Charles-Ădouard Dorion
Charles-Ădouard Dorion (, QuĂ©bec, Canada-Est, Province du Canada - , QuĂ©bec, QuĂ©bec, Canada), est un avocat, enseignant et juge quĂ©bĂ©cois. Il a Ă©tĂ© bĂątonnier du QuĂ©bec.
Juge à la Cour supérieure du Québec (1911-1920) Juge pußné à la Cour du banc du roi (1920-1940) |
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Naissance | |
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DĂ©cĂšs | |
Nom de naissance |
Marie-Joseph-Charles-Ădouard Dorion |
Nationalité | |
Formation | |
Activité | |
PĂšre |
Louis-EugĂšne Dorion |
MĂšre |
AdĂšle Gingras |
Fratrie |
Jean-Baptiste-Ăric Dorion |
Conjoint |
Malvina Paré, Blanche Noël, Eugénie Dorion |
Enfant |
Gabrielle Dorion, Mariette Dorion, Charles-Ădouard Dorion, Robert Dorion, Marguerite Dorion |
Organisation | |
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A travaillé pour | |
Religion | |
Date de baptĂȘme |
17 novembre 1860 |
Esquire Conseiller du roi |
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Origine et formation
Charles-Ădouard Dorion est le fils de Louis-EugĂšne Dorion, agent d'assurance et trĂ©sorier de la Ville de QuĂ©bec, et d'AdĂšle Gingras[1] - [2] - [3]. Louis-EugĂšne Dorion a pour frĂšres, et donc les oncles de Charles-Ădouard, Antoine-AimĂ© Dorion, 10e Premier ministre du Canada-Est et juge en chef du QuĂ©bec de 1874 Ă 1891, et Jean-Baptiste-Ăric Dorion, journaliste, homme politique et cofondateur de l'Institut canadien de MontrĂ©al[4] - [5] - [6]. Il est baptisĂ© le 17 novembre 1860 Ă la basilique-cathĂ©drale Notre-Dame de QuĂ©bec au sein de l'Ă©glise catholique romaine, avec Ădouard Gingras et Ăliza Hough Gingras comme parrain et marraine et Henri-Raymond Casgrain comme cĂ©lĂ©brant[3].
Charles-Ădouard Dorion entame ses Ă©tudes au Petit sĂ©minaire de QuĂ©bec, et s'inscrit par la suite Ă l'UniversitĂ© Laval oĂč il Ă©tudie le droit[3] - [7]. Il a notamment Ă©tudiĂ© en mĂȘme temps qu'Alphonse Bernier et Arthur Delisle[7]. En 1884, il obtient sa license en droit et, le 18 juillet de la mĂȘme annĂ©e, est admis au Barreau du QuĂ©bec[3] - [8]. En 1894, Charles-Ădouard Dorion obtient un doctorat en droit auprĂšs de la mĂȘme universitĂ©[3].
CarriĂšre professionnelle
Charles-Ădouard Dorion entame sa pratique du droit en allant travailler, autour de 1884, au sein de l'Ă©tude de Charles Fitzpatrick, poids lourd du droit quĂ©bĂ©cois et canadien[3]. Par la suite, de 1887 Ă 1894, il est associĂ© Ă Joseph-Ădouard BĂ©dard et François-Gilbert Miville-DechĂȘne[3]. Ă la suite de ce partenariat, il entre en brĂšve association avec Wilbrod-James Miller avant de tenter sa chance en solo en 1900[3]. Entre 1900 et 1910, il forme un cabinet d'avocats avec AimĂ© Marchand qui durera pendant cinq annĂ©es[3].
En 1889, Charles-Ădouard Dorion est employĂ© par l'UniversitĂ© Laval, son alma mater, et y enseigne le droit civil, bien qu'il soit incertain Ă quel moment il a pris sa retraite de l'enseignement[8] - [9].
Il est crĂ©Ă© conseiller du roi en 1903[8]. En 1909, il est Ă©lu bĂątonnier du Barreau de QuĂ©bec[8]. La mĂȘme annĂ©e, en mai, Charles-Ădouard Dorion devient le bĂątonnier du QuĂ©bec pour le bĂątonnat de 1909-1910[10].
De 1921 Ă 1928, il est le doyen de la facultĂ© de droit de l'UniversitĂ© Laval[8]. Le prĂ©dĂ©cesseur de Dorion Ă ce poste est Edmund James Flynn, ancien premier ministre du QuĂ©bec, qui l'a Ă©tĂ© de 1915 Ă 1921. En 1928, Charles-Ădouard Dorion propose un changement au curiculum de la facultĂ©, et souhaite que soit rajoutĂ© au parcours des Ă©tudiants un cours de discipline professionnelle afin d'inculquer aux Ă©tudiants « un profond sentiment de justice » pour ainsi Ă©viter de compromettre « le corps tout entier »[11]. Ă son retrait de la vie acadĂ©mique, le poste de doyen est revenu Ă Ferdinand Roy[12].
