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Charles-Édouard Dorion

Charles-Édouard Dorion (, QuĂ©bec, Canada-Est, Province du Canada - , QuĂ©bec, QuĂ©bec, Canada), est un avocat, enseignant et juge quĂ©bĂ©cois. Il a Ă©tĂ© bĂątonnier du QuĂ©bec.

Charles-Édouard Dorion
Charles-Édouard Dorion, 1909
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  85 ans)
Québec, Québec, Canada
Nom de naissance
Marie-Joseph-Charles-Édouard Dorion
Nationalité
Formation
Activité
PĂšre
Louis-EugĂšne Dorion
MĂšre
AdĂšle Gingras
Fratrie
Jean-Baptiste-Éric Dorion
Conjoint
Malvina Paré, Blanche Noël, Eugénie Dorion
Enfant
Gabrielle Dorion, Mariette Dorion, Charles-Édouard Dorion, Robert Dorion, Marguerite Dorion
Autres informations
Organisation
A travaillé pour
Religion
Date de baptĂȘme
17 novembre 1860
Titres honorifiques
Esquire
Conseiller du roi

Origine et formation

Charles-Édouard Dorion est le fils de Louis-EugĂšne Dorion, agent d'assurance et trĂ©sorier de la Ville de QuĂ©bec, et d'AdĂšle Gingras[1] - [2] - [3]. Louis-EugĂšne Dorion a pour frĂšres, et donc les oncles de Charles-Édouard, Antoine-AimĂ© Dorion, 10e Premier ministre du Canada-Est et juge en chef du QuĂ©bec de 1874 Ă  1891, et Jean-Baptiste-Éric Dorion, journaliste, homme politique et cofondateur de l'Institut canadien de MontrĂ©al[4] - [5] - [6]. Il est baptisĂ© le 17 novembre 1860 Ă  la basilique-cathĂ©drale Notre-Dame de QuĂ©bec au sein de l'Ă©glise catholique romaine, avec Édouard Gingras et Éliza Hough Gingras comme parrain et marraine et Henri-Raymond Casgrain comme cĂ©lĂ©brant[3].

Charles-Édouard Dorion entame ses Ă©tudes au Petit sĂ©minaire de QuĂ©bec, et s'inscrit par la suite Ă  l'UniversitĂ© Laval oĂč il Ă©tudie le droit[3] - [7]. Il a notamment Ă©tudiĂ© en mĂȘme temps qu'Alphonse Bernier et Arthur Delisle[7]. En 1884, il obtient sa license en droit et, le 18 juillet de la mĂȘme annĂ©e, est admis au Barreau du QuĂ©bec[3] - [8]. En 1894, Charles-Édouard Dorion obtient un doctorat en droit auprĂšs de la mĂȘme universitĂ©[3].

CarriĂšre professionnelle

Charles-Édouard Dorion entame sa pratique du droit en allant travailler, autour de 1884, au sein de l'Ă©tude de Charles Fitzpatrick, poids lourd du droit quĂ©bĂ©cois et canadien[3]. Par la suite, de 1887 Ă  1894, il est associĂ© Ă  Joseph-Édouard BĂ©dard et François-Gilbert Miville-DechĂȘne[3]. À la suite de ce partenariat, il entre en brĂšve association avec Wilbrod-James Miller avant de tenter sa chance en solo en 1900[3]. Entre 1900 et 1910, il forme un cabinet d'avocats avec AimĂ© Marchand qui durera pendant cinq annĂ©es[3].

En 1889, Charles-Édouard Dorion est employĂ© par l'UniversitĂ© Laval, son alma mater, et y enseigne le droit civil, bien qu'il soit incertain Ă  quel moment il a pris sa retraite de l'enseignement[8] - [9].

Il est crĂ©Ă© conseiller du roi en 1903[8]. En 1909, il est Ă©lu bĂątonnier du Barreau de QuĂ©bec[8]. La mĂȘme annĂ©e, en mai, Charles-Édouard Dorion devient le bĂątonnier du QuĂ©bec pour le bĂątonnat de 1909-1910[10].

