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Claude Gellée

Claude Gellée ou Gelée, dit « le Lorrain », Claude ou Claude Lorrain, né à Chamagne vers 1600 et mort à Rome le , est un peintre, dessinateur et graveur lorrain, figure du paysage de style classique.

Claude Gellée
Autoportrait, 1650 (musée du Louvre, Paris).
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Activités
Parentèle
Jean Dominique (d) (neveu)
Autres informations
Mouvement
Maîtres
Genre artistique
Influencé par
signature de Claude Gellée
Signature
Sépulture de Gellée dans l’église Saint-Louis des Français à Rome par Paul le Moyne.

Biographie

Jeunesse

Claude Gellée est né à Chamagne, village de l'actuel département des Vosges du nord-est de la France, dans le duché de Lorraine, souvent contesté. C'est un des cinq fils de la famille. Il fréquente l’école du village mais, voyant qu’il ne mordait pas à l’écriture, qu’il n’apprenait presque rien, ses parents le mirent en apprentissage chez un pâtissier[1]. Ayant perdu ses parents à l’âge de 12 ans, il a peut-être vécu brièvement avec un frère aîné qui était graveur à Fribourg[2].

Il suit, à 14 ans, une troupe de pâtissiers qui se rend à Rome. Il y trouve du travail comme cuisinier auprès du peintre Agostino Tassi — le violeur d'Artemisia Gentileschi. C’est à cette époque que Claude Gellée aurait inventé la pâte feuilletée[3]. En plus des travaux domestiques, il broie les couleurs de son maître ; il a ainsi l’occasion de le voir peindre[4]. Il s’essaie lui-même à la peinture et étonne Tassi, au point que celui-ci commence l’éducation de Claude Gellée dans l’art pictural.

Éclosion

Ses biographes, Joachim von Sandrart (1606-1688) et Filippo Baldinucci (1625-1697), le connaissaient à Rome mais donnent des récits différents sur le début de sa carrière. À Rome ou à Naples, il a apparemment étudié avec l'artiste d'origine allemande Goffredo Wals (né vers 1590-1595, mort en 1638-1640), dont les vues à petite échelle l'ont influencé[2].

Il fait un séjour à Naples entre 1617 et 1621 où il étudie auprès du paysagiste Goffredo Wals[5].

Artiste indépendant à la fin des années 1620, sa première toile datée est un sujet pastoral peint en 1629 (Philadelphia Museum of Art) et dans les toutes premières se trouve La Tempête[2].

À l’âge de 25 ans, il quitte l’Italie et fait de longs voyages en France, en Suisse. De 1625 à 1626, il est élève de Claude Deruet à l’église des Carmes de Nancy, à la suite de quoi toute sa carrière se déroulera à Rome[5]. Influencé par les grands paysages d’Annibale Carracci, il forge son propre style. Peu à peu, l’effet de la lumière devient sa préoccupation majeure.

À la fin de 1626, il est à Rome, vivant dans la Via Margutta dans le quartier des artistes. Il ne s'est pas marié, et vit simplement parmi ses amis[2].

Admis à l’Académie de Saint-Luc de Rome, où se trouve aujourd'hui une Marine de 1633[6] - [5], il reçoit dans une première période, des commandes du pape Urbain VIII. Il peint de nombreux ports imaginaires, invitations au voyage, à l’architecture néo-classique de la Renaissance italienne, baignés par la lumière rasante d’un soleil couchant situé dans la ligne de fuite du tableau. On y retrouve souvent des scènes d’embarquement grouillant de débardeurs affairés (Marine, 1634 ; Port de mer au soleil couchant, 1639 ; Le Débarquement de Cléopâtre à Tarse, 1642).

Consécration

À partir de 1635, son travail est reconnu et ses toiles très demandées[7]. Il a des clients très importants, non seulement le pape Urbain VIII mais aussi le roi Philippe IV d'Espagne. En conséquence de quoi, des faux à son nom commencent à être produits et vendus. Ainsi, en 1634, Sébastien Bourdon s’amuse à contrefaire un Claude Lorrain[7]. Ceci n’est pas du tout au goût du Lorrain qui, ne souhaitant pas que des copies puissent être prises pour ses originaux, met en œuvre un procédé original et efficace pour lutter contre ces contrefaçons en reproduisant en dessin chacune de ses œuvres dans un recueil appelé Liber Veritatis, ou Livre de la Vérité. Pour chaque tableau, il précise le titre, la date ainsi que le nom du commanditaire. Il y répertoriera toutes ses œuvres jusqu’à sa mort, soit près de 200 tableaux. Ce livre unique, actuellement conservé à Londres au British Museum, est très précieux pour les historiens d’art car il leur permet d’étudier les œuvres disparues du peintre. Ses contemporains ne considèrent pas les paysans dansant ou les vaches comme des sujets dignes, ni le paysage comme un genre indépendant important[2].

