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Frise des archers

La frise des archers, ou frise des Immortels, est une Ɠuvre d’art murale composĂ©e de briques glaçurĂ©es Ă  reliefs, retrouvĂ©e dans le palais achĂ©mĂ©nide de Suse.

Frise des archers
La frise des « archers Dieulafoy » au musée du Louvre
Présentation
Type
Bas-relief mural
Partie de
Apadana du palais de Darius Ier (d)
Destination initiale
Destination actuelle
Fondation
Créateur
Inconnu
Matériau
Briques à pùte siliceuse à glaçure
Commanditaire
Propriétaire

Elle montre une trentaine d’archers reconstituĂ©s ainsi que quelques briques fragmentaires qui ont consacrĂ© la rĂ©putation du dĂ©cor architectural susien.

CommanditĂ©e par Darius Ier, cette frise est aujourd’hui majoritairement conservĂ©e au musĂ©e du Louvre (salle 307), bien que certains fragments soient prĂ©sents au British Museum et au MusĂ©e national d'Iran.

DĂ©couverte et localisation

Les briques composant la frise des archers ont toutes Ă©tĂ© trouvĂ©es dans les environs du palais achĂ©mĂ©nide de Suse, pour la majoritĂ© autour de l’apadana de ce site archĂ©ologique[1]. Une premiĂšre sĂ©rie de briques a Ă©tĂ© dĂ©couverte par le couple d’archĂ©ologues formĂ© par Jane Dieulafoy (1851-1916) et Marcel Dieulafoy (1844-1920) lors de leurs fouilles du site entre 1884 et 1886[1]. Ils dĂ©crivent alors leur dĂ©couverte en ces termes :

« Le Tableau reprĂ©sente des archers vus de profil, en marche, la javeline Ă  la main, l’arc et le carquois sur l’épaule. Les uniformes, de couleurs diffĂ©rentes, sont taillĂ©s sur le mĂȘme modĂšle : jupe fendue de cĂŽtĂ©, chemise courte, serrĂ©e Ă  la taille par une ceinture [...] Oreilles et poignets sont chargĂ©s de boucles et de bracelets d’or [...]. Les Ă©toffes des uniformes sont d’une Ă©tonnante richesse. »[2]

On doit par ailleurs Ă  ce couple de nombreuses photographies de leurs fouilles de ce site de la Susiane qui sont consignĂ©es dans leurs rĂ©cits de voyage L’Art antique de la Perse, l’Acropole de Suse et Le tour du monde. La frise des archers est ensuite embarquĂ©e dans un croiseur, le SanĂ©, en compagnie des chapiteaux achĂ©mĂ©nides qu’ils ont Ă©galement dĂ©couverts, en direction du musĂ©e du Louvre[3].

Une autre partie de ces dĂ©couvertes majeures pour l’histoire de l’art achĂ©mĂ©nide a Ă©galement Ă©tĂ© faite par Jacques de Morgan (1857-1924), envoyĂ© en Perse par le MinistĂšre de l’instruction publique entre 1889 et 1891. Il rapporte de son voyage d’autres fragments de la frise, ainsi que des plans et de nombreux dessins[3].

Enfin, dans la derniĂšre phase des fouilles par la DĂ©lĂ©gation Scientifique Française en Perse avant la premiĂšre guerre mondiale, l’archĂ©ologue Roland de Mecquenem (1877-1957) dĂ©couvre en 1903 une autre partie de cette Ɠuvre et l’envoie au MusĂ©e du Louvre, oĂč la majoritĂ© de ces vestiges sont conservĂ©s actuellement[3].

Les archers convergeant vers une inscription, maintenant conservée dans les vitrines du Musée du Louvre.

La localisation originelle de la frise est toutefois inconnue, puisque les briques ont Ă©tĂ© sujettes Ă  remploi dans diffĂ©rents monuments de l’AntiquitĂ©. Cependant, grĂące Ă  la localisation connue de la frise des lions, autre trĂ©sor achĂ©mĂ©nide, on peut supposer que la frise des archers devait dĂ©corer la terrasse de l’apadana, mais aussi la cour C3, Ă  l’Est, ouverte sur l’appartement royal, ou bien autour du cĂŽtĂ© du mur extĂ©rieur du palais, au nord de la porte orientale[4] - [5]. Ces briques ont en effet Ă©tĂ© trouvĂ©es Ă  l’ouest de la cour orientale, Ă  proximitĂ© de l’entrĂ©e du palais. Par la dĂ©couverte d’une Charte de Fondation trilingue au nom de Darius et de OtanĂšs Ă  proximitĂ©, Dieulafoy a Ă©galement dĂ©duit que certains Ă©lĂ©ments de la Frise des archers devaient converger vers cette inscription, ce qui explique le parti de remontage adoptĂ© au MusĂ©e du Louvre[4].

