Famille Carandinò
La famille Carandinò (Καραντηνός en grec, latinisé en Karantènos, Karantinos, Carantenus ou Carantinos selon les auteurs[1]) est l'une des principales maisons de la noblesse ionienne, originaire de l'Empire byzantin où elle donna de nombreux commandants militaires aux Xe et XIe siècles ainsi qu'un patriarche de Constantinople au XIIIe siècle.
Famille Carandinò | |
Armes de la famille Carandinò | |
Période | Xe au XXIe siècle |
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Pays ou province d’origine | Asie Mineure Constantinople Îles Ioniennes |
Allégeance | Empire byzantin République de Venise |
Charges | Sénat de Byzance |
Fonctions militaires | Drongaire de la flotte, Amiral, Duc, Stratège, Capitaine des Stradioti |
Fonctions ecclésiastiques | Patriarche de Constantinople, Archevêque de Césarée |
Exilée dans l'île de Céphalonie après la chute de Constantinople, on la retrouve également au service de la République de Venise au XVIe siècle.
Elle s'est divisée en plusieurs branches à partir du XVIe siècle, dont certaines subsistent à l'époque moderne en Grèce, Roumanie et France.
Histoire
Origines
Les premières mentions de la famille Carantinos apparaissent à Byzance au Xe siècle, où l'on retrouve deux commandants militaires porteurs de ce nom dans l'entourage de l'empereur Basile II : le patrice Théodore Carantinos, drongaire de la flotte, qui écrasa près de Phocée en 976, au début du règne, la flotte du rebelle Bardas Sklèros[2] et le protospathaire epi tou chrysotriklinou[3] Constantin Carantinos, un des principaux lieutenants de l'empereur dans la guerre contre les Bulgares, qui fut le premier gouverneur des territoires nouvellement conquis en tant que stratège de Preslav.
L'ascension de cette famille, probablement originaire d'Asie mineure[4], est représentative des opportunités ouvertes par Basile II à la noblesse provinciale de tradition militaire, qu'il préférait à l'aristocratie constantinopolitaine, de tradition administrative, dont la fidélité douteuse et les ambitions avaient été la cause de treize années de guerre civile pendant sa minorité.
Le soutien impérial permit à nombre de ces familles de s'intégrer à la classe dirigeante de l'empire par le succès dans la carrière des armes et de beaux mariages tout en maintenant un lien privilégié avec leur province d'origine. C'est bien le cas des Carantinoi qui s'allièrent à cette époque avec les prestigieuses familles Argyre et Phocas, dont la première arriva au pouvoir dans les décennies suivantes, tout en restant très implantés en Asie mineure où ils financèrent notamment la construction d'églises et la rénovation de forteresses.
Une famille de l'Empire Byzantin
Attachés par de multiples liens à la dynastie macédonienne, les Carantinoi apparaissent comme l'une des familles à la fidélité éprouvée sur lesquelles s'appuyèrent les Empereurs de celle-ci pour les missions de confiance et les grands commandements régionaux des Xe siècle et XIe siècle, avant de connaitre une relative éclipse au XIIe siècle sous les Comnènes auxquels ils semblent moins liés[5].
Le patrice Constantin Carantinos, protocuropalate[6] et beau-frère de l'empereur Romain III Argyre, (probablement le même personnage que le stratège de Preslav et compagnon d'armes de Basile II[7]), se vit ainsi confier l'important poste de duc d'Antioche en 1029-1030 dans le contexte crucial de la campagne syrienne de Romain III en 1030. Son fils, le patrice Nicéphore (Νικηφόρος Καραντηνός (el)) fut quant à lui amiral de la marine byzantine et gouverneur du Péloponnèse. En cette qualité, il fut vainqueur de trois flottes arabes entre 1031 et 1033, notamment lors de la bataille de Nauplie en 1032. Une génération plus tard, un autre Nicéphore Carantinos s'illustra également dans l'accomplissement de missions de confiance en menant avec succès la reconquête des Pouilles décidée en 1067 par Constantin X contre les Normands puis la pacification en 1072 de la Bulgarie révoltée derrière Constantin Bodin.
