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Excelsior RĂ©gina Palace

L'Excelsior Régina Palace est le nom donné à un hôtel de luxe de Nice entre 1897 et 1935. Il est situé sur la colline de Cimiez (cote : 104 mètres) sur le boulevard du même nom, et a été reconverti dans les années 1930 en immeuble d'habitation.

Excelsior RĂ©gina Palace
Le Regina
L'ancien hĂ´tel Regina.
Présentation
Destination initiale
Destination actuelle
Style
Architecte
SĂ©bastien-Marcel Biasini
François-Félix Gordolon
Construction
Propriétaire
Patrimonialité
Localisation
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Adresse
71, boulevard de Cimiez
Coordonnées
43° 43′ 13″ N, 7° 16′ 23″ E
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Chronologie

Photo ancienne du Regina.

En 1860, après l'annexion du comté de Nice à la France, l’accès aux collines de l’agglomération niçoise n’est pas aisé. En 1879, la colline de Cimiez devient un placement sûr pour les sociétés foncières qui achètent de très nombreuses parcelles dans le but d’y réaliser d’importants programmes immobiliers. Pour répondre aux attentes des investisseurs, la voie tracée en pointillé sur le cadastre de 1875[1], depuis l’avenue Désambrois jusqu’aux arènes de Cimiez, est ouverte et devient carrossable en 1881. Progressivement, en moins d’une décennie, les terres agricoles disparaissent au profit de riches demeures et d’hôtels de luxe. En cette fin de siècle, toute l’aristocratie européenne, éprise de climatisme hivernal, se donne rendez-vous sur la Riviera.

La manne laissée par cette riche clientèle incite les financiers à imaginer un immense palace culminant au-dessus du boulevard et pourvu d'un confort haut de gamme. Dans les années 1880, la reine Victoria d’Angleterre séjourne successivement à Menton, Cannes et Grasse. Le projet « Palace » se précise, en 1895, lors d’un séjour, dit-on insatisfait, de la souveraine au Grand hôtel de Cimiez à qui on promet de construire un hôtel-résidence adapté à ses exigences (électricité, tout à l’égout, chauffage central, etc.). La reine sensible à toutes ces attentions promet de venir résider le printemps suivant dans ce nouvel hôtel construit à son intention.

Les travaux de terrassements débutent, et l’hôtel est achevé en moins de deux ans, au début de l’année 1897. Il est administré par une société d’exploitation qui le nomme Excelsior Hôtel Regina. Fidèle à sa promesse, la souveraine et sa suite viennent y séjourner[2] du au , puis du au et une troisième et dernière fois du au . Durant la Première Guerre mondiale, il est réquisitionné et l’autorité militaire le transforme en un hôpital militaire. Le , il est racheté par une société immobilière qui l’appelle Hôtel Regina. Le krach boursier de 1929 et la balnéarité naissante portent, après quelques années, un coup fatal aux hôtels collinaires, en particulier ceux de Cimiez. En 1934, il est déclaré en faillite puis vendu aux enchères ainsi que son mobilier l’année suivante. Le , une nouvelle société immobilière (dirigée par Victor Saglia) voit le jour sous le nom de copropriété « Le Regina », et les quatre cents chambres sont transformées en quatre-vingt-dix-huit appartements. De 1938 à 1943, le peintre Henri Matisse vécut au Régina, dans un vaste appartement - atelier[3]. Pendant la Seconde Guerre mondiale, sous l'Occupation, ce sera le siège niçois de la Gestapo, où passera par exemple la peintre Charlotte Salomon.

L'Ă©difice

Aperçu d'une des coupoles.

Sa construction est confiĂ©e Ă  l'architecte SĂ©bastien-Marcel Biasini (1841-1913) et l'architecte François-FĂ©lix Gordolon (1852-1901) pour la partie mĂ©tallique, il dessina les fers forgĂ©s, la couronne qui surmontait les appartements de la Reine et la dĂ©coration intĂ©rieure, Gustave Eiffel l'aida pour aller plus vite en offrant la rĂ©alisation de la couronne. La superficie de l'Ă©difice est de 6 260 m2 rĂ©partie sur cinq Ă©tages (plus un sixième sous les combles) avec une longueur totale de façade de 150 mètres[4] (façade sud de 104 mètres et façade sud-est de 45 mètres). La conception de l'ensemble repose sur des techniques de dĂ©coration caractĂ©ristiques dite de la Belle Époque. Les façades sont traitĂ©es par l'accumulation de plusieurs ornements (placages de relief en stucs, oriels verticaux, combles surmontĂ©s de coupole, marquises de verre, touche d'orientalisme…) ce qui donne au futur hĂ´tel un aspect de luxe omniprĂ©sent[5]. La couronne en fer forgĂ© qui surplombe l'aile gauche qui abrite les appartements de la reine Victoria a Ă©tĂ© conçue et rĂ©alisĂ©e selon les plans de François-FĂ©lix Gordolon (1852-1901).

