Accueil🇫🇷Chercher

Claude Deruet

Claude Déruet, né vers 1588 à Nancy où il est mort le , est un peintre lorrain issu du maniérisme tardif.

Claude DĂ©ruet
Jacques Callot, Portrait de Claude DĂ©ruet avec son fils Henri-Nicolas, 1632
Naissance
Vers 1588
Nancy
Décès
Nationalité
Activités
Autres activités
graveur, ordonnateur des fĂŞtes
Maître
Élève
Lieux de travail
Nancy (jusqu'en ), Italie (-), Nancy (-), Paris ()
Mouvement
Mécène
Richelieu, Louis XIII, Henri II de Lorraine
Influencé par
Jacques Bellange, Antonio Tempesta

Patronyme

L'artiste est rĂ©gulièrement dĂ©signĂ© « Desruet Â» ou « Desruetz Â» dans les documents d'archive, ce qui lĂ©gitime l'orthographe modernisĂ©e « DĂ©ruet Â» et non « Deruet Â».

La vie et l'Ĺ“uvre

DĂ©ruet fut un apprenti de Jacques Bellange, peintre de cour officiel du duc Charles III de Lorraine. Il Ă©tudie ensuite Ă  Rome pendant un temps, oĂą il peint notamment un portrait du samouraĂŻ Tsunenaga Hasekura, en ambassade en Europe en 1615.

Déruet est anobli en 1621, et fait chevalier de l'Ordre de Saint-Michel en 1645 par Louis XIII. Déruet possédait une luxueuse résidence à Nancy, appelée La Romaine, où Louis XIII et la reine ont séjourné en 1633.

Claude Lorrain fut durant un an, en 1625-1626, un apprenti de Claude DĂ©ruet.

DĂ©ruet va utiliser le thème de la femme guerrière, frĂ©quent en Europe Ă  l'Ă©poque : il s'agit, « Ă  travers une mythologie guerrière, de glorifier l'hĂ©roĂŻne tĂ©mĂ©raire et la cavalière hardie qui enhardissent la littĂ©rature romanesque et théâtrale[1] ». DĂ©ruet a utilisĂ© ce thème, notamment vers 1619 (suite de quatre toiles aujourd'hui au MusĂ©e des beaux-arts de Strasbourg) puis vers 1627-1630 (suite de quatre toiles, deux aujourd'hui au musĂ©e Jeanne d'Aboville de La Fère, Le Duel et La Rescousse, deux au Metropolitan Museum of Art de New York)[1] Â».

« …Le thème, de la femme guerrière alliant la violence sanguinaire à de faciles délicatesses, popularisé, entre autres, par les grands textes antiques, fut souvent repris par les artistes à la charnière des XVIe et XVIIe siècles. Déruet semble même s'en être fait une sorte de spécialité. Le sujet lui permettait d'innombrables variations décoratives, comme on peut en juger ici, où ces fameuses amazones confirment par ailleurs la formation italienne du peintre. L'apport de Florence est, en effet, frappant à travers la fantaisie des costumes notamment, mais aussi à travers les attitudes des chevaux variées et intéressantes… »

Les travaux de DĂ©ruet Ă©taient parfois jugĂ©s peu explicites : ainsi, lorsque La Fontaine visita le château de Richelieu en 1663, et se trouva devant sa sĂ©rie des quatre tableaux (les Quatre Ă©lĂ©ments), il eut ce commentaire :

« On y voit que des feux d’artifice, des courses de bagues, des carrousels, des divertissements, des traĂ®neaux et autres gentillesses semblables. Si vous me demandez ce que tout cela signifie, je vous rĂ©pondrai que je n’en sais rien[2]. Â»

Ses œuvres connues ou correctement identifiées sont peu nombreuses et dispersées (France, Allemagne, Belgique, Italie à Rome…) en dehors des grands tableaux conservés au musée des beaux-arts d’Orléans provenant du château de Richelieu, des séries d’amazones du musée des beaux-arts de Strasbourg et du musée Jeanne d'Aboville de La Fère, et d’un important ensemble abrité dans les collections du musée Lorrain[3].

