Euthanasie de l'enfant
L'euthanasie de l'enfant est une variante d'euthanasie appliquée à des enfants[alpha 1] gravement malades ou atteints de sévÚres affections congénitales. Tout comme l'euthanasie, ce sujet provoque des controverses à l'échelle mondiale ainsi qu'un débat éthique sous l'angle moral, philosophique et religieux.
En 2005, les Pays-Bas deviennent le premier pays qui dépénalise l'euthanasie sur des enfants dont le pronostic est désespéré et qui subissent des souffrances impossibles à apaiser[1]. Neuf ans plus tard, la Belgique modifie sa loi de 2002 sur l'euthanasie pour en étendre les effets aux mineurs[2].
DĂ©finitions
L'euthanasie est le processus consistant Ă mettre fin aux jours d'une personne atteinte d'une maladie incurable qui lui inflige des souffrances insupportables. L'euthanasie peut ĂȘtre :
- volontaire, si la personne formule elle-mĂȘme la demande ou le consentement de mettre fin Ă ses jours ;
- involontaire, si la personne possÚde la capacité de consentir, mais n'a pas consenti à l'euthanasie, parce qu'elle ne veut pas mourir ou parce que la question ne lui a pas été posée ;
- non volontaire, dans le cas oĂč la personne n'est pas en Ă©tat de consentir Ă l'euthanasie, par exemple si elle est inconsciente ou si le malade est un nourrisson.
D'aprĂšs Françoise Biotti-Mache, l'euthanasie est dite « active » « quand elle consistera dans un acte volontairement effectuĂ© pour donner la mort ; câest une action directe qui sous-entend lâintention, telle lâadministration dâune injection lĂ©tale ». L'euthanasie dite « passive » « consiste fondamentalement dans une omission. On sâabstient dâentreprendre un traitement ou on lâarrĂȘte. On peut Ă©galement classer ici, le fait de dĂ©brancher les dispositifs de survie artificielle (en). La mort est alors considĂ©rĂ©e comme une consĂ©quence indirecte de lâacte dâinterruption du traitement ou dâarrĂȘt des moyens de survie »[3].
DĂ©bat Ă©thique
La notion d'euthanasie sur l'enfant provoque des débats animés. Le débat éthique porte sur deux domaines :
- L'euthanasie sur les nouveau-nés et les nourrissons ;
- L'euthanasie sur les mineurs.
DĂ©bats sur le protocole de Groningen
Le pédiatre Eduard Verhagen (en), aprÚs avoir assisté à des naissances d'enfant atteints de maladies congénitales irréversibles, entame une campagne pour faire évoluer la législation et autoriser l'euthanasie des nourrissons sous des conditions strictes. Il milite en faveur d'un « protocole à l'échelle nationale pour autoriser chaque pédiatre, abordant la question avec toute la prudence nécessaire et conformément à tous les critÚres », à abréger la vie de patients par esprit de compassion[1]. En 2005, Verhagen et un collÚgue, le docteur Sauer, font équipe avec des procureurs et rédigent le Protocole de Groningen[1].
Ce protocole ne concerne pas les nourrissons atteints d'affections ordinaires ou susceptibles d'ĂȘtre soignĂ©es. Au contraire, le document vise Ă allĂ©ger le fardeau de l'enfant et de ses parents face Ă une « vie de douleur insupportable »[1]. D'autres auteurs, comme Joseph Fletcher (en), partisan de l'Ă©thique de situation et militant en faveur de l'euthanasie, proposent que l'infanticide devienne autorisĂ© si un enfant est atteint de graves maladies congĂ©nitales. Fletcher dĂ©clare que, au contraire des infanticides commis par des personnes profondĂ©ment perturbĂ©es, l'euthanasie de l'enfant gravement atteint devrait ĂȘtre vue comme un prolongement humain, logique et acceptable de l'avortement[4]. Les spĂ©cialistes en bioĂ©thique Alberto Giubilini et Francesca Minerva vont encore plus loin car ils soutiennent que tuer un nouveau-nĂ© « devrait ĂȘtre autorisĂ© dans tous les cas oĂč l'avortement est permis, y compris les cas oĂč l'enfant n'est pas handicapĂ© »[5].
Alan Jotkowitz, professeur de mĂ©decine Ă l'universitĂ© Ben Gourion du NĂ©guev, s'oppose vivement au protocole de Groningen car il estime que l'idĂ©e d'« une vie ne valant pas la peine d'ĂȘtre vĂ©cue » n'existe pas. Il dĂ©clare que le protocole ne prĂ©cise nulle part que seuls sont concernĂ©s les nourrissons atteints d'une maladie au stade terminal et que les rĂ©dacteurs du protocole accordent davantage d'importance Ă la future qualitĂ© de vie qu'Ă l'Ă©tat prĂ©sent du bĂ©bĂ©. Jotkowitz Ă©tablit Ă©galement un parallĂšle avec l'« euthanasie » des enfants pratiquĂ©e par le TroisiĂšme Reich dans les annĂ©es 1940[6]. Eric Kodish et Daniel A. Beals ont comparĂ© l'euthanasie des enfants avec l'infanticide[7]. Selon Kodish, « le concept mĂȘme qu'il existe un "standard mĂ©dical acceptable" pour exĂ©cuter l'infanticide appelle une rĂ©sistance par la dĂ©sobĂ©issance civile »[8].
