Fonderie Horne
La fonderie Horne est un complexe industriel situé à Rouyn-Noranda, au Québec. La fonderie est l'une des principales productrices mondiales de cuivre et de métaux précieux. Elle est aussi le plus grand centre de recyclage de composants électroniques en Amérique du Nord[1].
Type d'usine |
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Opérateur | |
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Effectif |
650 employés (2022) |
Date d'ouverture |
Produits | |
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Production |
Situation | |
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Coordonnées |
48° 15âČ 12âł N, 79° 00âČ 49âł O |
Opérations
La fonderie produit des anodes de cuivre pur (99,1 %). Son alimentation provient de concentrés provenant de mines de cuivre à travers le monde. Elle récupÚre le cuivre, l'or, l'argent, le platine et le palladium provenant de déchets d'équipements électroniques[2].
Les matĂ©riaux reçus sont Ă©chantillonnĂ©s, triĂ©s et dĂ©chiquetĂ©s pour ĂȘtre acheminĂ©s ensuite par convoyeurs vers le rĂ©acteur Noranda. La fusion s'effectue Ă une tempĂ©rature de 1 200°C. La matte possĂ©dant une teneur en cuivre de 70 % est envoyĂ©e dans le convertisseur Noranda pour ensuite atteindre 98 %. La scorie produite par le rĂ©acteur et le convertisseur est reçu par un concentrateur. Elle est broyĂ©e dans des moulins Ă billes et pompĂ©e dans des cellules de flottation. Des fours de pyro-affinage Ă©limine les impuretĂ©s par oxydation et scorification. Le cuivre est finalement moulĂ© en anodes de 340 kg. Celles-ci sont transportĂ©es par train ou camion Ă l'affinerie CCR situĂ©e Ă MontrĂ©al-Est, qui se charge de la purification Ă 99,9 % et de la vente du produit[2].
Une usine produit 640 000 tonnes métriques d'acide sulfurique par année. Elle permet de transformer 96 % du soufre engendré dans ses opérations[2].
Histoire
Le complexe est construit en plusieurs phases à partir de 1927. Sa construction est motivée par la présence de minerais de cuivre, d'or et d'argent dans le sous-sol de Noranda. Elle est nommée, comme la mine qui la cÎtoie, du nom du prospecteur minier Edmund Horne. La premiÚre coulée de cuivre se déroule le 17 décembre 1927[3].
En 1937, la fonderie devient la deuxiÚme plus importante au monde dans l'exploitation du cuivre et la troisiÚme pour l'or. Elle poursuit sa croissance en effectuant recyclage de matériaux à partir de la Seconde Guerre mondiale. En 1973, elle adopte le procédé de « smeltage en continu », permettant un traitement de matériaux contenant des impuretés métalliques. Le 26 juillet 1976, la mine Horne donne sa derniÚre tonne de minerai et cesse ses activités, mais les opérations de la fonderie se poursuivent[3]. En 1989, l'usine d'acide sulfurique entre en fonction.
En 1991, les fours à réverbÚres sont remplacés par le procédé d'injection de concentré[1]. Le convertisseur Noranda est mis en opération en novembre 1997. En 2016, la fonderie obtient la certification ISO 14001[3].
Enjeux environnementaux
Au cours des annĂ©es 1970, plusieurs Ă©tudes montrent une dĂ©tĂ©rioration importante de lâenvironnement, due aux Ă©manations de dioxyde de soufre en provenance de la fonderie de cuivre, responsables de lâacidification de lâeau des lacs et des riviĂšres environnantes et, selon la direction des vents, de la pollution de lâair en ville. Les retombĂ©es de mĂ©taux lourds, comme le plomb et le cadmium, sur les quartiers proches de la fonderie affectent la santĂ© des enfants.
Au cours des annĂ©es 1980, un rassemblement de citoyens forme un comitĂ© permanent sur lâenvironnement avec pour objectif de faire pression sur la Ville et le Gouvernement pour que la fonderie Horne rĂ©duise ses Ă©missions polluantes. En 1987, Noranda Mines entreprend la construction de lâusine dâacide sulfurique qui commence ses opĂ©rations en 1989. La vieille installation des fours Ă rĂ©verbĂšres est dĂ©mantelĂ©e et la plus haute des deux cheminĂ©es (163m) est dĂ©construite en 1993. Seul le rĂ©acteur en continu gĂ©rĂ© par ordinateur, inaugurĂ© en 1973, demeure. En 2022, lâusine dĂ©clare rĂ©cupĂ©rer 96 % du bioxyde de soufre[4] - [5].
Acquise en 2006 par la compagnie suisse XStrata puis en 2013 par le gĂ©ant minier Glencore, une compagnie anglo-suisse, la fonderie Horne fait face actuellement Ă un autre problĂšme environnemental et de santĂ© publique pour des rejets dâarsenic dĂ©passant de plus de 30 fois la norme quĂ©bĂ©coise[6].
En juillet 2022, le gouvernement menace de fermer la fonderie si elle ne rĂ©duit pas significativement ses Ă©missions d'arsenic[7]. Le 15 aoĂ»t, le gouvernement annonce son intention de limiter la concentration dâarsenic dans lâair Ă 15 nanogrammes par mĂštre cube (ng/mâ 3) dâici 2027[8] - [9]. Lâautorisation ministĂ©rielle qui encadre les rejets industriels de lâentreprise est envoyĂ© le 26 janvier 2023 pour analyse et commentaire[10] de l'entreprise.
Références
- « Fonderie Horne », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec (consulté le )
- « Fonderie Horne - Nos opérations », sur Glencore (consulté le )
- « Fonderie Horne - Notre histoire », sur Glencore (consulté le )
- « Fonderie Horne », (consulté le )
- « Glencore Fonderie Horne Histoire » (consulté le )
- Annie-Claude Luneau, « Arsenic: la 2e Ă©tude de biosurveillance confirme l'imprĂ©gnation des rĂ©sidents du quartier Notre-Dame », Radio-Canada,â (lire en ligne)
- (en-CA) Presse canadienne, « Legault government threatens to close Horne smelter in Rouyn-Noranda over arsenic emissions », sur CTV News Montreal, (consulté le )
- Jean-Thomas LĂ©veillĂ©, « Ămissions dâarsenic Ă Rouyn-Noranda | QuĂ©bec fixe la limite Ă 15 ng/mâ 3 dâici cinq ans », sur La Presse, (consultĂ© le )
- Gouvernement du QuĂ©bec, « Le ministre Benoit Charette prĂ©sente les principales exigences environnementales que le gouvernement propose dâimposer Ă la Fonderie Horne » , sur MinistĂšre de lâEnvironnement, de la Lutte contre les changements climatiques, (consultĂ© le )
- « La Fonderie Horne se prĂ©vaut dâun dĂ©lai de deux semaines », sur La Presse