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Corps de réaction rapide européen

Ne doit pas être confondu avec Corps de réaction rapide-France.

Corps de réaction rapide européen
Image illustrative de l’article Corps de réaction rapide européen
Insigne du corps de réaction rapide européen.

Création 1992
Pays
Type État-major de niveau corps d'armée
Effectif 835 (quartier général en 2 018)
Garnison Drapeau de la France Strasbourg (France)
Surnom Eurocorps
Commandant Général de corps d'armée Peter DEVOGELAERE (depuis le 2 septembre 2021)

Le corps de réaction rapide européen (CRR-E), ou Eurocorps, est un état-major de niveau corps d'armée regroupant des contingents de cinq pays européens ainsi que six pays associés.

Engagé dans son ensemble, il peut commander jusqu'à 60 000 hommes des forces terrestres. Son quartier général est situé à Strasbourg en France.

Histoire

Le , deux années après la création de la brigade franco-allemande, la France et l'Allemagne annoncent leur volonté de poursuivre l'intégration européenne jusqu'au niveau corps d'armée.

Lors du sommet franco-allemand de La Rochelle du , le président François Mitterrand et le chancelier Helmut Kohl décident de mettre en place le corps européen ou Eurocorps. Celui-ci sera ouvert à toutes les nations de l'Union de l'Europe occidentale (UEO). Le 19 juin, l'accord de Petersberg définit les missions pouvant être confiées à ce nouveau corps d'armée mécanisé européen : la défense commune des pays alliés, des missions de restauration ou de maintien de la paix au profit de l'Organisation des Nations unies et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe ainsi que des missions d'ordre humanitaire. Le , l'accord SACEUR place le corps européen à la disposition de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN). Le 1er octobre de la même année, le quartier général du corps européen s'installe à Strasbourg, capitale européenne.

Dans les années qui suivent, plusieurs pays européens rejoignent l'initiative franco-allemande : la Belgique le , l'Espagne le et le Luxembourg le .

Le corps européen participe au défilé du 14 juillet 1994 sur les Champs-Élysées. Il est déclaré opérationnel en décembre 1995.

En 1996, le corps européen dispose des unités suivantes : la 1re division blindée française, la 10. Panzerdivision allemande, la 1re division mécanisée belge avec une compagnie luxembourgeoise, la 21e brigade d'infanterie mécanisée espagnole et la brigade franco-allemande[1] soit 50 000 hommes, 645 chars lourds, 1 400 blindés légers et 360 pièces d'artillerie[2]. À l'exception de la brigade franco-allemande et de la brigade multinationale d’appui au commandement — qui sont subordonnées à l'état-major du corps européen même en période de non-engagement — les autres unités dépendent en temps de paix de leur état-major national.

Entre mai 1998 et décembre 1999, quatre contingents successifs du quartier général du corps européen sont engagés en ex-Yougoslavie. D'avril à octobre 2000, le général commandant le corps européen prend le commandement de la Force pour le Kosovo (KFOR).

Le , la France et l'Allemagne proposent de mettre le corps européen au service de l'Union européenne.

En 2002, il est transformé en corps de réaction rapide européen (CRR-E) faisant suite à une décision du 22 novembre 1999.

Insigne

L'insigne de poitrine a été créé par un officier du bureau emploi de l'état-major des Armées françaises, le lieutenant-colonel Pellabeuf. Cet insigne, homologué le 18 juin 1993 sous le numéro G4000, fut réalisé par la société Delsart et, sur ordre du chef d’état-major, le général Clerc, porté pour la première fois le 5 novembre 1993, lors de la cérémonie officielle de création de du corps et en présence des ministres de la défense des trois pays participants à l’époque (Allemagne, France et Belgique).

Sa description est « insigne en forme d’écu symbolisant la défense du continent européen ».

L’Europe est représentée par deux symboles :

  • le fond azur et les étoiles d’or du drapeau européen,
  • une silhouette symbolique du continent qui permet de cacher quelques-unes des étoiles et d’éviter ainsi une identification trop poussée avec l’Union européenne ou le Conseil de l'Europe.

Une épée rappelle que ce corps est une grande unité militaire.

  • L’insigne de poitrine.
  • L’insigne de bras.
  • L’insigne de béret.

Commandants de l'Eurocorps

Passage de commandement entre le général de corps d’armée Olivier de Bavinchove et le lieutenant-général Guy Buchsenschmidt, le 28 juin 2013.


