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Partie constructible

En gĂ©omĂ©trie algĂ©brique, la notion de partie constructible gĂ©nĂ©ralise les parties ouvertes, fermĂ©es et mĂȘme localement fermĂ©es. Les ensembles constructibles ont Ă©tĂ© introduits par Claude Chevalley, et prĂ©sentent l'avantage d'ĂȘtre d'une manipulation plus souple. Par exemple l'image d'un constructible par un morphisme de prĂ©sentation finie est constructible, alors ce n'est pas vrai pour les parties ouvertes ou fermĂ©es. Mais surtout, sous des hypothĂšses assez gĂ©nĂ©rales, si est un morphisme de schĂ©mas, l'ensemble des points de X ou de Y vĂ©rifiant certains types de propriĂ©tĂ©s est un ensemble constructible (sans ĂȘtre ni ouvert ni fermĂ© en gĂ©nĂ©ral).

DĂ©finition

Soit X un espace topologique. L'ensemble des parties constructibles[1] de X est le plus petit ensemble de parties de X contenant les ouverts rétrocompacts (c'est-à-dire dont l'intersection avec tout ouvert quasi-compact de X est quasi-compact), stable par intersection finie et par passage au complémentaire.

Caractérisation

Un espace topologique X est dit noethérien si toute suite décroissante de parties fermées de X est stationnaire. L'espace topologique sous-jacent à un schéma noethérien est noethérien. Dans un espace noethérien, toute partie de X est rétrocompacte. Ainsi toute partie localement fermée est constructible.

On se restreint dans la suite aux espaces noethériens.

Proposition — Dans un espace noethĂ©rien, une partie est constructible si et seulement si c'est une rĂ©union finie de parties localement fermĂ©es.

En effet, l'ensemble des parties localement fermées est stable par intersection finie, et le complémentaire d'une partie localement fermée s'écrit comme réunion (disjointe) d'un ouvert et d'un fermé. Donc leurs réunions finies forment un ensemble stable par intersection finie et par passage au complémentaire. Et c'est visiblement le plus petit possible.

Propriétés

  • Il est facile de voir que tout ensemble constructible est une rĂ©union finie disjointe de parties localement fermĂ©es (en effet, la rĂ©union de deux localement fermĂ©s est aussi la rĂ©union disjointe d'un localement fermĂ©, et de l'intersection d'un localement fermĂ© avec le complĂ©mentaire d'un localement fermĂ©, or le complĂ©mentaire d'un localement fermĂ© est la rĂ©union disjointe d'un ouvert et d'un fermĂ©).
  • Si E est constructible, alors il contient un ouvert dense U de son adhĂ©rence E. Alors E est la rĂ©union disjointe de U (qui est localement fermĂ© dans X) et de qui est localement fermĂ© d'intĂ©rieur vide dans E. On peut recommencer ainsi avec E'. Par noethĂ©rianitĂ©, le procĂ©dĂ© s'arrĂȘte au bout d'un nombre fini de pas, ainsi E est une rĂ©union finie disjointe de parties localement fermĂ©es de plus en plus petites.
  • Un sous-ensemble constructible d'une partie fermĂ©e ou ouverte de X est constructible dans X.
  • Être constructible est une propriĂ©tĂ© locale : dans un espace topologique noethĂ©rien, une partie E est constructible si et seulement si tout point de E possĂšde un voisinage ouvert dans X dans lequel E est constructible.
  • Les ensembles constructibles sont stables par image rĂ©ciproque d'une application continue (entre espaces topologiques noethĂ©riens).
  • Si l'adhĂ©rence d'un singleton {x} rencontre une partie constructible E, alors x appartient Ă  E.

Exemple

Dans le plan affine sur un corps , la réunion de l'origine (0, 0) avec le complémentaire de la droite y = 0 est une partie constructible. Elle n'est pas localement fermée, mais c'est la réunion d'un fermé (l'origine) avec un ouvert (le plan moins la droite). C'est l'image du morphisme de schémas qui sur les points est défini par . Cet exemple montre que l'image d'une variété algébrique par un morphisme n'est en général ni fermée ni ouverte.

Références

  1. Dans la seconde Ă©dition d'EGA I, un tel ensemble est dit globalement constructible.

A. Grothendieck et J. DieudonnĂ©, ÉlĂ©ments de gĂ©omĂ©trie algĂ©brique, chap. 0, §9 et chap. IV, § 1.8.

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