AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Dysharmonie psychotique

La dysharmonie psychotique est un diagnostic médical (plus précisément une entité nosographique) en pédopsychiatrie, défini en France en 1966, réservé à des enfants et adolescents ayant un développement « dysharmonique et hétérogÚne » sans handicap mental. Le nom de dysharmonie évolutive est quant à lui employé pour les enfants ou adolescents qui ne présentent pas de fonctionnement psychotique ou névrotique organisé de façon réguliÚre. L'un des aspects centraux des dysharmonies est la réversibilité potentielle de ce trouble au cours du développement de l'enfant. L'appellation de « dysharmonie psychotique » (DP) ne fait pas consensus parmi les spécialistes.

Selon les critÚres de la Classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent (CFTMEA), les enfants de fonctionnement DP présentent souvent des angoisses, une dépression, un retard du développement psychomoteur et des particularités ou un retard du langage. Des précocités sont possibles dans certains domaines, ces enfants et adolescents sont généralement capables de suivre une scolarité en milieu ordinaire et susceptibles d'une évolution favorable. Il existe cependant des cas de changements et d'évolutions de diagnostics vers l'autisme infantile ou la psychose déficitaire.

D'inspiration psychanalytique, le concept de dysharmonie est défini dans les années 1960 et 1970 par le pédopsychiatre et psychanalyste français Roger MisÚs. Il présente une proximité nette avec la « prépsychose » de l'enfant, théorisée principalement par René Diatkine. AprÚs une large diffusion dans L'Information psychiatrique et une reconnaissance de la clinique pédopsychiatrique française, une catégorie nosographique est officiellement créée par MisÚs sous le nom de dysharmonie psychotique (DP) dans la CFTMEA, en 1987. Ce diagnostic est toujours considéré comme valide dans la révision 2020 de la CFTMEA. Le concept de dysharmonie psychotique a été rapproché de celui de « dysharmonie multiple et complexe du développement », défini par le psychiatre américain D. J. Cohen en 1986. Il est absent des classifications nosographiques internationales, et n'est reconnu ni par l'Organisation mondiale de la santé, ni par l'Association américaine de psychiatrie, ni par la Haute Autorité de santé. La CIM-10 classe cette pathologie comme un trouble envahissant du développement non spécifié.

La DP concerne environ 30 % des enfants diagnostiquĂ©s avec troubles envahissants du dĂ©veloppement dans les Ă©tablissements de soins français. Le psychiatre Laurent Mottron et le chercheur cognitiviste Franck Ramus critiquent ce diagnostic souvent posĂ© au dĂ©triment d'autres qui sont reconnus par la communautĂ© scientifique internationale, et prĂ©sents dans les classifications CIM-10 et DSM-V : les troubles du spectre de l'autisme et le syndrome d'Asperger. Cette spĂ©cificitĂ© française crĂ©e une diffĂ©rence qualitative concernant les donnĂ©es Ă©pidĂ©miologiques de l'autisme entre la France et d'autres pays latins, d'une part, et les pays qui s'appuient sur les classifications internationales, d'autre part. Le diagnostic de dysharmonie psychotique, considĂ©rĂ© comme obsolĂšte, reste essentiellement d'usage en pĂ©dopsychiatrie d'orientation psychanalytique. Les sources gouvernementales françaises officielles le considĂšrent comme non-validĂ© par la science.

Terminologie

Avant son inclusion dans la classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent (CFTMEA), l'entité nosographique correspondant à la dysharmonie psychotique a été décrite sous différents noms, en particulier ceux de « prépsychose » (R. Diatkine[1]), de « parapsychose » (J. L. Lang[2]), et de « psychose symbiotique » (M. Mahler)[3]. Elle est considérée comme un équivalent de la notion de « troubles complexes et multiples du développement »[3]. Si la CFTMEA contient un descriptif pour la seule dysharmonie psychotique, dans la pratique clinique, deux formes sont décrites, la dysharmonie (de structure) psychotique et la dysharmonie évolutive. Le nom de « dysharmonie évolutive » est employé lorsque la dysharmonie a une « allure plus névrotique ou caractérielle, ou personnalité de surface »[4]. Les dysharmonies ont été reliées à la notion controversée d'état limite chez l'enfant et l'adolescent[5].

DĂ©finition et tableau clinique

Le concept de développement dysharmonique renvoie à une perte ou une non-intégration du développement « harmonieux », mais sans régression massive et sans retard intellectuel[5].

Dans la définition qu'en fournit Roger MisÚs, la dysharmonie psychotique (DP) est une pathologie limite centrée sur « une faille narcissique et une insécurité fondamentale », avec « une angoisse massive d'abandon »[6]. Une dépression, des angoisses archaïques et des difficultés d'identification sexuelle y sont fréquemment associées[6]. Un retard du développement psychomoteur est souvent observé, ainsi que des troubles du comportement, de la relation aux autres et de la communication, entraßnant des difficultés d'intégration scolaire[7]. La DP se définit par des perturbations dans différents domaines : cognitif, émotionnel, et social[8], avec des hypersensibilités sensorielles (ouïe notamment), et des troubles du langage[9].

La psychiatre-psychanalyste Claire Squires prĂ©cise : « Ainsi dĂ©nommĂ©es par la nĂ©gative, ni psychose, ni nĂ©vrose, les dysharmonies sont par essence une entitĂ© frontiĂšre sur le plan symptomatique mais aussi sur le plan Ă©tiopathogĂ©nique ou sur le plan de la construction psychique de l’enfant. Elles semblent rĂ©vĂ©ler, par leur aspect kalĂ©idoscopique, l’essence mĂȘme du fonctionnement psychique de l’enfant [...] »[10]. D'aprĂšs Philippe Mazet, des prĂ©cocitĂ©s sont repĂ©rĂ©es dans certains cas, en particulier « dans le domaine intellectuel avec des intĂ©rĂȘts et des compĂ©tences dans un secteur tout Ă  fait inhabituel, compte tenu de l’ñge »[9]. Ainsi, le psychomotricien-psychanalyste JĂ©rĂŽme Boutinaud souligne que « la notion de dysharmonie porte dans son essence mĂȘme autant d'avantages que d'inconvĂ©nients »[5]. Cependant, la dysharmonie (de structure) psychotique dĂ©crite dans la CFTMEA s'envisage sous l'angle d'un processus psychopathologique, de type psychotique[5].

D'aprĂšs une dĂ©finition rĂ©cente (2011), « l’analyse psychopathologique rĂ©vĂšle des Ă©lĂ©ments psychotiques sous une symptomatologie incluant des retards et des dysharmonies des acquisitions psychomotrices et cognitives, associĂ©es Ă  des troubles du comportement »[11]. Les enfants et adolescents concernĂ©s peuvent ĂȘtre « trĂšs dysharmoniques » et [de comportements] hĂ©tĂ©rogĂšnes[7]. Jacques Hochmann parle de symptomatologie polymorphe, « associant ou alternant des Ă©lĂ©ments de retrait et d’inhibition avec des Ă©lĂ©ments d’excitation et d’instabilitĂ© ». Il note que les enfants concernĂ©s paraissent Ă©tranges pour leur entourage, en raison de « capacitĂ©s cognitives et adaptatives en damier », pouvant ĂȘtre « de bon niveau dans certains secteurs particuliĂšrement investis et mĂ©diocres dans d’autres »[12]. L'expression de ce trouble est donc variable et plus ou moins sĂ©vĂšre, mais les Ă©lĂ©ments communs centraux dans les critĂšres de diagnostic sont une « menace de rupture avec le rĂ©el, des affects d'une extrĂȘme cruditĂ© avec tendance au dĂ©bordement de la pensĂ©e, des angoisses massives et une prĂ©dominance d'une relation duelle »[13].

