Charles-Théodore en Bavière
Charles Théodore, duc en Bavière (né le à Possenhofen, mort le à Kreuth), fils cadet du duc Maximilien en Bavière et de la duchesse née Ludovica de Bavière, est un frère de l'impératrice Élisabeth d'Autriche, de la reine Marie des Deux-Siciles et de la duchesse d'Alençon.
Charles Théodore en Bavière | |
Charles Théodore en Bavière par Franz Hanfstaengel. | |
Titre | |
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Duc en Bavière | |
– | |
Prédécesseur | Maximilien en Bavière |
Successeur | Louis-Guillaume en Bavière |
Biographie | |
Nom de naissance | Karl Theodor in Bayern |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Pöcking, Royaume de Bavière |
Date de décès | |
Lieu de décès | Kreuth, Royaume de Bavière, Empire allemand |
Sépulture | Abbaye de Tegernsee |
Père | Maximilien en Bavière |
Mère | Ludovica de Bavière |
Conjoint | Sophie de Saxe Marie-Josèphe de Portugal |
Enfants | (1) Amélie (2) Sophie-Adélaïde (2) Élisabeth (2) Marie Gabrielle (2) Louis-Guillaume (2) François-Joseph |
Biographie
Famille
Enfant favori de sa mère et frère préféré de ses sœurs, Charles Théodore est surnommé « Gackel », ce qui signifie « petit coq ». Il est le cinquième enfant d'une fratrie de dix (dont deux sont morts en bas âge). Ses sœurs les plus connues sont : l'impératrice Élisabeth d'Autriche, la reine Marie des Deux-Siciles et la duchesse d'Alençon. Il est l'un des rares amis d'enfance du futur Louis II (de six ans son cadet)[1].
Il devient l'héritier des ducs en Bavière quand son frère aîné Louis-Guillaume contracte une union morganatique avec Henriette Mendel, une actrice, en 1859[2].
Membre de la Maison de Wittelsbach, il intègre dès l'âge de 14 ans l'armée bavaroise afin de devenir officier de cavalerie puis étudie à l'université le droit, la philosophie et l'économie. En , il effectue un long voyage en Italie. À Venise, il revoit sa sœur l'impératrice Élisabeth, puis son périple le conduit à Vérone, Gênes, Livourne, Florence et Pise avant de rentrer à Munich, le [3]. Il gravit progressivement les grades dans l'armée bavaroise : canonnier dans le 3e régiment d'artillerie en 1857, puis Rittmeister au Ier régiment de cuirassiers où il devient chef d'escadron en 1864[4]. Il sert contre la Prusse en 1866 et contre la France en 1870.
Mariages et descendance
Le , il épouse à Dresde, sa cousine la princesse Sophie de Saxe (Dresde - Munich ), fille du roi Jean Ier de Saxe et de la duchesse Amélie de Bavière. De cette union naît une fille :
- Amélie Marie en Bavière (Munich - Stuttgart ), qui épouse le à Tegernsee Guillaume d'Urach, 2e duc d'Urach et comte de Wurtemberg (Monaco - Rapallo ), aîné d'une branche morganatique de la famille de Wurtemberg[5].
La mort de sa jeune épouse en 1867, à peine deux ans après leur mariage, affecte profondément le jeune duc qui n'a que 27 ans. De même, les guerres qu'il a dû mener l'ont rendu témoin des atrocités humaines. En 1872, au grand dam de sa famille, il démissionne de l'armée et entame des études de médecine.
En 1873, après un veuvage de six ans, Charles Théodore songe à se remarier et se rend, à cet effet au château de Bronnbach à Wertheim, où résident la duchesse douairière de Bragance Adélaïde de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg, et sa famille. Veuve du roi détrôné Michel Ier de Portugal, la duchesse de Bragance est proche des grandes Maisons catholiques et a fort avantageusement marié ses filles aînées : la première a épousé le prétendant carliste, la seconde, l'archiduc Charles-Louis, frère de l'empereur. Les quatre cadettes ne sont pas encore mariées. Après un refus initial, l'aînée d'entre elles, Marie-Josèphe de Bragance, âgée de 16 ans, accepte finalement le la proposition du duc[6]. Charles Théodore épouse donc, à la chapelle du château de Kleinheubach, le , Maria Josepha du Portugal, Infante du Portugal et princesse de Bragance (Wertheim - Vienne )[7].
De cette union naissent[5] :
- Sophie Adélaïde en Bavière (née le à Possenhofen, et morte le au château de Seefeld, Bad-Kreuth), qui épouse à Munich, le Hans Veit zu Toerring-Jettenbach (Augsbourg - Munich ), dont postérité ;
- Élisabeth (née le à Possenhofen en Bavière et morte le à Laeken (Bruxelles, Belgique), qui épouse à Munich, le le prince Albert de Belgique (Albert Ier de Belgique) (né à Bruxelles le et mort dans un accident d'escalade à Marche-les-Dames le ), et devient Reine des Belges en 1909, dont postérité ;
- Marie-Gabrielle (née le à l'abbaye de Tegernsee (Royaume de Bavière), et morte le , à Sorrente (Italie), elle épouse à Munich, le le prince Rupprecht de Bavière (né le à Munich (Bavière) et mort le au château de Leutstetten, près de Starnberg, fils aîné du futur roi Louis III), dont postérité ;
- Louis-Guillaume (né le à l'abbaye de Tegernsee, en Bavière, et mort le , à Wildbad Kreuth, en Allemagne), qui épouse à Kreuth, le la princesse Éléonore zu Sayn-Wittgenstein-Berlebourg (née à Munich le et morte à Wildbad Kreuth, le ). Sans enfants et veuf, Louis Guillaume adopte son petit-neveu Max Emmanuel, prince en Bavière ;
- François-Joseph (né le à Tegernsee, et mort le à Munich), sans postérité légitime.