À partir de 1640, l’influence des œuvres d'Annibale Carracci et du Dominiquin se fait sentir[8] et, à partir de 1645, il s’oriente vers des œuvres plus apaisées, à la lumière uniforme, d’inspiration mythologique ou biblique (Bord de mer avec Apollon et la sibylle de Cumes, 1647 ; Mariage d’Isaac et Rebecca, 1648), mais, comme toujours chez le peintre, ces scènes ne sont que des prétextes à l’exploration de l’espace infini du paysage : les œuvres du Lorrain « naissent de la distance[9] ».

Fin de carrière

À la fin de sa carrière, le Lorrain retrouve son inspiration première dans des sujets plus symboliques qui lui permettent d’explorer à nouveau le travail de la lumière (Paysage avec Tobie et l’ange, 1663 ; Paysage avec Énée chassant sur la côte de Libye, 1672).

En 1663, Claude Gellée bénéficie du mécénat du prince Colonna[5], mais il tombe gravement malade, souffrant beaucoup de la goutte. Dans ses dernières années, il ne vit que pour l’art. Bien qu’il soit délivré des soucis financiers, il mène une vie modeste et soutient beaucoup les pauvres. Hormis le pape Urbain VIII, il a peint pour des personnages très importants de son temps, tels que le roi d’Espagne ou des cardinaux de la Curie romaine. À sa mort, le , il est inhumé à Rome dans l’église de la Trinité-des-Monts, tombe transférée, en 1836, dans l’église Saint-Louis-des-Français, sous un monument édifié en son honneur par Paul le Moyne. Dans son testament, il demande qu’on dise des messes dans son village de naissance : malgré son admiration pour la nature d’Italie et sa grande fortune, Claude Gellée est resté toujours attaché à Chamagne[10].

Postérité

Auguste Rodin, Monument à Claude Gellée (1892), Nancy, parc de la Pépinière.

L’œuvre du Lorrain a laissé une forte empreinte chez les peintres français, hollandais ou britanniques, comme chez Turner[11] ou, plus récemment, chez Jean Carzou (1907-2000). L’admiration que lui voue le monde anglo-saxon est telle que le Lorrain y est couramment appelé par son seul prénom : « Claude », comme on dit « Raphaël » ou « Rembrandt »…

En 1892, Auguste Rodin réalise le monument en bronze dédié à Claude Gellée ornant le parc de la Pépinière à Nancy[12].

Un lycée et une rue portent son nom à Épinal, ainsi qu’un collège et le quai Claude-le-Lorrain à Nancy.

En 2008, un timbre est édité par la Poste, à partir de son tableau Port de mer au soleil couchant.

Dans la littérature et la philosophie

  • Le philosophe allemand Friedrich Nietzsche a eu sa seule Ă©motion picturale (il fond en sanglots) devant un tableau de Claude Le Lorrain[13].
  • Claude LĂ©vi-Strauss, qui a habitĂ© pendant toute sa vie un logement situĂ© rue de Lorraine dans le 19e arrondissement de Paris, s’est intĂ©ressĂ© Ă  l’artiste et a Ă©crit sur lui[14].
  • Louis-Ferdinand CĂ©line mentionne Claude Lorrain dans le Voyage au bout de la nuit : « Il faut croire Claude Lorrain, les premiers plans d’un tableau sont toujours rĂ©pugnants et l’art exige qu’on situe l’intĂ©rĂŞt de l’œuvre dans les lointains, dans l’insaisissable, lĂ  oĂą se rĂ©fugie le mensonge, ce rĂŞve pris sur le fait, et seul amour des hommes. »
  • Michel Houellebecq aborde les tableaux de Claude Lorrain dans AnĂ©antir : « Claude GellĂ©e, dit "le Lorrain", avait fait parfois aussi bien, ou pire, dans certaines toiles, installant dĂ©finitivement en l'homme l'enivrante tentation du dĂ©part vers un monde plus beau, oĂą nos joies seraient complètes. Ce dĂ©part se passait gĂ©nĂ©ralement au coucher du soleil, mais ce n'Ă©tait qu'un symbole, le moment vĂ©ritable de ce dĂ©part Ă©tait la mort. »
  • Dans son roman The Immaculate Deception, Ian Pears imagine le vol d'un Claude Lorrain, Paysage avec Cephalus et Procris rĂ©unis par Diane et dit qu'il s'agit du tableau connu pour ĂŞtre le plus volĂ© au monde.

