AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Fylax

Fylax thyrakolasus

Fylax
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Dentaire de Fylax thyrakolasus

Genre

† Fylax
Prieto-MĂĄrquez & Carrera Farias, 2021

EspĂšce

† Fylax thyrakolasus
Prieto-MĂĄrquez & Carrera Farias, 2021

Fylax est un genre Ă©teint de dinosaures hadrosauroĂŻdĂ©s ayant vĂ©cu durant le Maastrichtien supĂ©rieur (CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur) en Espagne. Il n‘est connu que par un dentaire gauche presque complet (IPS-36338) collectĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1990 dans les strates de la Formation de Figuerola affleurant sur le flanc sud du synclinal d’Àger, prĂšs du village de Fontllonga dans le nord-est de l’Espagne (province de LĂ©rida). Des Ă©tudes magnĂ©tostratigraphiques ont montrĂ© que cette mĂąchoire provenait d’un niveau gĂ©ologique placĂ© dans le magnĂ©tochron C29r, lequel correspond Ă  la fin du Maastrichtien supĂ©rieur, il y a environ 67 Ă  66 millions d’annĂ©es. L’espĂšce type et seule espĂšce connue, Fylax thyrakolasus, a Ă©tĂ© dĂ©crite et nommĂ©e en 2021 par Albert Prieto-MĂĄrquez et Miguel Ángel Carrera Farias. L‘analyse phylogĂ©nĂ©tique publiĂ©e par ces auteurs a identifiĂ© Fylax comme un hadrosauroĂŻdĂ© basal et a rĂ©vĂ©lĂ© une Ă©troite parentĂ© avec Tethyshadros. DatĂ© du Maastrichtien terminal, Fylax est le plus jeune hadrosauroĂŻdĂ© non hadrosauridĂ© connu Ă  ce jour, et le troisiĂšme genre d’hadrosauroĂŻdĂ© basal dĂ©couvert dans le CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur d’Europe aprĂšs Telmatosaurus et Tethyshadros. Il vivait dans ce qui Ă©tait Ă  l’époque l'Ăźle IbĂ©ro-Armoricaine, une terre Ă©mergĂ©e qui comprenait une grande partie de la France et de l’Espagne actuelle. Sa dĂ©couverte montre que durant le Maastrichtien supĂ©rieur des hadrosauroĂŻdĂ©s basaux cohabitaient sur cette Ăźle avec des formes plus dĂ©rivĂ©s, les hadrosauridĂ©s lambĂ©osaurinĂ©s (tels Arenysaurus, Blasisaurus, Canardia, et Pararhabdodon)[1].

Étymologie

Les noms de genre et d’espĂšce viennent du Grec fĂœlax, « gardien », thĂœra, « porte » ou « portail » et kĂłlasi, « enfer ». Le nom de l’animal, signifiant « gardien des portes de l’enfer », fait rĂ©fĂ©rence Ă  l’extrĂȘme proximitĂ© temporelle de ce taxon avec l’évĂ©nement d’extinction CrĂ©tacĂ©-PalĂ©ogĂšne[1]

Description

Fylax n’est connu que par un dentaire gauche presque complet dont il manque la rĂ©gion symphysaire. La partie prĂ©servĂ©e mesure 27,6 cm de longueur et 18 cm de hauteur du bord dorsal du processus coronoĂŻde au bord ventral du dentaire, perpendiculaire Ă  la batterie dentaire. Le dentaire montre antĂ©rieurement une lĂ©gĂšre inflexion vers le bas, mais la rĂ©gion symphysaire n’étant pas conservĂ©e, il n’est pas certain que l’extrĂ©mitĂ© du dentaire ait Ă©tĂ© davantage courbĂ©e ventralement. La batterie dentaire contient 29 positions alvĂ©olaires, dont 17 ont conservĂ©es leurs dents. Il y a jusqu’à trois dents de remplacement par sillon alvĂ©olaire au point le plus profond de la batterie dentaire. La surface occlusale prĂ©sente au maximum deux dents fonctionnelles, contrairement aux trois dents prĂ©sentes chez les hadrosauridĂ©s. Contrairement Ă©galement aux hadrosauridĂ©s, mais comme chez certains hadrosauroĂŻdĂ©s anciens comme Sirindhorna et Penelopognathus, la batterie dentaire se termine en avant du bord postĂ©rieur du processus coronoĂŻde[1].