Quelques Ĺ“uvres

  • L'Enlèvement des Sabines, huile sur toile, musĂ©es royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles.
  • L’Enlèvement des Sabines, huile sur toile, Bayerische Staatsgemäldegalerie, Alte Pinakothek, Munich[3].
  • Le calvaire, huile sur cuivre, Landesmuseum, Mayence[3].
  • Le Feu, huile sur toile, musĂ©e des beaux-arts d'OrlĂ©ans[3].
  • L'Eau, huile sur toile, musĂ©e des beaux-arts d'OrlĂ©ans.
  • La Terre, huile sur toile, musĂ©e des beaux-arts d'OrlĂ©ans.
  • L'Air, huile sur toile, musĂ©e des beaux-arts d'OrlĂ©ans.
  • Chasse d'Anne d'Autriche (La chasse de la duchesse Nicole de Lorraine ou l’allĂ©gorie de l’air), toile, 134 Ă— 214 cm, musĂ©e des Beaux-Arts de Chartres ; provenant du château de Baronville, le tableau est une rĂ©pĂ©tition du prĂ©cĂ©dent[4] - [5].
  • Le Portrait de Julie d'Angennes (en costume d'AstrĂ©e), huile sur toile, MusĂ©e des beaux-arts de Strasbourg[3].
  • Couple Ă  cheval (Mars et Minerve), estampe, eau-forte, Nancy, bibliothèque municipale[3].
  • Conversion de guerriers turcs, estampe, plume et encre brune, lavis, musĂ©e des beaux-arts de Nancy[3].
  • La Carrière de Nancy (La Carrière ou Rue Neuve), estampe, eau-forte, MusĂ©e lorrain, Nancy[3].
  • Le Palais ducal, 1641, estampe, eau-forte, MusĂ©e lorrain, Nancy[3].
  • Triomphe de son altesse Charles IV, estampe, eau-forte, MusĂ©e lorrain, Nancy[3].
  • L'Assunta - La Vierge de l'Assomption. Galerie Borghèse. Seule peinture murale subsistant de l'Ă©poque du cardinal Scipione Borghese, restaurĂ©e en 2017. Se trouve dans la chapelle - Cappella, stanza III di Apollo e Dafne, d'Apollon et DaphnĂ©. Voir ci-dessous note 4.
  • Portrait de Hasekura durant son voyage Ă  Rome en 1615, galerie Borghèse, Rome
  • La Bataille entre les Amazones et les Grecs, huile sur toile, 89 Ă— 115 cm, MusĂ©e du Louvre, Paris.
  • La Guerre des Amazones, le duel, vers 1619, huile sur toile, 50 Ă— 67 cm, MusĂ©e des beaux-arts de Strasbourg[1].
  • La Guerre des Amazones, le triomphe, vers 1619, huile sur toile, 50 Ă— 67 cm, MusĂ©e des beaux-arts de Strasbourg[1].
  • Le DĂ©part, huile sur toile, MusĂ©e des beaux-arts de Strasbourg[3].
  • La Rescousse, huile sur toile, MusĂ©e des beaux-arts de Strasbourg[3].
  • Le Duel, vers 1627 – 1630, huile sur toile, La Fère, MusĂ©e Jeanne d'Aboville[3].
  • La Rescousse, vers 1627-1630, huile sur toile, La Fère, MusĂ©e Jeanne d'Aboville[3].
  • Le DĂ©part des Amazones, huile sur toile, 50,8 Ă— 66 cm, Metropolitan Museum of Art, New York[1].
  • Le triomphe des Amazones, huile sur toile, 51,4 Ă— 66 cm, Metropolitan Museum of Art, New York[1].
  • Le Banquet des Amazones, huile sur toile, MusĂ©e lorrain, Nancy[3].
  • L’Amazone Ă  cheval, estampe, eau-forte, MusĂ©e lorrain, Nancy[3].
  • L'Annonciation, huile sur bois (grisaille, peinture monochrome en camaĂŻeu de gris), musĂ©e Fenaille, Rodez[6].
  • Portrait d'un noble (duc de Buckingham) Ă  cheval, huile sur toile, 251,5 Ă— 266,8 cm, collection privĂ©e[7].
  • Marie de Rohan-Montbazon (1600-79), Duchesse de Chevreuse, en Diane chasseresse, huile sur toile, 195 Ă— 240 cm, Château de Versailles.
  • AllĂ©gorie du Mariage de Louis XIV (1638-1715), huile sur toile, 115 Ă— 98 cm, Château de Versailles.
  • Portrait de femme, huile sur toile, 26 Ă— 31 cm, collection privĂ©e.
  • Portrait de Louis XIV enfant, vers 1641-1642.
  • Madame de Saint-Baslemont de Neuville en uniforme militaire.

Galerie

Notes et références

  1. Réalité et représentations des Amazones, Guyonne Leduc (dir.), préface de Sylvie Steinberg, éd. L'Harmattan, 2008, p. 66, (ISBN 978-2-29606-809-4)
  2. Cité dans Jean-Claude Boyer, Claude Deruet, L’art en Lorraine au temps de Jacques Callot, éd. Réunion des Musées Nationaux, Paris, 1992, p. 347.
  3. Dossier de presse de l'exposition Amazones et cavaliers - Hommage à Claude Deruet (v.1588-1660), 27 juin au 21 septembre 2008, musée des beaux-arts de Nancy.
  4. Émile Bellier de La Chavignerie, Notice des peintures, dessins et sculptures par P. Bellier de La Chavignerie ; Musée de Chartres (2e édition), Chartres, impr. de E. Garnier, , 124 p. (BNF 30080667), lire en ligne sur Gallica, p. 12.
  5. La chasse de la duchesse Nicole de Lorraine ou l’allégorie de l’air, collection en ligne, musée des Beaux-Arts de Chartres.
  6. Dossier de presse de l'exposition Les Petites Histoires du tableau du Duc d'Arpajon, 11 mai – 31 décembre 2006, Musée Fenaille, Rodez. Il s'agit de la face extérieure des deux volets d'un triptyque. Ce triptyque appartenait au duc d'Arpajon (vers 1590-1679) qui possédait le château de Séverac, où il était installé. Le duc d'Arpajon a guerroyé en Lorraine, ce qui peut expliquer qu'il ait connu Déruet.
  7. Lot 87 de la vente de Christie's Ă  Londres le 25 avril 2001.

Voir aussi

Bibliographie

  • Claude Deruet : La Terre, Patrick Grainville, Éric Moinet, Jeanne Amoore, David Liot, Elisabeth Martin et Andreej Mielniczek, dans la sĂ©rie DĂ©couvrir, aimer, partager les chefs-d'Ĺ“uvre des musĂ©es de France de la Bibliothèque nationale de France, Paris, 1999.
  • Amazones et cavaliers. Hommage Ă  Claude DĂ©ruet, Paulette ChonĂ©, JĂ©rĂ´me Delaplanche, Sophie Harent, Eckhard Leuschner, Éric Moinet, Claire Stoullig, Ă©d. MusĂ©e des beaux-arts - Nancy, 2008, (ISBN 9782354040123).
  • Recherches sur la vie et les ouvrages de Claude Deruet, peintre et graveur lorrain (1588-1660), Édouard Meaume, Ă©d. Nabu Press, 2010 (ISBN 9781147968323).

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.