Dans la toponymie

Ĺ’uvres

Peintures

Sandrart, cité par Röthlisberger, explique que l'artiste « a essayé par tous les moyens de pénétrer la nature, couché dans les champs avant le lever du jour et jusqu'à la nuit pour apprendre à représenter très exactement le ciel rouge matin, le lever et le coucher du soleil. Son observation et transcription de la lumière tombant sur le paysage étaient uniques en son temps[2] ».

Formation
Reconnaissance
Saint Antoine (vers 1638), Madrid, musée du Prado.
Saint Onuphre (1639), Madrid, musée du Prado.
Influence de Carrache et du Dominiquin
Apaisement
  • 1645-1646 : Le jugement de Pâris, huile sur toile, 112,3 Ă— 149,5 cm, Washington, National Gallery of Art.
  • entre 1645 et 1649 : Marine avec Apollon et la Sybille de Cunnes, huile sur toile, 99,5 Ă— 127 cm, Saint-PĂ©tersbourg, musĂ©e de l'Ermitage[39].
  • 1646 : Paysage avec des satyres et nymphes dansant, huile sur toile, 98 Ă— 125 cm, Tokyo, musĂ©e national de l'Art occidental[40].
  • 1646-1647 : Villa dans la campagne romaine, huile sur toile, 68,8 Ă— 91 cm, musĂ©e des Beaux-Arts de Budapest[41].
  • 1647 :
    • David sacrĂ© roi par Samuel, huile sur toile, 119 Ă— 150 cm, Paris, musĂ©e du Louvre. Pendant du DĂ©barquement de ClĂ©opâtre Ă  Tarse (1642-1643) pour le cardinal Angelo Giori[42] ;
    • Paysage avec des danseurs ou Le Mariage d'Isaac et Rebecca ou Le Moulin, huile sur toile, 152,3 Ă— 200,6 cm, Londres, National Gallery. Commande du duc de Bouillon, gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e papale, avec le Port avec l'embarquement de la reine de Saba[43].
  • 1648-1650 : Vue de La Crescenza, huile sur toile, 38,7 Ă— 58,1 cm, New York, Metropolitan Museum of Art[44].
  • 1648 :
  • 1650 : Vue de Delphes avec procession, huile sur toile, 151 Ă— 198 cm, Rome, Galerie Doria-Pamphilj[46].
  • 1652 : Paysage avec Apollon et les muses, huile sur toile, 186 Ă— 290 cm, Édimbourg, National Gallery of Scotland.
  • Vers 1656 : Le Sermon sur la montagne, huile sur toile, 171,4 Ă— 259,7 cm, New York, The Frick Collection.
  • 1656 : Arianne et Bacchus Ă  Naxos, huile sur toile, 77,5 Ă— 103 cm, Elmira, Arnot Art Museum.
  • 1657 : Marine avec Acis et GalatĂ©e, huile sur toile, 102,3 Ă— 136 cm, Dresde, Gemäldegalerie Alte Meister[47].
  • 1658 : Paysage avec David Ă  la grotte d'Adullam, huile sur toile, 111,4 Ă— 186,5 cm, Londres, National Gallery.
  • 1660 : Paysage avec le Christ sur le chemin d'EmmaĂĽs, huile sur toile, 99 Ă— 132 cm, Saint-PĂ©tersbourg, musĂ©e de l'Ermitage[48].
  • 1662-1663 : Paysage avec le père de PsychĂ© sacrifiant au temple d'Apollon, huile sur toile, 174 Ă— 220 cm, Cambridgeshire, Anglesey Abbey.
Dernières années
  • 1663 : Paysage pastoral avec la fuite en Égypte, huile sur toile, 193 Ă— 147 cm, Madrid, Collection Thyssen-Bornemisza.
  • 1664 : Paysage avec PsychĂ© hors du palais d'Éros, huile sur toile, 87,1 Ă— 151,3 cm, Londres, National Gallery.
  • 1666 :
    • Paysage avec Herminie et les bergers, huile sur toile, 92,5 Ă— 137 cm, Norfolk, Holkham Hall, Viscount Coke Collection ;
    • Paysage avec Jacob, Rachel et Leah au puits, huile sur toile, 114,5 Ă— 158 cm, Saint-PĂ©tersbourg, musĂ©e de l'Ermitage[49].
  • 1668
  • 1669 : Paysage avec la nymphe ÉgĂ©rie pleurant Numa, 155 Ă— 199 cm, Naples, musĂ©e Capodimonte[50].
  • 1672 :
  • 1673 : Vue de Delphes avec une procession, huile sur toile, 101,6 Ă— 127 cm, Chicago, Art Institute of Chicago.
  • 1674 : Marine avec PersĂ©e et l'origine du corail, huile sur toile, 100 Ă— 127 cm, Norfolk, Holkham Hall, Viscount Coke Collection.
  • 1675 :
    • ÉnĂ©e et Didon Ă  Carthage, huile sur toile, 120 Ă— 149,2 cm, Hambourg, Kunsthalle ;
    • ArrivĂ©e d’ÉnĂ©e Ă  Pallanteum, huile sur toile, 174 Ă— 221,5 cm, Cambridge, Anglesey Abbey.
  • 1676 : Jacob avec Laban et ses filles, huile sur toile, 72 Ă— 94,5 cm, Londres, Dulwich Picture Gallery.
  • 1677 : Paysage avec le voyage de Jacob, 1677, huile sur toile, 71,2 Ă— 95,1 cm, Williamstown, Clark Art Institute[52].
  • 1681 : Paysage avec le Christ apparaissant Ă  Marie-Madeleine ("Noli me tangere"), huile sur toile, 84,9 Ă— 141 cm, Francfort-sur-le-Main, musĂ©e Städel[53].
  • 1682 : Paysage avec Ascagne tirant sur le cerf de Silvia, huile sur toile, 120 Ă— 150 cm, Oxford, Ashmolean Museum.
  • non datĂ© :
    • Paysage hĂ©roĂŻque, huile sur toile, 136 Ă— 172 cm, Berlin, Gemäldegalerie ;
    • deux de ses peintures sont conservĂ©es Ă  Birmingham au Birmingham Museum and Art Gallery ;
    • quatre paysages Ă  la Galleria Doria Pamphilj de Rome, une toile dans la collection Pallavicini Rospigliosi et deux lithographies Ă  la Casa di Goethe Ă  Rome.

