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Jules-Hippolyte Percher

Jules-Hippolyte Percher, alias Harry Alis, né le à Couleuvre et mort le à Levallois-Perret, est un journaliste et écrivain français, qui a dirigé la branche française de l’agence Dalziel.

Jules-Hippolyte Percher
Biographie
Naissance
Décès
Pseudonymes
Harry Alis, R. Sixt, Jacques Rude
Nationalité
Activités
RĂ©dacteur Ă 
Autres informations
Distinction

Biographie

Jeunesse

Jules-Hippolyte vit au domaine de Blanc-Fossé, à Couleuvre, où son père est régisseur. Il aime les champs, les animaux, la pêche aux écrevisses[1]… Pour Jules-Hippolyte, l'école et l'internat sont des contraintes qu'il vit comme une prison. Il se réfugie dans la lecture.

Il obtient un poste de piqueur des Ponts et Chaussées à Thonon-les-Bains, mais, ambitieux, il décide de devenir journaliste.

MutĂ© Ă  Paris par les Ponts et ChaussĂ©es Ă  21 ans, il livre un travail acharnĂ© pour combler les lacunes de son instruction et Ă©crire. Il se marie le 23 mai 1878 Ă  Alice Bellay avec laquelle il a deux enfants, Lucien et Marguerite. Après le dĂ©cès de sa femme en 1892, et de sa fille, il se remarie en 1894 Ă  Etampes, avec Gabrielle Lecesne fille et petite-fille d'imprimeurs-lithographes et directeurs d'un journal local. De cette union naĂ®t une fille, Alice, en octobre 1894, qu'il connaĂ®tra Ă  peine puisqu'il est tuĂ© en duel quelques mois plus tard (mars 1895).

Le littéraire

Lors de ses études à Moulins, Jules-Hippolyte Percher rencontre Maurice Guillemot, professeur et homme de lettres. Avec lui, il fréquente les cafés et les brasseries littéraires du Quartier latin. Il fait la connaissance de Goudeau, de Gill, de Sapeck, et des frères Cros[2]…

Jules-Hippolyte Percher, qui fait partie du cercle qui entoure Tourgueniev, est l'auteur de plusieurs romans. Dans Hara-Kiri, le lecteur suit les pérégrinations d'un jeune Japonais, fils de samouraï, dans les cafés plus ou moins littéraires, avant d'entrer dans le salon de Nina de Villard. Ce récit frappe par son étrangeté. Dans Petite ville, roman inspiré par son Bourbonnais natal, Jules-Hippolyte Percher présente avec humour et finesse les mœurs d'une petite ville de province.

En 1878, Jules-Hippolyte Percher fonde la Revue moderne et naturaliste avec son ami Guy Tomel[3].

D' à , Jules-Hippolyte Percher dirige la revue Le Panurge ( – ). Félicien Champsaur en est le rédacteur en chef-gérant.

Il est au nombre des fondateurs de la Revue contemporaine.

S'il Ă©crit sous le pseudonyme de Harry Alis, Jules-Hippolyte Percher a recours Ă  de nombreux pseudonymes : R. Sixt, Jacques Rude[4].

En 1883, Guy de Maupassant, ami d'Alis, collaborateur à La Revue moderne et naturaliste et au Panurge, dédie sa nouvelle La Ficelle à Jules-Hippolyte Percher[5].

L'Africain

Ami de Paul Crampel, jeune explorateur de l'Afrique, il effectua de nombreux voyages en Égypte. C’est sous son égide qu’est créé le « Comité de l’Afrique française » le [6]. Parmi ses membres, le prince d’Arenberg, Georges Patinot, directeur du Journal des débats, le capitaine Binger, le général de Galliffet, l’économiste Paul Leroy-Beaulieu. Son objectif était avant tout de créer un large mouvement d’opinion en faveur de l’expansion française en Afrique. Il a soutenu « l'expédition Monteil », décidée en .

Le directeur d'agence de presse

La salle de rédaction du Journal des débats en 1889. Percher est au fond près de la fenêtre, de profil.

En 1890 aussi, Jules-Hippolyte Percher est nommé directeur du bureau parisien de l’Agence Dalziel, qui vient de se créer. L’agence est emportée trois ans plus tard par les retombées du scandale de Panama, lorsque le journal La Cocarde dirigé par Édouard Ducret lance une campagne de presse, appelée Affaire Dalziel, contre l’agence, accusée de vouloir faire capoter l’alliance franco-russe en mettant en cause l’ambassadeur de Russie en France dans le scandale de Panama.

Affecté par cette campagne, qui entraîne la fermeture de l'Agence Dalziel, il retourne au Journal des Débats, où il s'occupait des questions coloniales. Deux ans plus tard, en 1895, il meurt à l'âge de trente-huit ans, atteint d'un coup d'épée dans un duel intenté par un de ses lecteurs.

