Force aérienne chinoise
La Force aérienne chinoise - officiellement : Force aérienne de l'armée populaire de libération - (chinois simplifié: 中国人民解放军空军; chinois traditionnel : 中國人民解放軍空軍; hanyu pinyin : Zhōngguó Rénmín Jiěfàngjūn Kōngjūn) est la composante aérienne de l'armée populaire de libération. Il s'agit de la troisième force aérienne mondiale (derrière les États-Unis et la Russie) et la plus importante force aérienne d'Asie, avec 250 000 membres et 2 500 avions de combat[1].
Force aérienne de l'Armée populaire de libération | |
Emblème de la force aérienne chinoise | |
Création | - présent |
---|---|
Pays | Chine |
Allégeance | Président de la république populaire de Chine |
Type | Force aérienne |
Effectif | 398 000 |
Fait partie de | Armée populaire de libération |
Couleurs | |
Équipement | ~ 2 500 aéronefs en 2016 |
Guerres | Guerre de Corée Guerre du Viêt Nam Guerre sino-vietnamienne |
Commandant | Général Ma Xiaotian (en) |
Histoire
La première utilisation d'aéronefs au sein de l'armée populaire de libération remonte à la guerre sino-japonaise mais la constitution d'une force aérienne à part entière date de l'été 1949 avec la création du Groupe de Vol Nanyuan chargé de la protection aérienne de Pékin. Ce groupe dispose alors de 40 aéronefs saisies aux Forces armées de la république de Chine.
Avec la proclamation de la libération de la Chine, le , la force aérienne chinoise fut fondée le . Dès novembre 1950, elle participe à un conflit majeur, la guerre de Corée où avec des unités de l'armée de l'air soviétique volant sous cocarde chinoise; elle affronte les forces armées des États-Unis et la coalition sous drapeau de l'ONU[2]. La livraison d'aéronefs en provenance de l'URSS débute dès 1951 et la Chine obtient deux ans plus tard des licences pour la production de ces aéronefs. L'aide soviétique ne se limite pas à la fourniture d'équipements mais participe également à la formation du personnel chinois et à la défense de l'espace aérien de certains sites face à Taïwan en 1950[3]. Elle affrontera la Force aérienne de la république de Chine dans des combats aériens de grande ampleur lors de la Seconde crise du détroit de Taïwan en 1958.
Dans les années 1960, la rupture sino-soviétique entraînera une période difficile pour l'armée de l'air chinoise. La fin de l'aide soviétique combinée à la concurrence nouvelle exercée par le programme de missiles balistique chinois vont contribuer à un affaiblissement de cette force aérienne. Cependant, de nouvelles conceptions locales d'aéronefs (Shenyang J-8 - basé sur le MiG-21 ou des copies d'hélicoptères comme le Super Frelon français) permettra un redressement progressif. Ainsi l'industrie de l'armement de la république populaire de Chine livre des aéronefs de combat à l'armée populaire vietnamienne à partir de 1965.
Entre la guerre du Viêt Nam et la fin des années 1980, les équipements de la force aérienne chinoise sont constitués quasi exclusivement d'appareils obsolètes d'origine soviétique. Le rôle de l'aviation chinoise était alors le soutien de l'armée de terre chinoise face à une éventuelle invasion de chars de l'armée rouge. Dans ce contexte, la guerre sino-vietnamienne de 1979 n'a vu qu'une intervention très limitée de l'aviation.
Dans les années 1980, la force aérienne chinoise accentua ses efforts sur la formation de ses pilotes et reçut le soutien des nations occidentales jusqu'en 1989. Avec les manifestations de la place Tian'anmen, et la répression organisée par l'armée, l'ONU vota un embargo total sur les ventes d'armes à la république populaire de Chine. Mais en 1991, l'effondrement de bloc soviétique permettra à la république populaire de Chine et à la Russie d'améliorer leur relations. Ainsi, la Russie redevient un fournisseur d'armements de la République populaire.
Modernisation
Au début des années 1990, l'armée de l'air chinoise entame une vaste modernisation qui prévoit le retrait des avions dépassés et leur remplacement partiel par des appareils plus modernes. Ainsi la force aérienne diminue ses effectifs tout en assurant une meilleure qualité de ses équipements. Ce programme débute par l'acquisition de Su-27 et Su-30 et la conception du Chengdu J-10 et du JF-17 Thunder en collaboration avec le Pakistan pour ce dernier.