Dessins

  • entre 1627-1630 : Pyramide de Cestius, plume, encre brune et lavis brun, 92 Ă— 132 mm[54], Paris, École nationale supĂ©rieure des beaux-arts[55]. Ce dessin provient vraisemblablement du carnet de croquis de jeunesse de l'artiste rassemblant des vues de la Rome antique. Cette feuille tĂ©moigne de la dĂ©couverte du paysage romain de Claude GellĂ©e. Ce vestige a inspirĂ© nombre d'artistes du XVIIe et XVIIIe siècles, sensibles Ă  son caractère pittoresque et Ă  la variĂ©tĂ© des angles. Dans ce dessin Ă  l'encre l'exactitude topographique est relĂ©guĂ©e au second plan.
  • Vers 1630 : RentrĂ©e de troupeaux au crĂ©puscule, plume, encre brune et lavis brun, 149 Ă— 212 mm[56], Paris, École nationale supĂ©rieure des beaux-arts. Cette feuille a manifestement Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en vue d'une composition peinte qui ne correspond Ă  aucun tableau conservĂ©. Elle a pu ĂŞtre rapprochĂ©e des toiles des annĂ©es 1630. La perspective est clairement dĂ©finie et la main assurĂ©e, mais cette feuille a Ă©tĂ© reprise et retouchĂ©e, telle une feuille d'atelier.
  • Entre 1630 et 1635 : Saint-Pierre de Rome, lavis de plume, 11,6 Ă— 18,5 cm, Haarlem, musĂ©e Teyler.
  • Entre 1635-1640 : Paysage avec figures, sanguine, plume, encre brune et lavis brun, mise au carreau Ă  la sanguine, 204 Ă— 267 mm[57], Paris, École nationale supĂ©rieure des beaux-arts. Cette feuille fait partie des compositions rĂ©alisĂ©es en atelier par Claude GellĂ©e dans la seconde moitiĂ© des annĂ©es 1630. Elle n'a pas pu ĂŞtre mise en relation avec un tableau de sa main. L'exĂ©cution est très soignĂ©e et picturale. Les motifs du bouquet de pins parasols et de la tour ceinte d'une double couronne de crĂ©neaux sont caractĂ©ristiques des Ĺ“uvres de l'artiste de cette pĂ©riode.
  • Entre 1635-1640 : Arbres Ă  l'orĂ©e d'un bois, pierre noire, encre brune et lavis brun, 214 Ă— 250 mm[58]. Paris, École nationale supĂ©rieure des beaux-arts. Claude GellĂ©e s'attache tout particulièrement Ă  l'Ă©tude de la nature, parcourant les environs de Rome et choisissant dans la campagne les motifs et sites dont il varie subtilement la mise en page. Cette feuille date d'une pĂ©riode très prolifique pour l'artiste, mais ne peut ĂŞtre rattachĂ©e Ă  aucun tableau connu.
  • Fin des annĂ©es 1630 : Étude d'arbres, pierre noire, plume, encre brune et lavis brun, 182 Ă— 123 mm[59]. Paris, École nationale supĂ©rieure des beaux-arts. Ce dessin se rattache Ă  un groupe d'Ă©tudes d'arbres rĂ©alisĂ©es Ă  la plume et au lavis sur des feuilles de format très proche voire identique. La mise en page de cette feuille est particulièrement subtile puisque son format Ă©troit met en valeur les proportions Ă©lancĂ©es du tronc que souligne le cadrage, la masse des frondaisons Ă©tant coupĂ©e par le bord supĂ©rieur. L'effet est accentuĂ© par la vue entre contre-plongĂ©e. Le jeu des obliques du terrain en pente douce permet de suggĂ©rer la profondeur.
  • Vers 1640-1641 : Saint-Pierre de Rome, craie et lavis, 21,1 Ă— 30,7 cm, Londres, British Museum.
  • 1646 : Rome avec Saint-Pierre, pinceau, 21,2 Ă— 31,4 cm, Londres, British Museum.
  • entre 1635 et 1640, Rome, palais des sĂ©nateurs, lavis de plume, 20,3 Ă— 26,6 cm, Londres, British Museum.
  • 1674 : Procession de NoĂ«l Ă  Rome, plume, 9,3 Ă— 17,5 cm, Londres, British Museum.
  • Avant 1635 : Paysages avec figures, plume et lavis, 14,9 Ă— 20,9 cm, Londres, British Museum.