Modalités relationnelles

Parmi les critĂšres diagnostiques, il existe des troubles du comportement, de la relation aux autres et de la communication, entraĂźnant des difficultĂ©s d'intĂ©gration scolaire[7]. Ces troubles de la relation aux autres se manifestent par de l'Ă©vitement, du dĂ©sintĂ©rĂȘt, un manque d'empathie[14], soit, autrement formulĂ©, un retrait relationnel et un « manque d'ouverture au monde extĂ©rieur »[10].

Une Ă©tude publiĂ©e fin 2010, Ă  propos du ressenti des Ă©motions par les enfants DP, conclut qu'ils ressentent les Ă©motions positives, et que le ressenti de la joie « enrayerait l’émergence des reprĂ©sentations associĂ©es au vĂ©cu de cette Ă©motion chez l’enfant prĂ©sentant une dysharmonie psychotique »[15]. D'aprĂšs Claire Squires, les enfants dysharmoniques ont souvent subi « des carences, des abus, des difficultĂ©s liĂ©es aux circonstances de la naissance comme une souffrance fƓtale ou une prĂ©maturitĂ© importante »[10].

DĂ©veloppement psychomoteur

Un retard du développement psychomoteur est souvent observé[7]. Dans le domaine tonico-posturo-moteur, il peut exister des hypotonies, des hypertonies, ou un retard moteur, en particulier dans « certains acquis sensori-moteurs »[9].

Troubles du langage et de la pensée

Des particularitĂ©s du langage sont souvent mentionnĂ©es dans la description de la dysharmonie psychotique. D'aprĂšs le professeur de psychologie Yves Chagnon, une dysphasie est possible[16]. D'aprĂšs Xavier Giraut, il peut y avoir un retard du langage, cependant la linguiste Laurence Beaud et le psychologue ClĂ©ment De Guibert estiment qu'une dysharmonie psychotique « est mieux caractĂ©risĂ©e par un langage qui n’est pas tardif mais insolite, qui est prolixe (« tourbillon de mots ») mais confus », avec « des associations rapides et singuliĂšres, des nĂ©ologismes », un grand nombre de dĂ©tails, et une dĂ©structuration intermittente[17]. Ils notent Ă©galement que « la communication est recherchĂ©e, mais confuse et insolite, l'enfant exprime des prĂ©occupations liĂ©es Ă  l'envahissement et la fragmentation »[17]. Le langage peut ĂȘtre irrationnel, mais sans idĂ©es dĂ©lirantes[14]. Il existe aussi des cas de mutisme sĂ©lectif associĂ©s Ă  une DP[18].

Organisation psychique

D'aprÚs les théories de la pédopsychiatrie psychanalytique, l'objet transitionnel (2) joue un rÎle dans la relation entre la mÚre (a) et l'enfant (b), aprÚs la période d'illusion (1).

Roger MisÚs attribue les particularités d'organisation psychique des personnes avec dysharmonie psychotique à un soi précaire[7]. Il cite des « fondements précaires de l'organisation mentale », avec organisation prévalente du Narcissisme primaire, échec dans la transitionnalité[19], et des angoisses archaïques de type angoisse de mort[6]. Il observe aussi des angoisses de castration[6]. D'aprÚs le psychanalyste Pierre Ferrari, professeur honoraire de pédopsychiatrie, ancien chef de service hospitalier à la Fondation Vallée, la dysharmonie psychotique se différencie de l'autisme infantile par « une rupture avec la réalité moins massive », des angoisses persécutrices et dépressives, et une imagination incohérente, avec une forte charge émotionnelle[20]. Une « incapacité à distinguer réalité et vie intérieure imaginaire » est possible[21].

Jacques Hochmann souligne « le maintien de certaines fixations archaĂŻques sur l’usage de la bouche, du tact ou de l’odorat », et surtout des « angoisses massives qui peuvent prendre l’aspect de phobies localisĂ©es ou gĂ©nĂ©ralisĂ©es vis-Ă -vis du monde extĂ©rieur ou d’inquiĂ©tudes portant sur l’intĂ©gritĂ© corporelle, parfois contrĂŽlĂ©es par des mĂ©canismes de type obsessionnel ». D'aprĂšs lui, « ces angoisses sont favorisĂ©es par une infiltration de la rĂ©alitĂ© par un imaginaire souvent cru qui, projetĂ© sur les objets environnants, maintient l’immersion dans un univers peu rassurant sinon terrifiant »[12]. Pour Bernard Golse, la DP se situe dans un registre « non-nĂ©vrotique et non-psychotique qui ouvre ainsi toute la dĂ©licate problĂ©matique chez l’enfant, des problĂ©matiques dites prĂ© ou para-psychotiques »[22]. Claire Squires observe « un Moi fragile, une omnipotence persistance, et des difficultĂ©s Ă  apprĂ©hender la symbolisation »[10] : « l’enfant n’a pas pu expĂ©rimenter l’illusion que donnent les objets transitionnels »[23].

Une étude sur 13 enfants DP avec un groupe témoin conclut que l'image du corps est perturbée chez les enfants DP, qui utilisent peu de références sensorielles, ont des difficultés à se positionner par rapport au corps connu, et font des confusions dedans-dehors. Elle en conclut à un « investissement régressif de l'enveloppe corporelle et sa vulnérabilité »[24]. Il existe aussi une étude de cas sur une adolescente dysharmonique à « troubles narcissiques graves », qui a fait l'objet d'une approche corporelle par massages pour permettre la « rencontre des éléments corporels de la composition du narcissisme et des contenants de pensée archaïques »[25].

HypothĂšses Ă©tiologiques

D'aprĂšs Jacques Hochmann, « Ce diagnostic n’implique aucune prise de position Ă©tiologique univoque », mais s'envisage dans la perspective d'une interaction entre facteurs neurobiologiques et environnementaux, notamment Ă©pigĂ©nĂ©tiques, dans un processus Ă©volutif[12]. D'aprĂšs le professeur et chef de service en psychiatrie Philippe Mazet, il n'existe aucune atteinte cĂ©rĂ©brale lĂ©sionnelle associĂ©e[9]. Il ajoute que « la notion de dysharmonie prĂ©coce du dĂ©veloppement met l’accent sur le fait que l’ensemble du fonctionnement psychique et les relations de l’enfant sont affectĂ©s par ce dĂ©sĂ©quilibre et qu’ils s’organisent plus ou moins partiellement Ă  partir de celui-ci »[9].

Roger MisĂšs estimait (en 1995) qu'une dĂ©faillance de la mĂšre dans son « rĂŽle de pare-excitations » entraĂźne une difficultĂ© Ă  intĂ©rioriser ce lien, un dĂ©bordement pulsionnel et une tension intĂ©rieure qui empĂȘchent les enfants et adolescents de fonctionnement DP « d'organiser leur vie mentale »[26].

Histoire

Henri Wallon avant 1940.