Description

La frise des archers constitue le motif le plus reprĂ©sentĂ© au sein des collections de briques achĂ©mĂ©nides de Suse. OrientĂ©s vers la gauche ou vers la droite selon leur localisation, c’est-Ă -dire convergeant vers une entrĂ©e, un escalier ou une inscription, les archers sont reprĂ©sentĂ©s de profil, leur Ɠil cerclĂ© de noir Ă©tant le seul Ă©lĂ©ment figurĂ© de face[6]. Ils ont majoritairement la peau brune mĂȘme si, selon Pierre Amiet et contrairement aux affirmations de Marcel Dieulafoy, cet Ă©lĂ©ment n’est pas Ă  associer avec un quelconque caractĂšre ethnique[7]. On compte Ă©galement quelques archers Ă  la peau blanche figurĂ©s, Ă©tonnamment, sur briques Ă  glaçure sans relief retrouvĂ©s plus loin, sur le tell de l’apadana[4]. Les guerriers Ă  l’arc sont ici tous figurĂ©s avec l’ample robe d’apparat perse[8], de couleur jaune, brune et blanche, aux motifs de tours et de rosettes, en alternance. Cette alternance est par ailleurs le fait des remontages de ces Ɠuvres, elle est donc Ă  considĂ©rer avec prĂ©caution[4].

Les archers portent Ă©galement sur une Ă©paule un arc, dont l'extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure porte un bec de cane[9], peut-ĂȘtre en rĂ©fĂ©rence aux dĂ©cors des arcs composites Scythes. Dans leur dos figure un carquois brun Ă  motifs verts et jaunes d’oĂč pendent des glands. Ces motifs ovales sur les carquois seraient par ailleurs une imitation d’une peau animale[9]. Enfin, ils tiennent Ă  deux mains une lance dont la partie infĂ©rieure, reposant sur le pied avant du guerrier, Ă  la maniĂšre Ă©lamite, se termine par un globe[10], que certains ont identifiĂ© Ă  une grenade ou Ă  une pomme, ce qui a valu Ă  cette frise d’ĂȘtre associĂ©e Ă  une reprĂ©sentation de MĂ©lophores[7].

Les archers sont Ă©galement parĂ©s de bijoux : ils portent Ă  chaque poignet un bracelet d’or, correspondant Ă  ceux dĂ©couverts dans de nombreuses tombes susiennes[7]. Ils possĂšdent Ă©galement une boucle d’oreille, qui Ă©tait rĂ©alisĂ©e en dorure[11]. Leurs Ă©pais cheveux bouclĂ©s sont, quant Ă  eux, ornĂ©s d’un bandeau torsadĂ©, identifiĂ© comme un filet par certains chercheurs. Ils possĂšdent tous une barbe courte et un sourcil trĂšs arquĂ© faisant ressortir l’Ɠil soulignĂ© de noir reprĂ©sentĂ© de face.

Enfin, ils étaient placés sur un fond bleu-vert, et encadrés de motifs géométriques ou floraux polychromes, réalisés à plat[4].

Matériaux

Les archers de Suse : on distingue l'utilisation du bas-relief mais aussi l'ancien emplacement des dorures sur les bracelets des archers.

Les briques qui composent la frise des archers sont réalisées en pùte siliceuse à glaçure et à relief, une technique de tradition mésopotamienne qui était utilisée à Suse depuis la période médio-élamite[9]. Cependant, certains des fragments de la frise, notamment des détails sur la robe des archers, sont réalisés en briques en argile à glaçure, probablement le résultat de considérations économiques et/ou pratiques[4]. On compte également des détails de dorures, notamment les bracelets que portent les archers à leurs poignets[11].

Ces briques Ă  pĂąte siliceuses sont obtenues par plusieurs cuissons successives : la pĂąte Ă©tait d’abord coulĂ©e dans un moule, puis cuite une premiĂšre fois. L’artisan obtient ainsi son biscuit. Avec la deuxiĂšme cuisson, il rĂ©alise les cloisons du dessin, qui lui permettent d’isoler les Ă©maux de diffĂ©rentes couleurs qui sont appliquĂ©s Ă  la suite de cette Ă©tape de la confection de la brique. Enfin, une troisiĂšme cuisson vient fixer la couleur et fait apparaĂźtre la brillance de la glaçure[6] - [12].