Alexander A. Kon, mĂ©decin influent dans le domaine des soins intensifs en pĂ©diatrie et de la bioĂ©thique, qui exerce Ă l'UC San Diego School of Medicine (en), explique que les enjeux Ă©thiques de l'euthanasie nĂ©onatale reposent sur l'absence de « libre disposition de soi » chez les nourrissons, contrairement aux adultes[9]. Aussi Kon estime que la justification ne doit s'apprĂ©cier qu'au regard du bien-ĂȘtre du patient. Les inquiĂ©tudes de Kon, mĂȘme si elles ne sont pas formulĂ©es dans le protocole de Groningen, portent sur l'usage de substances paralysantes (en) que Verhagen emploie sur des nourrissons. En effet, Verhagen a dĂ©clarĂ© : « des bloqueurs neuromusculaires ont Ă©tĂ© fournis peu avant la mort dans cinq cas pour prĂ©venir la suffocation, Ă la demande des parents dans la majoritĂ© des cas »[10]. Kon estime que rendre l'euthanasie plus acceptable par l'usage de ces substances est une attitude indĂ©fendable, mĂȘme s'il est convaincu que les personnes favorables Ă l'euthanasie nĂ©onatale souhaitent sincĂšrement aider les bĂ©bĂ©s au mieux de leurs aptitudes[9].
Consentement parental et obligations médicales
En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, quand la vie d'un nouveau-nĂ© est incertaine, ce sont ses parents qui dĂ©terminent l'avenir de l'enfant. Les parents et le mĂ©decin prennent part ensemble au processus de dĂ©cision. En cas de dĂ©saccord persistant, l'affaire peut ĂȘtre portĂ©e devant un tribunal, oĂč la dĂ©cision est prise. Parmi les Ă©lĂ©ments pris en compte figurent le coĂ»t des traitements et la qualitĂ© de vie du nouveau-nĂ©. Le coĂ»t des traitements recouvre les ressources mĂ©dicales ainsi que la disponibilitĂ© de celles-ci[11]. La qualitĂ© de vie du nouveau-nĂ© dĂ©pend de l'administration du traitement, de sa prolongation ou de son arrĂȘt, qui peut provoquer une euthanasie passive. Cet acte peut aussi constituer un crime selon certaines lĂ©gislations si les parents n'y ont pas consenti. Des dĂ©bats sont en cours sur le rĂŽle des parents dans le choix d'euthanasier leurs enfants et pour dĂ©terminer s'il faut y voir une euthanasie volontaire ou une non volontaire. Dans le cas oĂč la dĂ©cision est vue comme une euthanasie volontaire, cela signifie que les parents l'ont autorisĂ©e et qu'ils ont leur mot Ă dire concernant la vie de leurs enfants. Si l'euthanasie est considĂ©rĂ©e comme non volontaire, cela signifie qu'un nourrisson n'est pas capable de formuler un consentement Ă©clairĂ© quant Ă la procĂ©dure[12].
Jacob M. Appel, expert amĂ©ricain en bioĂ©thique, soutient que l'euthanasie pĂ©diatrique peut se rĂ©vĂ©ler Ă©thique mĂȘme en l'absence de consentement des parents (en)[13]. Selon Douglas S. Diekema, connu pour son rĂŽle dans la thĂ©rapie Ashley (en), il existe des situations oĂč les parents agissent contre l'intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de leur enfant et l'Ătat devrait donc avoir la possibilitĂ© d'intervenir. Diekema estime que le Harm principle constitue un motif d'intervention des pouvoirs publics, qui pourraient autoriser les mĂ©decins de passer outre la volontĂ© des parents s'il est prouvĂ© que ceux-ci ne s'alignent pas sur les intĂ©rĂȘts supĂ©rieurs de leur enfant et choisissent, Ă l'inverse, la procĂ©dure qui est la plus prĂ©judiciable Ă leur enfant[14].
L'euthanasie sur les mineurs
L'élargissement du champ d'application aux mineurs de la loi belge de 2002 a fait l'objet à la fois d'importantes critiques et d'un vaste soutien, ce qui a provoqué un autre débat éthique sur l'euthanasie de l'enfant[2]. Luc Bovens (en), professeur de philosophie à la London School of Economics, analyse les trois mouvements s'opposant à l'évolution législative. Dans le premier, des personnes pensent que l'euthanasie en général est indéfendable sur le plan moral. Dans le deuxiÚme groupe, des personnes estiment que la loi de 2002 était suffisante en l'état et que les comités d'éthique des hÎpitaux ne devraient s'occuper que de mineurs émancipés au cas par cas. Le troisiÚme mouvement estime que l'application de l'euthanasie aux mineurs est moins acceptable que celle des adultes. Parmi les personnes du troisiÚme groupe, Rovens recense les cinq arguments les plus souvent formulés[15] :
- Gravité : les mineurs ne sont pas autorisés à voter ni à acheter des cigarettes, alors comment peut-on leur permettre un choix décidant de leur vie et de leur mort ?