Si l'attribution de commandements politiquement sensibles ne se renouvela pas sous les Comnènes qui privilégiaient les familles qui leur étaient directement alliées, les Carantinoi restent très présents au sein des cadres militaires de l'Empire au tournant du XIIe siècle. Ainsi, on les retrouve dans le vivier d'officiers envoyés en 1082 en Crète par Alexis Ier Comnène afin d'encadrer le relèvement démographique de la population autochtone après la reconquête de l'île sur les Arabes. Quelques années après cette expédition, c'est même l'un d'eux, le vestarque Michel Carantinos, qui dirigea l'île comme duc puis catépan de Crète, comme l'atteste une inscription sur la forteresse de Didyma près de Milet, dans la province d'origine de la famille, qu'il fit restaurer en 1088[8].
À partir du XIIIe siècle, les Carantinoi, membres du Sénat de Byzance, semblent occuper des fonctions essentiellement ecclésiastiques ou au sein de l'administration impériale, suivant là une évolution générale des grandes familles depuis les fonctions militaires vers les fonctions civiles[9]. Ainsi retrouve-t-on de nombreux Carantinoi dans les curies épiscopales comme Constantin, Jean et Nicétas à Milet également au début du XIIIe siècle ou Jean et son fils Léon ailleurs[10] ou même évêques comme Basile Carantinos, métropolite de Césarée au début du XIIIe siècle. Cette vocation civile qui contraste si fort avec les origines militaires de la famille s'affirme aussi dans les monastères ou l'on retrouve notamment Dosithée Carantinos, moine influent à Thessalonique au XIVe siècle, ami de Saint Nicolas Cabasilas[11], ou encore dans l'administration impériale où l'on retrouve Jean Carantinos, primicier des excubiteurs sous Isaac II Ange, son fils Léon, ou encore Nikitas Carantinos, juriste attesté au XIIIe siècle comme conseiller des palais.
La figure la plus marquante du XIIIe siècle reste le patriarche de Constantinople Manuel Ier Carantinos[12]. Ancien magistros des philosophes avant le sac de Constantinople par la Quatrième Croisade en 1204, auteur d'un Traité de la rhétorique et de la philosophie, il fut choisi en 1217 comme patriarche œcuménique, en exil à Nicée, et occupa le siège patriarcal de Constantinople jusqu'à sa mort en 1222. En tant que tel, il joua un rôle diplomatique important dans les échanges entre l'empereur de Nicée Théodore Ier Lascaris et l'empereur latin, Robert de Courtenay, ainsi qu'en octroyant l'autocéphalie à l'Église serbe, sous la direction de Sava de Serbie en 1219.
Exil vénitien
Après la chute de Constantinople en 1453, comme un grand nombre de dignitaires byzantins fuyant les persécutions ottomanes, le protospathaire Georges Carantinos se réfugia dans les territoires contrôlés par la République de Venise avec sa famille[13].
Les Carantinoi ne semblent pas pour autant avoir attendu la chute de l'Empire pour entrer en contact avec la République Sérénissime, dont l'autorité avait succédé à celle de Byzance en bien des territoires grecs après la Quatrième Croisade. À la suite de l'installation de colons sous la direction du vestarque Michel, on retrouve en effet des Carantinoi de manière continue en Crète au moins jusqu'en 1583[14]. Ils apparaissent très bien intégrés à l'aristocratie vénitienne de l'île, jusqu'à contribuer à sa défense comme l'atteste le titre de général (Στρατηγός) porté par l'un d'eux en 1345. Un document les compte alors parmi les huit familles les plus éminentes de Candie, et souligne leur alliance avec les Dandolo alors au pouvoir à Venise[15]. Comme une grande part de l'aristocratie grecque des territoires vénitiens, ils jouèrent probablement alors un rôle d'intermédiaire entre les élites grecques et italiennes. Les archives notariales de Venise portent par exemple la trace d'un Angelos Carantinos, important investisseur crétois, fideicomissaire en 1451 de nombreux marchands vénitiens pour leurs affaires avec l'Empire Byzantin[16].