GrĂące aux analyses par diffraction X menĂ©es depuis leur dĂ©couverte, l’origine des couleurs est Ă©galement connue. On sait donc que des oxydes Ă©taient mĂȘlĂ©s Ă  la prĂ©paration siliceuse : l’antimoniate de plomb Ă©tait utilisĂ© pour le jaune et les teintes oranges, le cuivre servait Ă  la fabrication du bleu-vert, tandis que du fer et du manganĂšse Ă©tait mĂ©langĂ© pour obtenir le noir et le brun. Quant au blanc, il Ă©tait obtenu aprĂšs opacification Ă  l’étain de la prĂ©paration siliceuse[6] - [12]. Ces oxydes Ă©taient par ailleurs utilisĂ©s depuis le IIĂšme millĂ©naire dans les prĂ©parations de faĂŻence et de verrerie de l’Égypte, de l’Assyrie et des royaumes MĂ©sopotamiens.

Les ateliers devaient probablement ĂȘtre situĂ©s Ă  proximitĂ© du chantier de Suse, palliant ainsi l’absence de carriĂšres de pierre, contrairement au palais de PersĂ©polis, dont les bas-reliefs sont rĂ©alisĂ©s dans cette matiĂšre[13].

Malheureusement, la brillance des Ă©maux utilisĂ©s s’est aujourd’hui dĂ©composĂ©e sous l’effet du temps et de l’humiditĂ©. On peut toutefois concevoir que, sous le soleil de la Perse antique, les couleurs devaient briller au soleil et prĂ©senter une grande rĂ©sistance aux intempĂ©ries, justifiant leur utilisation[14].

Proportions des reliefs

Le placement des briques, s'il n'est pas le mĂȘme dans cette reconstitution, permet nĂ©anmoins de constater la standardisation des corps et de leurs proportions. On distingue bien ici Ă©galement l'arc en bec de cane et le bout de la lance reposant sur le pied avant de l'archer.

La frise des archers permet Ă©galement d’observer la minutie dont ont fait preuve les artisans en travaillant Ă  la restitution des proportions du corps humain. Se basant sur les unitĂ©s de mesures persĂ©politaines de la paume et de l’avant bras, ils ont construits les bas-reliefs de Suse sur une proportion de 4⁄5 d'une taille naturelle[15]. La formation des bas-reliefs en briques prend alors tout son sens : des lignes de guides Ă©taient en effet formĂ©es par les joints sĂ©parant les briques[15]. Chaque archer fait alors environ 1,46 m de haut, des pieds au sommet de la couronne tressĂ©e. En brique, cela Ă©quivaut Ă  une hauteur de 17 briques, chacune mesurant 8,5 cm de cĂŽtĂ©. Le visage occupe une largeur de 8 briques de mĂȘmes dimensions, de la ligne extĂ©rieure des cheveux jusqu’à la base du nez[15]. Cette unitĂ© modulaire de 8,5 cm correspond Ă  la paume persĂ©politaine de quatre doigts et montre l’effort systĂ©matique des artistes dans la standardisation du corps des archers susiens. Une version plus rĂ©duite de cette frise existe, montrant des archers Ă  la peau blanche reprĂ©sentĂ©s sur des briques de 9 et 7 cm selon les mĂȘmes proportions. La constitution des bas reliefs en diffĂ©rentes briques prend alors Ă©galement un sens et a probablement aidĂ© Ă  la composition de ces reliefs[16].