- Capacité de discernement : les mineurs ne sont pas aptes à juger ce qui leur convient le mieux ;
- Pression : les parents vont faire pression sur leur enfant pour qu'il choisisse l'euthanasie en raison de leurs propres problĂšmes psychiques ou financiers ;
- Sensibilité : les mineurs risquent de se montrer trop fragiles face aux exigences parentales ou à l'envie d'apaiser la charge mentale de leurs parents (en) ;
- Soins palliatifs adéquats : les soins palliatifs peuvent atténuer la souffrance physique d'une personne au stade terminal d'une maladie ; or, c'est la médiocrité des soins palliatifs disponibles qui encourage les patients à réclamer l'euthanasie.
Roven estime que ces cinq arguments ne pÚsent guÚre dans le débat ; toutefois, il se rallie à l'avis de maintenir les restrictions liées à l'ùge des malades et la préséance des comités d'éthique hospitaliers dans le traitement des demandes individuelles émanant de mineurs[15].
Les partisans de la nouvelle loi pensent que cette modification permet d'Ă©liminer la discrimination, qu'elle clarifie le cadre juridique et qu'elle harmonise les pratiques mĂ©dicales et le processus de dĂ©cision. Avant les amendements, l'euthanasie ne pouvait ĂȘtre appliquĂ©e qu'aux mineurs Ă©mancipĂ©s mais pas aux mineurs qui, bien que non-Ă©mancipĂ©s, Ă©taient considĂ©rĂ©s comme jouissant de leurs facultĂ©s de discernement. Les personnes favorable Ă l'euthanasie de l'enfant considĂšrent que cette diffĂ©rence est injuste, car elles croient que les mineurs non Ă©mancipĂ©s peuvent disposer de facultĂ©s identiques Ă celles des mineurs Ă©mancipĂ©s, ce qui signifie qu'ils peuvent aussi Ă©prouver des souffrances tout aussi graves[2] Verhagen supports this, with the claim that an age restriction of a certain number of years is arbitrary in nature, and that "self-determination knows no age limit."[16]. En outre, toujours selon les partisans de l'Ă©largissement, la nouvelle lĂ©gislation permet de clarifier les responsabilitĂ©s des mĂ©decins qui soignent des mineurs dont la maladie atteint la phase terminale, ce qui permet de rĂ©duire les comportements illĂ©gaux et d'harmoniser le processus de prise de dĂ©cision pour les mĂ©decins[2].
Opinions chez les médecins
Des mĂ©decins sont associĂ©s Ă la prise de dĂ©cision concernant des bĂ©bĂ©s nĂ©s trĂšs prĂ©maturĂ©s ou atteints de handicap sĂ©vĂšre, avec des lĂ©sions neurologiques et la mauvaise qualitĂ© de vie qui les attend ; cet enjeu essentiel pour les soignants offre un autre angle quant Ă la question bioĂ©thique de l'euthanasie de l'enfant[17]. En 2017, une enquĂȘte a examinĂ© les dĂ©cisions relatives aux soins de fin de vie (en) prises par des nĂ©onatalogues en Argentine. Le questionnaire s'enquĂ©rait de leurs mĂ©thodes face Ă des nouveau-nĂ©s en soins intensifs. Les rĂ©sultats indiquent que plus de 75 % des rĂ©pondants entament un traitement pour les nourrissons prĂ©maturĂ©s dont le pronostic est indĂ©terminĂ© en se fondant sur la viabilitĂ© du bĂ©bĂ©. Par ailleurs, 80 % des mĂ©decins retirent les traitements qui ne procurent aucune issue favorable. L'analyse de Silberberg et Gallo illustre que les sentiments qu'Ă©prouvent les soignants face Ă l'euthanasie des nourrissons comportent des variations selon les convictions de chacun mais que, toutefois, la grande majoritĂ© de ces mĂȘmes mĂ©decins interrompent des soins indispensables Ă la vie si aucune amĂ©lioration n'est observĂ©e[18].