Le duel tragique

Jules-Hippolyte Percher avait publiĂ© dans le Journal des DĂ©bats du [7], sous son pseudonyme « Harry Alis » un article intitulĂ© « Les Concessions coloniales africaines Â» dans lequel il dĂ©montrait, suivant les idĂ©es qui lui Ă©taient chères, l'utilitĂ© des concessions territoriales.

Certaines phrases semblèrent inexactes à Alfred Le Chatelier, ancien officier, administrateur de la Société d'études du Congo français, qui adressa au journal une lettre de rectification, publiée le . Jules-Hippolyte Percher accompagna le rectificatif de quelques commentaires et adressa à Le Chatelier une lettre que ce dernier jugea offensante. L'un comme l'autre s'accusèrent de compromissions et de perceptions d'avantages financiers divers.

Après avoir vainement essayĂ© de trouver un terrain de conciliation, les quatre tĂ©moins jugèrent un duel inĂ©vitable : il se dĂ©roula dans la salle de bal du restaurant Le Moulin-Rouge sur l’'Ă®le de la Grande-Jatte Ă  Puteaux et s'acheva par la mort du jeune journaliste[8], le , Ă  l’âge de 37 ans.

Publications

Portrait d'Harry Alis Ă  droite
Portrait d'Harry Alis Ă  droite
La fantasia des cuirassiers de Mohammed, illustration de Nos Africains.
  • Le revers de la mĂ©daille, (avec Tomel) A. Cinqualbre, 1878.
  • Une rĂ©forme dans l'armĂ©e des Fierrabras, A. Ghio, 1879.
  • Hara-kiri, roman, Paris, Paul Ollendorff, 1882 ; rĂ©impr., Paris, Esprit des pĂ©ninsules, 2000.
  • Les Pas de chance, 1883.
  • Reine Soleil, Paul Ollendorff, 1884.
  • Miettes, J. LĂ©vy, 1885.
  • Petite ville, roman, Paris, J. LĂ©vy, 1886 ; rĂ©impr. coll. « Les Ă©crivains oubliĂ©s du Bourbonnais Â», PrĂ©-Textes, 2017.
  • Le Sud-espress, voyage d'inauguration, P. Dupont, 1888.
  • Quelques fous, A. Lemerre, 1889.
  • Mettray, la maison paternelle, Impr. De Mame, 1890.
  • Mettray, la colonie agricole, Impr. De Mame, 1890.
  • Ă€ la conquĂŞte du Tchad, Hachette, 1891.
  • Nos Africains, Hachette, 1894.
  • Questions d'intĂ©rĂŞt public. Les Câbles sous-marins, Juven et Cie, 1894.
  • Promenades en Égypte, Hachette, 1895.

Notes et références

  1. Harry Alis, Petite ville, Paris, Jules LĂ©vy, , vi-278, 1 vol. ; in-18 (lire en ligne Accès libre), p. 68 et suiv..
  2. Harry Alis (préf. Jean-Didier Wagneur), Hara-Kiri, Paris, L'Esprit des Péninsules, , 332 p. (ISBN 2-910435-73-3), p. 9
  3. Dans sa préface Wagneur (cf. note 2), Guy Tomel est le pseudonyme anagrammatique de Gabriel Gaspard Guillemot, écrivain et journaliste, né à Clermont-Ferrand le 20 novembre 1855 et mort à Paris le 16 mai 1898.
  4. (en) John Craven Wilkinson, A Fatal Duel : "Harry Alis" (1857-95), a behind the scenes figure of the early Third Republic, Darlington, Serendipity, , 504 p. (ISBN 978-1-84394-155-2, OCLC 470578447).
  5. Volume Maupassant, contes et nouvelles, page 1605, Bibliothèque de la Pléiade.
  6. « Dépôt légal du ministère de la Culture », sur culture.fr (consulté le ).
  7. Journal des débats politiques et littéraires en date du 24 février 1895 lire en ligne sur Gallica
  8. « Le duel fatal Harry Alis - Alfred Le Chatelier, 1er mars 1895 : un épisode d'histoire littéraire et coloniale ».

Annexes

Bibliographie

  • (en) John Craven Wilkinson, A Fatal Duel : "Harry Alis" (1857-95), a behind the scenes figure of the early Third Republic, Darlington, Serendipity, , 504 p. (ISBN 978-1-84394-155-2, OCLC 470578447).
  • Jean-Didier Wagneur, prĂ©face de Hara-Kiri, Esprit des pĂ©ninsules, 2000. (ISBN 978-2-91043-573-8).
  • Pierre-RenĂ© Colin, Dictionnaire du naturalisme, Du LĂ©rot Ă©d. (ISBN 978-2-35548-066-9).

Liens externes

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