Prince et ophtalmologue
Profondément marqué par la mort prématurée de sa première épouse en 1867 et les guerres qu'il avait dû mener, il quitte l'armée au grand dam de sa famille et entreprend des études de médecine en 1872[8]. Membre de l'académie des sciences en 1875, il obtient son diplôme en 1880 puis, fort du soutien de ses professeurs d'université, devient un ophtalmologiste de renom, spécialisé dans le traitement de la cataracte[9]. Avec sa seconde épouse comme assistante, il fonde en 1895 un hôpital où il soigne gratuitement les personnes démunies[8].
Il eut pour aumônier le père Georg Ratzinger (grand-oncle du pape Benoît XVI).
Très proche de ses sœurs et notamment de l'impératrice d'Autriche et de la princesse de Tours et Taxis, il soutient, comme il peut, sa cadette, la duchesse d'Alençon lors de son séjour à l'hôpital du docteur Richard von Krafft-Ebing à Graz pour « troubles nerveux ». Lucide mais non dénué d'humour, il prétendait « nous avons tous un grain dans la famille ! ».
La clinique ophtalmologique de la Nymphenburger Straße de Munich porte son nom[9]. Elle est léguée en 1909 à la mort du duc, à son épouse qui le secondait[10].
Mort et funérailles
Charles Théodore en Bavière, dont la santé était devenue fragile, meurt, des suites d'une pleurésie, à Kreuth, le , à l'âge de 70 ans. Avant sa mise en bière, le lendemain, un service funèbre intime est prononcé en la seule présence des enfants du défunt et de quelques proches de la famille. Son corps est transporté à Tegernsee le surlendemain et déposé dans la grande salle de marbre. Il est inhumé, le suivant, sans solennités, selon ses souhaits, et donc en l'absence du prince-régent Luitpold qui avait toutefois fait prononcer un Requiem, en l'église Saint-Quirin de l'abbaye de Tegernsee[7] - [10]. Son fils Louis Guillaume lui succède en qualité de chef de la maison ducale en Bavière[5].
Honneurs
- Chevalier de l'ordre de Saint-Hubert (Bavière) ;
- Croix d'honneur de l'ordre de Louis (Bavière) ;
- Chevalier de l'ordre de la Fidélité (Bade) (1882) ;
- Chevalier de l'ordre de Berthold Ier (Bade) (1882) ;
- 986e Chevalier de l'ordre de la Toison d'or d'Autriche (1862) ;
- Grand cordon de l’ordre de Léopold (Belgique) (1900) ;
- Grand-croix de l'ordre d'Henri le Lion (duché de Brunswick) ;
- Grand-croix de l'ordre de Louis Ier de Hesse () ;
- Chevalier de l'ordre de l'Aigle noir (Prusse) () ;
- Grand commandeur de l'ordre royal de la Maison de Hohenzollern ;
- Chevalier de l'ordre de la Couronne de Rue (Saxe) (1864) ;
- Chevalier de l'ordre militaire de Saint-Henri (Saxe) (1870) ;
- Grand-croix de l'ordre de la Couronne de Wurtemberg (1892) ;
- Grand-croix avec couronne de chêne de l'ordre de la Couronne de Wende (Mecklembourg) ;
- Grand-croix de l'ordre de Saint-Charles (Monaco) () ;
- Grand cordon de l'ordre husseinite de Tunisie.
Ascendance
Références
- Michel Huberty et Alain Giraud 1985, p. 423-424.
- Michel Huberty et Alain Giraud 1985, p. 423.
- Hermann von Witzleben et Ilka von Vignau 1976, p. 302-304.
- Hermann von Witzleben et Ilka von Vignau 1976, p. 305.
- Michel Huberty et Alain Giraud 1985, p. 447.
- Hermann von Witzleben et Ilka von Vignau 1976, p. 310-311.
- Michel Huberty et Alain Giraud 1985, p. 424.
- Bilteryst, Defrance et van Loon 2022, p. 12.
- Bestenreiner 2004, p. 19.
- Anonyme, « La mort du duc Charles-Théodore », Journal de Bruxelles, no 338, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- Michel Huberty et Alain Giraud, L'Allemagne dynastique : Wittelsbach, t. IV, Le Perreux-sur-Marne, Alain Giraud, , 545 p. (ISBN 978-2-901138-04-4). .
- Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsbourg, Paris, L'Intermédiaire des chercheurs et des curieux, , 793 p. (ISBN 978-2-908003-04-8), p. 685-687.
- Erika Bestenreiner, Sissi, ses frères et sœurs : Valse tragique en Bavière, Paris, Pygmalion, , 285 p. (ISBN 978-2-85704-852-7), p. 19.
- (de) Hermann von Witzleben et Ilka von Vignau, Die Herzöge in Bayern : von der Pfalz zum Tegernsee, Munich, Prestel, , 408 p. (ISBN 978-3-7913-0394-9).
- Damien Bilteryst, Olivier Defrance et Joseph van Loon, « Les Biederstein, cousins oubliés de la reine Élisabeth, années 1875-1906 », Museum Dynasticum, vol. XXXIV, no 1, , p. 2-26 (ISSN 0777-0936, lire en ligne, consulté le ).
Articles connexes
Liens externes
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