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Diazométhane

Le diazométhane est le composé organique de formule brute CH2N2. C'est le composé diazo le plus simple. Pur, c'est un gaz jaune, mais en pratique il est utilisé en solution dans l'éther diéthylique. Il est toxique et explosif quand il est exposé à de hautes températures ou à du verre à peine rugueux, au point qu'il existe un type de verrerie adapté à sa préparation et usage.

Diazométhane

Géométrie et structure du diazométhane


Formes mésomÚres


Molécule en représentation 3D
Identification
Nom UICPA diazométhane
No CAS 334-88-3
No ECHA 100.005.803
No CE 206-382-7
PubChem 9550
SMILES
InChI
Apparence gaz jaune
Propriétés chimiques
Formule CH2N2 [IsomĂšres]
Masse molaire[1] 42,04 ± 0,001 3 g/mol
C 28,57 %, H 4,8 %, N 66,64 %,
Moment dipolaire 1,50 ± 0,01 D [2]
Propriétés physiques
T° fusion −145 °C
T° Ă©bullition −23 °C
Masse volumique densité:1.4 (air=1)
Propriétés électroniques
1re énergie d'ionisation 8,999 ± 0,001 eV (gaz)[3]
Précautions
Directive 67/548/EEC
Toxique
T


Classification du CIRC
Groupe 3 : Inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'Homme[4]
Composés apparentés
Autres composés

diazoéthane


Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.
Matériel de préparation du diazométhane en laboratoire.

Préparation

Le diazométhane est habituellement préparé en solution dans l'éther diéthylique et utilisé immédiatement.

Il est synthĂ©tisĂ© en dissolvant du diazald (N-mĂ©thyl-N-nitroso-p-toluĂšnesulfonamide) dans une solution d'hydroxyde de potassium (KOH) dans l'Ă©thanol. Le diazomĂ©thane est le gaz produit, recueilli par condensation Ă  −70 °C.

En laboratoire, le diazomĂ©thane peut ĂȘtre prĂ©parĂ© en quantitĂ© millimolaire Ă  partir de nombreux prĂ©curseurs tels que le diazald ou le MNNG (1-mĂ©thyl-3-nitro-1-nitrosoguanidine)[5]. Du diazald en solution dans de l'Ă©ther diĂ©thylique et du diglyme rĂ©agit avec une solution aqueuse chaude d'hydroxyde de sodium (NaOH) et le diazomĂ©thane gĂ©nĂ©rĂ© est extrait par distillation.

Le diazométhane est aussi libéré d'une solution de MNNG dans l'éther par addition d'un solution d'hydroxyde de potassium à basse température.

Une autre voie possible pour la synthÚse du diazométhane est l'hydrolyse basique de la N-nitroso-N-méthylurée.

Titrage

La concentration d'une solution de diazomĂ©thane peut ĂȘtre dĂ©terminĂ©e de deux façons :

  • par traitement de la solution avec un excĂšs d'acide benzoĂŻque dans l'Ă©ther ; l'acide qui n'a pas rĂ©agi est titrĂ©e avec une solution de NaOH standard.
  • par spectromĂ©trie Ă  410 nm oĂč son coefficient d'extinction molaire, Δ est Ă©gal Ă  7,2.

RĂ©actions

Le diazomĂ©thane peut ĂȘtre utilisĂ© pour convertir les acides carboxyliques en leur ester mĂ©thylique ou leurs homologues (rĂ©action d'Arndt-Eistert).

Dans la réaction de Buchner-Curtius-Schlotterbeck (1885), le diazométhane réagit avec un aldéhyde pour former une cétone.

Le diazométhane est utilisé comme source de carbÚne. Il est l'un des principaux réactifs de réactions de cycloadditions dipolaires 1,3 .

Le diazométhane réagit avec une solution basique de NaDO (D = 2H, deutérium) dans D2O pour donner CD2N2[6].