Le concept d'organisation dysharmonique chez l'enfant a Ă©tĂ© abordĂ© par Henri Wallon dĂšs 1948[27] - [28]. Roger MisĂšs dĂ©finit des critĂšres diagnostiques pendant son suivi d'enfants Ă  la Fondation VallĂ©e, institution de soins en pĂ©dopsychiatrie qu'il a profondĂ©ment rĂ©formĂ©e Ă  partir des annĂ©es 1950[29]. C'est dans le cadre de sa pratique avec son Ă©quipe pluridisciplinaire de professionnels de la santĂ© mentale d'orientation psychanalytique qu'il dĂ©finit la dysharmonie psychotique, afin de diffĂ©rencier « ce qui est de l'ordre du dĂ©ficit justiciable d'une pĂ©dagogie et d'une rĂ©Ă©ducation adaptĂ©e », de ce qui est de l'ordre des « rĂ©actions dĂ©fensives justiciables d'un soin »[29]. Par rapport Ă  l'autisme infantile de Kanner, la dysharmonie psychotique est vue comme un « processus psychotique exprimĂ© plus tardivement », et « susceptible d'une rĂ©intĂ©gration parfois complĂšte »[29]. MisĂšs clarifie le concept de dysharmonie Ă©volutive dans les annĂ©es 1960 et 1970, soutenant que les enfants concernĂ©s, ni nĂ©vrotiques ni psychotiques, sont pris dans des processus Ă©volutifs et dynamiques avec modes de dĂ©fenses et d’adaptation diversifiĂ©s tenant Ă  la psychose, Ă  la nĂ©vrose, ou Ă  la psychopathie[30].

La base de ses observations aboutit à une classification entre trois catégories principales (reprises plus tard dans la CFTMEA) : autisme typique ou atypique, psychose déficitaire, et dysharmonie psychotique[29]. Il individualise les « dysharmonies psychotiques » (DP) en 1966, en tant que formes de psychoses[31]. Il publie ses observations à propos de la DP avec M. Horassius, dans la Revue de Neuropsychiatrie infantile, en 1973[32].

Concept de psychose symbiotique

Margaret Mahler thĂ©orise la psychose symbiotique en 1952, par distinction de l'autisme ; cette notion apparait aussi chez M. Furer jusqu'en 1963[33]. Il s'agit d'une persistance de fusion de l’enfant avec sa mĂšre, les symptĂŽmes apparaissant durant la seconde annĂ©e[34], particuliĂšrement au moment du complexe d’Oedipe. D'aprĂšs cette thĂ©orie, l'abandon de la fusion symbiotique avec la mĂšre dĂ©clenche une angoisse massive d’annihilation et une dĂ©sorganisation de la personnalitĂ©, avec perte de langage et apparition de symptĂŽmes psychotiques. La notion de psychose symbiotique n'est pas reprise dans le DSM III ni dans la CIM-10, et disparait aux États-Unis ; en revanche, elle est incluse un temps dans la classification française et reste mentionnĂ©e en Europe[33]. En 2017, Bernard Golse y fait rĂ©fĂ©rence pour dĂ©signer une « pathologie ne relevant pas de l'autisme »[35].

Concept de prépsychose

ParallĂšlement, le concept de prĂ©psychose apparaĂźt dans la littĂ©rature psychiatrique française. Il concerne un risque de rĂ©organisation psychotique Ă  l’adolescence, une Ă©volution psychotique Ă  l’ñge adulte sans que l’enfant soit nĂ©cessairement psychotique. Ce concept est introduit par Serge Lebovici et RenĂ© Diatkine, en 1963[36]. C'est essentiellement R. Diatkine qui le thĂ©orise. D'aprĂšs lui, le risque psychotique apparaĂźt « chaque fois que l’élaboration par le Moi de la relation objectale est dĂ©faillante », et que l'Ă©quilibre entre les processus primaires et secondaires est fragilisĂ©[1]. Pour lui, « le terme de prĂ©psychose, qui n’indique en aucune façon une ressemblance plus ou moins floue avec les psychoses, mais bien une Ă©ventualitĂ© pronostique, est ici prĂ©fĂ©rable Ă  celui d'« Ă©tat limite », plus justifiĂ© Ă  propos d’adultes organisĂ©s de façon plus stable »[1]. Il divise ces prĂ©psychoses en deux sous-groupes[1] :

  • le premier comprend des structures franchement psychotiques dĂšs l’enfance, bien que parfois la symptomatologie en soit discrĂšte ;
  • le second groupe comprend des enfants dont le fonctionnement mental peut paraĂźtre trĂšs voisin des structures nĂ©vrotiques ou des organisations dĂ©fensives de type caractĂ©riel, mais une observation prolongĂ©e et la pratique thĂ©rapeutique montrent qu’il n’en est rien.

Reconnaissance des dysharmonies

En 1973, Julian de Ajuriaguerra dĂ©crit une dysharmonie d’évolution chez l'enfant parmi les dĂ©sorganisations fonctionnelles, dans le Manuel de psychiatrie de l’enfant, par un dĂ©calage d’une entitĂ© partielle qui dĂ©passe ou est en retard par rapport aux autres, et peut entraĂźner [...] une perturbation dans l’ensemble de l’organisation de la personnalitĂ©[37]. J.-L. Lang approfondit la notion de dysharmonie d’évolution en 1977 et 1978, en « soulignant encore l’aspect de dĂ©sĂ©quilibre qu’entraĂźnent ces dĂ©calages fonctionnels et le poids qu’ils ont sur l’organisation de la personnalitĂ© »[9] - [2]. AprĂšs une publication dans L'Information psychiatrique, la dysharmonie de l'enfant est considĂ©rĂ©e (en 1978) comme ayant toute sa place dans la clinique pĂ©dopsychiatrique française[38]. MisĂšs souligne qu'elle est bien acceptĂ©e par les praticiens[30]. D'aprĂšs le pĂ©dopsychiatre Dominique Sauvage, la dysharmonie psychotique, ou prĂ©psychose, est vue comme un Ă©tat limite des psychoses infantiles[39]. Dans les annĂ©es 1980, le diagnostic d'autisme est rĂ©servĂ© aux enfants considĂ©rĂ©s comme ayant les formes les plus graves de psychoses infantiles[39]. Les enfants qui seraient dĂ©crits dans d'autres pays comme ayant un autisme Ă  haut niveau de fonctionnement reçoivent le plus souvent un diagnostic de dysharmonie psychotique, ou de dysharmonie Ă©volutive, afin de souligner leur possibilitĂ© d'Ă©volution[39].

En 1989, L. Kreisler définit la dysharmonie du bébé[40], qui est plus tard reconnue dans le DSM-III et la CIM-10. Il s'agit d'un concept différent de la dysharmonie psychotique définie par MisÚs, laquelle concerne des enfants plus ùgés[28].

Convergences

En 1983, Isabelle Rapin et D. A. Allen suggĂšrent un rapprochement entre le syndrome sĂ©mantique pragmatique (une catĂ©gorie nosographique ambigĂŒe), la schizophrĂ©nie infantile, et le « langage psychotique »[41]. En 1997, une convergence est trouvĂ©e entre la DP et la Dysharmonie multiple et complexe du dĂ©veloppement (MCDD, en anglais multiple complex developmental disorders), dĂ©finie en 1986 par le psychiatre amĂ©ricain David J. Cohen, exerçant Ă  Yale[42].

La linguiste Laurence Beaud et le psychologue ClĂ©ment de Guibert plaident en 2009 pour un rapprochement entre le syndrome sĂ©mantique-pragmatique et la dysharmonie psychotique[17]. Ils rapprochent Ă©galement le concept de dysharmonie psychotique avec celui d'« autisme atypique avec envahissement par l’imaginaire », citĂ© par le pĂ©dopsychiatre franco-canadien Michel Lemay[43].

