AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Gilles Caron

Gilles Caron est un photographe et reporter de guerre français, né le à Neuilly-sur-Seine (Seine) et disparu le au Cambodge.

Gilles Caron
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Disparition
(Ă  30 ans)
DĂ©cĂšs
Nom de naissance
Gilles Edouard Denis Caron
Nationalité
Activités
Période d'activité
Autres informations
Conflit
Site web

Biographie

Jeunesse et formation

NĂ© le Ă  Neuilly-sur-Seine, Gilles Édouard Denis Caron grandit Ă  Maisons-Laffitte[1], avant d'ĂȘtre envoyĂ© en 1946 en pension Ă  ArgentiĂšre (Haute-Savoie), Ă  la suite de la sĂ©paration de ses parents ; il y restera sept ans.

Il rencontre en 1954 AndrĂ© Charlemagne Derain dit “Doby”, fils du grand peintre fauviste, Ă  l’École anglaise de Port-Marly en Seine-et-Oise (aujourd’hui Yvelines). Études au lycĂ©e Janson-de-Sailly Ă  Paris.

En 1958, il suit un cursus d'un an en journalisme Ă  l’École des hautes Ă©tudes internationales Ă  Paris et passe l’étĂ© en Yougoslavie, Turquie et Inde en auto-stop.

AprĂšs un brevet de parachutiste civil, il est appelĂ© pour 22 mois en AlgĂ©rie au sein du 3e rĂ©giment d’infanterie de marine, oĂč son refus de suivre le putsch des gĂ©nĂ©raux d'Alger lui vaut deux mois de prison[2].

Parcours professionnel

Gilles fait un stage chez Patrice Molinard, photographe de publicité et de mode.

En 1965, il dĂ©bute comme photographe Ă  l'Agence Parisienne d’Information Sociale (APIS), oĂč il rencontre Raymond Depardon, de l’agence Dalmas Il est sur le tournage de La guerre est finie d’Alain Resnais.

Le , Gilles Caron fait la Une de France-Soir avec Marcel Leroy-Finville (Ă©crouĂ© dans le cadre de l’enlĂšvement et de l’assassinat de Mehdi Ben Barka) durant sa promenade Ă  la prison de la SantĂ©. En mai il travaille Ă  Paris pour l’agence de mode Photographic Service dirigĂ©e par Giancarlo Botti.

En , il rejoint l’équipe fondatrice de Gamma, Raymond Depardon, Hubert Henrotte, Jean Monteux et Hugues Vassal.

En 1967, tournage de Weekend de Jean-Luc Godard. Entre le 5 et le , il couvre la guerre des Six Jours et entre Ă  JĂ©rusalem avec l'armĂ©e israĂ©lienne puis gagne le canal de Suez avec les forces de commandement dirigĂ©es par le gĂ©nĂ©ral Ariel Sharon. La publication de ses images dans Paris Match fait de l'agence Gamma la premiĂšre agence mondiale. En novembre et dĂ©cembre, il est au Vietnam notamment Ă  ĐáșŻk TĂŽ, durant l’une des batailles les plus dures du conflit (colline 875).

En , il est sur le tournage de Baisers volés de François Truffaut. En avril, il couvre la guerre civile au Biafra. Il cÎtoie Don McCullin, grand rival et ami, qui travaille pour le Sunday Times Magazine de Londres.

En , début des révoltes étudiantes à Paris qui gagnent toute la France et provoquent une grÚve générale. Gilles Caron couvre au quotidien les manifestations étudiantes à Paris ; suit le président Charles de Gaulle en visite officielle en Roumanie entre le 14 et le . En juillet, il effectue un deuxiÚme voyage au Biafra avec Raymond Depardon. Tournage de Slogan de Pierre Grimblat et rencontre de Jane Birkin et Serge Gainsbourg.

En , il se rend à Mexico à la suite de manifestations estudiantines violemment réprimées à la veille des Jeux olympiques. En novembre, il effectue son troisiÚme reportage au Biafra.

En , Gilles Caron couvre les manifestations catholiques Ă  Londonderry et Belfast en Irlande du Nord, “The Troubles”. Quelques jours plus tard, il suit l’anniversaire de l’écrasement du Printemps de Prague en TchĂ©coslovaquie par les chars soviĂ©tiques. Dans son numĂ©ro du , Paris Match publie simultanĂ©ment les deux reportages.

