĂšce Ă©crite en 1947 par Tennessee Williams, montĂ©e au thĂ©Ăątre puis adaptĂ©e Ă l'Ă©cran quatre ans plus tard par Elia Kazan ».
Critiques négatives
- L'Express par Ăric Libiot note le film « moyen » avec deux Ă©toiles sur trois : « Une premiĂšre heure magistrale, vĂ©ritablement excitante et angoissante [âŠ] la derniĂšre partie, sorte de conclusion facile en forme de scĂ©nario de sĂ©rie B qui fait retomber le soufflĂ©. Ce cĂŽtĂ© vite conclu [âŠ] »[17].
- TĂ©lĂ©rama par Louis Guichard : « Alfonso CuarĂłn [âŠ] n'atteint ni la perfection gĂ©omĂ©trique, l'hermĂ©tisme sublime de 2001, l'OdyssĂ©e de l'espace (2001: A Space Odyssey) de Stanley Kubrick, ni le spiritualisme, la lancinante mĂ©taphysique de Solaris, d'AndreĂŻ Tarkovski. RapportĂ© Ă ces deux rĂ©fĂ©rences, le scĂ©nario de Gravity est minuscule ».
- Les Inrockuptibles par Jacky Goldberg : « prĂ©cĂ©dĂ© dâune rumeur dithyrambique, aurĂ©olĂ© de son triomphe au box-office, ce survival en apesanteur déçoit »[18].
- Le Huffington Post par Lauren Provost : le film Gravity devrait ĂȘtre rebaptisĂ© Angular Momentum, explique Neil de Grasse Tyson faisant rĂ©fĂ©rence au « moment cinĂ©tique » (la tendance d'un objet en rotation Ă continuer sa rotation Ă moins qu'une force intervienne pour le ralentir ou le stopper).
- Des voix principalement anglo-saxonnes mais minoritaires qualifient le film de sexiste, car si le personnage principal est bien féminin, Sandra Bullock campe une femme affolée, peu expérimentée, traumatisée qui se tourne en permanence vers George Clooney pour un soutien, quitte à avoir finalement une hallucination salvatrice de son mentor décédé[19] - [20] - [21].
Box-office
Pays ou rĂ©gion | Box-office | Date d'arrĂȘt du box-office | Nombre de semaines |
---|---|---|---|
Ătats-Unis Canada |
274 092 705 $[1] - [22] | 31 | |
France | 4 094 466 entrées[22] | 23 | |
Monde | 723 192 705 $[1] | -
|
Le film a eu un large succĂšs au box-office, se plaçant Ă la premiĂšre place lors de sa sortie, devançant TempĂȘte de boulettes gĂ©antes 2 et Players et rĂ©coltant plus de 55 000 000 de dollars pour son week-end d'ouverture aux Ătats-Unis et au Canada rĂ©unis[1].
C'est le quatriÚme meilleur départ de tous les temps, pour un film sorti au mois d'octobre en Amérique du Nord, à la date du [23].
En France, le film prend directement la premiĂšre place du box-office avec prĂšs de 1,5 million d'entrĂ©es[22], avant d'ĂȘtre dĂ©logĂ© la semaine suivante par Thor : Le Monde des tĂ©nĂšbres, ce qui lui permet toutefois de cumuler les deux millions d'entrĂ©es[22]. Il revient en tĂȘte du box-office en troisiĂšme semaine avec un cumul de 3 millions d'entrĂ©es[22].