Procédure de diagnostic

D'aprĂšs Claude Bursztejn, J.-P. Raynaud et Roger MisĂšs, les dysharmonies psychotiques ont « d’indĂ©niables particularitĂ©s cliniques »[44]. Les premiers signes sont gĂ©nĂ©ralement repĂ©rĂ©s vers 3 ou 4 ans. Les parents, un membre de l'entourage de l'enfant ou les pĂ©diatres remarquent le plus souvent ces premiers signes ou symptĂŽmes menant Ă  une consultation et au diagnostic, des difficultĂ©s d'adaptation et d'apprentissage, et des troubles du dĂ©veloppement[7]. Les signes sont gĂ©nĂ©ralement repĂ©rĂ©s plus tard que dans l'autisme infantile de Kanner, et se caractĂ©risent essentiellement par une Ă©volution dysharmonique[20] - [13] - [45]. Un test de dessin de l'arbre, de la maison et de la personne permettrait de diffĂ©rencier les enfants DP sur la base du critĂšre des difficultĂ©s relationnelles[46]. Le diagnostic est trĂšs gĂ©nĂ©ralement posĂ© avant 6 ans[47].

Diagnostic différentiel

Le diagnostic de DP est conçu pour se démarquer à la fois de l'autisme et de la schizophrénie infantile[8], mais d'aprÚs M. Speranza, Jean-Louis Goëb, Michel Botbol et Bernard Golse, il existe une possibilité d'évolution vers une schizophrénie infantile à l'adolescence[48] - [49] - [50]. Il arrive aussi que des enfants changent de diagnostic en fonction de leur évolution, passant par exemple de la psychose déficitaire ou de l'autisme infantile à la dysharmonie psychotique, ou vice-versa[51]. Il existe un risque de confusion avec le diagnostic de trouble de déficit de l'attention et l'hyperactivité chez l'enfant[52] - [53].

ÉpidĂ©miologie

Environ 30 % des diagnostics appartenant au groupe « Autisme, psychoses précoces » dans la CFTMEA en 2010 sont des dysharmonies psychotiques[44] - [54].

Pronostic et accompagnement

Un accompagnement adapté d'enfant DP ou autiste est souvent associé à une diminution des troubles observés.

Le pronostic est gĂ©nĂ©ralement plus favorable que pour une psychose dĂ©ficitaire. D'aprĂšs le pĂ©dopsychiatre et psychanalyste Xavier Giraut, les enfants et adolescents de fonctionnement DP peuvent Ă©voluer favorablement [7]. Les interventions adaptĂ©es sont, d'aprĂšs Claude Bursztejn, J.-P. Raynaud et Roger MisĂ©s, susceptibles de mener Ă  une rĂ©intĂ©gration complĂšte[44]. Les pĂ©dopsychiatres Alain Philippe, Jean-Pierre ThĂ©venot et Françoise Casadebaig observent que les enfants diagnostiquĂ©s avec un autisme infantile ont de grandes difficultĂ©s et sont trĂšs souvent dĂ©scolarisĂ©s, alors que les dysharmoniques ont « beaucoup moins d'incapacitĂ©s », et sont le plus souvent capables de suivre une scolaritĂ© en milieu ordinaire[55]. Cependant, il existe des tableaux d'apparence dĂ©ficitaire qui « interdisent une scolarisation dans une classe ordinaire de l'Éducation nationale »[56].

Les Ă©tudes centrĂ©es sur la DP sont peu nombreuses, du fait de la spĂ©cificitĂ© française de ce diagnostic[57]. Un suivi menĂ© sur une classe d'Ă©cole maternelle thĂ©rapeutique (CMT) crĂ©Ă©e en 1992 Ă  Bruxelles a permis de constater que les enfants diagnostiquĂ©s avec une dysharmonie d'Ă©volution sont le plus souvent capables de suivre une scolaritĂ© en milieu ordinaire, et « s’amĂ©liorent de façon spectaculaire aprĂšs un trimestre de scolaritĂ© au sein de la CMT, sans adjonction d’une prise en charge spĂ©cialisĂ©e »[58]. Le suivi de ces enfants sur quinze ans montre cependant qu'une forte proportion d'entre eux a connu une « aggravation des affects dĂ©pressifs ajoutĂ©s aux failles narcissiques », que l'Ă©tude attribue Ă  des « conditions d'environnement dĂ©fectueuses et donc, Ă  la difficultĂ© pour ces enfants de trouver des Ă©tayages nĂ©cessaires Ă  leur construction psychique »[59]. L'Ă©tude ajoute que quelques-uns ont Ă©voluĂ© vers une dĂ©ficience mentale, mais en conclut que la place des enfants DP est dans une structure d'apprentissage, plutĂŽt qu'en hĂŽpital psychiatrique[59].

Une Ă©tude sur deux « cas typiques » ayant connu une Ă©volution favorable grĂące Ă  leur potentiel intellectuel, et leur facultĂ© d'adaptation et de contrĂŽle, conclut Ă  une « adaptation sociale satisfaisante »[60]. Une Ă©tude de cas publiĂ©e en 2003 (sur un seul enfant) fait valoir qu'une psychothĂ©rapie individuelle et un accueil en hĂŽpital de jour ont permis « une pensĂ©e plus souple, un discours plus fluide et plus cohĂ©rent, et un contact avec la rĂ©alitĂ© de meilleure qualitĂ© mĂȘme si l'adaptation est fragilisĂ©e par la proximitĂ© de fantasmes agressifs qui dĂ©stabilisent encore les processus cognitifs et la maturation psychique »[61]. Par ailleurs, une autre Ă©tude publiĂ©e en 2003 par M. Berger et A. Ferrant soutient que la psychothĂ©rapie psychanalytique a sa place dans l'accompagnement des enfants DP[62]. Un suivi d'art-thĂ©rapie sur une jeune fille DP soutient que l'atelier proposĂ© l'a rendue « moins agressive, plus rĂ©ceptive Ă  ses Ă©motions et plus ouverte au monde extĂ©rieur »[57].

Différences culturelles dans les définitions et classifications

En France et dans d'autres pays latins, il existe de fortes divergences quant à la façon de définir et de classifier les troubles envahissants du développement, auxquels la dysharmonie psychotique est rattachée. Les raisons de ces divergences sont historiques et théoriques[63].

Classifications internationales et classification française

Couverture d'un livre bleu.
La 5e Ă©dition du DSM (2013) ne reconnaĂźt pas les dysharmonies psychotiques

Sur un plan théorique, selon les systÚmes internationaux CIM-10 et le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), les troubles envahissants du développement sont décrits par leurs manifestations symptomatiques qui traduisent une altération du développement. Les théories de la psychanalyse leur attribuent des causes psychodynamiques : c'est la perspective de la classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent (CFTMEA, classification de MisÚs)[63]. Les auteurs français parlent dans ce contexte théorique de « dysharmonies psychotiques »[64], qu'ils classent parmi les « états psychotiques de l'enfant »[63], en les différenciant explicitement des psychoses précoces, de l'autisme et des psychoses déficitaires. Or, ce point de vue théorique n'est pas validé scientifiquement et ne fait pas l'objet de consensus. Les données scientifiques suggÚrent que les troubles envahissants du développement sont de nature neurologique et génétique, plutÎt que psychodynamique[63].

