Gouvernement Meloni
Le gouvernement Meloni (en italien : Governo Meloni) est le 68e gouvernement de la République italienne depuis le , sous la XIXe législature du Parlement républicain.
(it) Governo Meloni
Président de la République | Sergio Mattarella |
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Présidente du Conseil des ministres | Giorgia Meloni |
Vice-présidents du Conseil des ministres |
Antonio Tajani Matteo Salvini |
Élection | 25 septembre 2022 |
Législature | XIXe |
Formation | |
Durée | 8 mois et 10 jours |
Chambre des députés |
237 / 400 |
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Sénat de la République |
115 / 206 |
Historique
Ce gouvernement est dirigé par la nouvelle présidente du Conseil des ministres post-fasciste Giorgia Meloni, anciennement ministre pour la Jeunesse. Il est constitué et soutenu par une coalition entre Frères d'Italie (FdI), la Ligue (Lega) et Forza Italia (FI). Ensemble, ces partis disposent de 237 députés sur 400, soit 59,3 % des sièges de la Chambre des députés, et de 115 sénateurs sur 206, soit 55,8 % des sièges du Sénat de la République.
Le gouvernement est formé à la suite des élections parlementaires anticipées du 25 septembre 2022.
Il succède au gouvernement de large entente du technocrate Mario Draghi, constitué et soutenu par la plupart des forces politiques, dont la Ligue et Forza Italia, mais pas Frères d'Italie.
Formation
Après que le Mouvement 5 étoiles, la Ligue et Forza Italia lui ont retiré leur soutien, Mario Draghi remet sa démission au président de la République, Sergio Mattarella, le , et se voit charger de la gestion des affaires courantes[1]. Le chef de l'État prononce, quelques heures plus tard, la dissolution du Parlement et convoque des élections anticipées pour le suivant[2].
Le scrutin voit la victoire de la coalition de centre droit réunissant Frères d'Italie, la Ligue et Forza Italia, qui remporte la majorité absolue des sièges dans les deux chambres. La présidente de FdI, Giorgia Meloni, est alors pressentie comme future présidente du Conseil des ministres, ce qui ferait d'elle la première femme à occuper ce poste. Elle est qualifiée de « première (future) dirigeante d'extrême-droite en Italie après Mussolini » et son parti de « post-fasciste » par les médias internationaux[3] - [4] - [5].
La formation du gouvernement est précédée d'un épisode de tension entre Meloni et Berlusconi remarquées à l'international, dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le 19 octobre, la fuite de deux enregistrements audio révèle que Silvio Berlusconi, président de Forza Italia, s'est vanté devant ses parlementaires d'avoir « renoué » avec Vladimir Poutine à l'occasion de son anniversaire, avant de se lancer dans un réquisitoire contre l'Ukraine et son président, Volodymyr Zelensky, qu'il accuse d'être responsable du conflit[6] - [7]. Ces propos provoquent une vague d'indignation dans la presse italienne, et force la direction de Forza Italia à émettre un communiqué dans lequel le parti réaffirme sa position atlantiste[8]. L'évènement gêne particulièrement la coalition de centre droit, et conduit Giorgia Meloni à recadrer sévèrement son allié en déclarant son intention de conduire un gouvernement « résolument pro-occidental, favorable à l'OTAN, et prenant toute sa part au sein de l'Europe » avant de souligner que « ceux qui ne partageraient pas ce point de vue ne pourront pas faire partie du gouvernement »[9] - [10] - [11].
Le , Giorgia Meloni est chargée de former un gouvernement par le président de la République, Sergio Mattarella. Elle annonce la composition de son futur gouvernement dans la foulée[12]. Elle prête serment et entre en fonction, avec l'ensemble de ses ministres, le lendemain, au palais du Quirinal, devenant la première femme à prendre la direction du gouvernement italien[13] ; elle présente son programme de gouvernement le lendemain.