  • Lieutenant général Helmut Willmann : 1993–1996 (Allemagne)
  • Général de corps d'armée Pierre Forterre : 1996–1997 (France)
  • Lieutenant général Léo Van Den Bosch : 1997–1999 (Belgique)
  • Lieutenant général Juan Ortuño-Such : 1999–2001 (Espagne)
  • Lieutenant général Holger Kammerhoff : 2001–2003 (Allemagne)
  • Général de corps d'armée Jean-Louis Py : 2003–2005 (France)
  • Lieutenant général Charles-Henri Delcour : 2005–2007 (Belgique)
  • Lieutenant général Pedro Pitarch : 2007–2009 (Espagne)
  • Lieutenant général Hans-Lothar Domröse : 2009–2011 (Allemagne)
  • Général de corps d'armée Olivier de Bavinchove : 2011–2013 (France)
  • Lieutenant général Guy Buchsenschmidt : 2013–2015 (Belgique)
  • Lieutenant général Alfredo Ramirez Fernandez : 2015–2017 (Espagne)
  • Lieutenant général Jürgen Weigt : 2017 - 2019 (Allemagne)
  • Général de corps d'armée Laurent Kolodziej[3] : 2019-2021 (France)
  • Lieutenant général Peter Devogelaere : 2021- (Belgique)

Organisation

La garde d’honneur de l'Eurocorps à Strasbourg le 31 janvier 2013.

L'emploi de l'Eurocorps en opération relève d'une décision des cinq nations-cadres. Un comité commun, composé des chefs d’état-major de la défense et des directeurs politiques du Ministère des Affaires étrangères de chacune de ces nations, se réunit annuellement pour prendre toutes les décisions majeures concernant le corps.

Le corps de réaction rapide européen n’est subordonné à aucune organisation militaire, c’est le comité qui évalue les demandes d’aide d’organisations multinationales comme :

Le corps peut également être déployé au profit des nations-cadres. Son commandement est assuré par un général de corps d'armée appartenant à l'une des nations cadres et pour un mandat de deux ans.

Quartier général

Les étendards des cinq nations-cadre de l’Eurocorps.

Le quartier général du CRR-E (« Eurocorps Headquarters EC HQ »), est installé au quartier Aubert de Vincelles, au Neuhof, à Strasbourg. Il a aussi occupé, temporairement, l'immeuble du no 7 quai Sturm près du Tribunal[4]. Son centre des télécommunications et de l'informatique occupe le site Médard construit en 1999 juste à côté du quartier Aubert de Vincelles[4].

Le quartier général est composé des unités suivantes :

  • Un groupe de commandement, composé du général commandant, du général adjoint, du chef d'état-major, des 3 sous chefs d'état-major, les représentations air et marine, les conseillers juridiques, le bureau de presse et de relations publiques, un conseiller médical et un conseiller politique (celui-ci seulement pendant des engagements).
  • Un état-major d’environ 350 personnes. Cet état-major inclut également des officiers grecs, italiens, polonais et turcs.
  • Une brigade multinationale d’appui au commandement (« Multi-national Command Support Brigade MNCS Bde ») est également localisée à Strasbourg. Cette brigade est subordonnée à l'état-major du corps. Elle fournit l’appui lors des déploiements. La brigade dispose d’unités mises à la disposition par les nations sur une base de cas par cas.
    • La brigade comprend aussi un état-major spécifique (permanent) de 35 militaires, installé à Strasbourg.
  • Un bataillon de quartier général (« Headquarters Support Battalion HQSPT BN ») subordonné à la MNCS Bde fournit au quartier général le déploiement de son PC et sa protection, les moyens de transport, la restauration, le soutien infrastructure et de manière générale, tous les services qui participent au bon fonctionnement du corps. Ce bataillon permanent d'environ 500 militaires peut être renforcé significativement en cas d’engagement. Il est stationné au quartier Lizé, au Neuhof, à Strasbourg.

L'allemand, l'espagnol, le français et le néerlandais sont les langues officielles. L’anglais est la langue opérationnelle.