La classification nosologique d'inspiration psychanalytique propre Ă  la France a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1987, par opposition Ă  l'approche de la classification amĂ©ricaine (le DSM) et de la classification de l'Organisation mondiale de la santĂ© (la CIM)[54]. La dysharmonie psychotique (DP) n'existe donc ni dans la CIM-10, ni dans le DSM[7] - [65] - [54]. La DP est l'une des deux sous-catĂ©gories originales de la CFTMEA, avec la psychose dĂ©ficitaire[66]. Des tentatives visent (au moins depuis 2005) Ă  faire reconnaĂźtre la DP dans les classifications nosologiques internationales[67]. La SociĂ©tĂ© Française de Psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent a envoyĂ© une demande Ă  l'Association amĂ©ricaine de psychiatrie pour intĂ©grer le Multiplex Developmental Disorder (MDD) dans le DSM-V, mais cette demande n'a pas abouti[68] - [44]. De mĂȘme, les orientations prises par la CIM-10 ont « assurĂ© l’élimination des dysharmonies psychotiques »[44]. La plupart des pays anglo-saxons ont abandonnĂ© l'usage du concept de psychose infantile. À ce titre, la France reprĂ©sente une exception : « la France oĂč l’ordre socioculturel est historiquement inscrit comme le berceau de l’approche psychodynamique, persiste Ă  utiliser des variantes du terme de psychose infantile, comme la dysharmonie psychotique, pour dĂ©signer une maladie psychique spĂ©cifique ». Les psychiatres français soutiennent cette approche en raison « des symptĂŽmes issus d’une souffrance psychique et ne pouvant guĂšre ĂȘtre confondus avec les effets secondaires d’un dĂ©sordre biologique »[69].

En France

Les dysharmonies psychotiques sont individualisĂ©es en 1966 en France[31]. Dans l'Ă©dition 1988 de la CFTMEA, la dysharmonie psychotique est classĂ©e dans la rubrique « Autisme et troubles psychotiques » en 1.03, parmi les « Ă©tats psychotiques de l'enfant »[70]. La rĂ©vision de 2000 la voit passer en quatriĂšme position, celle de 2010 la classe parmi les troubles envahissants du dĂ©veloppement - psychoses prĂ©coces, sous l'intitulĂ© de « Dysharmonie multiple et complexe du dĂ©veloppement (MCDD) », sous-titrĂ© « Dysharmonie psychotique »[7]. Cet intitulĂ© provient du rapprochement avec la notion de « dysharmonie multiple et complexe du dĂ©veloppement » de Cohen[71] - [13] - [72]. Pour la rĂ©vision de 2012, le mot « psychoses prĂ©coces » est ĂŽtĂ© de la description des TED, cependant, la plupart des pĂ©dopsychiatres souhaitent conserver la catĂ©gorie des « dysharmonies psychotiques » en 1.04, « en raison de sa frĂ©quence, de son originalitĂ© et de son ancrage dans la clinique pĂ©dopsychiatrique en France »[31]. La rĂ©vision de 2012 retient une Ă©quivalence avec la « dysharmonie multiple et complexe du dĂ©veloppement », afin « d’écarter la rĂ©fĂ©rence immĂ©diate Ă  la psychose »[65]. La dysharmonie Ă©volutive est rattachĂ©e aux pathologies limites[4].

Les recommandations françaises de diagnostic clinique de l'autisme ne valident pas cette approche. Ainsi, celles Ă©tablies en 2005 valorisent « les seules manifestations qui sont immĂ©diatement objectivables »[54]. Les professionnels de santĂ© mentale français favorables Ă  l'approche psychodynamique de l'autisme s'opposent Ă  ces orientations. Roger MisĂšs explique « l'ostracisme ainsi manifestĂ© Ă  l'Ă©gard des dysharmonies psychotiques » par « les pressions exercĂ©es par les pouvoirs publics et par des associations de parents afin d’assurer une prĂ©Ă©minence absolue aux concepts d’autisme et de TED selon les critĂšres du DSM et de la CIM-10 »[54]. De mĂȘme, le dossier technique de la caisse nationale de solidaritĂ© pour l'autonomie prĂ©cise que la proposition de description de la dysharmonie psychotique est « non encore validĂ©e »[73]. Pour l'Ă©tat des connaissances publiĂ© en 2010 concernant l'autisme, la Haute AutoritĂ© de santĂ© (HAS) a prĂ©cisĂ© que les descriptions de MDD et de DP ne sont « pas encore validĂ©es »[74]. En 2015, la psychiatre-psychanalyste Claire Squires prĂ©cise que « les dysharmonies de l’enfant sont intĂ©grĂ©es aux troubles du spectre autistique »[4].

Mise en correspondance

Dans le cadre de la mise en correspondance entre la CIM-10 et la CFTMEA, il a Ă©tĂ© proposĂ© aux professionnels de santĂ© français de coder les diagnostics de dysharmonie psychotique en trouble envahissant du dĂ©veloppement non spĂ©cifiĂ© (TED-NS) ou en « autre trouble envahissant du dĂ©veloppement » (autre TED)[75] - [44]. Le pĂ©dopsychiatre-psychanalyste Xavier Giraut note que cela tend Ă  faire disparaĂźtre la catĂ©gorie des enfants et adolescents « psychotiques » dans les classifications des Ă©tablissements de santĂ© français, et s'oppose Ă  cette consĂ©quence[7]. Charles Aussilloux et Lise BarthĂ©lĂ©my notent que des Ă©quivalences peuvent ĂȘtre trouvĂ©es dans certains cas avec le syndrome d'Asperger, et dans d'autres cas avec les troubles envahissants du dĂ©veloppement, y compris non spĂ©cifiĂ©s[76].

Classifications et Ă©quivalences[13]
CIM-10 DSM-IV DSM-5 CFTMEA
Troubles envahissants du développement - TED TED Troubles du spectre de l'autisme - TSA Troubles envahissants du développement - Psychoses précoces
NC NC Inclus dans les TSA Dysharmonie multiple et complexe du développement (MCDD) - Dysharmonie psychotique

Dans le cadre d'une étude de la validité de cette classification médicale et de sa correspondance avec la CIM-10 publiée en 2011, le pédopsychiatre Guillaume Corduan a reconsidéré le diagnostic de 47 enfants antérieurement diagnostiqués comme DP. Il souligne qu'il n'est pas possible d'établir d'équivalence entre la DP et la CIM-10, et note que « la DP semble recouvrir un éventail de pathologies, particuliÚrement dans le spectre autistique »[77].

Critiques

En 2004, le psychiatre cognitiviste Laurent Mottron a critiquĂ© la notion de dysharmonie, diagnostic qu'il estime ĂȘtre posĂ© au dĂ©triment de celui du syndrome d'Asperger, consĂ©quence de la mainmise des psychanalystes en matiĂšre de classifications mĂ©dicales dans le domaine de l'autisme en France[78] :

« les milieux de santĂ© français tardent Ă  reconnaĂźtre les troubles envahissants du dĂ©veloppement sans dĂ©ficience intellectuelle, alors que cette catĂ©gorie est reconnue dans les milieux scientifiques depuis la fin des annĂ©es quatre-vingt. Ce retard se manifeste par une rĂ©ticence, en prĂ©sence d’une personne d’intelligence normale, Ă  poser le diagnostic d'autisme ou celui de syndrome d'Asperger, au profit de diverses appellations comme « traits autistiques », « psychoses infantiles » ou « syndrome sĂ©mantique pragmatique ». Du fait de l’usage en France d’une nosographie des troubles psychiatriques du dĂ©veloppement sans Ă©quivalent dans le reste du monde, les personnes atteintes de ces handicaps s’y retrouvent sous des appellations qui ne font pas le lien avec les TED, dont la plus connue est « dysharmonie d’évolution »[79]. »

De mĂȘme, le directeur de recherches au CNRS Franck Ramus critique la notion psychanalytique de « psychose de l'enfant », et postule sur la base de la comparaison de l'Ă©pidĂ©miologie de l'autisme en France et dans les autres pays que de nombreuses personnes autistes qui consultent un professionnel de santĂ© en France sont faussement diagnostiquĂ©es comme « psychotiques »[80]. Par ailleurs, il rappelle que les thĂ©ories psychanalytiques employĂ©es pour dĂ©crire les dysharmonies n’ont jamais Ă©tĂ© validĂ©es par la science : « les enfants avec troubles spĂ©cifiques du langage ou des apprentissages (dyslexie, dyscalculie, dysphasie, dyspraxie, et autres troubles dits « dys ») et leurs familles ont Ă©tĂ© victimes des mĂȘmes thĂ©ories et des mĂȘmes pratiques que les enfants autistes : mĂšre trop distante ou trop fusionnelle, pĂšre pas assez prĂ©sent, complexe d'ƒdipe mal rĂ©solu, « secret familial », absence de « dĂ©sir de parler », manifestation d'une souffrance, dysharmonie, psychose... »[81]. Marie Freeman, l'une des auteurs de l'ouvrage collectif À la dĂ©couverte de l'autisme, estime que les diagnostics de dysharmonies sont obsolĂštes et erronĂ©s, et qu'ils ne devraient plus ĂȘtre posĂ©s[82].