Après la chute de l'Empire, les Carantinoi s'illustrèrent de nouveau dans la carrière des armes, mais cette fois au sein de la République de Venise comme capitaines des Stradioti, troupes de cavalerie grecque-orthodoxe au service de la République contre les Ottomans, lors des combats de Modon, puis Corfou et enfin Céphalonie, où ils furent nommés commandants de la cavalerie lorsque l'île revint en 1500 sous la tutelle vénitienne. Les importants services ainsi rendus à la République dans les combats contre les Ottomans leur valurent l'octroi, en 1557, par décrets du Doge de Venise, du fief de Carandinata à Céphalonie, dans les hauteurs au dessus d'Argostoli où ils s’y établirent, latinisant leur nom en Carandinò[17], sans pour autant cesser d'utiliser leur nom grec pour les affaires avec le monde hellénique.
La famille fut inscrite en 1593 au Livre d’Or de la noblesse de Céphalonie et entra au Grand Conseil en cette même année[18]. À la même époque s'installèrent à Céphalonie d'autres grandes familles byzantines en exil, dont les Phocas (devenus Foca) ou les Metaxas (latinisés en Metaxa), avec lesquels les Carandinò contractèrent de nombreux mariages dans les siècles qui suivent.
Epoque moderne
Leurs multiples attaches en Méditerranée orientale leur permirent de devenir à l'époque moderne des marchands prospères, à l'instar de nombreuses familles vénitiennes. Ils jouèrent notamment un rôle dans le développement du commerce avec le monde russe[19].
Les Carandinò s'inscrivirent également, depuis Céphalonie, dans les riches échanges intellectuels entre le monde grec et l'Occident qui se maintinrent au travers de l'interface hybride que furent les Îles Ioniennes vénitiennes. Spiridion Carandinò fut ainsi lauréat en 1684 de la faculté de médecine de l'Université de Padoue, qui constituait après la chute de Constantinople le plus important centre intellectuel des mondes grec et balkanique[20], tandis qu'au début du XVIIIe siècle, Andreas Carandinò peint des icônes fortement inspirées par l'art vénitien. Le mathématicien Giovanni (Ioannis) Carandinò fut quant à lui, après un séjour en France, l'introducteur en Grèce des mathématiques modernes dans les années 1820.
On les retrouva également, comme une bonne partie des élites d'origine byzantine qu'elles soient issues des Îles Ioniennes[21] ou phanariotes, engagés de bonne heure dans le mouvement national qui mène à la Guerre d'indépendance grecque. Un cadet Carandinò est cité dès 1807 comme un des premiers compagnons de Ioánnis Kapodístrias, alors jeune commandant civil au service de la République des Sept-Îles à Santa Maura, dans une lettre où il relate leur commun enthousiasme patriotique[22], tandis qu'un Constantin Carantinos apparait comme commandant un navire rebelle au sein d'un corps de Céphallènes commandé par Constantin Metaxas[23] et que Giovanni Carandinò mit sur pied dès 1805 la première université grecque indépendante : l'Académie Ionienne.
Le développement du commerce au XIXe siècle facilita l'installation des Carandinò dans tout le bassin méditerranéen, notamment en Grèce, Roumanie, Égypte ou encore à Constantinople. Au XXe siècle, les péripéties de l'histoire grecque ainsi que l'émigration universitaire accentuèrent cette dispersion au sein de la Diaspora grecque en France ou aux États-Unis.
Au XXe siècle, certains membres de la famille se sont illustrés dans les arts ou la politique, en particulier en Grèce comme les frères Pátroklos et Socrates Karantinos, respectivement architecte et dramaturge, ou comme Nikos Karantinos, syndicaliste et journaliste; mais aussi en Roumanie comme Nicolae Carandino, dramaturge et homme politique.
Les Carandinò sont majoritairement localisés au XXIe siècle en Grèce, France, Roumanie, États-Unis et Brésil.
Branches
Après leur établissement à Céphalonie, les Carandinò se divisèrent en plusieurs branches, à savoir la branche ainée ou Tomaseo, la deuxième branche Andrea, éteinte, la troisième branche ou Stateo et la branche cadette Nicolo, éteinte.
