Adélaïde de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg
Adélaïde de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg (en allemand : Adelheid von Löwenstein-Wertheim-Rosenberg et en portugais : Adelaide de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg), princesse de Löwenstein puis portant, par son mariage, le titre de courtoisie de « duchesse de Bragance », est née le à Kleinheubach, dans le Royaume de Bavière, et décédée le à Ryde, au Royaume-Uni. Épouse du roi déchu Michel Ier de Portugal, elle est reconnue « reine » par les miguelistes.
Titulature |
« Reine de Portugal » Princesse de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg |
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Dynastie | Maison de Löwenstein-Wertheim |
Naissance |
Kleinheubach (Bavière) |
Décès |
Ryde, Île de Wight (Royaume-Uni) |
Père | Constantin de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg |
Mère | Agnès de Hohenlohe-Langenbourg |
Conjoint | Michel Ier de Portugal |
Enfants |
Marie des Neiges de Bragance Miguel de Bragance Marie-Thérèse de Bragance Marie-Josèphe de Bragance Adelgonde de Jésus de Bragance Marie-Anne de Bragance Antónia de Bragance |
Famille
Issue d'une branche morganatique de la Maison de Wittelsbach dont les états furent médiatisés sous l'autorité du premier Consul Français Napoléon Bonaparte lors du Recès d'Empire de 1803, la princesse Adélaïde est la fille du prince héréditaire Constantin de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg (1802–1838) et de son épouse la princesse Agnès de Hohenlohe-Langenbourg (1804-1833).
La princesse a un frère cadet, le prince Charles de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg, héritier du titre, qui, veuf en 1861 et père d'une nombreuse famille, entrera en 1907 dans l'Ordre dominicain et s'étendra au couvent de Venlo aux Pays-Bas.
Orpheline de bonne heure, la princesse Adélaïde et son frère grandissent auprès de son grand-père paternel, le prince Charles-Thomas de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg (1783–1849). La princesse contracte une union prestigieuse en épousant le jour de ses 20 ans l'ex-roi Michel Ier de Portugal, fils du roi Jean VI de Portugal (1767-1826) et de son épouse l'infante Charlotte Joachime d'Espagne (1775-1830).
Cependant, le souverain déchu a 29 ans de plus que son épouse et il est une figure controversée du gotha européen : fervent absolutiste, il a en effet cherché à renverser son père en 1824 (Abrilada) puis sa propre nièce, la reine Marie II, à qui il était fiancé au moment de la Guerre civile portugaise.
De cette union naissent sept enfants :
- Marie des Neiges (1852-1941), « infante de Portugal », qui épouse, en 1871, Alphonse Charles de Bourbon (1849-1936), « duc de San Jaime », prétendant carliste au trône d'Espagne et prétendant légitimiste au trône de France ;
- Michel (1853-1927), « duc de Bragance » et prétendant migueliste au trône de Portugal, qui épouse, en 1878, Élisabeth de Tour et Taxis (1860-1881) avant de se remarier, en 1893, à la princesse Marie-Thérèse de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg (1870-1935) ;
- Marie-Thérèse (1855-1944), « infante de Portugal », qui épouse l'archiduc Charles-Louis d'Autriche (1833-1896) ;
- Marie-Josée (1857-1943), « infante de Portugal », qui épouse, en 1874, Charles-Théodore en Bavière (1839-1909) ;
- Aldegonde de Jésus (1858-1946), « infante de Portugal » et « duchesse de Guimarães », qui épouse, en 1876, Henri de Bourbon-Parme (1851-1905), comte de Bardi ;
- Marie-Anne (1861-1942), « infante de Portugal » et régente de Luxembourg, qui épouse, en 1893, le grand-duc Guillaume IV de Luxembourg (1852-1912) ;
- Antonia (1862-1959), « infante de Portugal », qui épouse, en 1884, le duc déchu Robert Ier de Parme (1848-1907).
Biographie
Veuve en 1866, Adélaïde passe plusieurs années à chercher de bons partis pour ses enfants. Elle parvient ainsi à marier plusieurs d'entre eux à des parents proches de l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche.
En 1895, deux ans après le mariage de la dernière de ses filles, Adélaïde se retire à l'abbaye Sainte-Cécile de Solesmes, en France. Avec la montée de l'anticléricalisme républicain, la communauté quitte l'hexagone pour s'installer à Cowes puis à Ryde, au Royaume-Uni. C'est dans cette ville que la princesse s'éteint, le , à l'âge de 76 ans.
En 1967, les dépouilles mortelles de la princesse et de son époux sont transférées au Panthéon royal des Bragance du monastère de Saint-Vincent de Fora de Lisbonne.
Comme tant de ses semblables (qui sont parfois ses parentes), la princesse Adélaïde peut être considérée comme une des grand-mères de l'Europe dynastique.
La princesse est l'ancêtre du roi Philippe de Belgique, du grand-duc Henri de Luxembourg, du prince Jean Adam II de Liechtenstein et de différents chefs de Maisons anciennement régnantes : l'archiduc Charles d'Autriche, l'infant Edouard de Portugal, duc de Bragance, le prince Emmanuel-Philibert de Savoie, la princesse Margareta de Roumanie, le duc François de Bavière, le duc Charles de Bourbon-Parme.
Si, seule sa fille Marie-Anne, qui fut régente lors de la maladie du grand-duc Guillaume IV de Luxembourg, exerça des fonctions politiques, toutes ses filles eurent une influence morale non négligeable sur leur entourage. Nombre de ses petites-filles embrassèrent l'état religieux et le procès en béatification de l'impératrice d'Autriche Zita de Bourbon-Parme est en cours.