Euthanasie de l'enfant par pays
Belgique
En 2002, la Belgique lĂ©galise l'euthanasie pour des adultes malades en phase terminale. Ă ce moment, l'euthanasie ne concerne que des citoyens ĂągĂ©s d'au moins 18 ans ou, dans de rares circonstances, les mineurs Ă©mancipĂ©s[2]. Au cours des annĂ©es suivantes, le dĂ©bat sur l'euthanasie s'Ă©largit Ă l'application de la lĂ©gislation sur les mineurs. Le , un amendement est ajoutĂ© sur la loi de 2002 et il devient autorisĂ© de pratiquer l'euthanasie sur des mineurs, quel que soit leur Ăąge, Ă condition qu'ils correspondent Ă des critĂšres prĂ©cis. Selon cet amendement, les mineurs qui demandent l'euthanasie doivent dĂ©montrer leur capacitĂ© Ă apprĂ©hender leur situation s'ils se trouvent dans « une situation mĂ©dicale sans issue de souffrance physique constante et insupportable qui ne peut ĂȘtre apaisĂ©e et qui entraĂźne le dĂ©cĂšs Ă brĂšve Ă©chĂ©ance, et qui rĂ©sulte dâune affection accidentelle ou pathologique grave et incurable »[19]. NĂ©anmoins, les dispositions prĂ©sentent des diffĂ©rences entre adultes et mineurs : d'une part, la loi veut que seules les souffrances physiques soient un argument valable dans le cas des mineurs, tandis que pour les adultes et mineurs Ă©mancipĂ©s, les conditions s'Ă©tendent aux souffrances psychiques. D'autre part, la loi prĂ©cise que la mort prĂ©sumĂ©e d'un mineur doit intervenir Ă court terme, alors que les adultes ne sont limitĂ©s par aucune temporalitĂ©. Enfin, dans le cas des mineurs, il est nĂ©cessaire d'obtenir l'avis signĂ© de plusieurs mĂ©decins et de responsables lĂ©gaux pour dĂ©montrer que le patient est capable de discernement afin de montrer que l'enfant comprend sa situation ainsi que sa dĂ©cision de mourir[2].
Le , la Belgique devient le premier pays qui autorise l'euthanasie volontaire des enfants sans restriction d'ùge[20]. Il existe néanmoins des conditions. Depuis l'entrée en vigueur de la législation et août 2018, trois enfants sont morts par euthanasie en Belgique[21].
Canada
Les loi fédérales et provinciales du Canada distinguent entre l'aide médicale à mourir de l'enfant, une forme d'euthanasie active qui demeure interdite par la loi fédérale et le refus de soins par le consentement substitué des parents, c'est-à -dire une euthanasie passive de l'enfant qui est autorisée par les lois de certaines provinces.
Dans l'affaire Robert Latimer[22], la mort de Tracy Latimer Ă©tait revendiquĂ©e par M. Latimer comme une euthanasie de l'enfant par son pĂšre et un homicide par compassion, mais autant Ă l'Ă©poque qu'aujourd'hui, cela serait considĂ©rĂ© comme un meurtre par le Code criminel parce que la possibilitĂ© de pratiquer l'euthanasie active est prĂ©sentement limitĂ©e au personnel mĂ©dical autorisĂ© par la loi. Ă l'Ă©poque oĂč Latimer a tuĂ© sa fille, l'euthanasie active Ă©tait interdite dans tous les cas, mais de nos jours elle n'est autorisĂ©e que lorsqu'elle est effectuĂ©e par les mĂ©decins et infirmiers sur des majeurs et dans des circonstances bien dĂ©finies, donc un membre de la famille ne peut pas lui-mĂȘme pratiquer l'euthanasie active de son enfant sans risquer d'ĂȘtre accusĂ© de meurtre.
Interdiction de l'aide médicale à mourir de l'enfant
Depuis la dĂ©pĂ©nalisation de l'euthanasie par le personnel mĂ©dical en 2016, l'aide mĂ©dicale Ă mourir n'est disponible qu'aux personnes ĂągĂ©es de 18 et plus, d'aprĂšs l'art. 241.2 (1) b) du Code criminel[23]. L'aide mĂ©dicale Ă mourir de l'enfant est donc interdite par la loi; cela reste un homicide coupable dans la mesure oĂč l'aide mĂ©dicale Ă mourir est une exception Ă la rĂšgle voulant que causer volontairement la mort d'un ĂȘtre humain est un l'homicide coupable (art. 227 C.cr[24].) et que l'euthanasie de l'enfant n'entre jamais dans le cadre de cette exception. Un mĂ©decin qui donne l'aide mĂ©dicale Ă mourir Ă un enfant peut donc thĂ©oriquement ĂȘtre accusĂ© de meurtre ou d'homicide involontaire coupable (art. 222 (4) C.cr[25].).
Il existe toutefois des groupes influents qui sont favorables à l'extension de l'aide médicale à mourir aux mineurs, dont le CollÚge des médecins du Québec[26].
L'aide mĂ©dicale Ă mourir de l'enfant n'est pas simplement un non-respect des mesures de sauvegarde (art. 241.3 C.cr.)[27]. Les mesures de sauvegarde s'apparentent Ă des conditions de forme et elles sont Ă l'art. 241.2 (3) b) Ă h) C.cr. Au contraire, ĂȘtre majeur est une condition de fond de l'aide mĂ©dicale Ă mourir visĂ©e Ă l'art. 242.1 (1) C.cr et 241.2 (3) a) C.cr., tout comme le consentement libre et Ă©clairĂ©. La violation des conditions de fond peut en consĂ©quence entraĂźner des sanctions plus sĂ©vĂšres que ce qui est prĂ©vu Ă la disposition sur la violation des mesures de sauvegarde.