Influences artistiques

Si le motif reprĂ©sentĂ© par cette frise d’archer est un exemple purement achĂ©mĂ©nide, il s’inspire tout de mĂȘme de modĂšles ayant dĂ©jĂ  existĂ©. Ainsi, dans l’attitude des personnages, on retrouve un emprunt Ă  l’iconographie Ă©lamite de la premiĂšre moitiĂ© du IIĂšme millĂ©naire avant notre Ăšre, ainsi que dans les dĂ©tails anatomiques et vestimentaires qui Ă©voquent Ă©galement une influence mĂ©sopotamienne[4] - [9]. La technique du bas-relief qui est utilisĂ©e suggĂšre enfin une influence grecque, bien que moindre en comparaison avec celle de son homologue persĂ©politain[17]. De plus, les variations dans la profondeur des bas-reliefs et l’utilisation de la profondeur de champs atteste la prĂ©sence d’artisans grecs sur le chantier de construction du palais et de ses dĂ©cors[17]. On trouve ici une opposition avec la reprĂ©sentation des bas-reliefs proche-orientaux, par exemple Assyriens, qui reprĂ©sentaient la superposition de figures en deux dimensions. Toutefois, il faut noter un parallĂšle possible avec les hauts-reliefs de l’époque de Sargon II, qui utilisaient cette variation de profondeur bien que le support soit lĂ©gĂšrement diffĂ©rent[17]. L’influence grecque sur ces reliefs se note aussi par la crĂ©ation et le traitement des robes, qui est, de l’aveu du grand roi lui-mĂȘme, une contribution du peuple ionien[18]. Darius Ier semble donc ici affirmer sa volontĂ© de syncrĂ©tisme culturel en mĂȘlant les influences stylistiques et le savoir-faire d’artisans d’origines diffĂ©rentes, appelĂ©s des diffĂ©rentes frontiĂšres de son empire[4].

Débats iconographiques et idéologiques

La question de l’identification des personnages est un Ă©lĂ©ment qui interroge encore aujourd’hui les chercheurs. Si l’utilisation de personnages portant l'arc est associĂ©e Ă  la position de Darius comme « premier archer du royaume »[19], utilisant l’arc comme symbole monarchique[20], on ne saurait rĂ©duire ces reprĂ©sentations Ă  cette simple association entre le roi et les membres de son armĂ©e. Ainsi, le problĂšme d’identification n’est toujours pas rĂ©solu aujourd’hui ; ces archers sont-ils, comme l’affirme Marcel Dieulafoy, les Dix-Mille Immortels du Grand Roi[4] ? Sont-ils, selon Pierre Amiet, une reprĂ©sentation du peuple perse en armes, associĂ© ainsi au Grand Roi, comme un hommage[8] ? Est-ce la noblesse susienne Ă  qui Darius confie la garde de son palais, comme l’affirme Jean Perrot[4] ? ReprĂ©sentent-ils des Ă©lamites, reconnaissables au filet dans leur cheveux, et au dĂ©cor de l'extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure de leur arc ? Cette derniĂšre assimilation, si elle a Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e par les chercheurs, est aujourd’hui Ă©cartĂ©e par Annie Caubet, conservatrice gĂ©nĂ©rale du patrimoine au MusĂ©e du Louvre[9], puisque les chaussures comportent trois laniĂšres Ă  bouton et une languette, alors que les Ă©lamites portent des bottes, mais aussi parce que certains dĂ©tails des vĂȘtements les rapprochent Ă©galement plus des perses que des Ă©lamites.

La question demeure alors aujourd’hui encore sujette Ă  dĂ©bat, mais quelle que soit sa conclusion, on peut avancer sans risque que l’affirmation de la Perse comme un empire puissant et de populations diverses devait ĂȘtre au cƓur des volontĂ©s artistiques et idĂ©ologiques de Darius Ier[21]. La dĂ©multiplication de ce motif Ă  Suse, ainsi qu’à PersĂ©polis en compagnie des frises d’innombrables dignitaires de l’empire servait Ă  confĂ©rer un « message de discipline et d'irrĂ©sistible force »[22]. Le dĂ©cor architectural des archers servait sans aucun doute Ă  inaugurer l’expression de l’idĂ©ologie impĂ©riale, dĂ©tachĂ©e de tout contexte narratif, contrairement aux bas-reliefs assyriens montrant des scĂšnes de bataille[21]. AprĂšs avoir affirmĂ© sa puissance militaire en chassant l’usurpateur Gaumata/Smerdis[23], Ă©pisode reprĂ©sentĂ© sur le bas-relief de Behistun, ce sont des processions guerriĂšres en paix, calmes et organisĂ©es, qui ont la prĂ©fĂ©rence du souverain, et qui rĂ©giront les dĂ©cors de l’architecture de ses palais. En utilisant des artisans d’horizons divers, Darius Ier marque son pouvoir par la construction de ses palais, en fondant ses nouvelles capitales et renoue ainsi avec l’idĂ©al de paix de Cyrus II[4].

