Gouvernement Sánchez I
Le gouvernement Sánchez I (en espagnol : Primer Gobierno Sánchez) est le gouvernement du royaume d'Espagne entre le et le , au cours de la XIIe et la XIIIe législature des Cortes Generales, sous la direction du président du gouvernement Pedro Sánchez.
(es) Primer Gobierno Sánchez
Roi | Felipe VI |
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Président du gouvernement | Pedro Sánchez |
Vice-présidente | Carmen Calvo |
Élection | |
Législature | XIIe et XIIIe |
Formation | |
Fin | |
Durée | 1 an, 7 mois et 6 jours |
Coalition | PSOE-PSC |
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Ministres | 17 |
Femmes | 11 |
Hommes | 6 |
Moyenne d'âge | 54 ans et 7 mois |
Congrès des députés |
84 / 350 |
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Sénat |
62 / 266 |
Soutenu par les seuls socialistes, cet exécutif est formé après que Sánchez a obtenu le vote de la première motion de censure depuis . Son gouvernement est alors le premier à ne pas être soutenu par le plus important groupe parlementaire du Congrès des députés. Le cabinet compte 17 ministres, soit quatre de plus que le précédent. Avec 11 femmes, il affiche un niveau de féminisation de 65 %, un record historique et mondial.
Historique du mandat
Dirigé par le nouveau président du gouvernement socialiste Pedro Sánchez, ce gouvernement est constitué par le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et le Parti des socialistes de Catalogne (PSC). Ensemble, ils disposent de 84 députés sur 350, soit 24 % des sièges du Congrès des députés, et 62 sénateurs sur 266, soit 23,3 % des sièges du Sénat. Il bénéficie du soutien sans participation de Nueva Canarias (NCa), qui dispose d'un député.
Il est formé à la suite de l'adoption d'une motion de censure le contre Mariano Rajoy.
Il succède donc au gouvernement Rajoy II, constitué par le Parti populaire (PP) et disposant du soutien de Ciudadanos, de l'Union du peuple navarrais (UPN) et du Forum des Asturies (FAC).
Motion de censure
Le , l'Audience nationale condamne le Parti populaire dans le cadre de l'affaire Gürtel comme participant à titre lucratif. Dès le lendemain, le Parti socialiste dépose une motion de censure proposant Pedro Sánchez comme candidat à la présidence du gouvernement. Il s'agit de la quatrième motion proposée depuis l'entrée en vigueur de la Constitution.
Lors du scrutin au Congrès des députés le , Sánchez reçoit les votes favorables de Podemos, d'Izquierda Unida, de la Gauche républicaine de Catalogne, du Parti démocrate européen catalan (PDeCAT), du Parti nationaliste basque, d'En Marea, de Barcelone en commun, de Compromís, d'Equo, d'Initiative pour la Catalogne Verts, d'Anova-Fraternité nationaliste, d'Euskal Herria Bildu, d'En Comú Podem et de Nueva Canarias. Avec 180 voix pour, 169 voix contre et une abstention, la motion de censure est la première adoptée depuis [1].
Premier titulaire de ce poste à ne pas être parlementaire, le nouveau président du gouvernement prête serment devant le roi dès le lendemain. La cérémonie est marquée par l'absence de Bible et de crucifix aux côtés du texte constitutionnel[2].
Formation
Les et , plusieurs noms de ministres sont confirmés sans qu'aucune annonce officielle ne soit intervenue. Ainsi l'ancienne ministre de la Culture Carmen Calvo sera vice-présidente du gouvernement et ministre de l'Égalité, l'ancien président du Parlement européen Josep Borrell sera ministre des Affaires étrangères, la conseillère aux Finances de la Junte d'Andalousie María Jesús Montero sera ministre des Finances, le secrétaire à l'Organisation José Luis Ábalos sera ministre de l'Équipement, l'ancienne secrétaire d'État au Changement climatique Teresa Ribera sera ministre de l'Environnement (avec un portefeuille élargi aux questions énergétiques), la députée de Barcelone Meritxell Batet sera ministre de la Politique territoriale, la directrice générale du Budget de la Commission européenne Nadia Calviño sera ministre de l'Économie et la conseillère à la Santé de la Généralité valencienne Carmen Montón sera ministre de la Santé[3] - [4] - [5] - [6] - [7] - [8] - [9] - [10].