Composés

Beaucoup de dérivés substitués du diazométhane ont été préparés, parmi les plus importants :

  • Le trĂšs stable (CF3)2CN2 (p.e. 12 Ă  13 °C)[7].
  • Ph2CN2 (p.f. 29 Ă  30 °C)[8].
  • Le trimĂ©thylsilyldiazomĂ©thane, (CH3)3SiCHN2 qui est commercialement disponible en solution et qui est un agent mĂ©thylant aussi bon que le diazomĂ©thane, sans ĂȘtre ni explosif, ni mutagĂšne[9].
  • PhC(H)N2, un liquide rouge avec p.e. < 25 °C Ă  1 mmHg[10].
  • Le diazoacĂ©tate d'Ă©thyle, EtO2CCHN2, comme source de carbĂšne, aussi disponible commercialement car stabilisĂ© par la fonction ester[11].

Sécurité

Le diazomĂ©thane est toxique par inhalation et contact avec la peau ou les yeux (TLV 0,2 ppm). Les symptĂŽmes incluent douleurs thoraciques, maux de tĂȘte, faiblesse gĂ©nĂ©rale et dans les cas sĂ©vĂšres, collapsus[12]. Des morts par empoisonnement avec le diazomĂ©thane ont Ă©tĂ© reportĂ©es. Dans un cas, un laborantin qui avait mangĂ© un hamburger Ă  cĂŽtĂ© d'une hotte aspirante oĂč il avait prĂ©parĂ© une large quantitĂ© de diazomĂ©thane, est mort quatre jours aprĂšs d'une pneumonie fulgurante[13]. Le diazomĂ©thane peut exploser s'il est en contact avec un joint en verre rodĂ© ou s'il est chauffĂ© Ă  plus de 100 °C. ConsĂ©quemment, une verrerie spĂ©ciale sans Ă©raflure ni rayure et un Ă©cran de protection doivent ĂȘtre employĂ©s lors de son usage.

Notes

  1. Masse molaire calculĂ©e d’aprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. (en) David R. Lide, Handbook of chemistry and physics, Boca Raton, CRC, , 89e Ă©d., 2736 p. (ISBN 978-1-4200-6679-1 et 1-4200-6679-X), p. 9-50
  3. (en) David R. Lide, Handbook of chemistry and physics, Boca Raton, CRC, , 89e Ă©d., 2736 p. (ISBN 978-1-4200-6679-1), p. 10-205
  4. IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, « Evaluations Globales de la Cancérogénicité pour l'Homme, Groupe 3 : Inclassables quant à leur cancérogénicité pour l'Homme », sur http://monographs.iarc.fr, CIRC, (consulté le )
  5. J. A. Moore; D. E. Reed, Diazomethane, OrgSynth, 1973, collvol = 5, p. 351.
  6. P. G. Gassman and W. J. Greenlee, Dideuterodiazomethane,OrgSynth, 1988, collvol = 6, p. 432.
  7. W. J. Middleton; D. M. Gale, Bis(Trifluoromethyl))diazomethane, OrgSynth, 1988, collvol = 6, p. 432.
  8. L. I. Smith, K. L. Howard, Diphenyldiazomethane, 1955, collvol = 3, p. 351.
  9. T. Shioiri, T. Aoyama, S. Mori, Trimethylsilyldiazomethane, OrgSynth, 1993, collvol = 8, p. 612.
  10. X. Creary, Tosylhydrazone Salt Pyrolyses: Phenydiazomethanes, OrgSynth, 1990, collvol = 7, p. 438.
  11. N. E. Searle, , Ethyl diazoacetate, OrgSynth, 1963, collvol = 4, p. 424.
  12. Hazards in the Chemical Laboratory, Muir, GD (ed.) 1971, The Royal Institute of Chemistry, London.
  13. Diazomethane Poisoning: Report of a fatal case with autopsy, LeWinn, E.B.; The American Journal of the Medical Sciences, 1949, 218, p. 556-562.

Liens externes

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