Claude Chevalley
Claude Chevalley, né le à Johannesbourg (Afrique du Sud) et mort le à Paris[1], est un mathématicien français spécialiste de l'algèbre et un des fondateurs du groupe Bourbaki.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 75 ans) 18e arrondissement de Paris (France) |
Nom de naissance |
Claude Charles Auguste Chevalley |
Nationalité | |
Formation |
École normale supérieure (jusqu'en ) Université de Hambourg (- Université de Marbourg (- Université de Paris () |
Activités | |
Père | |
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Marguerite Chevalley (d) |
Enfant | |
Parentèle |
Lucie Chevalley (tante) Auguste Sabatier (grand-père) |
A travaillé pour | |
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Membre de | |
Directeurs de thèse | |
Distinctions | Liste détaillée |
Décomposition de Dunford, théorème de Chevalley-Warning, Chevalley–Iwahori–Nagata theorem (d), Chevalley–Shephard–Todd theorem (d), Chevalley restriction theorem (d) |
Biographie
Fils du diplomate Français Abel Chevalley et de Marguerite Sabatier, petit-fils du théologien Auguste Sabatier[2], il fait sa scolarité primaire à Chançay (Indre-et-Loire) et ses études secondaires au lycée Louis-le-Grand à Paris.
En 1926, il est admis à l'École normale supérieure, où il suit les cours d'Émile Picard et, en 1929, est reçu troisième à l'agrégation de mathématiques[3].
De 1931 à 1933, il travaille sous la direction d'Emil Artin à l'université de Hambourg, puis avec Helmut Hasse à l'université de Marbourg. L'un des résultats de ses travaux est une étape technique dans le développement de la théorie des corps de classes, qui permet de remplacer l'utilisation des fonctions L par une méthode purement algébrique.
En 1934-35, il participe à la création, essentiellement par des anciens élèves de l'école normale supérieure, du groupe Bourbaki, à Paris (décembre 1934) et au début des travaux en 1935 à Besse-en-Chandesse (Puy-de-Dôme) (son nom figure aussi sur le faire-part de décès de « Nicolas Bourbaki, mort le 11 novembre 1968 »).
En 1968, professeur à l'université de Paris depuis 1957 (il y restera jusqu'à sa retraite académique en 1978, étant affecté à l'université Paris-VII lors du démembrement de 1970), il soutient le mouvement étudiant de mai, qui le remet profondément en cause, puis participe à la fondation du Centre universitaire expérimental de Vincennes qui devient par la suite l'université Paris-VIII. Il y crée le département de mathématiques où il enseigne jusqu'à sa retraite.
Il fonde le groupe Ă©cologiste Survivre et vivre en 1970, avec Alexandre Grothendieck et Pierre Samuel.
Il épouse en premier mariage sa cousine Jacqueline (il est marié avec elle de 1933 à 1948) puis en secondes noces l'historienne du théâtre Sylvie Bostsarron, ils sont les parents de la philosophe Catherine Chevalley (1951-), universitaire à Tours.
C'est l’un des introducteurs du jeu de go en France. L'écrivain Jacques Roubaud a été un de ses élèves dans cette discipline[4].
Travaux
Le théorème de Chevalley (1936) (appelé aussi théorème de Chevalley-Warning) désigne usuellement son résultat sur la résolubilité des équations sur un corps fini.
Un autre de ses résultats concerne les ensembles constructibles en géométrie algébrique, c'est-à -dire les ensembles, dans une algèbre de Boole, engendrés par les ouverts et les fermés de Zariski. Chevalley montre que l'image d'un tel ensemble par un morphisme de variétés algébriques est du même type. Les logiciens appellent cela une élimination des quantificateurs.
Chevalley a aussi écrit un traité en trois volumes sur les groupes de Lie dans les années 1950. Quelques années plus tard, il publie ses recherches sur ce qu'on appelle aujourd'hui les groupes de Chevalley, une de ses contributions majeures. Une discussion fine des conditions d'intégralité dans les algèbres de Lie des groupes semi-simples permet de s'abstraire du cadre des nombres réels ou complexes et de travailler à la place avec les corps finis. Ceci permet de définir des groupes finis remarquables.