Reconstitution des bas-reliefs

Les « archers Mecquenem »

La reconstitution des Ɠuvres prĂ©sentes au musĂ©e du Louvre est le fait de dĂ©cisions prises par les archĂ©ologues Roland de Mecquenem et Marcel Dieulafoy et est Ă  considĂ©rer avec prudence. Le remontage adoptĂ© par ce dernier repose sur le modĂšle fourni par la frise des lions, et a pour objectif de rendre le caractĂšre majestueux de ces reliefs[4]. L’alternance des motifs des robes est un choix fait par l’archĂ©ologue, comme leur convergence vers la Charte de Fondation du palais. Dieulafoy choisit Ă©galement de faire dĂ©passer la pointe des lances de quatre briques par rapport Ă  la tĂȘte des personnages, afin d’en renforcer l’aspect monumental[9]. Enfin, alors mĂȘme que les briques Ă©taient jointives dans leur disposition antique, il les assemble en assise superposĂ©e Ă  larges joints alternants, noyant les briques dans un assemblage de plĂątre et de mortier colorĂ© qui rend le discernement entre les briques modernes et anciennes trĂšs difficile. Par ailleurs, on compte environ 60% de briques originales dans cette restitution. Une restauration de cette Ɠuvre en 1995 a toutefois allĂ©gĂ© cette derniĂšre intervention[14]. La rĂ©partition de ces reliefs en deux parties rĂ©sulte quant Ă  elle de contraintes techniques de prĂ©sentation et n’a pas Ă©tĂ© modifiĂ©e depuis 1936 pour les mĂȘmes raisons[14].

Les vingt archers retrouvĂ©s par Roland de Mecquenem ont, Ă  l’opposĂ©, Ă©tĂ© remontĂ©s en panneaux sĂ©parĂ©s convergeant vers ceux de son prĂ©dĂ©cesseur. Il les restitue en deux files superposĂ©es, ce qui correspond Ă©galement Ă  une contrainte technique, mais les place en harmonie avec la version des “Archers Dieulafoy”. Si cette derniĂšre version est qualifiĂ©e d’illusionniste, l’assemblage de De Mecquenem est plus modeste, et correspond au parti de remontage adoptĂ© Ă  son Ă©poque pour les Ɠuvres perses, et a permis de discerner de lĂ©gĂšres diffĂ©rences entre les visages des archers, rĂ©sultant des artistes diffĂ©rents travaillant sur ces reliefs[14]. Les 50% d’élĂ©ments modernes de ces reconstitutions ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s par moulage sur les briques antiques, causant un raccordement imparfait entre les briques anciennes et modernes, mais permettant de distinguer les Ă©lĂ©ments reconstituĂ©s. Les restaurateurs ont Ă©galement utilisĂ© des joints alternĂ©s pour cette sĂ©rie, les creusant afin de souligner leur aspect morcelĂ©[14].