En et , il fait partie d’une expĂ©dition dans le Tibesti tchadien organisĂ©e par Robert Pledge, avec Raymond Depardon et Michel Honorin, pour couvrir la rĂ©bellion des Toubous contre le pouvoir central de Fort Lamy (N’djamena) soutenu par le gouvernement français. TombĂ©s dans une embuscade, les quatre journalistes sont retenus un mois prisonniers par les forces gouvernementales.

La mĂȘme annĂ©e, en , il se rend au Cambodge au lendemain de la dĂ©position du prince Norodom Sihanouk par le gĂ©nĂ©ral Lon Nol.

Le , premier d’une vingtaine de journalistes et de coopĂ©rants de toutes nationalitĂ©s, il disparaĂźt avec le reporter suisse Guy Hannoteaux et le coopĂ©rant français Michel Visot, sur la route no 1 qui relie le Cambodge au Vietnam dans une zone contrĂŽlĂ©e par les khmers rouges de Pol Pot[3]. Gilles Caron a 30 ans[4].

Vie privée

Gilles Caron et Marianne Montely se connaissent depuis l'enfance ; ils se marient en 1962. De cette union naissent deux filles, Marjolaine (1963-) et Clémentine (1967-).

MĂ©moire posthume

Mémorial à la mémoire des journalistes tués au Cambodge 1970-1975

Un mĂ©morial a Ă©tĂ© Ă©levĂ© sur l’esplanade de l’hĂŽtel Le Royal Ă  Phnom Penh. Il rappelle que trente-sept clients journalistes du Royal ont Ă©tĂ© tuĂ©s ou portĂ©s disparus au Cambodge au cours de la guerre civile entre 1970 et 1975[3].

Le documentaire sorti en 2019, « Gilles Caron - Histoire d’un regard », de la rĂ©alisatrice Mariana Otero relate sa vie[5].

Expositions

Liste non exhaustive

Collections publiques

Reportages photographiques emblématiques

Affaire Ben Barka

Le 1966, un an avant la crĂ©ation de Gamma avec Raymond Depardon, Hubert Henrotte, Jean Monteux et Hugues Vassal, Gilles Caron fait la Une de France-Soir avec Marcel Leroy-Finville, chef d'Ă©tudes au SDECE et personnage central et controversĂ© de l'Affaire Ben Barka, Ă©crouĂ© dans le cadre de l’enlĂšvement et de l’assassinat de Mehdi Ben Barka, durant sa promenade Ă  la prison de la SantĂ©.

Le choc produit par cette couverture de presse amÚne le Général de Gaulle à s'exprimer publiquement sur l'affaire Ben Barka deux mois aprÚs son élection face à l'insistance du journaliste et ex résistant célÚbre Philippe Viannay, du Nouvel Observateur.

« Il est apparu que quelque chose est à rectifier en ce qui concerne les services intéressés, ce quelque chose c'est, dans leur fonctionnement, une trop grande latitude souvent laissée à des exécutants. (...) », reconnait alors le Général de Gaulle.

Guerre des Six Jours

En 1967, lors de la guerre des Six Jours en Israël, est le seul photographe à témoigner de l'avancée rapide de l'armée israélienne et son reportage fait la Une des trois principaux magazines d'actualité français de l'époque mais aussi de grands titres de la presse étrangÚre.

Guerre du Biafra

Lors de la guerre du Biafra, une longue guerre civile au Nigeria qui a dĂ©marrĂ© le , dĂ©clenchĂ©e par la sĂ©cession de la rĂ©gion orientale du Nigeria et qui provoque alors une famine trĂšs mĂ©diatisĂ©e en 1968, ses photographies, considĂ©rĂ©es comme des « coups ou mĂȘme des scoops » font Ă  nouveau la Une de grands titres de la presse Ă©trangĂšre. Elles contribuent Ă  la santĂ© financiĂšre et Ă  la notoriĂ©tĂ© de l’agence Gamma, pour qui le photographe travaille depuis 1967.

Mai 68

En 1968, une quinzaine d’images de Gilles Caron sont publiĂ©es dans la presse, principalement dans des magazines d'actualitĂ©s.

Le cliché Daniel Cohn-Bendit face à un CRS devant la Sorbonne n'est pas publié cette année-là et ne le sera qu'en 1975, en faisant la premiÚre page du livre de Daniel Cohn-Bendit titré Le Grand Bazar (livre)[15] - [16], puis en 1978 dans le livre "Mai 68-Mai 78" publié par Patrick Poivre d'Arvor, qui vient de devenir le seul présentateur du journal de 20 heures.