De 1921 Ă  1928, il est le doyen de la facultĂ© de droit de l'UniversitĂ© Laval[8]. Le prĂ©dĂ©cesseur de Dorion Ă  ce poste est Edmund James Flynn, ancien premier ministre du QuĂ©bec, qui l'a Ă©tĂ© de 1915 Ă  1921. En 1928, Charles-Édouard Dorion propose un changement au curiculum de la facultĂ©, et souhaite que soit rajoutĂ© au parcours des Ă©tudiants un cours de discipline professionnelle afin d'inculquer aux Ă©tudiants « un profond sentiment de justice » pour ainsi Ă©viter de compromettre « le corps tout entier »[11]. À son retrait de la vie acadĂ©mique, le poste de doyen est revenu Ă  Ferdinand Roy[12].

Entre 1920 et 1935, Charles-Édouard Dorion donne plusieurs confĂ©rences de façons sporadiques sur des sujets tels le syndicalisme, la famille, la propriĂ©tĂ©, la justice et l'autoritĂ© pour le compte des Semaines sociales du Canada, des colloques culturels organisĂ©s par l'Église catholique au Canada[13] - [14].

Haute magistrature

En mai 1911, Charles-Édouard Dorion est nommĂ© en tant que juge Ă  la Cour supĂ©rieure du QuĂ©bec pour le district judiciaire de QuĂ©bec[15]. Il y siĂšge jusqu'en 1920[15].

Le 26 juillet 1920, Charles-Édouard Dorion obtient le poste de juge puĂźnĂ© Ă  la Cour du banc du roi, le plus haut tribunal quĂ©bĂ©cois[8] - [15] - [16] - [17]. Il reste juge jusqu'Ă  sa retraite en janvier 1940[8].

Charles-Édouard Dorion ca. 1935.

Commission des droits civils de la femme

En 1929, le gouvernement Taschereau mandate Charles-Édouard Dorion de prĂ©sider une commission d'enquĂȘte concernant les droits civils des femmes[18]. Cette commission d'enquĂȘte sera davantage connue sous le nom de Commission Dorion[19]. La commission est composĂ©e de quatre hommes : Charles-Édouard Dorion Ă  la prĂ©sidence, Ferdinand Roy comme rapporteur et Victor Morin et Joseph Sirois, deux notaires[20] - [21]. La commission tient une audience publique Ă  MontrĂ©al et une autre Ă  QuĂ©bec et reçoit de nombreuses recommendations Ă©crites[22]. La commission a produit trois rapports, dont le dernier a Ă©tĂ© remis au gouvernement de Louis-Alexandre Taschereau le 15 janvier 1931[23]. La commission a entre autres permis aux femmes de toucher le produit de leur labeur et d'agir Ă  titre de tĂ©moins Ă  la signature d'un testament[19]. L'Ăąge lĂ©gal du mariage a aussi montĂ© Ă  14 ans pour les filles et 16 ans pour les garçons[19].

TrĂšs catholique, Charles-Édouard Dorion Ă©tait cependant contre l'Ă©mancipation complĂšte des femmes[24]. En 1929, Charles-Édouard Dorion Ă©crit : « Les communautĂ©s religieuses rĂ©alisent l’ordre social le plus parfait, par l’obĂ©issance la plus parfaite, l’obĂ©issance volontaire. [...] C’est une partie des citoyens dont la CitĂ© et la police d’ordre n’ont pas Ă  s’occuper. C’est une partie de la CitĂ© qui se gouverne sansfrais et qui s’emploie Ă  crĂ©er de l’ordre autour d’elle par l’Exemple et par l’éducation, et par l’Aide qu’elle apporte aux autres spontanĂ©ment[25]. »

Le 11 mars 1931, la Loi modifiant le Code civil et le Code de procédure civile relativement aux droits de la femme entre en vigueur au Québec[26] - [27] - [28].