Notes et références

  1. Pierre Briant, Darius, les Perses et l'Empire, Paris, DĂ©couvertes Gallimard, , 176 p.
  2. Jane Dieulafoy, En mission chez les Immortels, Phébus,
  3. Nicole Chevalier, « Les dĂ©buts de la recherche archĂ©ologique en Iran », Dossier d’archĂ©ologie,‎ , p. 10-15
  4. Jean Perrot, Le palais de Darius à Suse. Une résidence royale sur la route de Persépolis à Babylone, Paris, Presses de l'Université Paris-Sorbonne,
  5. Jean Perrot, « Chapitre 3. Les donnĂ©es archĂ©ologiques », Dossiers d'archĂ©ologie, hors sĂ©rie,‎ , p. 30-45
  6. Annie Caubet, « Les briques glaçurĂ©es du palais de Darius », TechnĂ©,‎ , p. 23-27
  7. Pierre Amiet, Suse : 6000 ans d’histoire, Paris, RĂ©union des MusĂ©es nationaux,
  8. Pierre Amiet, « Le dĂ©cor architectural des palais achĂ©mĂ©nides », Dossier d'archĂ©ologie,‎ , p. 78-83
  9. Annie Caubet, La cité royale de Suse : trésors du Proche-Orient ancien au Louvre, Paris, Réunion des Musées Nationaux,
  10. (en) Eric F. Schmidt, Persepolis I. Structures. Reliefs. Inscription, Chicago, University of Chicago press,
  11. (en) Alexander Nagel, « Color and Gilding on Achaemenid Architecture and Sculpture », The Oxford handbook of Ancient Iran,‎ , p. 596 - 621
  12. Annie Caubet et GeneviÚve Pierrat-Bonnefois, Faïences de l'Antiquité. De l'Egypte à l'Iran, Paris, 5 continents,
  13. Jean Perrot, « Chapitre 5. Darius », Dossier d'archĂ©ologie,‎ , p. 60-77
  14. BĂ©atrice AndrĂ©-Salvini, « Le dĂ©cor en briques polychromes du palais de Darius Ier Ă  Suse dans les collections du Louvre », CoRĂ© - conservation et restauration du patrimoine culturel,‎ , p. 16-26
  15. (en) Guitty Azarpay, « Proportions in Ancient Near Eastern Art », Ancient Near East, Volume IV,‎
  16. (en) Ann Farkas, « Is there anything Persian in Persian Art ? », Invited lectures on the Middle East at the University of Texas at Austin. Ancient Persia. The Art of an Empire,‎ , p. 15-21
  17. (en) Ann Farkas, Achaemenid Sculpture, Leiden, Peeters Publishers & Booksellers,
  18. Pierre Lecoq, Les inscriptions de la Perse achéménide, Paris, Gallimard,
  19. (en) David Stronach, Pasargadae. A report on the excavations conducted by the British institute of Persian studies from 1961 to 1963, Oxford, Clarendon Press,
  20. (en) Richard H. Wilkinson, « The Representation of the Bow in the Art of Egypt and the Ancient Near East », Journal of the Ancient Near Eastern Society,‎ , p. 83-99 (lire en ligne [PDF])
  21. (en) Margaret Cool Root, « The king and kingship in Achaemenid art : essays on the creation of an iconography of empire », Acta Iranica,‎ , p. 312-334
  22. (en) Inge Nielsen, The Royal Palace Institution in the First Millennium BC. Regional development and Cultural Interchange between East and West, AthĂšne, The Danish Institute at Athens, , 315 p., p. 95 - 106
  23. Pierre Briant, Histoire de l’Empire perse : de Cyrus à Alexandre, Paris, Fayard,

Bibliographie

  • AgnĂšs BenoĂźt, Art et archĂ©ologie : les civilisations du Proche-Orient ancien, Paris, RĂ©union des MusĂ©es Nationaux, (1re Ă©d. 2001) (ISBN 978-2-7118-5907-8)
  • (en) Alexander Nagel, « Color and Gilding on Achaemenid Architecture and Sculpture », The Oxford handbook of Ancient Iran, Oxford, Oxford University Press,‎ , p. 596 - 621
  • Annie Caubet, La citĂ© royale de Suse : trĂ©sors du Proche-Orient ancien au Louvre, Paris, RĂ©union des musĂ©es nationaux, Paris, RĂ©union des MusĂ©es Nationaux, (1re Ă©d. 1992) (ISBN 2-7118-2770-4)
  • Annie Caubet, « Les briques glaçurĂ©es du palais de Darius », TechnĂ©,‎ , p. 23-27
  • BĂ©atrice AndrĂ©-Salvini et Michel Bourbon, « Le dĂ©cor en briques polychromes du palais de Darius Ier Ă  Suse dans les collections du Louvre », CoRĂ© - conservation et restauration du patrimoine culturel,‎ , p. 16-26
  • Denise Schmandt-Besserat, Ancient Persia. The Art of an Empire, Austin, University of Texas, (ISBN 978-0-89003-040-0)
  • Jean Perrot, Le palais de Darius Ă  Suse. Une rĂ©sidence royale sur la route de PersĂ©polis Ă  Babylone, Paris, Presses universitaires de Paris-Sorbonne, (1re Ă©d. 2010) (ISBN 978-2-84050-746-8)
  • Pierre Amiet, « Disjecta Membra Aelamica : le dĂ©cor architectural de briques Ă©maillĂ©es Ă  Suse », Arts Asiatiques,‎ , p. 13-28 (lire en ligne [PDF])
  • Pierre Amiet, « Le dĂ©cor architectural des palais achĂ©mĂ©nides », Dossier d'archĂ©ologie,‎ , p. 78-83
  • Pierre Briant, Darius, les Perses et l'Empire, Paris, Fayard, (1re Ă©d. 1992) (ISBN 978-2-07-053166-0)
  • Pierre Briant, Histoire de l’Empire perse : de Cyrus Ă  Alexandre, Paris, Fayard, (ISBN 2-213-59667-0 et 978-2-213-59667-9)

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