En 1977, les amateurs de photo s'intéresseront plus en détail[17] au photographe décédé en 1970, à l'occasion d'une exposition consacrée au dixiÚme anniversaire de la création de l'Agence Gamma[17].

La seule Une de magazine faite avec une photographie de Caron en Mai 68 est celle publiée par Le Nouvel Observateur avec une foule d'étudiants assis par terre, par la suite oubliée[17], au meeting du stade Charléty.

Le 28 mars, il avait photographiĂ© des habitants du bidonville de Nanterre oĂč vivent des immigrĂ©s algĂ©riens[18] et des ouvriers du chantier de la facultĂ© de Nanterre dans l’herbe avec des Ă©tudiants[18].

Publications

  • J’ai voulu voir, lettres d’AlgĂ©rie, Calmann-LĂ©vy, 2012, (ISBN 2702142753). Correspondance de Gilles Caron et de sa mĂšre Charlotte Warden, principalement pendant la guerre d’AlgĂ©rie.

Monographies

  • Raymond Depardon, Gilles Caron - reporter 1967-1970, Éditions du ChĂȘne, Paris 1978. (ISBN 2851081772)
  • François Armanet, Max Armanet, Yves Bigot & Contact Press Images, Sous les pavĂ©s la plage : Mai 68 vu par Gilles Caron, SĂšvres, La SirĂšne, 128 p. (ISBN 978-2840450474)
  • Gilles Caron, J’ai voulu voir, Éditions Calmann-LĂ©vy, 2012 (ISBN 978-2-7021-4275-2)
  • Marianne Caron-Montely, Gilles Caron scrapbook, Montreuil-sous-Bois, Lienart, , 295 p. (ISBN 978-2-35906-033-1), prix FILAF d'or 2012
  • Gilles Caron, pour la libertĂ© de la presse, Reporters sans FrontiĂšres no 21, 2005
  • Gilles Caron, no 73, coll. Photo Poche, Éditions Actes Sud
  • Gilles Caron, Paris mai 68, Paris, Flammarion, , 64 p. (ISBN 9782081430013)
  • Michel Poivert, Gilles Caron 1968, Paris, Flammarion, , 288 p. (ISBN 9782081426894)
  • Gilles Caron : Insurrections ; Irlande du Nord 1969, Arles 2019, Éditions PhotosynthĂšses, 160 p. (ISBN 9791095822073)
  • Guillaume Blanc, Clara Bouveresse, Isabella Seniuta, Gilles Caron, un monde imparfait, Le Point du Jour, , 112 p. (ISBN 978-2912132918)

Bibliographies

  • Michel Poivert, Gilles Caron : Le conflit intĂ©rieur, Arles, PhotosynthĂšses/MusĂ©e de l'ÉlysĂ©e, , 410 p. (ISBN 978-2-36398-005-2)[19]
  • Michel Poivert, Nathalie Boulouch, Audrey Leblanc et ValĂ©rie PerlĂšs, Les Cahiers de la Fondation Gilles Caron, Filigranes Editions, coll. « Cahiers de la Fondation » (no 1), (ISBN 978-2-35046-353-7)

Documentaires

Articles connexes

Journalistes, photographes et correspondants de guerre portĂ©s disparus ou tuĂ©s en Indochine pendant la guerre du ViĂȘt Nam.

Fondation Gilles-Caron

Fondation Gilles-Caron
Logo de l'organisation
Situation
Création
SiĂšge GenĂšve, Drapeau de la Suisse Suisse
Langue Français

Site web fondationgillescaron.org

La Fondation Gilles-Caron a été créée à GenÚve le par Marianne Caron-Montely[21], épouse du photographe Gilles Caron (1939-1970).

Membres de la fondation

  • Marianne Caron : prĂ©sidente
  • Louis Bachelot : directeur
  • Marjolaine Caron
  • ClĂ©mentine Caron
  • Jean Marc Falconnet
  • Christine Cybert

Missions

La fondation a pour principaux objectifs l'acquisition, la conservation, la diffusion et la valorisation de l’Ɠuvre de Gilles Caron dans l’histoire du journalisme, de la photographie et de l’art[22].

Elle entreprend de rĂ©pertorier et de retrouver de nombreuses photos considĂ©rĂ©es comme disparues, engageant un travail universitaire autour de reportages photographiques afin de rendre les archives du photographe accessibles Ă  l’ensemble de la communautĂ© des chercheurs et des universitaires.