Puis la république populaire de Chine obtient en 1996 la licence pour la production locale de 200 Su-27 (Shenyang J-11) et une nouvelle acquisition de Su-27 et Su-30 permet de continuer cette modernisation mais en 2004, l'industrie de l'armement de la république populaire de Chine après avoir produit 95 J-11 et commencé la production du J-10 a annulé le contrat du J-11, arguant que le matériel russe était trop limité technologiquement. Pourtant, en 2007, Pékin a sorti le J-11B, qui est en fait une réplique exacte de Su-27 biplace - sauf le moteur, le radar et le tableau de bord -[4].
Par ailleurs, le programme de modernisation est complété par une redéfinition des missions de la force aérienne. Le transport aérien, jusqu'ici négligé, augmente sa capacité avec l'annonce en 2005 de la commande de 30 Il-76 et 8 avions ravitailleurs Il-78. Des multiplicateurs de forces tels avion radar et avion ravitailleur sont également en service depuis les années 2000. La conception du Chengdu J-20 est également en cours.
En 2008 et fin 2011, on estime que le nombre d'avions de combat moderne (J-10, J-11, Su-27, Su-30 et J-8F) est passé de 500 à plus de 1 200, les Chengdu J-7, copies du MiG-21, étant en décembre 2011 retiré des premières lignes[5].
Organisation
Le quartier général de la force aérienne regroupe le commandement de l'ensemble de l'armée de l'air chinoise. Il dispose de quatre départements, assurant diverses fonctions au sein de l'armée (Commandement, Logistique, Équipement et Politique). L'espace aérien chinois est divisé en sept régions. Ces régions disposent d'entre deux et sept divisions, constituées chacune de trois régiments. Ces régiments sont divisés en trois escadrons. L'armée de l'air chinoise dispose par ailleurs de plus de 130 bases aériennes réparties sur l'ensemble du territoire chinois, d'une centaine de sites pour missiles anti-aériens et de 16 000 canons antiaérien.
Aéronefs
L'estimation du parc aérien chinois est difficile car le gouvernement chinois communique très peu sur ses forces armées. Les estimations les plus probables font état de 4000 aéronefs dont 3000-3500 aéronefs de combat. Cependant, beaucoup de ces aéronefs sont vieillissants et la Chine a entamé un vaste programme de modernisation. La liste comprend des hélicoptères qui sont rattachés à l'aviation des forces terrestres de l'armée populaire de libération.
Les appareils en service en 2016 sont les suivants[6] :
Aéronefs | Origine | Type | En service | Versions | ||
---|---|---|---|---|---|---|
Avion de chasse | ||||||
Soukhoï Su-35 | Russie | Avion de chasse multirôle | 24 | Su-35BM | ||
Soukhoï Su-30 | Russie | Avion de chasse multirôle | 73 | Su-30MKK | ||
Chengdu J-20 | Chine | Avion de chasse furtif | 28 | |||
Shenyang J-16 | Chine | Avion de chasse multirôle | 112 | |||
Shenyang J-11 | Chine | Avion de chasse | 104 150 |
J-11A(Su-27SK) J-11B/BS | ||
Chengdu J-10 | Chine | Avion de chasse multirôle | 222 53 48 114 |
J-10 J-10A J-10S J-10B J-10C | ||
Shenyang J-8 | Chine | Avion de chasse Avion de surveillance |
24 24 96 8 24 |
J-8B J-8F J-8H JZ-8 (ISR) JZ-8F (ISR) | ||
Chengdu J-7 | Chine | Avion de chasse | 192 120 |
J-7E J-7G | ||
Xian JH-7 | Chine | Avion d'attaque au sol | 270 | JH-7/JH-7A | ||
Bombardier | ||||||
Xian H-6 | Chine | Bombardier stratégique | ~70 ~50 |
H-6H/M H-6K | ||
Avion de transport | ||||||
Iliouchine Il-76 | Union soviétique | Avion de transport tactique | 16+ | Il-76MD/TD Candid | ||