Entre 1920 et 1935, Charles-Ădouard Dorion donne plusieurs confĂ©rences de façons sporadiques sur des sujets tels le syndicalisme, la famille, la propriĂ©tĂ©, la justice et l'autoritĂ© pour le compte des Semaines sociales du Canada, des colloques culturels organisĂ©s par l'Ăglise catholique au Canada[13] - [14].
Haute magistrature
En mai 1911, Charles-Ădouard Dorion est nommĂ© en tant que juge Ă la Cour supĂ©rieure du QuĂ©bec pour le district judiciaire de QuĂ©bec[15]. Il y siĂšge jusqu'en 1920[15].
Le 26 juillet 1920, Charles-Ădouard Dorion obtient le poste de juge puĂźnĂ© Ă la Cour du banc du roi, le plus haut tribunal quĂ©bĂ©cois[8] - [15] - [16] - [17]. Il reste juge jusqu'Ă sa retraite en janvier 1940[8].
Commission des droits civils de la femme
En 1929, le gouvernement Taschereau mandate Charles-Ădouard Dorion de prĂ©sider une commission d'enquĂȘte concernant les droits civils des femmes[18]. Cette commission d'enquĂȘte sera davantage connue sous le nom de Commission Dorion[19]. La commission est composĂ©e de quatre hommes : Charles-Ădouard Dorion Ă la prĂ©sidence, Ferdinand Roy comme rapporteur et Victor Morin et Joseph Sirois, deux notaires[20] - [21]. La commission tient une audience publique Ă MontrĂ©al et une autre Ă QuĂ©bec et reçoit de nombreuses recommendations Ă©crites[22]. La commission a produit trois rapports, dont le dernier a Ă©tĂ© remis au gouvernement de Louis-Alexandre Taschereau le 15 janvier 1931[23]. La commission a entre autres permis aux femmes de toucher le produit de leur labeur et d'agir Ă titre de tĂ©moins Ă la signature d'un testament[19]. L'Ăąge lĂ©gal du mariage a aussi montĂ© Ă 14 ans pour les filles et 16 ans pour les garçons[19].
TrĂšs catholique, Charles-Ădouard Dorion Ă©tait cependant contre l'Ă©mancipation complĂšte des femmes[24]. En 1929, Charles-Ădouard Dorion Ă©crit : « Les communautĂ©s religieuses rĂ©alisent lâordre social le plus parfait, par lâobĂ©issance la plus parfaite, lâobĂ©issance volontaire. [...] Câest une partie des citoyens dont la CitĂ© et la police dâordre nâont pas Ă sâoccuper. Câest une partie de la CitĂ© qui se gouverne sansfrais et qui sâemploie Ă crĂ©er de lâordre autour dâelle par lâExemple et par lâĂ©ducation, et par lâAide quâelle apporte aux autres spontanĂ©ment[25]. »
Le 11 mars 1931, la Loi modifiant le Code civil et le Code de procédure civile relativement aux droits de la femme entre en vigueur au Québec[26] - [27] - [28].
- Premier Rapport des Commissaires
- DeuxiĂšme Rapport des Commissaires
- TroisiĂšme Rapport des Commissaires
Vie privée et décÚs
Le 13 septembre 1887, Charles-Ădouard Dorion, 26 ans, Ă©pouse Malvina ParĂ©, 17 ans, Ă l'hĂŽpital gĂ©nĂ©ral de QuĂ©bec[3] - [29] - [30]. Cinq enfants sont connus du couple : Gabrielle, Mariette, Charles-Ădouard, Robert et Marguerite[31]. Charles-Ădouard deviendra avocat comme son pĂšre et Robert, un ingĂ©nieur[3]. Il est pour l'heure impossible de le savoir avec certitude, mais Malvina ParĂ© est probablement dĂ©cĂ©dĂ©e en 1908[32]. Charles-Ădouard Dorion se remarie le 7 fĂ©vrier 1910 Ă Blanche NoĂ«l, 37 ans, qui dĂ©cĂšde le 19 novembre 1927[33]. Charles-Ădouard Dorion se remarie une derniĂšre fois, cette fois avec EugĂ©nie Dorion, 31 ans, sa cousine germaine, le 28 mars 1932[34].
Charles-Ădouard Dorion est dĂ©cĂ©dĂ© dans la ville qui l'a vue naĂźtre le 4 mars 1946, Ă l'Ăąge de 85 ans, dans sa rĂ©sidence du 43, rue d'Auteuil[31]. Les funĂ©railles se sont dĂ©roulĂ©es Ă la basilique Notre-Dame de QuĂ©bec[3]. Ă la suite du dĂ©cĂšs du juge Dorion, EugĂ©nie Dorion se remarie le 24 juin 1952 avec Henri Gagnon, l'organiste de la mĂȘme basilique[35].
Hommages et distinctions
Titre honorifique
Titre de civilité
Ouvrages
- Charles-Ădouard Dorion, De l'admissibilitĂ© de la preuve par tĂ©moins en droit civil - ThĂšse de doctorat, QuĂ©bec, Canada, Whiteford and ThĂ©oret, 1894, 159 pages.