  • Les trois rapports de la Commission des droits civils de la femme (textes complets)
  • Premier Rapport des Commissaires
    Premier Rapport des Commissaires
  • DeuxiĂšme Rapport des Commissaires
    DeuxiĂšme Rapport des Commissaires
  • TroisiĂšme Rapport des Commissaires
    TroisiĂšme Rapport des Commissaires

Vie privée et décÚs

Le 13 septembre 1887, Charles-Édouard Dorion, 26 ans, Ă©pouse Malvina ParĂ©, 17 ans, Ă  l'hĂŽpital gĂ©nĂ©ral de QuĂ©bec[3] - [29] - [30]. Cinq enfants sont connus du couple : Gabrielle, Mariette, Charles-Édouard, Robert et Marguerite[31]. Charles-Édouard deviendra avocat comme son pĂšre et Robert, un ingĂ©nieur[3]. Il est pour l'heure impossible de le savoir avec certitude, mais Malvina ParĂ© est probablement dĂ©cĂ©dĂ©e en 1908[32]. Charles-Édouard Dorion se remarie le 7 fĂ©vrier 1910 Ă  Blanche NoĂ«l, 37 ans, qui dĂ©cĂšde le 19 novembre 1927[33]. Charles-Édouard Dorion se remarie une derniĂšre fois, cette fois avec EugĂ©nie Dorion, 31 ans, sa cousine germaine, le 28 mars 1932[34].

Charles-Édouard Dorion est dĂ©cĂ©dĂ© dans la ville qui l'a vue naĂźtre le 4 mars 1946, Ă  l'Ăąge de 85 ans, dans sa rĂ©sidence du 43, rue d'Auteuil[31]. Les funĂ©railles se sont dĂ©roulĂ©es Ă  la basilique Notre-Dame de QuĂ©bec[3]. À la suite du dĂ©cĂšs du juge Dorion, EugĂ©nie Dorion se remarie le 24 juin 1952 avec Henri Gagnon, l'organiste de la mĂȘme basilique[35].

Hommages et distinctions

Titre honorifique

Titre de civilité

Ouvrages

  • Charles-Édouard Dorion, De l'admissibilitĂ© de la preuve par tĂ©moins en droit civil - ThĂšse de doctorat, QuĂ©bec, Canada, Whiteford and ThĂ©oret, 1894, 159 pages.
  • Charles-Édouard Dorion, L'enseignement obligatoire [microforme] : confĂ©rence donnĂ©e Ă  l'UniversitĂ© Laval, le 10 fĂ©vrier 1919, QuĂ©bec, Canada, Éditions de l'Action sociale catholique, 1919, 29 pages.
  • Charles-Édouard Dorion, Les CommunautĂ©s religieuses et la citĂ©, QuĂ©bec, Canada, École sociale populaire de MontrĂ©al, 1929, 32 pages.
  • Charles-Édouard Dorion, L'État et le mariage, QuĂ©bec, Canada, École sociale populaire de MontrĂ©al, 1931, 64 pages.