Le dentaire de Fylax prĂ©sente une combinaison unique de caractĂšres incluant une rĂ©gion dorsale du processus coronoĂŻde qui est au moins aussi large antĂ©ropostĂ©rieurement que 30% de la longueur de la batterie dentaire (un caractĂšre Ă©galement apparu chez Parasaurolophus tubicen par convergence Ă©volutive), un processus coronoĂŻde inclinĂ© antĂ©rieurement de moins de 80Âș par rapport au bord alvĂ©olaire du dentaire, l’absence d‘une crĂȘte sur la surface postĂ©ro-mĂ©diale du processus coronoĂŻde, une surface occlusale de la batterie dentaire plate et fortement inclinĂ©e (Ă  moins de 45° avec le processus coronoĂŻde), et des couronnes dentaires 2,8 Ă  3,3 fois plus hautes que larges, sans denticules marginaux et avec deux longues crĂȘtes principales sur la surface linguale Ă©maillĂ©e[1].

Classification

Les premiĂšres analyses phylogĂ©nĂ©tiques concernant Fylax (alors surnommĂ© l’hadrosaure de Fontllonga) l’ont successivement rĂ©cupĂ©rĂ© comme un hadrosauridĂ© basal dĂ©pourvu des caractĂšres identifiant les hadrosaurinĂ©s et les lambĂ©osaurinĂ©s[2], ou un hadrosauroĂŻdĂ© basal toutefois plus dĂ©rivĂ© que le genre Telmatosaurus de Roumanie[3]. L’analyse conduite par Prieto-MĂĄrquez et Carrera Farias identifie Ă©galement Fylax comme un hadrosauroĂŻdĂ© non hadrosauridĂ©. Cependant, ces auteurs ont dĂ©terminĂ© qu’au sein des hadrosauroĂŻdĂ©s basaux, Fylax occupe une position dĂ©rivĂ©e et forme un clade avec son groupe frĂšre Tethyshadros du Campanien supĂ©rieur – Maastrichtien infĂ©rieur d’Italie[1].

Ci-dessous une version simplifiée du cladogramme publié par Prieto-Mårquez & Carrera Farias[1] :

Paléobiogéographie

Selon Prieto-MĂĄrquez et Carrera Farias, la relation de parentĂ© Ă©troite entre Fylax thyrakolasus et Tethyshadros insularis indique l’existence d’un clade d’hadrosauroĂŻdĂ©s basaux rĂ©pandu dans l’archipel europĂ©en du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur, de la fin du Campanien jusqu’au Maastrichtien terminal. La scission entre ces deux espĂšces aurait eu lieu au plus tard Ă  la fin du Campanien. Selon Prieto-MĂĄrquez & Carrera Farias, l’origine gĂ©ographique de ce clade Ă©tait soit la masse continentale PyrĂ©nĂ©o-Provençale (destinĂ©e Ă  devenir la partie nord de l'Ăźle IbĂ©ro-Armoricaine au Maastrichtien) ou la plate-forme carbonatĂ©e Adriatique-Dinarique d’oĂč provient Tethyshadros. Dans le premier scĂ©nario, Fylax serait devenu le dernier ou l’un des derniers survivants de ce clade dans l'Ăźle IbĂ©ro-Armoricaine ; dans le second scĂ©nario, les ancĂȘtres de Fylax se seraient dispersĂ©es de la plate-forme carbonatĂ©e Adriatique-Dinarique vers la masse continentale PyrĂ©nĂ©o-Provençale au plus tard Ă  la fin du Campanien ou au dĂ©but du Maastrichtien. Un scĂ©nario moins probable, mais toujours possible, est que la zone ancestrale de ce clade aurait Ă©tĂ© situĂ©e en Appalachia, suggĂ©rant un Ă©vĂ©nement de dispersion de cette masse continentale vers l’archipel EuropĂ©en au plus tard Ă  la fin du Campanien. En effet, l’étude de Prieto-MĂĄrquez et Carrera Farias suggĂšre que le clade Fylax-Tethyshadros aurait des racines appalachiennes. Cette Ă©tude soutient une origine asiatique pour les hadrosauroĂŻdĂ©s et leur dispersion ultĂ©rieure en Appalachia, d’oĂč sont probablement originaires les Hadrosauridae. Dans ce scĂ©nario, l’archipel EuropĂ©en du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur aurait pu faciliter la dispersion des hadrosauroĂŻdĂ©s non hadrosauridĂ©s de l’Asie vers l’Appalachia[1].