La diffusion du travail de Gilles Caron est rĂ©alisĂ©e Ă  travers des expositions, des Ă©ditions d’ouvrages et toutes autres formes de supports validĂ©es par conseil consultatif de la fondation et par ses partenaires.

Expositions

De nombreuses expositions : voir sur le site de la fondation.

Fonds filmographique

Un travail filmographique est en cours de rĂ©alisation pour recueillir des tĂ©moignages de personnes ayant cĂŽtoyĂ© Gilles Caron ou qui ont travaillĂ© sur son Ɠuvre afin de constituer un fonds d'archives nĂ©cessaire Ă  la fondation et aux historiens.

En 2008, le tĂ©moignage d’un vĂ©tĂ©ran de la guerre du ViĂȘt Nam est recueilli Ă  Los Angeles. Cet homme avait Ă©tĂ© photographiĂ© par Gilles Caron lors de l’assaut de la colline 875 Ă  la Bataille de ĐáșŻk TĂŽ.

En 2009, Don McCullin, son confrÚre et rival au Tchad et au Biafra est interviewé à Londres.

Édition

En 2010, Ă  l'occasion du 40e anniversaire de la disparition de Gilles Caron, la fondation publie le livre Gilles Caron Scrapbook, fruit du travail d’archivage effectuĂ© par Marianne Caron-Montely[23].

Notes et références

  1. « Daniel Cohn-Bendit - Gilles Caron - Mots d'images », sur www.motsdimages.ch (consulté le )
  2. Audrey Leblanc, « Actualités Gilles Caron », sur Le Clin de l'oeil (consulté le )
  3. Luc Desbenoit, « Au Cambodge, sur les traces de Gilles Caron, photographe de guerre », sur Télérama,
  4. Michel Puech, « Gilles Caron, le témoignage de Marianne Caron-Montely | a-l-oeil.info » (consulté le )
  5. « Un film raconte Gilles Caron, étoile filante du photojournalisme », sur rts.ch, (consulté le )
  6. D.T., « 69, année héroïque », sur Le Figaro,
  7. Marie Audran, « Les icÎnes de Gilles Caron », sur Le Point,
  8. « Chefs-d'Ɠuvre ? | Centre Pompidou Metz », sur www.centrepompidou-metz.fr (consultĂ© le )
  9. Gilles Caron, le conflit intérieur
  10. « Gilles Caron - Musée de la Photographie de Charleroi - Polka Galerie », sur www.polkagalerie.com (consulté le )
  11. Vincent Jolly, « Paris Photo : clichés chocs pour galeries chics », sur Le Figaro,
  12. « Musée de l'Elysée: Musée de la Photographie, Charleroi », sur www.elysee.ch (consulté le )
  13. « Le monde imparfait du photoreporter Gilles Caron s'expose à Cherbourg », sur Franceinfo, (consulté le )
  14. « Exposition Un monde imparfait, photographies de Gilles Caron | Ateliers des Capucins », sur www.ateliersdescapucins.fr (consulté le )
  15. JĂ©rĂŽme Godefroy, « L’icĂŽne de mai 68 : Daniel Cohn-Bendit et le policier casquĂ© », medium.com, 4 mai 2018 ]
  16. Daniel Cohn-Bendit, Le Grand Bazar, Editions Belfond, 1975.
  17. Audrey Leblanc « Gilles Caron, le photographe de mai 68 : l’Ɠuvre d’une politique culturelle ? », Le Clin de l'Ɠil, 28 dĂ©cembre 2016.
  18. Aurélie Cavanna, « Gilles Caron, photographe des années 1968 », Art Press, 19 juin 2018
  19. Audrey Leblanc, « Michel Poivert, Gilles Caron. Le conflit intĂ©rieur. Arles, Éditions PhotosynthĂšses / MusĂ©e de l’ÉlysĂ©e, 2013, 410 p., ill. coul. et NB, 69 €. », Études photographiques,‎ (ISSN 1270-9050, lire en ligne, consultĂ© le )
  20. « Un film raconte Gilles Caron, étoile filante du photojournalisme », sur rts.ch, (consulté le )
  21. Fondation Gilles Caron sur le site Easy Monitoring.
  22. Les amis du 7. Hymnes Ă  la Paix et Ă  la sĂ©rĂ©nitĂ© d’une femme recrĂ©Ă©e .

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.