Blason
Le blason des Carandinò qui apparait au Livre d'Or de la noblesse ionienne se lit en italien : Di rosso con la mano guantata tenente un arco teso munito di freccia, il tutto d’oro ; sormontato da un corno da caccia curvo con la campana rivolta a destra dello stesso[24].
Un blason probablement plus ancien, utilisé en Grèce, est également indiqué dans l'Armorial de Rietstap[25], d'argent à trois étoiles de sable. Il s'agirait d'une reprise des insignes de l'escadre byzantine de la Mer Noire (de sable sur fond d'argent)[26], rappelant l'origine navale de l'ascension des Carantinoi.
Demeures
- Casa Gentilizia à Argostoli : Cette demeure historique des Carantinoi, bâtiment néoclassique datant du XVIIIe siècle et situé sur une des principales rues commerçantes de la ville, où le Roi Georges I des Hellènes séjourna lors d'une visite à Céphalonie, s’écroula après le tremblement de terre de 1953.
- Fief de Karandinata, sur les hauteurs d'Argostoli.
Personnalités
- L'amiral Νικηφόρος Καραντηνός (el) (Nicéphore Carantinos), considéré comme l'une des figures historiques de la Marine hellénique[27].
- Manuel Ier Carantinos (?-1222), magistros des philosophes à Constantinople avant 1204 puis patriarche de Constantinople en exil de 1217 à 1222.
- Le peintre d'icônes grec Andreas Karandinos (1692-1740)[28].
- Le mathématicien grec Ioannis Karandinos (1784-1834), fondateur des mathématiques grecques modernes et de l'Académie Ionienne.
- L'architecte grec Pátroklos Karantinós (1903-1976), introducteur du modernisme en Grèce, organisateur du CIAM à Athènes en 1933.
- Le journaliste, dramaturge et homme politique roumain Nicolae Carandino (1905-1996), acteur de la résistance démocrate au régime communiste.
- Le metteur en scène et critique grec Σωκράτης Καραντινός (el) (Socrates Karantinos) (1906-1979), fondateur du Κρατικό Θέατρο Βορείου Ελλάδος (el) (Théatre National de Grèce du Nord) à Thessalonique.
- Le journaliste et syndicaliste grec Νίκος Καραντηνός (el) (Nikos Karantinos) (1920-2008), fondateur de la Fédération panhellénique des syndicats d'écrivains.
Bibliographie
- Jean-Claude Cheynet, Les Généraux byzantins face aux Bulgares au temps de Basile II et le destin de leurs familles, 2015
- Thierry Ganchou, La fraterna societas des Crétois Nikolaos et Géôrgios Pôlos (Polo), entre Constantinople et Moncastro : affaires, dévotion et humanisme, Thesaurismata 39/40, 2011
- Ragia Efi, The Inscription of Didyma (Hieron) and the Families of Phokas and Karantinos in Western Asia Minor (12th–13th C.) Byzantinische Zeitschrift, 100, I, 2007
- Photeine Kolovou, Michaelis Choniatae Epistulae: Recensuit Foteini Kolovou, In : Corpus Fontium Historiae Byzantinae – Series Berolinensis, 2001, 145 p.
- Alexander P. Kazhdan, Silvia Ronchey, L’aristocrazia bizantina dal principio dell’XI alla fine del XII secolo, 1997
- Giorgio Plumidis, Gli Scolari "oltramarini" a padoveanei secoli XVI e XVII, Revue d'Études Sud-Est Européennes, X, 2, 1972
- Vitalien Laurent, Un prostagma impérial faussement attribué à l'empereur Jean VI Cantacuzène, Revue d'Études Byzantines, 1964
- Ivan Jordanov, Vasilika Tapkova-Zaïmova. Quelques nouvelles donneés sur lʼadministration byzantine au Bas Danube (fin du Xe-XIe s.) In : Géographie historique du monde méditerranéen. Paris : Éditions de la Sorbonne, 1988
- Meriç T. Öztürk, The provincial aristocracy in byzantine Asia Minor (1081-1261), Université Bogazici, 2013
- Eugène Rizo Rangabè, Livre d'or de la noblesse Ionienne Volume II. Première partie A-I Céphalonie, Athenes 1926
- Ugo Criscuolo, Altri inediti di Manuele Karanteno o Saranteno, In : Epeteris Hetaireias Byzantinon Spoudon 44, 1979-1980, 151-63
- Mihail-Dimitri Sturdza, Dictionnaire Historique et Généalogique des Grandes Familles de Grèce, d'Albanie et de Constantinople, Paris, 1983
Sceaux
Les Carantinoi ont laissé de nombreux sceaux en Bulgarie et en Asie Mineure[29].