Distinctions et nominations
Récompense | Date | Catégorie | Résultat |
---|---|---|---|
Oscars du cinéma | 2 mars 2014 | Oscar de la meilleure musique de film
Oscar de la meilleure photographie Oscar du meilleur montage Oscar du meilleur design de son Oscar du meilleur mixage de son Oscar des meilleurs effets visuels |
Lauréat |
Alliance of Women Film Journalists | Meilleure musique originale | Nomination | |
Awards Circuit Community Awards | Meilleure musique originale | Lauréat | |
British Academy Film Awards | 16 février 2014 | Meilleure musique originale | Lauréat |
Broadcast Film Critics Association | Meilleure musique originale | Lauréat | |
Central Ohio Film Critics Association | Meilleure musique originale | Runner-up | |
Chicago Film Critics Association | Meilleure musique originale | Nomination | |
Denver Film Critics Society | Meilleure musique originale | Lauréat | |
Golden Globe Awards | 12 janvier 2014 | Meilleure musique originale | Nomination |
Grammy Awards | 8 février 2015 | Meilleure musique de film | Nomination |
Houston Film Critics Society | Meilleure musique originale | Lauréat | |
San Diego Film Critics Society | Meilleure musique originale | Nomination | |
Satellite Awards | Meilleure musique originale | Lauréat | |
St. Louis Gateway Film Critics Association | Meilleure musique originale | Nomination | |
Washington D.C. Area Film Critics Association | Meilleure musique originale | Nomination |
Analyse
RĂ©alisme du film
Les professionnels du monde spatial ont généralement loué le caractÚre réaliste des scÚnes du film et la représentation d'une grande fidélité des différents engins spatiaux. Néanmoins, plusieurs écarts par rapport à la réalité, que le metteur en scÚne assume, émaillent le film :
- Le docteur Ryan est un spécialiste de charge utile qui n'a suivi qu'un entraßnement de 6 mois. Les astronautes de cette catégorie n'effectuent pas de sorties extravéhiculaires car la pratique de celle-ci nécessite un entraßnement de plusieurs années. A fortiori, un spécialiste de charge utile n'est pas entraßné à piloter un vaisseau spatial[24] ;
- De maniĂšre rĂ©aliste, il faudrait plusieurs semaines voire des mois avant que des dĂ©bris spatiaux mĂȘme gĂ©nĂ©rĂ©s en masse viennent frapper prĂ©cisĂ©ment lĂ oĂč se trouve la navette spatiale[25] ;
- Les débris spatiaux circulent à une vitesse de plusieurs km/s, c'est-à -dire plus vite qu'une balle de fusil. Les astronautes ne pourraient voir s'approcher que ceux allant à une vitesse et dans un sens proche du leur.[24] ;
- Le MMU dispose d'une faible quantitĂ© d'ergols (en fait de l'azote compressĂ© qui est expulsĂ© et qui par action et rĂ©action permet Ă l'astronaute de se dĂ©placer) ne lui permettant qu'un faible changement de vitesse (24 m/s). Sa capacitĂ© ne lui aurait pas permis d'amener les deux astronautes Ă la station spatiale circulant sur un plan orbital diffĂ©rent (inclinaison) et Ă une altitude diffĂ©rente[24] - [26]. MĂȘme la navette spatiale amĂ©ricaine est incapable d'une telle manĆuvre lorsqu'elle effectue une mission d'entretien du tĂ©lescope spatial, faute de disposer de suffisamment d'ergols. Une manĆuvre de ce type nĂ©cessite par ailleurs de disposer d'un ordinateur pour calculer les manĆuvres Ă effectuer, car contrairement Ă ce que montre le film, une approche directe ne fonctionne pas, comme l'ont constatĂ© les pionniers de l'espace lors des premiĂšres missions avec rendez-vous. Le principe de la mĂ©thode pour rejoindre l'autre station consiste Ă rechercher la trajectoire optimale, donner une impulsion dans la direction appropriĂ©e, et Ă l'arrivĂ©e donner une impulsion de sens contraire, la trajectoire Ă©tant elliptique ;
- Les chocs violents subis à plusieurs reprises par les combinaisons spatiales des astronautes devraient entraßner une dépressurisation et la mort des astronautes[27] ;