Dans les années 1950, Claude Chevalley fournit une nouvelle preuve élégante au théorème de décomposition de Dunford, démontré une première fois par Camille Jordan en 1870. Sa démonstration est purement algébrique, mais est calquée sur la méthode de Newton, qui est un résultat d'analyse. Dans le monde anglophone, le théorème porte aujourd'hui son nom et celui de Jordan[5].
En 2014, un prix Chevalley a été créé par George Lusztig pour honorer Claude Chevalley ; il fait partie des récompenses décernées par l'American Mathematical Society (AMS). Il est attribué tous les deux ans, pour des publications remarquables en théorie de Lie (en) durant les six années précédentes.
Publications
- Liste non exhaustive
- L'arithmétique dans les algèbres de matrices, Paris, Hermann, [6]
- « La théorie du corps de classes », Ann. Math., vol. 41,‎ , p. 394-418
- (en) Theory of Lie groups, PUP, [7]
- Théorie des groupes de Lie, tome 2 : Groupes algébriques, Paris, Hermann,
- (en) Introduction to the Theory of Algebraic Functions of One Variable, coll. « A.M.S. Math. Surveys » (no 6), (lire en ligne)[8]
- (en) The algebraic theory of spinors, Columbia Univ. Press, [9], rééd. Springer, 1997
- (en) Class field theory, Nagoya Univ., 1953-54
- Théorie des groupes de Lie, tome 3 : Théorèmes généraux sur les algèbres de Lie, Paris, Hermann,
- « Sur certains groupes simples », TMJ, vol. 7,‎ , p. 14-66
- (en) The Construction and Study of Certain Important Algebras, Publ. Math. Soc. Japan, [10]
- (en) Fundamental concepts of algebra, Acad. Press, (lire en ligne)[11]
- « Classification des groupes de Lie algébriques », Séminaire Chevalley,‎ 1956-58 (lire en ligne), éd. révisée par P. Cartier, Springer, 2005
- Fondements de la géométrie algébrique, Paris, Secrétariat Math., 11 rue P. Curie,
Notes et références
- Archives en ligne de Paris 18e, année 1984, acte de décès no 1227, cote 18D 542, vue 24/31
- Patrick Cabanel, « Claude Chevalley », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 678-679 (ISBN 978-2846211901).
- André Chervel, « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1950 », sur Ressources numériques en histoire de l'éducation (consulté le ).
- Jacques Roubaud, Georges Perec et Pierre Lusson, Petit Traité invitant à la découverte de l'Art subtil du Go, Christian Bourgois éditeur, 1969.
- 5 minutes Lebesgues, présentation de Matthieu Romagny le 19 Janvier 2016 : http://www.lebesgue.fr/video/5min/romagny (consulté en mars 2021)
- (en) C. C. MacDuffe, « Review: L'Arithmétique dans les Algèbres de Matrices, by Claude Chevalley », Bull. Amer. Math. Soc., vol. 42, no 11,‎ , p. 792 (lire en ligne)
- (en) P. A. Smith (en), « Review: Theory of Lie Groups, I, by Claude Chevalley », Bull. Amer. Math. Soc., vol. 53, no 9,‎ , p. 884-887 (lire en ligne).
- (en) A. Weil, « Review: Introduction to the theory of algebraic functions of one variable, by C. Chevalley », Bull. Amer. Math. Soc., vol. 57, no 5,‎ , p. 384-398 (lire en ligne).
- (en) J. Dieudonné, « Review: The algebraic theory of spinors, by C. Chevalley », Bull. Amer. Math. Soc., vol. 60, no 4,‎ , p. 408-413 (lire en ligne).
- (en) J. Dieudonné, « Review: The construction and study of certain important algebras, by C. Chevalley », Bull. Amer. Math. Soc., vol. 62, no 1,‎ , p. 69-71 (lire en ligne).
- (en) Arthur Mattuck (en), « Review: Fundamental concepts of algebra, by Claude Chevalley », Bull. Amer. Math. Soc., vol. 63, no 6,‎ , p. 412-417 (lire en ligne).
Annexes
Bibliographie
- Patrick Cabanel, « Claude Chevalley », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 678-679 (ISBN 978-2846211901)
Liens externes
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