Miguelisme
Le miguelisme (du nom de Michel Ier de Portugal, Miguel I de Portugal en langue portugaise) est un mouvement politique légitimiste et absolutiste apparu au Portugal dans les années 1820-1830.
De tendance conservatrice et anti-libérale, la naissance de ce mouvement entraîne le déchirement des deux branches de la maison de Bragance (celles du roi Pierre IV et de son frère cadet le roi Michel Ier de Portugal) et aboutit à une guerre civile et à plusieurs soulèvements au Portugal au XIXe siècle.
Bien que leur mouvement soit comparable dans une certaine mesure au carlisme espagnol et au légitimisme français, les miguelistes ne se réclamaient pas de la loi salique. Au surplus, la branche de Michel Ier n'était pas l'aînée de la maison de Bragance (elle ne le deviendra qu'en 1891, à la mort du dernier empereur du Brésil, fils de Pierre IV, bien que ce soient les descendants cognatiques — les Saxe-Cobourg-Bragance — de Pierre IV qui règnent au Portugal à partir de 1853).
La question dynastique depuis 1932
À la mort sans descendance du roi déchu Manuel II de Portugal en 1932 (son héritier le plus proche étant un jésuite allemand, le prince Georges de Saxe, petit-fils de l'infante Marie-Anne, grand-tante de Manuel II), un petit-fils de Michel Ier, Édouard de Bragance (prétendant migueliste au trône de Portugal depuis 1920), se revendique comme le successeur du défunt, en tant que membre de la maison de Bragance, et se rallie une partie des monarchistes portugais, dans un contexte politique où le Portugal est désormais une république. Les pourparlers entre les deux branches de l'ancienne famille royale (la maison libérale de Saxe-Cobourg-Bragance et la maison conservatrice de Bragance), dans les années 1910-1920 (ayant abouti en 1922 au pacte de Paris (pt), mais non ratifié), n'ayant cependant pas pu entériné la reconnaissance d'Édouard de Bragance par Manuel II, laissent finalement le choix aux Cortes générales de la Nation portugaise qui confirment simplement l'abolition de la monarchie.
La question dynastique (pt) a continué à diviser les royalistes portugais, et ce ne fut pas un descendant allemand de l'infante Marie-Anne ou de l'infante Antónia (toutes deux filles de la reine Marie II) qui trancha la question en faisant valoir ses propres droits (dont la condition première aurait été le renoncement à la nationalité allemande et l'obtention incertaine de la nationalité portugaise), mais une supposée fille adultérine du roi Charles Ier : Maria Pia de Saxe-Cobourg Bragance (1907-1995).
De son côté, la branche aînée des Bragance (dont les membres vivent aux États-Unis), descendante de dom Michel de Bragance (le frère aîné d'Édouard), n'a émis aucune revendication dynastique, ayant préalablement renoncé à ses droits en 1920 et adopté la nationalité américaine.
En revanche, le duc de Loulé, dom Pedro Folque de Mendoça (né en 1958), descendant de l'infante Anne de Jésus Marie, fille du roi Jean VI, assume depuis 2008 sa position dynastique et se présente comme le chef de la maison royale de Portugal[1] (sous le nom de Pedro VI : Pierre VI) et acteur politique avec le soutien du Parti populaire monarchiste, dans le prolongement des idées constitutionnelles et libérales de la monarchie portugaise à son abolition.
Notes et références
- Casa Real Portuguesa (site officiel de Pedro Folque de Mendoça, duc de Loulé)