L’assemblage d’hadrosauroĂŻdĂ©s du Maastrichtien supĂ©rieur de l’üle IbĂ©ro-Armoricaine est trĂšs diffĂ©rent de ceux connus dans les strates contemporaines d’AmĂ©rique du Nord et d’Asie, dominĂ©es par les hadrosaurinĂ©s dans l’ouest de l’AmĂ©rique du Nord et par les lambĂ©osaurinĂ©s dans l’est de l’Asie (Chine et ExtrĂȘme-Orient russe). En revanche, les faunes IbĂ©ro-Armoricaines (et celles de l’ensemble de l’Europe) sont constituĂ©es Ă  la fois de formes dĂ©rivĂ©es et basales. Le caractĂšre primitif de certains hadrosauroĂŻdĂ©s europĂ©ens pourrait s’expliquer par l’isolement gĂ©ographique de groupes reliques sur l’archipel EuropĂ©en du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur. Ainsi, Telmatosaurus sur l’üle d’HaĆŁeg, Tethyshadros sur l’üle Adriatique-Dinarique, et Fylax sur l’üle IbĂ©ro-Armoricaine, sont les derniers reprĂ©sentants de lignĂ©es ayant divergĂ©es avant la scission entre hadrosaurinĂ©s et lambĂ©osaurinĂ©s. La prĂ©sence de formes plus dĂ©rivĂ©es sur l’üle IbĂ©ro-Armoricaine (les lambĂ©osaurinĂ©s Arenysaurus, Blasisaurus, Canardia, et Pararhabdodon) est probablement le rĂ©sultat d’une dispersion tardive en provenance d’Asie et /ou d’AmĂ©rique du Nord[3] - [4] - [5].

Liens externes

Notes et références

Références

  1. Albert Prieto-Marquez et Miguel Carrera Farias, « The late-surviving early diverging Ibero-Armorican ‘duck-billed’ dinosaur Fylax and the role of the Late Cretaceous European Archipelago in hadrosauroid biogeography », Acta Palaeontologica Polonica, vol. 66,‎ (ISSN 0567-7920, DOI 10.4202/app.00821.2020, lire en ligne, consultĂ© le )
  2. (en) M.L. Casanovas, X. Pereda Suberbiola, J.V. SantafĂ© et D.B. Weishampel, « A primitive euhadrosaurian dinosaur from the uppermost Cretaceous of the Ager syncline (southern Pyrenees, Catalonia) », Geologie en Mijnbouw, vol. 78, no 3,‎ , p. 345–356 (ISSN 1573-9708, DOI 10.1023/A:1003859501941, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. (en) X. Pereda Suberbiola, J.I. Canudo, J. Company, P. Cruzado-Caballero et I. Ruiz-Omeñaca, « Hadrosauroid dinosaurs from the latest Cretaceous of the Iberian Peninsula », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 29(3),‎ , p. 946-951 (DOI 10.1671/039.029.0317)
  4. (en) A. Prieto-Marquez, F.M. Dalla Vecchia, R. Gaete et A. Galobart, « Diversity, relationships, and biogeography of the lambeosaurine dinosaurs from the European Archipelago, with description of the new aralosaurin Canardia garonnensis », PLOS ONE, vol. 8(7),‎ , e69835 (PMID 23922815, PMCID 3724916, DOI 10.1371/journal.pone.0069835)
  5. (en) P. Cruzado-Caballero, J.I. Canudo, M. Moreno-Azanza et J.I. Ruiz-Omeñaca, « New material and phylogenetic position of Arenysaurus ardevoli, a lambeosaurine dinosaur from the Late Maastrichtian of ArĂ©n (Northern Spain) », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 33(6),‎ , p. 1367-1384 (DOI 10.1080/02724634.2013.772061)
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.