  • Vers 1638 : Civitavecchia, plume et lavis, 15,1 Ă— 21,7 cm, musĂ©e d'État de Berlin, cabinets des gravures sur cuivre.
  • Vers 1638-1639 : Deux frĂ©gates, plume et lavis, 31,9 Ă— 22,4 cm, Chicago, Art Institute of Chicago.
  • Entre 1635 et 1650 : Deux barques, craie et lavis, 10,1 Ă— 15,5 cm, Londres, British Museum.
  • 1637 : Ruisseau Ă  Subiaco, pinceau, 23,8 Ă— 39,5 cm, Londres, British Museum.
  • Non datĂ© : Panorama depuis le Sasso, plume, 16,2 Ă— 40,2 cm, Chicago, Art Institute of Chicago.
  • Entre 1635 et 1640 : Paysage sylvestre, lavis sur craie, 22,5 Ă— 32,5 cm, Vienne, Graphische Sammlung Albertina.
  • Entre 1635 et 1640 : Cours d'eau avec arbres, pinceau avec rehauts, 32,8 Ă— 21,8 cm, Boston, musĂ©e des Beaux-Arts.
  • Non datĂ© : Coucher de soleil, livre d'esquisses, fol. 4v., plume, 18,5 Ă— 12,9 cm, Stockholm, National Museum.
  • Vers 1640 : Groupe d'arbres, lavis sur craie, 26,3 Ă— 19,5 cm, Vienne, Graphische Sammlung Albertina.
  • Vers 1640 : Vue du Monte Mario sur la vallĂ©e du Tibre, pinceau, 18,5 Ă— 28,6 cm, Londres, British Museum.
  • 1640 : Mont Soracte, lavis sur craie et Ă©tude Ă  la sanguine, 20 Ă— 33,1 cm, Londres, British Museum.
  • AnnĂ©es 1640 : Deux figures fĂ©minines, lavis de plume avec rehauts, 16,6 Ă— 13,3 cm, Washington, National Gallery.
  • Vers 1645: Chasse au cerf, pinceau, 23,3 Ă— 32,9 cm, Budapest, musĂ©e des Beaux-Arts.
  • Entre 1645 et 1650 : Danse champĂŞtre, lavis sur craie, 16,4 Ă— 22,2 cm, collection privĂ©e.
  • Vers 1645 : Paysage pastoral, lavis sur craie, 27,2 Ă— 34,4 cm, Londres, Institut Courtauld.
  • Entre 1640 et 1645 : Paysage pastoral, craie et pinceau, 21,5 Ă— 31,2 cm, New York, collection privĂ©e.
  • Non datĂ© : Paysage, lavis de plume, 13,3 Ă— 16,6 cm, New York, Pierpont Morgan Library.
  • 1648 : Troupeau de moutons, pinceau et plume, 18,1 Ă— 26,4 cm, New York, Metropolitan Museum of Art.
  • Vers 1650 : Le DĂ©barquement d'EnĂ©e et de ses compagnons dans le Latium, plume, encre brune, lavis brun, rehauts de blanc et de rose sur papier brun, 185 Ă— 258 mm[60], Paris, École nationale supĂ©rieure des beaux-arts. Ce dessin est une des traces de travaux prĂ©paratoires pour la toile intitulĂ©e Le DĂ©barquement d'EnĂ©e dans le Latium, datĂ©e de 1650 et conservĂ©e Ă  Longford Castle dans la collection du comte de Radnor depuis le XVIIIe siècle. D'une exĂ©cution très picturale et particulièrement aboutie dans la mise en place tant du paysage que des figures, cette feuille tĂ©moigne d'une attention extrĂŞme au rendu des effets lumineux propres Ă  un lever d'aurore.
  • Vers 1650 : Paysage avec figures mythologiques, lavis sur craie, 27,4 Ă— 40,1 cm, Cabinet des gravures sur cuivre, musĂ©es d'État de Berlin.
  • Vers 1650 : L'Embarquement de la reine de Sabba, lavis de plume avec rehauts, 27 Ă— 42 cm, cabinet des gravures sur cuivre, musĂ©es d'État de Berlin.
  • Vers 1655 : Étude d'yeuses, plume, encre brune et quelques touches de lavis d'encre de Chine, 112 Ă— 178 mm[61], Paris, École nationale supĂ©rieure des beaux-arts. Cette feuille prĂ©sente le caractère sommaire de l'approche de la nature dĂ©veloppĂ©e par Claude GellĂ©e après 1650. La facture est rapide et nerveuse faite de traits larges et hachurĂ©s et l'espace est Ă©voquĂ© de manière très schĂ©matique.
  • Vers 1655 : Le Sermon sur la montagne, pinceau avec rehauts, 29,6 Ă— 42,2 cm, Londres, British Museum.
  • Probablement 1663 : Paysage avec PsychĂ©, lavis de plume, 25,1 Ă— 38,8 cm, Chantilly, musĂ©e CondĂ©.