Effectifs

Par nations, au 6 avril 2018 :

  • France : 259
  • Allemagne : 230
  • Espagne : 143
  • Belgique : 96
  • Luxembourg : 2
  • Autriche : 1 (2021)
  • Grèce : 1
  • Italie : 2
  • Pologne : 99
  • Turquie : 1
  • Roumanie : 2

Engagements

Prise d'armes à l'occasion du retour en France du corps européen le 31 janvier 2013 à Strasbourg.
  • Le corps européen a participé à des missions de maintien de paix SFOR en Bosnie de 1998 au 2000.
  • Il a commandé la mission KFOR III au Kosovo du 18 avril 2000 à octobre 2000.
  • Il a commandé la mission FIAS VI en Afghanistan du 9 août 2004 au 11 février 2005.
  • Du jusqu'au 10 janvier 2007, le Quartier général du Corps européen a fourni la composante terrestre de la Force de réaction 7 de l'OTAN (NRF 7).
  • Du jusqu'au 10 janvier 2011, le Quartier général du Corps européen fournit à nouveau des éléments pour la composante terrestre de la Force de réaction 15 de l'OTAN (NRF 15).
  • De janvier 2012 à janvier 2013, le corps européen a été engagé pour la quatrième fois. Il a participé activement à la conduite des opérations en Afghanistan, au sein des états-majors de la FIAS. Environ 50 % de l'état-major a été déployé et a occupé des fonctions de tous ordres, principalement au sein du commandement interallié de la FIAS (ISAF Joint Command - IJC), chargé de conduire les opérations tactiques.
  • Durant le deuxième semestre de 2015, le corps européen appuie l'Allemagne avec 57 soldats pour conduire la mission de l'Union européenne EUTM au Mali.
  • Le , il prend l'astreinte, pour six mois, de la force de réaction rapide de l'Union européenne (European battlegroups EUBG) pour constituer le quartier général de force en cas de déploiement[5].
  • Entre 2016 et 2018, l'Eurocorps assure le commandement de la mission EUTM RCA à Bangui, République centrafricaine, par 3 rotations de 6 mois.
  • En janvier 2020, l'Eurocorps prendra une alerte OTAN d'un an comme commandement de la composante terrestre de la Nato Response Force 20.

Membres participants

Carte des nations-cadres et des nations associées du corps européen.
Membres permanents (nations-cadre)
Autres pays participant seulement à l’état-major (nations associées)
  • Drapeau de la Grèce Grèce (depuis 2002)
  • Drapeau de la Turquie Turquie (depuis 2002)
  • Drapeau de l'Italie Italie (depuis 2009)
  • Drapeau de la Roumanie Roumanie (depuis 2016)[6]
  • Drapeau de la Pologne Pologne (depuis 2009). La Pologne devient une nation associée en 2009, elle dépose en décembre 2011 une candidature pour devenir une nation cadre. Il était prévu que la Pologne devienne la sixième nation cadre de l'Eurocorps le , mais cette date a été reportée à 2017. En mars 2017, le gouvernement polonais revient sur sa décision de devenir une nation cadre et déclare rester seulement une nation associée.
  • Drapeau de l'Autriche Autriche (depuis )[7]

Sources

Références

  1. Libération - 10 avril 1996.
  2. Jean-Dominique Merchet, « A Strasbourg, l'Eurocorps balbutie. L'état-major est européen, mais les unités restent nationales. », sur Libération (consulté le )
  3. (en-US) « Commander », sur Eurocorps (consulté le )
  4. « eurocorps », sur eurocorps.wifeo.com (consulté le )
  5. « Force de réaction rapide de l'UE. L'Eurocorps d'astreinte à partir du 1er juillet », sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique, (consulté le )
  6. « Défense. La Roumanie rejoint l’Eurocorps », Les Dernières Nouvelles d'Alsace, (consulté le )
  7. « L’Autriche rejoint le club des nations associées à l’ « Eurocorps » (12.07.21) »

Bibliographie

  • « Les unités de l'Eurocorps », Libération,‎ (lire en ligne)
  • (en) Hans-Lothar Domröse, « Zwei Jahre Kommandierender General des Eurokorps. Eine persönliche Bilanz », Europäische Sicherheit,‎ , p. 13–16

Compléments

Lectures approfondies

  • [PDF] Le corps européen, plaquette réalisée par le Ministère de la Défense français.
  • (de) Matthias Blazek: Die Geschichte des Eurokorps – 25 Jahre im Leben eines der populärsten Militärbündnisse. Mit einem besonderen Blick auf die Entwicklung der deutsch-französischen Zusammenarbeit. Stuttgart: ibidem-Verlag, 2017

Articles connexes

Liens externes