- Lorsque Kowalski est retenu in extremis par le cĂąble qui le relie Ă Ryan, elle-mĂȘme est retenue par le cĂąble du parachute Ă la station spatiale internationale, l'astronaute ne se dĂ©place plus par rapport Ă sa collĂšgue et celle-ci ne se dĂ©place plus par rapport Ă la station spatiale. Dans ces conditions juste une petite force s'exerce sur Kowalski, due Ă la force de marĂ©e. Une fois larguĂ© il devrait rester sur place et il devrait pouvoir se dĂ©haler doucement Ă l'aide du cĂąble jusqu'Ă Ryan[24]. Pour quelqu'un qui a de simples notions de bases de physique, cette scĂšne est invraisemblable, des solutions vraisemblables existaient, par exemple la rotation rapide de la station sur elle-mĂȘme, alors qu'elle est reprĂ©sentĂ©e fixe par rapport Ă la terre dans la phase d'approche. Cependant, si on considĂšre que Ryan et Kowalski sont encore en train de s'Ă©loigner de la station mais freinĂ©s par la corde, alors effectivement, une fois Kowalski lĂąchĂ©, la corde devrait continuer Ă freiner Ryan mais plus Kowalski qui garderait donc sa vitesse et s'Ă©loignerait de Ryan ;
- Sous sa combinaison spatiale, Ryan porte des sous-vĂȘtements ordinaires. Or, les astronautes portent un sous-vĂȘtement spĂ©cifique incorporant un rĂ©seau de tuyaux dans lequel circule de l'eau maintenue Ă tempĂ©rature constante pour faire face aux violents contrastes de tempĂ©rature (plusieurs centaines de degrĂ©s) qu'ils subissent dans l'espace et Ă©vacuer leur chaleur corporelle. Ryan devrait normalement avoir une couche-culotte imposĂ©e par la longueur des sorties extravĂ©hiculaires[24] ;
- La station spatiale chinoise entame une rentrée atmosphérique parce qu'elle a été touchée par les débris spatiaux qui ont abaissé son altitude. En réalité, il faudrait plusieurs mois pour que des impacts massifs puissent produire ce résultat[24] ;
- Les vaisseaux de type Soyouz et Shenzou qui sont conçus pour se poser sur la Terre ferme disposent de capacitĂ© de flottaison pour le cas oĂč ils se poseraient dans un lac ou un cours d'eau[24] ;
- Les sorties extravéhiculaires se déroulent à un rythme intensif. Il n'est pas question, comme dans le film, que deux des trois astronautes de la sortie disposent du moindre temps libre pour se livrer à des acrobaties dans l'espace ;
- Kowalski circule Ă grande vitesse prĂšs du tĂ©lescope spatial. Cette manĆuvre susceptible d'abĂźmer les panneaux solaires n'aurait pas Ă©tĂ© autorisĂ©e dans la rĂ©alitĂ© ;
- Le déplacement dans l'espace avec le MMU n'est pas intuitif et il est difficile de se déplacer à la vitesse à laquelle circule Kowalski autour du télescope spatial ;
- Alors que Ryan entame Ă bord du vaisseau chinois Shenzou la rentrĂ©e atmosphĂ©rique dans des conditions catastrophiques, son casque flotte en apesanteur dans la cabine. Durant cette phase du vol, la capsule subit une forte dĂ©cĂ©lĂ©ration (le dĂ©mantĂšlement progressif de la station chinoise et la tempĂ©rature extĂ©rieure Ă©levĂ©e en sont d'autres indices) et Ryan comme son casque devraient ĂȘtre plaquĂ©s contre la paroi du vaisseau ;
- Le tĂ©lescope spatial Hubble et la Station spatiale internationale ne se trouvent pas sur le mĂȘme plan orbital : l'inclinaison des deux plans est respectivement de 28°5 et 51,63°. Les orbites dĂ©crites se croisent rarement (et dans ce cas avec un Ă©cart d'altitude d'environ 200 km) mais surtout l'angle que font les vecteurs vitesse des engins est d'environ 23°. Les deux engins spatiaux aprĂšs s'ĂȘtre croisĂ©s s'Ă©loignent l'un de l'autre Ă environ 28 000 km/h Ă sinus (23°) soit trĂšs approximativement Ă une vitesse 12 000 km/h. C'est le diffĂ©rentiel de vitesse qu'auraient dĂ» combler les deux hĂ©ros du film pour atteindre la station spatiale durant l'instant trĂšs fugace oĂč celle-ci aurait Ă©tĂ© Ă leur portĂ©e.