  • Entre 1655 et 1660 : La TraversĂ©e de la mer Rouge, lavis de plume avec rehauts, 27,4 Ă— 36,7 cm, Windsor Castle, Royal Collections.
  • 1654 : Étude d'aigles, plume, Rome, Gabinetto Nazionale delle Stampe, 20,3 Ă— 27,2 cm.
  • Entre 1640 et 1660 : Étude d'arbre, craie et lĂ©ger lavis, 29,9 Ă— 17,9 cm, Londres, British Museum.
  • Vers 1669 : Figures derrière les plantes, pinceau, 18,4 Ă— 23,8 cm, Londres, British Museum.
  • Entre 1665 et 1670 : Femme assise et plantes, plume sur esquisse Ă  la craie, 16 Ă— 22,2 cm, Copenhague, Statens Museum for Kunst.
  • 1661 : David contre Goliath, plume, encre brune et lavis brun, 12,6 Ă— 9,8 cm, Paris, École nationale supĂ©rieure des beaux-arts[62]. Ce dessin de taille modeste a pour intĂ©rĂŞt de marquer les liens entre deux personnalitĂ©s de la vie artistique romaine de cette Ă©poque : Pierre de Cortone et Claude GellĂ©e. En effet, ce dessin est une copie assez fidèle du David dĂ©capitant Goliath peint par Pierre de Cortone et conservĂ© au musĂ©e du Vatican. L'enjeu d'un tel exercice Ă©tait pour Claude GellĂ©e de parfaire sa maĂ®trise dans la reprĂ©sentation des figures et plus particulièrement des figures en mouvement.
  • Vers 1660 : Le Voyage Ă  EmmaĂĽs, craie et lavis, lĂ©gèrement rehaussĂ©, 18,7 Ă— 29,2 cm, Londres, British Museum.
  • Non datĂ© : Concordia, lavis de plume, 13,4 Ă— 17,5 cm, musĂ©e d'État de Berlin, cabinet des graures sur cuivre.
  • 1663 : L'hommage Ă  CĂ©rès, lavis de plume avec rehauts, 15 Ă— 20,8 cm, New York, collection privĂ©e.
  • 1663 : Paysage avec Tobie et l'ange, lavis de plume sur esquisse Ă  la craie, 24,7 Ă— 34,1 cm, Munich, Staatliche Graphische Sammlung.
  • Entre 1660 et 1665 : Paysage pastoral, lavis de plume, 40 Ă— 24,8 cm, Haarlem, musĂ©e Teyler.
  • vers 1657 : Acis et GalatĂ©e, lavis de plume avec rehauts, 35,3 Ă— 46,5 cm, Windsor Castle, Royal Collections.
  • 1669 : La DĂ©ploration d'EgĂ©rie, Cabinet des gravures sur cuivre, 14 Ă— 19,7 cm, Dresde, collections d'État.
  • Non datĂ© : Repos pendant la fuite en Égypte lavis de plume, 17,4 Ă— 23,5 cm, musĂ©e d'État de Berlin, cabinet des gravures sur cuivre.
  • 1667 : Paysage avec le bannissement d'Agar, lavis de plume, 14,2 Ă— 20,4 cm, Cambridge, Fitzwilliam Museum.
  • 1673 : Rome, l'Aventin, lavis de plume, 19,2 Ă— 26,4 cm, Londres, British Museum.
  • 1672 : Delphes, lavis de plume, lĂ©gèrement rehaussĂ©, 25,4 Ă— 31,8 cm, Windsor Castle, Royal Collections.
  • Vers 1669 : Étude de chasseurs, lavis de plume, 16 Ă— 24,7 cm, New York, Metropolitan Museum of Art.
  • 1669 : Ascagne chassant, lavis de plume, lĂ©gèrement rehaussĂ©, 24 Ă— 36,1 cm, musĂ©e d'État de Berlin, cabinet des gravures sur cuivre.
  • 1670 : La Chasse d'EnĂ©e, plume, encre brune, lavis brun et rehauts de blanc, 191 Ă— 282 mm[63], Paris, École nationale supĂ©rieure des beaux-arts. Ce dessin peut ĂŞtre mis en relation avec le tableau reprĂ©sentant le mĂŞme sujet exĂ©cutĂ© par le peintre pour le prince Paolo Francesco Falconieri et livrĂ© en 1672, (conservĂ© aux musĂ©es royaux des Beaux-Arts de Bruxelles). Cette Ă©tude n'a pas Ă©tĂ© reprise Ă  l'identique dans la composition finale.
  • 1677 : Apollon et Mercure, lavis de plume avec rehauts, 18,8 Ă— 25,2 cm, musĂ©e d'État de Berlin, cabinet des gravures sur cuivre.
  • 1674 : Marine avec PersĂ©e, lavis de plume avec rehauts, 24,8 Ă— 38 cm, New York, Metropolitan Museum of Art.
  • 1678 : Le Christ jardinier, pinceau avec rehauts, 16,3 Ă— 28,4 cm, Londres, British Museum.