- Sceau de l'amiral Nicéphore Carantinos, recto, XIe siècle
- Sceau du duc Michel Carantinos, recto, XIe siècle
- Sceau du duc Michel Carantinos, verso, XIe siècle
Liens internes
Liens externes
Notes et références
- Si la forme Karantenos est privilégiée par la littérature anglo-saxonne, Carantinos est la latinisation proposée par Gustave Schlumberger pour la période antérieure à l'installation à Céphalonie. Ensuite, l'orthographe Carandinò est attestée par les archives vénitiennes.
- cf. J-C. Cheynet (2015); p. 25. Cette victoire lui a valu le titre de magistros, alors le second de la hiérarchie de la cour. Mentionné dans Skylitzès, son nom a été également retrouvé sur une inscription en Anatolie occidentale où il fit construire une église en l’honneur de la Theotocos. J-C. Cheynet fait remonter à cette victoire l'importance des Carantinoi au sein de l'aristocratie militaire byzantine.
- Le titre de protospathaire, "première épée", désigne à la fin du Xe siècle un proche de l'Empereur, membre de son entourage immédiat. Ce titre se dévalue largement au XIe siècle au profit de celui de patrice, sous lequel on retrouve également Constantin Carantinos.
- où un village de Carandon, entre Philomelion et Iconion serait à l'origine de leur patronyme.
- E. Ragia (2007), p. 141 : "Some members of the family occupied prominent offices in Asia Minor. Constantine Karantinos, as the testimony of the seals has shown us, was the doux of Antioch in the eleventh century and the son-in-law of the emperor Romanos III Argyros."
- Titre très prestigieux au début du XIe siècle, qui marque généralement une appartenance à la famille impériale.
- Étant donné que le duché d'Antioche était souvent considéré comme le couronnement d'une grande carrière militaire, il est probable selon Ivan Jordanov (1988) que le duc d'Antioche et son homonyme, le stratège de Preslav, soient une seule et même personne. Sa carrière exceptionnelle, sous trois empereurs différents, serait alors assez emblématique de l'ascension sociale des élites militaires. Ce compagnon d'armes de Basile II pendant les guerres bulgares devient ainsi gouverneur des provinces conquises, puis haut dignitaire du palais, avant d'obtenir en mariage une princesse impériale et d'achever sa carrière à la tête du plus prestigieux duché de l'Empire : la Megalopolis Antioche, dont dépend toute la riche province frontière de Syrie. Il serait ainsi le personnage le plus marquant de trois générations de grands commandants militaires qui se succèdent chez les Carantinoi au tournant du XIe siècle, puisque le vainqueur de Phocée est probablement de la génération précédente et pourrait éventuellement être son père, et puisque le vainqueur de Nauplie est son fils. Ivan Jordanov a également publié plusieurs sceaux, découverts à Preslav, d'Anna Carantinos, qui serait sa fille.
- M. T. Öztürk (2013), p. 257 : "A renovation conducted for the Didyma castle presents an instance of sponsorship by the local aristocracy. The inscription of Didyma provides information on that act. It suggests that the castle was restored by a certain Michael Karantinos, the duke of Crete at that time bearing the title vestarch, around the turn of the eleventh century".