La journée du est marquée par la révélation de cinq noms supplémentaires, alors que Sánchez doit communiquer au roi sa liste de ministres dans la soirée[11]. Ainsi Dolores Delgado est désignée ministre de la Justice, Isabel Celaá sera ministre de l'Éducation, Magdalena Valerio sera ministre du Travail et Pedro Duque est désigné ministre de la Science[12] - [13] - [14] - [15].
La liste complète des ministres est révélée peu après. Le ministère de l'Industrie, le ministère de la Politique territoriale, le ministère de l'Environnement, le ministère de la Culture et le ministère de la Science sont rétablis. Le ministère de l'Énergie est absorbé par le nouveau ministère de la Transition écologique. Le ministère de la Présidence voit ses compétences élargies à l'égalité entre les femmes et les hommes. L'exécutif totalise 11 femmes contre six hommes. Ce niveau de féminisation de 65 % est un record mondial, qui dépasse celui établi en par le gouvernement Vanhanen II en Finlande[16]. Lors de l'assermentation des ministres, 13 d'entre eux ajoutent une référence féminine à la formule du serment, promettant de maintenir le secret des délibérations du conseil des « ministras y ministros ». Comme pour Sánchez, la cérémonie se déroule en l'absence de toute symbolique religieuse[17].
Démissions
Le , le ministre de la Culture Màxim Huerta annonce qu'il a présenté sa démission à Pedro Sánchez, après que la presse a révélé qu'il avait été condamné en pour fraude fiscale. Plus tôt dans la journée, il avait exclu de quitter ses fonctions[18]. Son successeur est aussitôt annoncé, il s'agit de José Guirao, ancien directeur du Musée national centre d'art Reina Sofía[19]. La ministre de la Santé Carmen Montón remet sa démission trois mois plus tard, le , après avoir été accusée d'avoir obtenu son master de manière irrégulière[20]. Son poste revient à María Luisa Carcedo, Haute commissaire à la Lutte contre la pauvreté infantile[21] - [22].
Succession
Pedro Sánchez annonce le , à la suite d'un conseil des ministres extraordinaire, son intention de demander au roi d'Espagne la dissolution des Cortes Generales et de convoquer des élections générales anticipées le suivant. Cette décision intervient deux jours après que le Congrès des députés a rejeté son projet de loi de finances pour l'année , cinq jours après une manifestation convoquée par le Parti populaire, Ciudadanos et Vox en faveur de « l'unité de l'Espagne » et contre l'indépendantisme catalan, et une semaine après la rupture du dialogue entre le gouvernement, la généralité de Catalogne et les partis indépendantistes[23]. Le 6 juin, à la suite du scrutin au cours duquel le PSOE est arrivé en tête, le roi Felipe VI propose Sánchez comme candidat à la présidence du gouvernement[24]. Lors du premier vote le 23 juillet, Sánchez reçoit seulement 124 voix favorables, soit 52 de moins que le minimum constitutionnel requis, 170 voix contre et 52 abstentions[25]. Le 24 juillet, il échoue à obtenir l'investiture du Congrès par 124 voix pour, 155 contre et 67 abstentions[26]. Les 16 et 17 septembre, le roi Felipe VI lance de nouvelles consultations dans le but d'éviter de nouvelles élections[27]. Prenant acte de la situation de blocage entre les partis, le souverain ne propose aucun candidat à la présidence du gouvernement, ouvrant la voie à la convocation de nouvelles élections le 10 novembre suivant[28] - [29].
Lors des élections générales du 10 novembre, le PSOE arrive de nouveau en tête mais enregistre une légère baisse[30]. Dès le 12 novembre, le Parti socialiste et Unidas Podemos concluent un accord de principe pour constituer un gouvernement de coalition dirigé par Pedro Sánchez avec Pablo Iglesias comme vice-président[31]. Le soir du 11 décembre, après avoir consulté 18 forces politique en deux jours, le roi Felipe VI convoque Pedro Sánchez et lui propose d'être une nouvelle fois candidat à l'investiture du Congrès des députés[32].
