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Georges Patinot

Charles-Philippe-Georges Patinot, né à Paris le et mort dans cette même ville le [2] est un avocat, haut fonctionnaire et directeur de journal français du XIXe siècle.

Georges Patinot
Portrait gravé d'après une photographie de Nadar
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nationalité
Formation
Activités
Famille
LĂ©on Renault (cousin)
Jules Bapst (beau-père)
LĂ©on Say (oncle de son Ă©pouse)
Jean-Pierre Renouard (petit-fils)

Biographie

Avocat puis haut fonctionnaire (1865-1883)

Fils d'un notaire parisien, Georges Patinot étudie au lycée Louis-le-Grand puis à l'École de droit afin de devenir avocat. Inscrit au barreau de Paris, nommé secrétaire de la Conférence du stage en 1869, sous le bâtonnat de Jules Grévy, il travaille dans le cabinet de ce dernier[3] et plaide auprès de la Cour d'appel de la capitale de 1865 à 1872.

Pendant le siège de Paris (1870), il défend la ville au sein de la garde mobile et prend part à la bataille de Champigny. Resté dans la capitale pendant la Commune, il prend part, au Grand Hôtel, à une tentative de résistance contre l'insurrection (21-).

Cousin de Léon Renault, qui vient d'être nommé préfet de police en , il entre à son service comme chef de son secrétariat particulier () puis comme chef de cabinet (). C'est à ce titre qu'il est chargé de l'expulsion de Napoléon-Jérôme Bonaparte en . S'occupant particulièrement de la police étrangère et de la police militaire (qui faisaient partie des attributions du préfet de police avant leur transfert aux ministères des Affaires étrangères et de la Guerre), il dirige la reconstitution du sommier de la préfecture détruit pendant la Semaine sanglante. Ces services lui valent d'être nommé chevalier de la Légion d'honneur par décret du .

En 1876, Patinot est nommé préfet, de l'Indre () puis du Loir-et-Cher (). Orléaniste[4] rallié à la république modérée prônée par Thiers, il démissionne lors de la crise du 16 mai 1877. Après la victoire électorale des républicains, il est nommé préfet de Seine-et-Marne et occupe ce poste pendant près de six ans, du au . Satisfait de ses services, le gouvernement lui accorde le grade d'officier de la Légion d'honneur par décret du . Il est également nommé officier d'académie. Outre ces honneurs nationaux, il est décoré de l'Ordre de François-Joseph (Autriche-Hongrie) vers 1882.

Directeur du Journal des débats (1884-1895)

La salle de rédaction du Journal des débats en 1889. Patinot est représenté à gauche, appuyé sur son bureau (héliographie d'après un tableau de Jean Béraud aujourd'hui conservé au Musée d'Orsay).

Le [5], Georges Patinot Ă©pouse Louise-Françoise-CĂ©cile Bapst (1859-1917)[6] et rejoint ainsi la « dynastie Â» des Bertin qui ont dirigĂ© le Journal des dĂ©bats depuis la fin du XVIIIe siècle. CĂ©cile est en effet la fille de Jules Bapst, directeur des DĂ©bats depuis 1871, la petite-nièce d’Édouard Bertin (directeur de 1854 Ă  1871), la petite-fille d'Armand Bertin (directeur de 1841 Ă  1854), et l'arrière-petite-fille de Louis-François Bertin (directeur de 1799 Ă  1841)[7]. Elle est Ă©galement la nièce d'un administrateur et collaborateur rĂ©gulier des DĂ©bats, le prĂ©sident du SĂ©nat LĂ©on Say[3].

En , Patinot quitte l'administration pour succéder à son beau-père à la tête du célèbre quotidien le 1er janvier suivant[7]. Tout en restant fidèle à la ligne éditoriale libérale de centre gauche établie par ses prédécesseurs, il n'hésite pas à innover : il crée ainsi un service d'informations et attribue une plus grande place aux actualités, fait du journal un bi-quotidien en le dotant d'une seconde édition, paraissant le soir sur papier rose, et il en renforce la rédaction en y intégrant celle d'une autre feuille modérée, Le Parlement d'Alexandre Ribot.