Notes et références

  1. Diatkine 1969.
  2. Lang 1977.
  3. « 3.2.1.3. Les dysharmonies psychotiques », Université de Lyon 2, (consulté le ).
  4. Squires 2015, p. 779.
  5. Boutinaud 2017.
  6. Dumont et al. 1995, p. 205.
  7. Giraut 2014.
  8. M. Corcos, M. SpĂ©ranza, P. Clervoy et Philippe Jeammet, « Approche psychopathologique des psychoses aigĂŒes de l'adolescent », Confrontations psychiatriques, no 43,‎ (ISSN 0153-9329, lire en ligne, consultĂ© le ).
  9. Mazet 2004.
  10. Squires 2015, p. 780.
  11. Bursztejn, Raynaud et Misés 2011, p. 3.
  12. Jacques Hochmann, « Histoire et actualitĂ© du concept de psychose de l'enfant », L'information psychiatrique, vol. me 86, no 3,‎ , p. 227–235 (ISSN 0020-0204, lire en ligne, consultĂ© le ).
  13. Delion et Golse 2013, p. 26.
  14. P. Fourneret, N. Georgieff et N. Franck, « La schizophrĂ©nie infantile : donnĂ©es actuelles et principes de prise en charge thĂ©rapeutique », Archives de PĂ©diatrie, vol. 20, no 7,‎ , p. 789–799 (DOI 10.1016/j.arcped.2013.04.021, lire en ligne, consultĂ© le ).
  15. I. Giannopulu et I. Sagot, « Ressenti Ă©motionnel positif dans une tĂąche expĂ©rimentale chez l’enfant », Annales MĂ©dico-psychologiques, revue psychiatrique, vol. 168, no 10,‎ , p. 740–745 (ISSN 0003-4487, DOI 10.1016/j.amp.2009.10.014, lire en ligne, consultĂ© le ).
  16. Jean-Yves Chagnon, Approche clinique des troubles instrumentaux (dysphasie, dyslexie, dyspraxie), Dunod, coll. « Psychologie clinique », , 256 p. (ISBN 978-2-10-071051-5 et 2-10-071051-6), p. 87.
  17. Beaud et Guibert 2009, p. 89-130.
  18. Candy Aubry et Francisco Palacio Espasa, « Le mutisme sĂ©lectif : Ă©tude de 30 cas », La psychiatrie de l'enfant, vol. 46, no 1,‎ , p. 175–207 (ISSN 0079-726X, lire en ligne, consultĂ© le ).
  19. De Vriendt-Goldman, Brenig et Desgives 2004.
  20. Pierre Ferrari, L'autisme infantile, Presses Universitaires de France, coll. « « Que sais-je ? » », , 7e éd. (ISBN 978-2-13-073111-5 et 2-13-073111-2, lire en ligne), chap. 3508, p. 13-14.
  21. Boulanger 2011, p. 1.
  22. Bernard Golse, « Les Ă©tats limites chez l'enfant : un concept limite ? », Le Carnet PSY, no 160,‎ , p. 37–39 (ISSN 1260-5921, lire en ligne, consultĂ© le ).
  23. Squires 2015, p. 784.
  24. R. Diwo et C. de Tychey, « Image du corps et dysharmonie d'Ă©volution : approche comparĂ©e Ă  l'aide du conte de la fourmi de J. Royer », Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 40, nos 5-6,‎ (ISSN 0222-9617, lire en ligne, consultĂ© le ).
  25. M. Gumy, « Approche thĂ©rapeutique de troubles narcissiques graves dans le cadre d'une dysharmonie », Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence, vol. 54, nos 6-7,‎ , p. 360–363 (DOI 10.1016/j.neurenf.2006.10.011, lire en ligne, consultĂ© le ).
  26. MisĂšs 1995, p. 1351.
  27. Henri Wallon, Les origines du caractĂšre chez l’enfant. Les prĂ©ludes du sentiment de personnalitĂ©, Paris, Presses universitaires de France, .
  28. Mazet 2005.
  29. Jacques Sarfaty (dir.), Autisme et secteur de psychiatrie infanto-juvĂ©nile : Évolution des pratiques, Presses Universitaires de France, coll. « Le Fil rouge », , 336 p. (ISBN 978-2-13-074216-6 et 2-13-074216-5, lire en ligne), p. 20.
  30. BenoĂźt Blanchard, « Entretien avec Roger MisĂšs », Enfances & Psy, no 48,‎ , p. 144–156 (ISSN 1286-5559, lire en ligne, consultĂ© le ).
  31. MisĂšs 2012, p. 19.
  32. MisĂšs et Horassius 1973.
  33. Nielle Puig-Vergùs, Margaret S. Mahler : une vie, une Ɠuvre, FeniXX, , 207 p. (ISBN 978-2-402-09983-7 et 2-402-09983-6).
  34. Pierre Ferrari, L'autisme infantile, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », , 7e éd. (ISBN 978-2-13-073111-5 et 2-13-073111-2, lire en ligne), chap. 3508.
  35. « 7e Colloque sur les ùges de la vie du 6 et 7 octobre 2017 », cause.des.aines.fr, p. 18.
  36. Lebovic et Diatkine 1963.
  37. J. de Ajuriaguerra, « Les dĂ©sorganisations dites fonctionnelles », dans Manuel de psychiatrie de l’enfant, Paris, Masson, , p. 167-171.
  38. Jeammet 1978, p. 639.
  39. Dominique Sauvage, « Autisme, une brĂšve histoire de la nosographie avec une archive de E. Seguin », Annales MĂ©dico-psychologiques, revue psychiatrique, vol. 170, no 7,‎ , p. 510–516 (DOI 10.1016/j.amp.2012.06.018, lire en ligne, consultĂ© le ).
  40. L. Kreisler, « Sémiologie et classification en psychiatrie du trÚs jeune enfant », dans Psychopathologie du bébé, Paris, Presses Universitaires de France, , p. 323-340, cité par Mazet 2005.
  41. Isabelle Rapin I et D. Allen, « Troubles du développement du langage : considérations nosologiques », dans G. de Weck (éd.), Troubles du développement du langage. Perspectives pragmatiques et discursives, Paris, Delachaux & Niestlé, (1re éd. 1983), cité par Beaud et Guibert 2009, p. 89-130.
  42. Tordjman et al. 1997.
  43. Lemay 2004 cité par Beaud et Guibert 2009, p. 89-130.
  44. Bursztejn, Raynaud et Misés 2011, p. 4.
  45. Charles Aussilloux et Lise BarthĂ©lĂ©my, « Evolution des classifications de l'autisme : leur intĂ©rĂȘt et leurs limites actuelles », Le Carnet PSY, no 75,‎ , p. 21–23 (ISSN 1260-5921, lire en ligne, consultĂ© le ).
  46. C. Blanchouin, M.-C. Olivier, J. Lighezzolo et C. de Tychey, « Dysharmonie d'Ă©volution, abus sexuel et dessin : approche comparative chez l'enfant par la grille diagnostique de Van Hutton », Annales MĂ©dico-psychologiques, revue psychiatrique, vol. 163, no 6,‎ , p. 465–475 (DOI 10.1016/j.amp.2004.04.020, lire en ligne, consultĂ© le ).
  47. Squires 2015, p. 786.
  48. M. Speranza, « Approche psychopathologique et dĂ©veloppementale de la schizophrĂ©nie infantile », Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence, vol. 54, no 1,‎ , p. 45–53 (DOI 10.1016/j.neurenf.2006.01.001, lire en ligne, consultĂ© le ).
  49. Jean-Louis GoĂ«b, Michel Botbol et Bernard Golse, « Y a-t-il des particularitĂ©s cliniques au dĂ©lire exprimĂ© lors de schizophrĂ©nies secondaires Ă  une psychose infantile ? », L'Évolution psychiatrique, vol. 69, no 4,‎ , p. 651–662 (DOI 10.1016/j.evopsy.2004.07.003, lire en ligne, consultĂ© le ).