ScĂšne d'atterrissage
Au mĂȘme endroit oĂč le premier opus de La PlanĂšte des Singes (1968) a Ă©tĂ© tournĂ©, la scĂšne finale terrestre de Gravity a Ă©tĂ© filmĂ©e au lac Powell, en Arizona[28]. Mais de la vĂ©gĂ©tation a ensuite Ă©tĂ© ajoutĂ©e en images de synthĂšse sur les berges arides du lac, ce qui rend le lieu mĂ©connaissable. La capsule Soyouz semble faire son entrĂ©e dans l'atmosphĂšre terrestre au-dessus de la mer Caspienne, ce qui accrĂ©dite donc la thĂšse que Ryan aurait, de façon rĂ©aliste, atterri quelque part en Asie Centrale, peut-ĂȘtre au lac Aydar en OuzbĂ©kistan[29].
Notes et références
- (en) « Gravity », sur Box Office Mojo (consulté le ).
- « Fiche du doublage québécoise du film » sur Doublage.qc.ca, consultée le 26 janvier 2014.
- LaĂ«titia Forhan, Vulture, « Angelina Jolie dans Gravity dâAlfonso CuarĂłn », sur AlloCinĂ©, (consultĂ© le ).
- Maximilien Pierrette, Deadline New York, « Robert Downey Jr. en 3D chez Alfonso Cuarón ? », sur AlloCiné, (consulté le ).
- Laëtitia Forhan, Deadline New York, « Scarlett Johansson dans Gravity », sur AlloCiné, (consulté le ).
- Maximilien Pierrette, « Scarlett Johansson ou Blake Lively pour Gravity ? », sur AlloCiné, (consulté le ).
- Maximilien Pierrette, « Gravity : Natalie Portman perdue dans l'espace ? », sur AlloCiné, (consulté le ).
- Maximilien Pierrette, « Gravity : Clooney monte dans la navette ! », sur AlloCiné, (consulté le ).
- Laëtitia Forhan, « Robert Downey Jr. évincé de Gravity à cause de la technologie », sur AlloCiné, (consulté le ).
- A.G., « Sandra Bullock sans fard pour Alfonso Cuarón », sur AlloCiné, (consulté le ).
- « Quand vous faites quelque chose qui tient du jamais vu, vous nâavez aucun moyen de savoir si câest faisable », sur PremiĂšre.fr (consultĂ© le ).
- .
- .
- (en) « Gravity Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
- (en) « Gravity (2013) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le )
- « Gravity - critiques presse », sur Allociné (consulté le )
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- Critiques Presse pour le film Gravity - AlloCiné.
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Voir aussi
Bibliographie
- « Gravity sous le regard de Jean-Pierre Haigneré », in: Ciel et Espace, , no 522, p. 94-97
- Pascal Stevens, « L'événement Gravity (3D). L'espace n'a jamais été aussi enivrant. Et angoissant », Femmes d'aujourd'hui, Editions Sanoma, Malines, , p.45
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- CinémathÚque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (en) BFI National Archive
- (en) British Film Institute
- (it) Cinematografo.it
- (pl) Filmweb.pl
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- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- (en) Metacritic
- (fr) Dossier de presse du film[PDF]
- (fr) « Lâorchestre virtuel dans « Gravity », Jean-Baptiste Favory, Web-revue des industries culturelles et numĂ©riques, 2014, mis en ligne le .