Composition
Notes et références
- (es) Miquel Alberola, « Pedro Sánchez, presidente del Gobierno tras ganar la moción de censura a Rajoy », El País, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Iñigo Aduriz, « Pedro Sánchez promete su cargo de presidente ante el rey, sin crucifijo y con la presencia de Rajoy », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Josep Borrell, primer fichaje de Sánchez como ministro de Exteriores », El Independiente, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Teresa Ribera, nueva ministra a cargo de Cambio Climático, Energía y Medio Ambiente », El Español, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Anabel Díez, « Carmen Calvo será la única vicepresidenta y llevará la cartera de Igualdad », El País, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « José Luis Ábalos será ministro de Fomento en el nuevo Gobierno de Pedro Sánchez », La Sexta, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « La diputada del PSC Meritxell Batet, nueva ministra para las administraciones territoriales », 20 Minutos, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Isabel Morillo, « Montero, la médica que ha salvado cinco presupuestos », El Confidencial, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Marina Estévez Torrablanca, « Nadia Calviño será la ministra de Economía de Pedro Sánchez », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Carmen Montón, nueva ministra de Sanidad, Consumo y Bienestar Social », El Independiente, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Sánchez comunicará al Rey esta tarde la composición de su Gobierno », La Nueva Cronica, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Isabel Celaá, exconsejera de Patxi López, nueva ministra de Educación », 20 Minutos, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Magdalena Valerio, nueva ministra de Trabajo en el Gobierno de Pedro Sánchez », La Sexta, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Gonzalo Cortizo, « El astronauta Pedro Duque será el ministro de Ciencia de Pedro Sánchez », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Beatriz Parera, « Dolores Delgado, la fiscal cercana a Garzón que luchaba contra el yihadismo », El Confidencial, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Sílvia Claveria, « España, récord mundial de ministras », El País, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Irene Castro, « El gabinete de Pedro Sánchez promete su cargo en el "Consejo de Ministras y Ministros" », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Gonzalo Cortizo, « Màxim Huerta anuncia su dimisión: "Me voy para que el ruido de la jauría no rompa el proyecto de Pedro Sánchez" », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Irene Castro, « José Guirao, nuevo ministro de Cultura y Deportes tras la caída de Huerta », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Carmen Torres, « Sánchez salva a su ministra del máster pese al clamor en el PSOE para que dimita », El Independiente, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Irene Castro, « Carmen Montón anuncia su dimisión por las irregularidades de su máster », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « María Luisa Carcedo, nueva ministra de Sanidad », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Carlos Cué, « Pedro Sánchez convoca elecciones generales el 28 de abril », El País, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Juanma Romero, « Sánchez acepta el encargo del Rey y reclama a PP, Cs y Podemos que le dejen gobernar », El Confidencial, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Marisol Hernández, « Sesión de investidura: Pedro Sánchez pierde la primera votación pero Podemos se abstiene para retomar la negociación », El Mundo, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Rafael Méndez, « Sánchez fracasa en la investidura y lanza la campaña electoral contra Pablo Iglesias », El Confidencial, (lire en ligne, consulté le ).
- « Espagne: le roi consulte pour tenter de lever le blocage politique », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le )
- « L’Espagne, en route pour de nouvelles élections législatives », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « Faute de majorité claire, l'Espagne s'apprête à retourner aux urnes », France 24, (lire en ligne, consulté le ).
- Mathieu de Taillac, « L’Espagne plonge à nouveau dans l’incertitude », Le Figaro, (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le ).
- (es) « PSOE y Unidas Podemos acuerdan un Gobierno de coalición con Iglesias de vicepresidente », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Pedro Sánchez incluye a Torra, Vox y Bildu en su ronda para lograr la investidura », El País, (lire en ligne, consulté le ).