Tupolev Tu-154 | Union soviétique | Avion de transport tactique Avion de surveillance |
8 4 |
Tu154M Careless Tu-154M/D Careless (ISR) | ||
Shaanxi Y-8 | Chine | Avion de transport Avion de commandement aéroporté |
40 3 |
Y-8 Y-8T High New 4 | ||
Shaanxi Y-9 | Chine | Avion de transport | 3+ | |||
Shijiazhuang Y-5 | Chine | Avion de transport léger / reconnaissance | 170 | |||
Xian Y-7 | Chine | Avion de transport léger / reconnaissance | 41 | Y-7/Y-7H | ||
Harbin Y-11 (en) | Chine | Avion de transport | 20 | |||
Harbin Y-12 | Chine | Avion de transport | 8 | |||
Boeing 737 | États-Unis | Avion de transport VIP Avion de commandement aéroporté |
9 2 |
|||
Bombardier CRJ200 | Canada | Avion de transport VIP | 5 | |||
Bombardier CRJ700 | Canada | Avion de transport VIP | 5 | |||
AWACS | ||||||
Shaanxi KJ-200 | Chine | Avion de détection et de commandement aéroporté | 10 | |||
Shaanxi KJ-500 | Chine | Avion de détection et de commandement aéroporté | 24 | |||
Xian KJ-2000 | Chine | Avion de détection et de commandement aéroporté | 4 | |||
Avion ravitailleur | ||||||
Xian H-6 | Chine | Avion ravitailleur | 10 | H-6U | ||
Iliouchine Il-78 | Union soviétique | Avion ravitailleur | 1 | Il-78 Midas | ||
Avion d'entraînement | ||||||
Nanchang CJ-6 | Chine | Avion d'entraînement | 400 | CJ-6/6A/6B | ||
Chengdu J-7 | Chine | Avion d'entraînement | 200 | JJ-7 | ||
Nanghang K-8 Karokorum | Chine PAK | Avion d'entraînement | 350 | JL-8 | ||
Guizhou JL-9 | Chine | Avion d'entraînement | N/A | |||
Hélicoptère | ||||||
Mil Mi-17 | Union soviétique | Hélicopère de transport | 4+ 2 |
Mi-171 Mi-17V-5 Hip H | ||
Harbin Z-9 | Chine | Hélicopère multirôle | 20 | |||
Changhe Z-8 | Chine | Hélicopère de transport lourd | 18+ | |||
Aérospatiale AS332 Super Puma | France | Hélicopère de transport VIP | 6+ | |||
Eurocopter EC225 Super Puma | Union européenne | Hélicopère de transport VIP | 3 | |||
Drone | ||||||
CH-1 Chang Hong | Chine | Drone de reconnaissance | N/A | |||
Chang Kong 1 | Chine | Drone de reconnaissance | N/A | |||
Gongji-1 | Chine | Drone de reconnaissance | 4+ | |||
IAI Harpy | Israël | Drone de reconnaissance | N/A | |||
Recrutement d'instructeurs occidentaux
En 2022, selon la presse britannique, plus de 30 anciens pilotes britanniques ont été recrutés par l'armée chinoise pour "les aider à comprendre les tactiques et modes d'opération des aviations militaires occidentales". Les autorités britanniques ont annoncé qu'elles allaient bloquer ces recrutement[7]. Ces pilotes seraient payés jusqu'à 240.000 Livres par an. Selon Le Figaro, des soldats pilotes français auraient également été approchés par les autorités chinoises[8].
Notes et références
- (en) « Modernisation de la Force aérienne chinoise », sur Globalsecurity.org
- « Guerre de Corée », Ciel de Gloire
- « Fiche sur Pashkevich Aleksey Vasilyevich, commandant le 29 Gu IAP à Shanghai », Ciel de Gloire
- « Après les faux Levi's, les faux avions de chasse », Les Observateurs,
- (en) « J-7 Series Fighters will withdraw from first line service », sur China-Defense, (consulté le )
- (en) International Institute for Strategic Studies, The military balance 2010, Oxfordshire, Routledge, , 492 p. (ISBN 978-1-857-43557-3)
- « Ces ex-pilotes britanniques qui forment l'armée de l'air chinoise », sur LEFIGARO, (consulté le )
- « Quand l'armée chinoise recrute des pilotes français », sur LEFIGARO, (consulté le )