- Charles-Ădouard Dorion, L'enseignement obligatoire [microforme] : confĂ©rence donnĂ©e Ă l'UniversitĂ© Laval, le 10 fĂ©vrier 1919, QuĂ©bec, Canada, Ăditions de l'Action sociale catholique, 1919, 29 pages.
- Charles-Ădouard Dorion, Les CommunautĂ©s religieuses et la citĂ©, QuĂ©bec, Canada, Ăcole sociale populaire de MontrĂ©al, 1929, 32 pages.
- Charles-Ădouard Dorion, L'Ătat et le mariage, QuĂ©bec, Canada, Ăcole sociale populaire de MontrĂ©al, 1931, 64 pages.
Notes et références
- « Généalogie Louis-Eugene Dorion », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
- « Charles-Ădouard Dorion (P0582) - Archives de MontrĂ©al - MontrĂ©al », sur www2.ville.montreal.qc.ca (consultĂ© le )
- Le gĂ©nĂ©alogiste juriste, « CHARLES-ĂDOUARD DORION, LUMIĂRE DU BARREAU ET DE LA MAGISTRATURE »
- « Généalogie Pierre-Antoine Dorion », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
- « Généalogie Antoine-Aime Dorion », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
- « Généalogie Jean-Baptiste-Eric Dorion », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
- Université Laval, Annuaire de l'Université Laval, Québec, Université Laval, , 294 p., p. 22
- « Galerie des bùtonniers et bùtonniÚres », sur Barreau de Québec (consulté le )
- Revue catholique des institutions et du droit, Revue catholique des institutions et du droit, Québec, Revue catholique des institutions et du droit, , p. 512
- Le Barreau du Québec, « Bùtonnier du Québec », sur Le Barreau du Québec (consulté le )
- Claire Dolan, Entre justice et justiciables : les auxiliaires de la justice du Moyen Age au XXe siÚcle, Quebec, Presses de l'Université Laval, , p. 446
- Université Laval, Revue, Volume 7,Numéros 1 à 5, Quebec, Université Laval, , p. 380
- Sylvio Normand, Le droit comme discipline universitaire : une histoire de la Faculté de droit de l'Université Laval, Quebec, p. 92
- Association catholique de la jeunesse canadienne-française, Le problÚme industriel au Canada français : Rapport officiel du CongrÚs industriel tenu par l'A.C.J.C. à Québec, les ler, 2 et 3 juillet 1921, Association catholique de la jeunesse canadienne-française, , 308 p., p. 153, 307
- « Dorion, Charles-Ădouard - RĂ©pertoire du patrimoine culturel du QuĂ©bec », sur www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca (consultĂ© le )
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- Linda Kealey et Joan Sangster, Beyond the Vote : Canadian Women and Politics, Canada, University of Toronto Press, , 349 p., p. 143
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- Commission des droits civils de la femme, « Commission des droits civils de la femme », sur BANQ,
- La revue du droit, Volume 8, Quebec, , p. 39
- Simonne Monet Chartrand, PionniĂšres quĂ©bĂ©coises et regroupements de femmes d'hier Ă aujourd'hui, Quebec, Ăditions du remue-mĂ©nage, , 470 p., p. 157
- Commission des droits civils de la femme, « Commission des droits civils de la femme », sur BANQ,
- Thierry Nootens, Genre, patrimoine et droit civilles femmes mariées de la bourgeoisie québécoise en procÚs, 1900-1930, Quebec, McGill-Queen's University Press, , p. 200
- Charles-Ădouard Dorion, Les communautĂ©s religieuses et la citĂ©, QuĂ©bec, , 32 p.
- « Entrée en vigueur de la Loi modifiant le Code civil et le Code de procédure civile relativement aux droits de la femme », sur bilan.usherbrooke.ca (consulté le )
- Gouvernement du Canada; MinistÚre de la Justice; Communications électroniques, « Dates importantes de l'histoire du droit civil du Québec », sur www.justice.gc.ca, (consulté le )
- « 1931 - Bill 52 - BibliothĂšque de lâAssemblĂ©e nationale du QuĂ©bec - Guides thĂ©matiques », sur www.bibliotheque.assnat.qc.ca (consultĂ© le )
- « Généalogie Malvina Pare », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
- « Généalogie Edouard Dorion », sur www.mesaieux.com (consulté le )
- « Généalogie Charles-Edouard Dorion », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
- « Les cimetiÚres du Quebec - LanaudiÚre - L'Assomption (Chapelle Bonsecours) », sur www.cimetieresduquebec.ca (consulté le )
- « Généalogie Blanche Noel », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
- « Généalogie Eugenie Dorion », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
- « Généalogie Henri Gagnon », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
Voir aussi
Droit
- Avocat, Juriste
- Droit au Québec, Droit civil
- Histoire du droit au Québec, XIXe siÚcle en droit au Québec, XXe siÚcle en droit au Québec
- SystÚme judiciaire du Québec, Loi du Québec
- Barreau du Québec, Bùtonnier du Québec
- Barreau de Québec, Districts judiciaires du Québec
- Code civil du Bas-Canada, Code criminel du Canada