Gravures

Claude Gellée a gravé une quarantaine d'eaux-fortes, listées par Lino Mannocci dans son catalogue raisonné[64].

Plusieurs de ses œuvres ont été gravées par divers artistes dont Richard Earlom, Dominique Barrière, etc.

RĂ©ception critique

« Jamais je n'avais vu pareil automne, ni cru que chose semblable fut possible sur terre — un Claude Lorrain prolongé à l'infini, chaque jour de la même irrépressible perfection. »

— Friedrich Nietzsche, « Ecce Homo », dans Œuvres philosophiques complètes, Gallimard, , p. 325.

Notes et références

  1. Joachim von Sandrart (trad. Charles Martine), Claude Gellée dit Le Lorrain : Cinquante-deux reproductions de Léon Marotte avec un catalogue et une vie du peintre, Paris, Helleu et Sergent, .
  2. Biographie Metropolitan (Katharine Baetjer 2014).
  3. Jean-Marie Cuny, La cuisine lorraine, Metz, Imprimerie Fort-Moselle, 3e trimestre 1998.
  4. Édouard Meaume et Georges Duplessis, Catalogue des estampes gravées par Claude Gellée, dit Le Lorrain, Paris, Veuve Bouchard-Huzard, , 64 p., 27 cm (lire en ligne), p. 11.
  5. Sergei Daniel, Le Lorrain, Paris, Litres, (ISBN 978-5-457-48283-8, lire en ligne), p. 5.
  6. Marine, 1633, huile sur toile, 100 Ă— 130 cm.
  7. André Chastel (dir.), Nicolas Poussin, Paris, Centre National de la Recherche Scientifique, , 29 cm (OCLC 721838739, lire en ligne), p. 51.
  8. Tatiana Sgalbiero, Claude Lorrain et l’esthétique classique : l’art du « paysage idéal », entre réel et imaginaire, Cork, 50 Minutes, , 36 p. (ISBN 978-2-8062-6179-3, lire en ligne), p. 15.
  9. Werner Schade (trad. Nicole Stephan-Gabinel), Claude Lorrain, Paris, Imprimerie nationale, , 166 p. (lire en ligne).
  10. Sylvestre Michel, « Claude Gellée entre Chamagne et Rome : Nouveaux documents sur le peintre et sa famille d’après les archives lorraines », Mélanges de l’Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes, vol. 94, no 94,‎ , p. 929-47 (DOI 10.3406/mefr.1982.2678, lire en ligne, consulté le ).
  11. Cf. Turner and the masters, Tate, 2009. Turner a consacré ses derniers tableaux au thème d’Énée mémorablement traité par Lorrain, et a légué à la National Gallery de Londres deux tableaux (Didon construisant Carthage et Soleil levant à travers la brume) à condition qu’ils soient en permanence accrochés entre deux tableaux de Claude Gellée (Port de mer avec l’embarquement de la Reine de Saba et Paysage avec le mariage d’Isaac et Rebecca) ; le visiteur sera donc surpris de voir deux tableaux britanniques du XIXe siècle dans la section dévolue aux peintres français du XVIIe siècle.
  12. « Monument à Claude Gellée dit Le Lorrain » sur anosgrandshommes.musee-orsay.fr.
  13. Anecdote rapportée dans le livre de Marc Jimenez, Qu’est-ce que l’esthétique ?, Paris, Gallimard, coll. « Folio/essais », , 448 p., 18 cm (ISBN 978-2-07-032910-6).
  14. Claude LĂ©vi-Strauss, Regarder Ă©couter lire, Paris, Plon, , 188 p. (ISBN 978-2-259-02715-1, OCLC 246712644, lire en ligne).