  50. Jean-Louis GoĂ«b et Michel Botbol, « Pour une nouvelle clinique des schizophrĂ©nies Ă  l’adolescence dans leur rapport avec les psychoses infantiles : intĂ©rĂȘt d’un diagnostic diffĂ©rentiel « par les Ă©tudes » », L'Information psychiatrique, vol. 81, no 3,‎ (ISSN 0020-0204, lire en ligne, consultĂ© le ).
  51. Alain Philippe, Jean-Pierre ThĂ©venot et Françoise Casadebaig, AccĂšs aux institutions des enfants et adolescents avec autisme ou troubles apparentĂ©s : une Ă©tude de cohorte en Île-de-France de 2002 Ă  2007, Montrouge, John Libbey Eurotext, , 149 p. (ISBN 978-2-7420-0695-3 et 2-7420-0695-8), p. 19.
  52. P. Fourneret, C. Boutiere et O. Revol, « Trouble hyperactif avec dĂ©ficit de l'attention ou dysharmonie d'Ă©volution ? Soyons sĂ»rs
 », Archives de PĂ©diatrie, vol. 12, no 7,‎ , p. 1168–1173 (DOI 10.1016/j.arcped.2005.01.002, lire en ligne, consultĂ© le ).
  53. Aline Cohen de Lara, MaĂŻa Guinard, Emmanuelle Lacaze et Florence Pinton, « HyperactivitĂ© et psychose de l'enfant : l'intĂ©rĂȘt de la mĂ©thodologie projective dans l'affinement des diagnostics, Abstract, Resumen », Psychologie clinique et projective, no 13,‎ , p. 173–196 (ISSN 1265-5449, lire en ligne, consultĂ© le ).
  54. Roger MisĂšs, Nicole Garret-Gloanec et Yvonne Coinçon, « Classification de l'autisme et des psychoses prĂ©coces, plaidoyer pour des convergences », L'information psychiatrique, vol. me 86, no 3,‎ , p. 223–226 (ISSN 0020-0204, lire en ligne, consultĂ© le ).
  55. Philippe, Thévenot et Casadebaig 2008, p. 11-12.
  56. S. Manin, « L'intĂ©gration scolaire ou un temps pour penser », Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence, vol. 53, no 3,‎ , p. 114–120 (DOI 10.1016/j.neurenf.2004.12.001, lire en ligne, consultĂ© le ).
  57. Fabienne Laroque et Jean-Luc SudrĂšs, « Dysharmonie Ă©volutive et art-thĂ©rapie », Soins PĂ©diatrie-PuĂ©riculture, no 280,‎ , p. 42-46 (lire en ligne).
  58. Claire De Vriendt-Goldman, Laurence Brenig et Pascale Desgives, « La classe maternelle thĂ©rapeutique : un outil pour des enfants prĂ©sentant une dysharmonie d'Ă©volution », La psychiatrie de l'enfant, vol. 47, no 1,‎ , p. 229–258 (ISSN 0079-726X, lire en ligne, consultĂ© le ).
  59. C. De Vriendt-Golman, M. Camus et M. Klees-Delange, « Dix ans aprĂšs : le devenir d'enfants dysharmoniques ayant frĂ©quentĂ© une classe maternelle thĂ©rapeutique », Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence, vol. 54, no 3,‎ , p. 150–158 (DOI 10.1016/j.neurenf.2006.03.002, lire en ligne, consultĂ© le ).
  60. Y. Contejean et A. Dessane, « Dysharmonie psychotique : A propos de deux cas d'Ă©volution favorable », Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 45, no 6,‎ , p. 275-281 (ISSN 0222-9617, lire en ligne, consultĂ© le ).
  61. M. -C Bercier, J Vivaldi et H Benony, « Dysharmonie psychotique et psychothĂ©rapie Ă  propos du cas d'un enfant atteint du syndrome de Williams-Beuren », Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence, vol. 51, no 8,‎ , p. 439–449 (DOI 10.1016/j.neurenf.2003.09.004, lire en ligne, consultĂ© le ).
  62. M. Berger et A. Ferrant, « Le travail psychanalytique dans la prise en charge des troubles spĂ©cifiques des apprentissages », Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence, vol. 51, no 4,‎ , p. 212–222 (DOI 10.1016/s0222-9617(03)00054-0, lire en ligne, consultĂ© le ).
  63. Dumas 2013, p. 113-114.
  64. CFTMEA 2000.
  65. MisĂšs 2012, p. 20.
  66. Delion et Golse 2013, p. 44.
  67. Michel Botbol et A. Guedeney, « Classifications diagnostiques et PMSI : les enjeux en pĂ©dopsychiatrie », dans Le PMSI en psychiatrie infanto-juvĂ©nile, Presses Universitaires de France, , 232 p. (ISBN 9782130551034, DOI 10.3917/puf.golse.2005.01.0041, lire en ligne), p. 41-50.
  68. Michel Botbol et Ch. Portelli, « Correspondance et transcodage entre CFTMEA R 2010 et CIM-10 », Annales MĂ©dico-psychologiques, revue psychiatrique, vol. 169, no 4,‎ , p. 265–268 (ISSN 0003-4487, DOI 10.1016/j.amp.2011.03.004, lire en ligne, consultĂ© le ).
  69. Mirka Mesquita, « Aux frontiĂšres de l’autisme et de la psychose infantile. La place d’importance de la psychanalyse dans le champ de la psychiatrie de l’enfant », Revue de l'enfance et de l'adolescence, no 92,‎ , p. 135–148 (ISSN 2426-296X, lire en ligne, consultĂ© le ).
  70. Dumont et al. 1995, p. 120.
  71. Yves Contejean et Catherine Doyen, Regards périphériques sur l'autisme : Evaluer pour mieux accompagner, Paris, Lavoisier, coll. « Cahiers de Sainte-Anne », , 186 p. (ISBN 978-2-257-20520-9 et 2-257-20520-0, lire en ligne), p. 13.
  72. Bursztejn, Raynaud et Misés 2011, p. 6.
  73. « Troubles du spectre de l’autisme : Guide d’appui pour l’élaboration de rĂ©ponses aux besoins des personnes prĂ©sentant des troubles du spectre de l’autisme », Caisse nationale de solidaritĂ© pour l'autonomie (consultĂ© le ), p. 12.
  74. « Autisme et autres troubles envahissants du dĂ©veloppement : État des connaissances hors mĂ©canismes physiopathologiques, psychopathologiques et recherche fondamentale », Haute AutoritĂ© de santĂ©, , p. 9.
  75. MisĂšs 2012, p. 109.
  76. Delion et Golse 2013, p. 45.
  77. Guillaume Corduan, Contribution aux correspondances entre classifications diagnostiques : dysharmonie psychotique, autres TED et "Multiple complex developmental disorder, , 230 p..
  78. Mottron 2004, p. 34 ; 47.
  79. Mottron 2004, p. 31.
  80. Franck Ramus, « Les psychanalystes français distinguent-ils vraiment l'autisme de la psychose infantile ? », Ramus méninges - blog de Franck Ramus sur Pour la science, .
  81. Franck Ramus, « Les enfants « dys » aussi sont victimes de la psychanalyse », Ramus méninges - blog de Franck Ramus sur Pour la science, .
  82. Marie Freeman, « La situation en France », dans À la dĂ©couverte de l'autisme: Des neurosciences Ă  la vie en sociĂ©tĂ©, Dunod, , 256 p. (ISBN 2100714996 et 9782100714995, prĂ©sentation en ligne), p. 228-234 Inscription nĂ©cessaire.