Refus de soins médicaux à l'enfant par consentement substitué des parents
En pratique cependant, beaucoup de dĂ©cisions relatives Ă l'euthanasie de l'enfant sont prises en vertu des rĂšgles de consentement substituĂ© de la common law ou du droit civil, plutĂŽt qu'en vertu des rĂšgles de droit pĂ©nal d'aide mĂ©dicale Ă mourir dĂ©crites ci-dessus. Par exemple, dans l'affaire Joseph Maraachli, un tribunal ontarien a conclu que les parents avaient fait preuve d'un refus injustifiĂ© de consentir Ă l'arrĂȘt des soins mĂ©dicaux de leur enfant[28].
Dans le Code civil du QuĂ©bec, les rĂšgles de consentement substituĂ© ne prĂ©voient pas explicitement des cas d'euthanasie car la loi a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e en 1991 et n'a pas Ă©tĂ© modifiĂ©e en profondeur depuis. Le mineur de moins de 14 ans ne peut pas consentir seul Ă des soins, tandis que le mineur de plus de 14 ans peut (art. 14 al. 2 C.c.Q.[29]). Toutefois, l'article 5 de la Loi concernant les soins de fin de vie prĂ©voit que « dans la mesure prĂ©vue par le Code civil, le mineur de 14 ans et plus et, pour le mineur ou le majeur inapte, la personne qui peut consentir aux soins pour lui peuvent Ă©galement prendre une telle dĂ©cision »[30]. Cette disposition concerne le refus des soins dans des circonstances rares oĂč le mineur est dĂ©jĂ en fin de vie, par exemple un bĂ©bĂ© dont les mĂ©decins ne donnent aucune chance de survie, plutĂŽt que l'aide mĂ©dicale Ă mourir. En vertu de l'article 26 de la loi provinciale, l'aide mĂ©dicale Ă mourir n'est disponible qu'aux majeurs, comme dans la loi fĂ©dĂ©rale[31].
En cas de refus injustifié des soins par les parents, le tribunal peut intervenir pour imposer des soins à l'enfant (art. 16 (1) C.c.Q.[32]). L'article 12 al.2 C.c.Q. crée aussi une obligation pour les parents qui consentent pour leur enfant de s'assurer que les soins seront bénéfiques, ce qui pose une limite à l'acharnement thérapeutique[33].
En outre, en cas de refus injustifiĂ© de soins par les parents, une infraction pĂ©nale appelĂ©e omission de fournir les choses nĂ©cessaires Ă la vie (art. 215 (2) C.cr.)[34] peut trouver application (cf. l'arrĂȘt R. c. Goforth[35], concernant les directives au jury dans le contexte de cette infraction).
Ătats-Unis
Aux Ătats-Unis, l'euthanasie demeure illĂ©gale pour tous les enfants, quel que soit l'Ăąge[36].
Le docteur Haiselden et le bébé Bollinger
Le bébé Bollinger est né en 1915 à l'hÎpital allemand-américain de Chicago, dans l'Illinois[37]. L'enfant est atteint de plusieurs anomalies physiques et le chirurgien Harry J. Haiselden (en) conseille à ses parents de le soumettre à une intervention chirurgicale susceptible de sauver la vie de leur enfant. Cinq jours aprÚs l'opération, l'enfant décÚde.
Haiselden fait part de cette situation au public lors d'une confĂ©rence de presse pour dĂ©fendre les parents Bollinger ; il dĂ©clare qu'une mort misĂ©ricordieuse est plus humaine qu'une vie de souffrances et qu'il est de notre devoir de prĂ©server la sociĂ©tĂ© du fardeau de certains handicaps[38]. Haiselden attire aussi bien les soutiens que les dĂ©tracteurs de son plaidoyer pour l'euthanasie aux Ătats-Unis. Contrairement Ă Jack Kevorkian, Haiselden n'a pas aidĂ© de malades souhaitant ĂȘtre euthanasiĂ©s. Au contraire, Haiselden a choisi de pratiquer des euthanasies sur des bĂ©bĂ©s atteints de dĂ©formations congĂ©nitales et entame une campagne agressive pour soutenir ses idĂ©es[39]. AprĂšs l'affaire du bĂ©bĂ© Bollinger, Haiselden commence Ă pratiquer la rĂ©tention de traitements essentiels sur d'autres bĂ©bĂ©s avec handicap, en parallĂšle de sa campagne en faveur de l'euthanasie des personnes malades en phase terminale[38].