MalgrĂ© l'Ă©chec cuisant de sa candidature aux Ă©lections sĂ©natoriales de 1885 en Seine-et-Marne (remportĂ©es par le radical Dufraigne), le nouveau directeur des DĂ©bats exerce une influence politique incontournable au sein du centre gauche. En 1889, au paroxysme de la crise boulangiste, il Ĺ“uvre Ă  la crĂ©ation d'une formation politique modĂ©rĂ©e, rĂ©solument rĂ©publicaine mais très hostile aux radicaux, l'Union libĂ©rale (l'une des « ancĂŞtres Â» de la FĂ©dĂ©ration rĂ©publicaine). S'il en confie la prĂ©sidence Ă  l'avocat Henri Barboux, Patinot joue nĂ©anmoins un rĂ´le important dans la vie de ce « parti Â». En 1892, il propose ainsi Ă  RenĂ© Vallery-Radot, gendre de Pasteur, de se prĂ©senter aux Ă©lections lĂ©gislatives suivantes avec le soutien de l'Union libĂ©rale[8].

Partisan de la colonisation de l'Afrique, Patinot participe, avec le journaliste Harry Alis, Ă  la formation d'un comitĂ© pour soutenir financièrement et promouvoir les projets de l'explorateur Paul Crampel. Ce « comitĂ© Crampel Â» devient en 1891 le « comitĂ© de l’Afrique française » et finance plusieurs autres expĂ©ditions, principalement en direction du Congo (missions Dybowski, Maistre et Mizon)[9]. Membre du conseil d’administration (1885)[10] et du comitĂ© de direction (1894)[11] de la Compagnie du canal de Suez, Georges Patinot est dĂ©lĂ©guĂ© en Égypte au mois d' afin d'y nĂ©gocier la fin d'une grève des dragueurs grecs employĂ©s par la compagnie.

Le il décore Paul Bosq de la Légion d'Honneur[12].

Affaibli par ce voyage et par la maladie, il meurt quelques mois plus tard, à l'âge de 51 ans, en son domicile du no 184 de la rue de Rivoli[2].

Le [13] Paul Bosq publie un article dans Le Figaro annonçant la mort de Georges Patinot.

Après des obsèques célébrées en l'église Saint-Roch, il est inhumé le au cimetière du Père-Lachaise (66e division)[14] - [15].

Georges Patinot est le père de Philippe, de Louise-Geneviève-Suzanne (1883-1969)[16], de Marie-Madeleine-Germaine (1888-1949)[17] et de Georgette-Cécile-Marie Patinot (1893-1947)[18]. Celle-ci, mariée en 1919[18] au juriste Pierre-Edmond Renouard (1887-1976), secrétaire général de la Fédération républicaine de 1932 à 1940 et haut fonctionnaire (directeur de cabinet de Louis Marin puis préfet du Tarn), est la mère des résistants Jacques et Jean-Pierre Renouard.

Références

  1. « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_1494 »
  2. État civil du 1er arrondissement de Paris, acte de décès no 534 du 21 juillet 1885.
  3. Journal des débats, 21 juillet 1895, p. 1.
  4. La Justice, 8 octobre 1880, p. 1, et Le Petit Parisien, 11 janvier 1883, p. 2.
  5. État civil du 2e arrondissement de Paris, acte de mariage no 600 du 20 septembre 1881.
  6. Journal des débats, 13 novembre 1917, p. 2.
  7. Le Livre du centenaire du Journal des débats 1789-1889, Paris, Plon, 1889, p. 595.
  8. Louis Pasteur Vallery-Radot, Correspondance de Pasteur, vol. IV, Paris, Flammarion, 1951, p. 334-335.
  9. Raymond KĹ“chlin, « M. Georges Patinot Â», A travers le monde, no 32, 10 aoĂ»t 1895, p. 316.
  10. Le Figaro, 11 février 1885, p. 6.
  11. Le Petit Parisien, 19 février 1894, p. 4.
  12. « Ministère de la culture - Base Léonore », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le )
  13. Figaro : journal non politique, Figaro, (lire en ligne)
  14. Journal des débats, 24 juillet 1895, p. 1.
  15. Registre journaleir d'inhumation, 23 juillet 1895, n°2963, page 29
  16. État civil de Melun, acte de naissance no 102 du 2 mars 1883.
  17. État civil du 1er arrondissement de Paris, acte de naissance no 1042 du 21 novembre 1888.
  18. État civil du 1er arrondissement de Paris, acte de naissance no 310 du 12 avril 1893.

Bibliographie

  • AndrĂ© Hallays, « M. G. Patinot Â», Bulletin annuel de l'Association amicale des secrĂ©taires et anciens secrĂ©taires de la ConfĂ©rence des avocats Ă  Paris, 1897, p. 55-62 et 381.
  • « M. Georges Patinot Â», Le Monde illustrĂ©, , p. 55.

Lien externe

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