Appui parlementaire
Conformément à la Constitution, le gouvernement doit solliciter la confiance du Parlement. Des votes se tiennent alors dans les deux chambres, le à la Chambre des députés et le lendemain au Sénat de la République.
Le nouveau gouvernement obtient la confiance de la Chambre des députés par 235 voix pour, 154 contre et 5 abstentions[14], puis la confiance du Sénat par 115 voix pour, 79 contre et cinq abstentions[15].
Position | Groupe | Total | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
M5S | AVS | PD-IDP | Az-IV-RE | NM-MAIE | FI-BP-PPE | L-SP | FdI | Mixte[alpha 1] | ||
POUR | 0 | 0 | 0 | 0 | 9 | 42 | 65 | 118 | 1 | 235 |
CONTRE | 51 | 12 | 67 | 21 | 0 | 0 | 0 | 0 | 3 | 154 |
ABSTENTION | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 5 | 5 |
NON-VOTANT | 1 | 0 | 2 | 0 | 0 | 2 | 1 | 0 | 0 | 6 |
Total | 52 | 12 | 69 | 21 | 9 | 44 | 66 | 118 | 9 | 400 |
Composition
Ministres[17] | Secrétaires d'État[18] | |||||||
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Poste | Titulaire | Parti | Affectation | Nom | Parti | |||
Présidente du Conseil des ministres | Giorgia Meloni | FdI | Présidence du Conseil Secrétaire du Conseil des ministres |
Alfredo Mantovano | Sans | |||
Mise en Å“uvre du programme de gouvernement | Giovanbattista Fazzolari | FdI | ||||||
Innovation | Alessio Butti | FdI | ||||||
Édition | Alberto Barachini | FI | ||||||
Politiques économiques | Alessandro Morelli | Lega | ||||||
Vice-président du Conseil des ministres Affaires étrangères et Coopération internationale |
Antonio Tajani | FI | Vice-ministre | Edmondo Cirielli | FdI | |||
Sans affectation | Giorgio Silli | IaC | ||||||
Maria Tripodi | FI | |||||||
Vice-président du Conseil des ministres Infrastructures et Mobilité durable |
Matteo Salvini | Lega | Vice-ministre | Edoardo Rixi | Lega | |||
Galeazzo Bignami | FdI | |||||||
Sans affectation | Tullio Ferrante | FI | ||||||
Ministres sans portefeuille | ||||||||
Relations avec le Parlement | Luca Ciriani | FdI | Sans affectation | Matilde Siracusano | FI | |||
Giuseppina Castiello | Lega | |||||||
Administration publique | Paolo Zangrillo | FI | Pas de titulaire | |||||
Affaires régionales et Autonomies | Roberto Calderoli | Lega | ||||||
Sud et Politiques de la mer | Nello Musumeci | FdI | ||||||
Politiques européennes, Cohésion et Plan de relance | Raffaele Fitto | FdI | ||||||
Politiques de la jeunesse et Sports | Andrea Abodi | Sans | ||||||
Famille, Natalité et Égalité des chances | Eugenia Roccella | FdI | ||||||
Handicap | Alessandra Locatelli | Lega | ||||||
Réformes institutionnelles | Elisabetta Casellati | FI | ||||||
Ministres | ||||||||
Intérieur | Matteo Piantedosi | Sans | Sans affectation | Nicola Moltenni | Lega | |||
Emanuele Prisco | FdI | |||||||
Wanda Ferro | FdI | |||||||
Justice | Carlo Nordio | FdI | Vice-ministre | Francesco Paolo Sisto | FI | |||
Sans affectation | Andrea Delmastro Delle Vedove | FdI | ||||||
Andrea Ostellari | Lega | |||||||
Défense | Guido Crosetto | FdI | Sans affectation | Isabella Rauti | FdI | |||
Matteo Perego | FI | |||||||
Économie et Finances | Giancarlo Giorgetti | Lega | Vice-ministre | Maurizio Leo | FdI | |||
Sans affectation | Lucia Albano | FdI | ||||||
Federico Freni | Lega | |||||||
Sandra Savino | FI | |||||||
Entreprises et Made in Italy | Adolfo Urso | FdI | Vice-ministre | Valentino Valentini | FI | |||
Sans affectation | Fausta Bergamotto | Lega | ||||||
Massimo Bitonci | Lega | |||||||
Agriculture et Souveraineté alimentaire | Francesco Lollobrigida | FdI | Sans affectation | Patrizio Giacomo La Pietra | FdI | |||
Luigi D'Eramo | Lega | |||||||