Loi Baby Doe
Le , Ă Bloomington dans l'Indiana, le « bĂ©bĂ© Doe » vient au monde avec un syndrome de Down et une fistule ĆsotrachĂ©ale (en). Les parents du bĂ©bĂ© ainsi que l'obstĂ©tricien sont conscients que l'opĂ©ration pour rĂ©duire cette anomalie correspond Ă une procĂ©dure normalisĂ©e et constitue un remĂšde essentiel Ă la survie de l'enfant ; nĂ©anmoins ils dĂ©cident de ne pas faire pratiquer l'intervention. Cette dĂ©cision, Ă laquelle s'opposent d'autres mĂ©decins, aboutit Ă un procĂšs judiciaire. Le Cour conclut que les parents sont libres de refuser la chirurgie dont leur enfant a besoin en raison des avis contrastĂ©s parmi les experts mĂ©dicaux de l'hĂŽpital. Le bĂ©bĂ© Doe meurt six jours plus tard. Cette affaire ne tarde pas Ă provoquer un dĂ©bat d'ampleur nationale et attire l'attention de Charles Everett Koop, chirurgien gĂ©nĂ©ral amĂ©ricain. Koop, qui soutient une position pro-vie et qui a pris sa retraite aprĂšs une carriĂšre de chirurgien pĂ©diatrique, dĂ©nonce le jugement du tribunal[9].
Un an plus tard, l'administration de Ronald Reagan organise une nouvelle rĂ©glementation en crĂ©ant des Baby Doe Squads et des lignes d'appel gratuites pour rĂ©pondre aux plaintes concernant des maltraitances Ă©ventuelles sur de nourrissons avec handicap. Cette mesure, surnommĂ©e Baby Doe Law (en), est ensuite abrogĂ©e. En 1984, le CongrĂšs ajoute de nouveaux amendements au Child Abuse Prevention and Treatment Act (en) pour interdire la rĂ©tention de soins mĂ©dicaux indispensables Ă la survie, en mentionnant explicitement « la nutrition, l'hydratation et les mĂ©dicaments appropriĂ©s »[9] envers les nouveau-nĂ©s avec handicap, exceptĂ© si « A) l'enfant est dans un Ă©tat de coma chronique et irrĂ©versible B) l'application des soins risque de (i) seulement prolonger l'agonie (ii) se montrer inefficace pour amĂ©liorer ou corriger toutes les maladies mortelles dont l'enfant est atteint ou (iii) relever de l'acharnement thĂ©rapeutique sans effet notable sur la survie de l'enfant ou si C) l'application des traitements serait pratiquement inutile pour la survie de l'enfant et le traitement lui-mĂȘme, compte tenu des circonstances, serait inhumain »[9].
Pays-Bas
L'euthanasie est lĂ©gale aux Pays-Bas pour les enfants ĂągĂ©s de 12 Ă 16 ans, sous rĂ©serve expresse du consentement du patient et de ses parents. Les mineurs de 16 Ă 18 ans n'ont pas besoin du consentement de leurs parents, toutefois ceux-ci doivent ĂȘtre associĂ©s au processus de dĂ©cision[40]. L'euthanasie est aussi lĂ©gale sur les bĂ©bĂ©s jusqu'Ă leur premier anniversaire si les parents y consentent. Les conditions sont que le malade subisse des « souffrances insupportables et continues » et qu'au moins deux mĂ©decins approuvent la procĂ©dure. Eduard Verhagen (en) a recensĂ© plusieurs cas d'euthanasie sur des nourrissons et initiĂ© la rĂ©daction du protocole de Groningen (en), qui concerne la procĂ©dure Ă suivre pour les nourrissons ; les procureurs s'abstiennent de poursuites si ce protocole est respectĂ©[41] - [42].
Ce protocole a inspiré une réaction fortement critique de la part d'Elio Sgreccia, directeur de Académie pontificale pour la vie[43].
Royaume-Uni
En 2006, le Nuffield Council on Bioethics (en) lance une enquĂȘte sur les soins intensifs appliquĂ©s aux fĆtus et aux nouveau-nĂ©s afin de s'informer des enjeux Ă©thiques, sociaux et lĂ©gaux susceptibles de se prĂ©senter dans les dĂ©cisions relatives aux traitements de bĂ©bĂ©s grands prĂ©maturĂ©s.
Le Royal College of Obstetricians and Gynaecologists (en) prĂ©conise la tenue d'un dĂ©bat public axĂ© sur les possibilitĂ©s de « non-rĂ©animation, de la dĂ©cision d'un retrait de soins, de l'intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l'enfant et de l'euthanasie active » pour les « nouveau-nĂ©s les plus gravement malades »[44]. Le mĂȘme College dĂ©clare qu'il convient de dĂ©battre d'une Ă©ventuelle lĂ©galisation sur une « intervention dĂ©libĂ©rĂ©e » pour provoquer la mort de nouveau-nĂ©s atteints de handicaps sĂ©vĂšres ; le College affirme que ces mesures pourraient aussi rĂ©duire le nombre d'avortements tardifs, « car certains parents seraient plus rassurĂ©s sur la poursuite d'une grossesse et sur le risque qu'ils prennent quant au rĂ©sultat »[44]. En rĂ©ponse Ă ces propositions, Pieter Sauer, pĂ©diatre nĂ©erlandais, soutient que les nĂ©onatologues britanniques pratiquent dĂ©jĂ des euthanasies et devraient avoir l'autorisation d'agir ouvertement[44].