Notes et références

  1. « Généalogie Louis-Eugene Dorion », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
  2. « Charles-Édouard Dorion (P0582) - Archives de MontrĂ©al - MontrĂ©al », sur www2.ville.montreal.qc.ca (consultĂ© le )
  3. Le gĂ©nĂ©alogiste juriste, « CHARLES-ÉDOUARD DORION, LUMIÈRE DU BARREAU ET DE LA MAGISTRATURE »
  4. « Généalogie Pierre-Antoine Dorion », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
  5. « Généalogie Antoine-Aime Dorion », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
  6. « Généalogie Jean-Baptiste-Eric Dorion », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
  7. Université Laval, Annuaire de l'Université Laval, Québec, Université Laval, , 294 p., p. 22
  8. « Galerie des bùtonniers et bùtonniÚres », sur Barreau de Québec (consulté le )
  9. Revue catholique des institutions et du droit, Revue catholique des institutions et du droit, Québec, Revue catholique des institutions et du droit, , p. 512
  10. Le Barreau du Québec, « Bùtonnier du Québec », sur Le Barreau du Québec (consulté le )
  11. Claire Dolan, Entre justice et justiciables : les auxiliaires de la justice du Moyen Age au XXe siÚcle, Quebec, Presses de l'Université Laval, , p. 446
  12. Université Laval, Revue, Volume 7,Numéros 1 à 5, Quebec, Université Laval, , p. 380
  13. Sylvio Normand, Le droit comme discipline universitaire : une histoire de la Faculté de droit de l'Université Laval, Quebec, p. 92
  14. Association catholique de la jeunesse canadienne-française, Le problÚme industriel au Canada français : Rapport officiel du CongrÚs industriel tenu par l'A.C.J.C. à Québec, les ler, 2 et 3 juillet 1921, Association catholique de la jeunesse canadienne-française, , 308 p., p. 153, 307
  15. « Dorion, Charles-Édouard - RĂ©pertoire du patrimoine culturel du QuĂ©bec », sur www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca (consultĂ© le )
  16. (en) « Appointments », The Canada Gazette, Volume 54,NumĂ©ros 1 Ă  13,‎ , p. 615
  17. « Juges qui ont siégé à la Cour d'appel - Cour d'appel du Québec », sur courdappelduquebec.ca (consulté le )
  18. Linda Kealey et Joan Sangster, Beyond the Vote : Canadian Women and Politics, Canada, University of Toronto Press, , 349 p., p. 143
  19. « DĂ©pĂŽt du rapport de la Commission d'enquĂȘte sur les droits civiques des femmes au QuĂ©bec », sur bilan.usherbrooke.ca (consultĂ© le )
  20. Commission des droits civils de la femme, « Commission des droits civils de la femme », sur BANQ,
  21. La revue du droit, Volume 8, Quebec, , p. 39
  22. Simonne Monet Chartrand, PionniĂšres quĂ©bĂ©coises et regroupements de femmes d'hier Ă  aujourd'hui, Quebec, Éditions du remue-mĂ©nage, , 470 p., p. 157
  23. Commission des droits civils de la femme, « Commission des droits civils de la femme », sur BANQ,
  24. Thierry Nootens, Genre, patrimoine et droit civilles femmes mariées de la bourgeoisie québécoise en procÚs, 1900-1930, Quebec, McGill-Queen's University Press, , p. 200
  25. Charles-Édouard Dorion, Les communautĂ©s religieuses et la citĂ©, QuĂ©bec, , 32 p.
  26. « Entrée en vigueur de la Loi modifiant le Code civil et le Code de procédure civile relativement aux droits de la femme », sur bilan.usherbrooke.ca (consulté le )
  27. Gouvernement du Canada; MinistÚre de la Justice; Communications électroniques, « Dates importantes de l'histoire du droit civil du Québec », sur www.justice.gc.ca, (consulté le )
  28. « 1931 - Bill 52 - BibliothĂšque de l’AssemblĂ©e nationale du QuĂ©bec - Guides thĂ©matiques », sur www.bibliotheque.assnat.qc.ca (consultĂ© le )
  29. « Généalogie Malvina Pare », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
  30. « Généalogie Edouard Dorion », sur www.mesaieux.com (consulté le )
  31. « Généalogie Charles-Edouard Dorion », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
  32. « Les cimetiÚres du Quebec - LanaudiÚre - L'Assomption (Chapelle Bonsecours) », sur www.cimetieresduquebec.ca (consulté le )
  33. « Généalogie Blanche Noel », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
  34. « Généalogie Eugenie Dorion », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
  35. « Généalogie Henri Gagnon », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )

Voir aussi

Droit

Liens externes

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