Environnement et Sécurité énergétique | Gilberto Pichetto Fratin | FI | Vice-ministre | Vannia Gava | Lega | |||
Sans affectation | Claudio Barbaro | FI | ||||||
Travail et Politiques sociales | Marina Elvira Calderone | Sans | Vice-ministre | Maria Teresa Bellucci | FdI | |||
Sans affectation | Claudio Durigon | Lega | ||||||
Éducation et Mérite | Giuseppe Valditara | Lega | Sans affectation | Paola Frassinetti | FdI | |||
Enseignement supérieur et Recherche | Anna Maria Bernini | FI | Sans affectation | Augusta Montaruli | FdI | |||
Culture | Gennaro Sangiuliano | Sans | Sans affectation | Vittorio Sgarbi | Rinasc. | |||
Lucia Borgonzoni | Lega | |||||||
Gianmarco Mazzi | FdI | |||||||
Santé | Orazio Schillaci | Sans | Sans affectation | Marcello Gemmato | FdI | |||
Tourisme | Daniela Santanchè | FdI | Pas de titulaire |
Notes et références
Notes
- +E (3), minorités linguistiques (4), non-inscrits (2)
- SVP (2), Campobase (1), ScN (1), PD (1), sénateurs à vie (2)
- AVS (4), sénateurs à vie (3)
- Sénateur à vie (1)
Références
- Sophie Amsili, « Le Premier ministre italien Mario Draghi démissionne, menaçant l'Europe d'une nouvelle crise », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Agence France-Presse, « En Italie, le président dissout le Parlement après la démission de Mario Draghi, élections anticipées le 25 septembre », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Italy elections: Giorgia Meloni's right-wing alliance ahead », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Europe holds its breath as Italy expected to vote in far-right leader », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Kara Fox, Barbie Latza Nadeau, Antonia Mortensen, Nicola Ruotolo, Sharon Braithwaite et Valentina DiDonato, « Giorgia Meloni claims victory to become Italy's most far-right prime minister since Mussolini », CNN,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Italie : Silvio Berlusconi, mentor et boulet de Giorgia Meloni », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Italie : Berlusconi dit avoir « renoué » avec Poutine et attaque Zelensky ; malaise dans la coalition des droites », Le Monde,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
- « Italie : Silvio Berlusconi "renoue" avec Vladimir Poutine et gêne la coalition de Giorgia Meloni », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Meloni promet un gouvernement pro-Otan et impliqué en Europe », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Meloni slams Berlusconi over Putin remarks », Politico,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « New Italy government will be pro-NATO, pro-Europe, says Meloni », The Indian Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « La post-fasciste Giorgia Meloni nommée Première ministre d'Italie un mois après sa victoire aux législatives », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Italie : « Je jure d’être fidèle à la République », le serment de Giorgia Meloni et son gouvernement d’extrême droite », Sud-Ouest,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (it) « La Camera ha approvato la fiducia al governo Meloni con 235 sì. Oggi la votazione al Senato », Rai News 24,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Italie : le nouveau gouvernement d'extrême-droite remporte le vote de confiance du Sénat », Agence Anadolu,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « https://twitter.com/you_trend/status/1584984398906200072 », sur Twitter (consulté le )
- (it) « Vicepresidenti, Ministri e Sottosegretari », sur www.governo.it (consulté le )
- (it) Redazione di Rainews, « Governo: nominati 8 viceministri e 31 sottosegretari », sur RaiNews (consulté le )