Dans le cadre de l'enquĂȘte, les documents prĂ©sentĂ©s par l'Ăglise d'Angleterre annonce que, dans des circonstances exceptionnelles, les mĂ©decins devraient avoir le droit de ne pas soigner des nouveau-nĂ©s atteints de handicap sĂ©vĂšre ; le Christian Medical Fellowship (en) dĂ©clare que si le traitement devient « un fardeau », alors la dĂ©cision n'est pas une euthanasie[44] - [45] - [46].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Child euthanasia » (voir la liste des auteurs).
Notes
- « Enfant » au sens de « personne n'ayant pas atteint l'ùge de la majorité civile »
Références
- Intervention and reflection : basic issues in bioethics in bioethics, Boston, MA, Wadsworth/Cengage Learning, , Concise Ă©d., 524â527 p. (ISBN 978-1285071381)
- (en) Kasper Raus, « The Extension of Belgium's Euthanasia Law to Include Competent Minors », Journal of Bioethical Inquiry, vol. 13, no 2,â , p. 305â315 (ISSN 1176-7529, PMID 26842904, DOI 10.1007/s11673-016-9705-5, S2CID 8848142)
- Françoise Biotti-Mache, « Lâeuthanasie : quelques Mots de vocabulaire et dâhistoire », dans Ătudes sur la mort, (lire en ligne), chap. 150, p. 17-33.
- Joseph Fletcher, Infanticide and the Value of Life, NY, Prometheus Books, , 13â22 (ISBN 978-0-87975-100-5, lire en ligne )
- A. Giubilini et F. Minerva, « After-birth abortion: Why should the baby live? », Journal of Medical Ethics, vol. 39, no 5,â , p. 261â263 (PMID 22361296, DOI 10.1136/medethics-2011-100411 )
- Alan Jotkowitz, S. Glick et B. Gesundheit, « A Case Against Justified Non-Voluntary Active Euthanasia (The Groningen Protocol) », The American Journal of Bioethics, vol. 8, no 11,â , p. 23â26 (ISSN 1526-5161, PMID 19061103, DOI 10.1080/15265160802513085, S2CID 44520373)
- Daniel A. Beals, The Groningen Protocol: Making Infanticide Legal Does Not Make It Moral, The Center for Bioethics & Human Dignity. Trinity International University, (lire en ligne)
- Erick Kodish, « Paediatric ethics: a repudiation of the Groningen protocol », The Lancet, vol. 371, no 9616,â , p. 892â893 (PMID 18348350, DOI 10.1016/S0140-6736(08)60402-X, S2CID 28268753, lire en ligne)
- Alexander A. Kon, « Neonatal Euthanasia », Seminars in Perinatology, vol. 33, no 6,â , p. 377â383 (ISSN 0146-0005, PMID 19914522, DOI 10.1053/j.semperi.2009.07.005)
- (en) A. A. Eduard Verhagen, Mark A. H. van der Hoeven, R. Corine van Meerveld et Pieter J. J. Sauer, « Physician Medical Decision-making at the End of Life in Newborns: Insight Into Implementation at 2 Dutch Centers », Pediatrics, vol. 120, no 1,â , e20âe28 (ISSN 0031-4005, PMID 17606544, DOI 10.1542/peds.2006-2555, S2CID 29117762, lire en ligne)
- Mark Slansky, « Neonatal euthanasia: moral considerations and criminal liability », Journal of Medical Ethics, vol. 27, no 1,â , p. 5â11 (PMID 11233379, PMCID 1733340, DOI 10.1136/jme.27.1.5)
- Raphael Cohen-Almagor, « Non-voluntary and involuntary euthanasia in The Netherlands: Dutch perspectives », Croatian Journal of Philosophy, vol. 5, no 3,â , p. 162â163 (PMID 12693180)
- Appel JM, « Neonatal Euthanasia: Why Require Parental Consent? », Journal of Bioethical Inquiry, vol. 6, no 4,â , p. 477â482 (DOI 10.1007/s11673-009-9156-3, S2CID 71929751)
- (en) Douglas Diekema, « Parental refusals of medical treatment: the harm principle as threshold for state intervention », Theoretical Medicine and Bioethics, vol. 25, no 4,â , p. 243â264 (ISSN 1386-7415, PMID 15637945, DOI 10.1007/s11017-004-3146-6, S2CID 29478697)
- (en) Luc Bovens, « Child euthanasia: should we just not talk about it? », Journal of Medical Ethics, vol. 41, no 8,â , p. 630â634 (ISSN 0306-6800, PMID 25757464, DOI 10.1136/medethics-2014-102329, S2CID 44738322, lire en ligne)
- (en) Marije Brouwer, Christopher Kaczor, Margaret P. Battin, Els Maeckelberghe, John D. Lantos et Eduard Verhagen, « Should Pediatric Euthanasia be Legalized? », Pediatrics, vol. 141, no 2,â , e20171343 (ISSN 0031-4005, PMID 29317518, DOI 10.1542/peds.2017-1343 , lire en ligne)