À l'intérieur, le palace est d'une grande modernité. À tous les étages, des ascenseurs garantissent un service soigné. Le chauffage central et l'eau chaude sont assurés par des chaudières à charbon, puis à mazout à partir de 1957. Le nouvel hôtel est pourvu d'un réseau d'assainissement qui évacue les eaux usées, dans des canalisations enterrées, vers le bas de la colline. L’éclairage électrique est dispensé par des lampes à incandescence de type Edison[6].

Le jardin

Il est situĂ© en face de l'hĂ´tel. On y accède au moyen d'une passerelle en marbre et en mĂ©tal ouvragĂ©. D'une superficie de 8 250 m2, il est crĂ©Ă© sur un terrain rehaussĂ© avec de la terre extraite lors du creusement de la fondation du bâtiment. Dès 1897, il est amĂ©nagĂ© en promenade avec des pelouses parsemĂ©es de vĂ©gĂ©taux tropicaux, cĂ©ramiques vernissĂ©es et d'une serre. Une buvette permet de se dĂ©saltĂ©rer. Un terrain de badminton et un autre de croquet sont installĂ©s ainsi qu'une piste cyclable. Aujourd'hui peu d'Ă©lĂ©ments d'Ă©poque subsistent[7], la serre tropicale a laissĂ© la place Ă  un solarium et les espaces gazonnĂ©s Ă  un court de tennis, et ce jardin n'a plus le mĂŞme attrait que jadis.

À l'entrée sud du parc, une haute statue de marbre blanc représente la reine Victoria recevant des brassées de fleurs offertes par des jeunes filles. Le monument inauguré le est l'œuvre du sculpteur Louis Maubert.

Inscription aux monuments historiques

Vue du rez-de-chaussée extérieur.

L'ensemble suivant est inscrit aux monuments historiques le [8] :

  • Les façades et toiture ainsi que les terrasses et escaliers ;
  • Ă€ l'intĂ©rieur, la vĂ©randa, le grand hall, le grand escalier et sa cage, les couloirs et halls secondaires du rez-de-chaussĂ©e et Ă©lĂ©ments de dĂ©cor (boiseries, blocs de boĂ®tes aux lettres, luminaires, glaces…) ;
  • La passerelle d'accès au jardin au-dessus de la traverse Regina ;
  • Le jardin, y compris les façades et toiture de l'ancienne buvette ;
  • Le monument Ă  la reine Victoria situĂ© sur le domaine public.

Notes et références

  1. Guy-Junien Moreau et Catherine Moreau, L’Excelsior Hôtel Regina : De la reine Victoria à nos jours, splendeurs et métamorphoses d’un palace, Serre Editeur, 1996 (ISBN 2864102471) p. 7
  2. Guy-Junien Moreau et Catherine Moreau, op. cit., p. 43
  3. « Bienvenue au musse matisse - welcome to matisse museum », sur musee-matisse-nice.org via Wikiwix (consulté le ).
  4. « Le Navire Amiral de Cimiez », www.cimiez-boulevard.fr, consulté le 3 mai 2021
  5. Guy-Junien Moreau et Catherine Moreau, op. cit., p. 20
  6. Guy-Junien Moreau et Catherine Moreau, op. cit., p. 53
  7. Guy-Junien Moreau et Catherine Moreau, op. cit., p. 21
  8. Ministère de la Culture, base Mérimée, Notice n°PA00080968 sur www.culture.gouv.fr

Voir aussi

Bibliographie

  • VĂ©ronique Thuin-Chaudron, Nice, Excelsior HĂ´tel Regina, p. 171-175, dans Congrès archĂ©ologique de France. 168e session. Monuments de Nice et des Alpes-Maritimes. 2010, SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie, Paris, 2012 (ISBN 978-2-901837-42-8)

Articles connexes

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