Annexes

Liens externes

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • [Beaud et Guibert 2009] Laurence Beaud et ClĂ©ment de Guibert, « Le syndrome sĂ©mantique-pragmatique : dysphasie, autisme ou « dysharmonie psychotique » ? », La psychiatrie de l'enfant, vol. 52, no 1,‎ , p. 89–130 (ISSN 0079-726X, lire en ligne, consultĂ© le ). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • [Boutinaud 2017] JĂ©rĂŽme Boutinaud, Les troubles psychotiques chez l'enfant, Armand Colin, , 224 p. (ISBN 978-2-200-61923-7 et 2-200-61923-5, lire en ligne), « Les dysharmonies »
  • [Bursztejn, Raynaud et MisĂšs 2011] Claude Bursztejn, J.-P. Raynaud et Roger MisĂ©s, « Autisme, psychose prĂ©coce, troubles envahissants du dĂ©veloppement », Annales MĂ©dico-Psychologiques, Revue Psychiatrique,‎ (DOI 10.1016/j.amp.2011.03.011, lire en ligne, consultĂ© le )
  • [Delion et Golse 2013] Pierre Delion et Bernard Golse, Autisme : Ă©tat des lieux et horizons, Eres, coll. « Le Carnet psy », , 272 p. (ISBN 978-2-7492-2459-6 et 2-7492-2459-4, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • [Diatkine 1969] RenĂ© Diatkine, « L'enfant prĂ©psychotique », La Psychiatrie de l'enfant, vol. XII, no 2,‎ , p. 413-46
  • [Dumas 2013] Jean E. Dumas, Psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent, Louvain-la-Neuve, De Boek SupĂ©rieur, , 783 p. (ISBN 978-2-8041-7312-8, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • [Dumont et al 1995] Jean-Pierre Dumont, Philippe Dunezat, Jacques Prouff et Maryline Le Dez-Alexandre, Psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, vol. 1, Heures de France, (ISBN 2-85385-156-7 et 9782853851565)
  • [Gibello 2009] Bernard Gibello (prĂ©f. de Serge Lebovici), L'enfant Ă  l'intelligence troublĂ©e, Dunod, coll. « Enfances », (ISBN 978-2-10-053004-5 et 2-10-053004-6)
  • [Giraut 2014] Xavier Giraut, « À propos des psychoses chez l'enfant : excitation et dĂ©sorganisation des processus de pensĂ©e Ă  l'Ă©preuve de la consultation », dans Les troubles psychotiques chez l'enfant et l'adolescent, ÉrĂšs, coll. « Le Carnet psy », (ISBN 2749237076 et 9782749237077). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • [Jeammet 1978] Philippe Jeammet, « À propos des dysharmonies Ă©volutives de l'enfant », La Psychiatrie de l'Enfant, Paris, vol. 21, no 2,‎ , p. 639 (rĂ©sumĂ©)
  • [Lang 1977] J.-L. Lang, « Les dysharmonies d’évolution », Psychanalyse Ă  l’universitĂ©, vol. 2, no 6,‎
  • [Lebovici et Diatkine 1963] Serge Lebovici et RenĂ© Diatkine, « Essai d'approche de la notion de prĂ©psychose en psychiatrie infantile », Bulletin de psychologie, vol. XVII, no 224,‎
  • [Lemay 2004] Michel Lemay, L’autisme aujourd’hui, Paris, Odile Jacob, , 450 p. (ISBN 2-7381-1393-1 et 978-2738113931)
  • [Mazet 2004] Philippe Mazet, « 67. Les dysharmonies prĂ©coces du dĂ©veloppement », dans Nouveau traitĂ© de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, Presses Universitaires de France, , 2e Ă©d. (ISBN 9782130545576, DOI 10.3917/puf.diatk.2004.01.1159, lire en ligne), p. 1159-1169. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • [MisĂšs et Horiassius] Roger MisĂšs et M. Horiassius, « Les dysharmonies Ă©volutives prĂ©coces de structure psychotique », Revue de Neuropsychiatrie infantile, Paris, ElsĂ©vier, vol. 21, no 12,‎ , p. 755-765
  • [MisĂšs 1995] Roger MisĂšs, « Les pathologies limites de l’enfance », dans Nouveau TraitĂ© de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, t. II, Presses universitaires de France, , p. 1345-1362. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • [MisĂšs 2010] Roger MisĂ©s, « Les dysharmonies psychotiques : une approche nosographique », Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence, vol. 48,‎ , p. 396–401 (ISSN 0222-9617)
  • [MisĂšs 2012] Roger MisĂšs (dir.), ClassiïŹcation française des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent – R-2012, Rennes, Presses de l'Ă©cole des hautes Ă©tudes en santĂ© publique,‎ , 5e Ă©d., 127 p. (ISBN 978-2-8109-0082-4, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • [MisĂšs, Perron et Salbreux 1994] Roger MisĂšs, Roger Perron et Roger Salbreux, Retards et troubles de l'intelligence de l'enfant, Paris, EME Éditions Sociales Françaises (ESF), coll. « La vie de l'enfant », , 301 p. (ISBN 2-7101-1040-7)
  • [Mottron 2004] Laurent Mottron, L'autisme, une autre intelligence : diagnostic, cognition et support des personnes autistes sans dĂ©ficience intellectuelle, Sprimont, Éditions Mardaga, coll. « Pratiques psychologiques: Cognition, Ă©motion et santĂ© », , 235 p. (ISBN 2-87009-869-3 et 9782870098691, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • [Squires 2015] Claire Squires, « Les dysharmonies de l’enfant : des entitĂ©s complexes et multiples », Adolescence, vol. 33, no 4,‎ , p. 779–788 (ISSN 0751-7696, lire en ligne, consultĂ© le ). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • [Tordjman et al. 1997] Sylvie Tordjman, Pierre Ferrari, Bernard Golse, Claude Bursztejn, Michel Botbol, Serge Lebovici et Donald J. Cohen, « Les dysharmonies psychotiques et les Multiplex Developmental Disorders ; l’histoire d’une convergence », Psychiatrie de l’enfant, vol. 40, no 2,‎ , p. 473-504
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.