- Kazhdan (1997), pp.269-277 appelle ces familles « métamorphiques », où il range les Argyroi, les Sklèroi, les Dalassènoi, les Abalantai, les Bourtzai, les Kastamonitai, les Iasitai, les Kourtikioi, les Tarônitai, les Chrysélioi, les Aichmalôtoi, les Kladones, les Maniakai, les Alyatai, les Antiochoi, les Basilakai, les Diogénai, les Carantinoi, les Liparitai, les Maurikes, les Mélissènoi, les Tornikioi, les Tzitai, les Botaneiatai, les Mésopotamitai.
- Attestés dans Laurent (1964)
- Le Discours contre les Archontes de Saint Nicolas Cabasilas lui est dédié.
- Kolovou (2001) signale que Manuel Ier Saranténos, patriarche de Constantinople de 1217 à 1222, peut être identifié à Manuel Karantènos ou Carantinos, magistros des philosophes avant 1204, la corruption du K en S constituant une erreur courante de transcription. Laurent (1964) et Criscuolo (1979) retiennent la même identification.
- Ce serait à Céphalonie, selon le Livre d'Or de la Noblesse Ionienne, mais peut être directement à Venise qui constituait alors un point de rassemblement des réfugiés grecs. Si Céphalonie fut bien le cadre de ce premier exil, ils durent probablement la quitter peu après lors de sa prise - temporaire - et de son sac par les Ottomans en 1479, en ce cas pour y revenir avec certitude 19 ans plus tard au commandement des troupes grecques au service de Venise.
- Cf. Κκοντη Βούλα, Τὰ ἐθνικὰ οἰκογενειακὰ ὀνόματα στὴν Κρήτη κατὰ τὴ βενετοκρατία (13ος-17ος αἰ.) Byzantina Symmeikta 8, 1989
- Sally McKee. Uncommon Dominion: Venetian Crete and the Myth of Ethnic Purity University of Pennsylvania Press, 2010 - p.79
- Ganchou (2011), p.79
- Le Décret Dogal daté du 17 Septembre 1557 dit : « Il servicio che si presta in quell’ isola nostra della Ceffalonia il fedel Zorzi Carandino, Strathioto, è tale che merita di esser riconosciuto anco nelli discendenti.etc, Vi commettemo adunque col detto Senato che quando venirà l’occasione, debbiate cosi esseguir »
- La participation des Carandinò à la défense des territoires grecs de la République semble s’être poursuivie après cette date puisqu'on retrouve à Préveza, ville frontière d'Epire entre la République et l'Empire Ottoman, le nom Carandinò comme appellation d'une rivière frontalière. Cf. A di 31 Agosto 1797 – A dispute in the Venetian-Ottoman border of Preveza, James S. Curlin, Nikos D. Karabelas Ιστορική Χαρτογραφία ή Χαρτογράφηση της Ιστορίας, 2008
- On trouve notamment des mentions de navires armés ou commandés par des Carandinò et pratiquant le commerce avec la « Moscovie » dans le Journal politique, ou Gazette des gazettes en 1782 à Livourne ou encore dans le Giornale del Lloyd Austriaco en 1838.
- Plumidis, p. 264
- Deux des principaux chefs du mouvement sont issus des Îles Ioniennes, Ioánnis Kapodístrias de Corfou et Andréas Metaxás, dont la famille était alliée aux Carandinò, de Céphalonie.
- (el) « Arheion Ioannou Kapodistria », sur Kapodistrias, (consulté le ).
- pp. 58-59, Souvenirs de la Guerre d'Indépendance de la Grèce par Constantin Metaxas, Enest Leroux Editeur, Paris, 1887
- Soit en français de gueules à la main gantée tenant un arc muni d'une flèche, surmonté d'un cor de chasse courbé avec le pavillon à dextre, le tout d'or
- Cf. Wappen, coat of arms of the Roman Empire
- Cf. Rome & Romania, escadres thématiques
- Discours du Ministre de la Défense Nikos Dendias pour la fête de la Marine Hellenique : "Our history is full of stories of heroic sailors and captains like Ulisses, Nearchus, Nicephorus Karantinos, Nasar the Byzantine, Kanaris"
- Cf. les collections du Musée Byzantin d'Athènes, qui abrite quelques-unes de ses œuvres.
- Voir par exemple sur le catalogue Dumbarton Oaks.