  15. Jean Bossu, « Rue Claude Gelée », dans Jean Bossu, Chronique des rues d'Épinal, vol. 2, Épinal, Jeune chambre économique, , p. 170-171.
  16. GĂŞnes, Louvre
  17. Arche, Houston (musée)
  18. La Rochelle, Louvre.
  19. Caprice, Australie (musée).
  20. Port le matin, Ermitage (musée).
  21. Capitole, Louvre (atlas).
  22. Campo Vaccino, Louvre (atlas).
  23. Virtualuffizi.
  24. Mina Gregori (trad. de l'italien), Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Paris, Editions Place des Victoires, , 685 p. (ISBN 2-84459-006-3), p. 577.
  25. St Onuphre, Prado (musée).
  26. St Antoine, Prado (musée).
  27. Collection Northumberland
  28. Port de mer, Louvre.
  29. FĂŞte villageoise, Louvre.
  30. Campagne romaine, Metropolitan (musée).
  31. Ste Paula, Prado (musée).
  32. Artsite, cincinnati (Google arts).
  33. Tivoli, Courtauld, (artuk).
  34. Cléopâtre, Louvre (atlas).
  35. St Paul, Dulwich gall. (Google Arts).
  36. Le Gué, Prado (musée).
  37. Ulysse, Louvre (Musée).
  38. Port de mer, Londres (musée).
  39. Apollon et Sybille, Ermitage (musée).
  40. Danseurs, Tokyo (musée).
  41. Villa, Budapest (Google arts).
  42. David, Louvre (atlas)
  43. Reine de Saba, Londres (musée).
  44. Crescenza, Metropolitan (musée).
  45. Pâris et Œnome, Louvre (atlas).
  46. Delphes, Noria-Pampili (athenaeum).
  47. Acis et Galatée, Dresde (musée).
  48. Chemin d'Emmaüs, Ermitage (musée).
  49. Au puits matin, Ermitage (musée).
  50. Nymphe Egérie, Capodimonte (utpictura).
  51. Enée à Délos, National gall.
  52. (en) « Museum / Collections / Landscape with the Voyage of Jacob », sur www.clarkart.edu (consulté le ).
  53. Noli me tangere, Städel (musée).
  54. « La Pyramide de Cestius, Claude Gellée », sur Cat'zArts.
  55. L'École des beaux-arts de Paris possède une importante collection de dessins de Claude Gellée ; cf. Emmanuelle Brugerolles, Le Dessin en France au XVIIe siècle dans les collections de l’École des Beaux-Arts, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts éditions, 2001, p. 144-171, Cat. 33-41.
  56. « Rentrée de troupeaux au crépuscule, Claude Gellée », sur Cat'zArts.
  57. « Paysage avec figures, Claude Gellée », sur Cat'zArts.
  58. « Arbres à l'orée d'un bois, Claude Gellée », sur Cat'zArts.
  59. « Etude d'arbres, Claude Gellée », sur Cat'zArts
  60. « Le Débarquement d'Enée et de ses compagnons dans le Latium, Claude Gellée », sur Cat'zArts.
  61. « Etude d'yeuses, Claude Gellée », sur Cat'zArts.
  62. « David et Goliath, Claude Gellée », sur Cat'zArts
  63. « La Chasse d'Enée, Claude Gellée », sur Cat'zArts.
  64. Mannocci, Lino, The etchings of Claude Lorrain, Yale University Press, (ISBN 0-300-04222-1 et 978-0-300-04222-1, OCLC 17873168).

Annexes

Bibliographie

Filmographie

  • Port de mer au soleil couchant de Claude GellĂ©e, dit Le Lorrain - 1639, film documentaire d'Alain Jaubert, France, 1989, 27 min., Ă©dition ARTE/Palettes, Les Théâtres du soleil.

Liens externes


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