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La Bataille entre les Amazones et les Grecs

La Bataille entre les Amazones et les Grecs est un tableau de Claude Deruet, peintre français du XVIIe siècle. L'œuvre est exposée au Musée du Louvre, à Paris.

La Bataille entre les Amazones et les Grecs
Artiste
Date
Type
Dimensions (H Ã— L)
89 Ã— 115 cm
No d’inventaire
RF 2009-10
Localisation

Origine

La présence sur la toile, au milieu du montant droit du pont, des armoiries de Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, indique que la toile lui était probablement destinée[1]. À la suite d'un don d'Hélèna et Guy Motais de Narbonne en 2009, le tableau est accroché au Musée du Louvre où il est le premier tableau de l'artiste entrant dans les collections[1].

Le sujet

Le thème de l'amazonomachie, ou combat des Grecs contre les Amazones, est fréquent dans l'art grec. Généralement les grecs en sont les vainqueurs. Ici, ce sont les Amazones, femmes guerrières, popularisées par les grands récits antiques et les poèmes du Tasse et d’Aristote, qui remportent la victoire sur les Grecs. Ce thème est fréquent en Europe à l'époque: il s'agit, à travers une mythologie guerrière, de glorifier l'héroïne téméraire et la cavalière hardie qui enhardissent la littérature romanesque et théâtrale[2]. Deruet a utilisé ce thème à plusieurs reprises, notamment vers 1619 (suite de quatre toiles aujourd'hui au Musée des beaux-arts de Strasbourg) puis vers 1627-1630 (suite de quatre toiles, deux aujourd'hui au musée Jeanne d'Abonville de La Fère, deux au Metropolitan Museum of Art de New York)[2]:

On notera aussi les œuvres aujourd'hui au Musée lorrain de Nancy :

La composition

La bataille se déroule sur un pont ; au centre, un cheval renversé tombe la tête la première dans la cascade. Sur la gauche, les Amazones ont remporté la victoire sur les Grecs : elles sont en formation de parade, et non plus de baraille, portant haut leur étendard. Dans les flots, des cavaliers sauvés de la noyade rejoignent leurs compagnons abrités sous les arches du pont. Au-dessus d’eux, une mêlée confuse, rythmée par les lances, laisse entrevoir les hommes piétinés et transpercés, les yeux exorbités des montures, la violence des corps à corps[4].Vive, multipliant les personnages (multiplication qui conditionnait et augmentait son prix), l’œuvre était propre à séduire un amateur érudit et fortuné[4].

Le style

La composition est peuplée de petites figurines peintes dans un dessin aigu et des couleurs claires, au milieu d'un paysage fantastique ; ce tableau est particulièrement caractéristique de l'activité de Deruet : il illustre à la fois la persistance d'une forme de maniérisme dans la peinture française au XVIIe siècle et la vitalité du foyer artistique lorrain[5]. L'œuvre témoigne du goût de l'époque pour l'aventure et les récits héroïques[4]. Le paysage est d'influence flamande avec les forêts, les cascades, ses lacs et ses montagnes lointaines[2].

Notes et références

  1. Grande galerie - Le Journal du Louvre, sept./oct./nov. 2010 n°13.
  2. Réalité et représentations des Amazones, Guyonne Leduc (dir.), préface de Sylvie Steinberg, éd. l'Harmattan, 2008, page 66, (ISBN 978-2-296-06809-4)
  3. Dossier de presse de l'exposition Amazones et cavaliers - Hommage à Claude Deruet (v.1588-1660), 27 juin au 21 septembre 2008, musée des beaux-arts de Nancy.
  4. Dossier de presse de l'exposition La collection Motais de Narbonne - Tableaux français et italiens des XVIIe et XVIIIe siècles au Musée du Louvre du 25 mars au 21 juin 2010.
  5. Affichette de présentation de l'œuvre au Musée du Louvre

Liens externes

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