- (en) William Meadow et John Lantos, « Moral Reflections on Neonatal Intensive Care », Pediatrics, vol. 123, no 2,â , p. 595â597 (ISSN 0031-4005, PMID 19171626, DOI 10.1542/peds.2008-1648, S2CID 34359262, lire en ligne)
- AgustĂn Alfredo Silberberg et Juan Eduardo Gallo, « Ethical dilemmas associated with clinicians' decisions about treatment in critically ill infants born in CĂłrdoba, Argentina », Journal of Child Health Care, vol. 21, no 1,â , p. 121â126 (ISSN 1367-4935, PMID 29119806, DOI 10.1177/1367493516689608, S2CID 35109605)
- « Act amending the Act of 28 May 2002 on euthanasia, sanctioning euthanasia for minors », Belgian Official Gazette, vol. 2014009093: 21053,â
- « Belgium's parliament votes through child euthanasia », BBC News,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- C. Lane, « Children are being euthanized in Belgium », The Washington Post,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- R. c. Latimer, 2001 CSC 1
- Code criminel, LRC 1985, c C-46, art 241.2, <https://canlii.ca/t/ckjd#art241.2>, consulté le 2022-07-27
- Code criminel, LRC 1985, c C-46, art 227, <https://canlii.ca/t/ckjd#art227>, consulté le 2022-07-27
- Code criminel, LRC 1985, c C-46, art 222, <https://canlii.ca/t/ckjd#art222>, consulté le 2022-07-27
- La Presse. 13 décembre 2021. « Oui pour certains enfants, dit le CollÚge des médecins ». En ligne. Page consultée le 2022-07-27
- Code criminel, LRC 1985, c C-46, art 241.3, <https://canlii.ca/t/ckjd#art241.3>, consulté le 2022-07-30
- CNN. 29 septembre 2011. âBaby Joseph,â focus of treatment dispute, dies in his sleep. En ligne. Page consultĂ©e le 2022-07-30
- Code civil du Québec, RLRQ c CCQ-1991, art 14, <https://canlii.ca/t/1b6h#art14>, consulté le 2022-07-30
- Loi concernant les soins de fin de vie, RLRQ c S-32.0001, art 5, <https://canlii.ca/t/dj7m#art5>, consulté le 2022-07-30
- Loi concernant les soins de fin de vie, RLRQ c S-32.0001, art 26, <https://canlii.ca/t/dj7m#art26>, consulté le 2022-07-30
- Code civil du Québec, RLRQ c CCQ-1991, art 16, <https://canlii.ca/t/1b6h#art16>, consulté le 2022-07-30
- Code civil du Québec, RLRQ c CCQ-1991, art 12, <https://canlii.ca/t/1b6h#art12>, consulté le 2022-07-30
- Code criminel, LRC 1985, c C-46, art 215, <https://canlii.ca/t/ckjd#art215>, consulté le 2022-07-30
- 2022 CSC 25
- (en) Marije Brouwer, Christopher Kaczor, Margaret P. Battin, Els Maeckelberghe, John D. Lantos et Eduard Verhagen, « Should Pediatric Euthanasia be Legalized? », Pediatrics, vol. 141, no 2,â , e20171343 (PMID 29317518, DOI 10.1542/peds.2017-1343 , lire en ligne)
- « Dr. Haiselden of Chicago Refuses to Operate to Save a Day-Old Infant. Physician, Who Acted Similarly in the Bollinger Case, Suspects Pre-Natal Influence. », The New York Times,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- John Gerdtz, « Disability and Euthanasia: The Case of Helen Keller and the Bollinger Baby », Life and Learning, vol. 16,â , p. 491â500 (lire en ligne)
- Kirk Cheyfitz, « Who Decides? The Connecting Thread of Euthanasia, Eugenics, and Doctor-Assisted Suicide », Omega, vol. 40, no 1,â 1999â2000, p. 5â16 (PMID 12577901, DOI 10.2190/djfu-aawp-m3l4-4alp, S2CID 6713752)
- « Wet toetsing levensbeëindiging op verzoek en hulp bij zelfdoding »
- Eduard Verhagen et Pieter J.J. Sauer, « The Groningen Protocol â Euthanasia in Severely Ill Newborns », dans The New England Journal of Medicine, vol. 352, , 959â962 p. (PMID 15758003, DOI 10.1056/NEJMp058026), chap. 10
- « Outrage from Churches over Euthanasia on Newborns », (consulté le )
- Statement by Mgr Elio Sgreccia « https://web.archive.org/web/20121020131349/https://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_academies/acdlife/documents/rc_pont-acd_life_doc_20040903_euthanasia-netherlands_en.html »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?),
- Templeton, Sarah-Kate."Doctors: let us kill disabled babies", Sunday Times, 2006-11-05 (retrieved 11-2011).
- « Church supports baby euthanasia - Times Online », The Times, London,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Church enters euthanasia debate », BBC News,â (lire en ligne, consultĂ© le )