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ChĂȘne tauzin

Quercus pyrenaica

Le ChĂȘne des PyrĂ©nĂ©es ou chĂȘne tauzin (Quercus pyrenaica), chĂȘne angoumois[2], appelĂ© simplement angoumois[2] ou tauzin (Gascogne), ou encore chĂȘne brosse (Anjou), ou chĂȘne noir (Landes de Gascogne), est une espĂšce d'arbre monoĂŻque Ă  feuillage caduc de la famille des fagacĂ©es.

Il se reconnaßt à ses feuilles trÚs découpées, au débourrement tardif, et abondamment duveteuses sur les deux faces.

Description

Feuille en gros plan
Feuilles trÚs échancrées et duveteuses
Comparaison entre feuille de Quercus robur (chĂȘne pĂ©donculĂ©), Quercus petraea (chĂȘne sessile), Quercus pyrenaica (chĂȘne tauzin) et Quercus ilex (chĂȘne vert).
Gravure illustrant un ouvrage ancien de Jacques-Joseph Baudrillart intitulĂ© "TraitĂ© gĂ©nĂ©ral des eaux et forĂȘts, chasses et pĂȘches, composĂ© d'un recueil des reglemens forestiers, dÊčun dictionnaire des eaux et forĂȘts, d'un dictionnaire de chasses et d'un dictionnaire des pĂȘches" (1827)

Le chĂȘne tauzin est un arbre de 5 Ă  20 mĂštres de haut de forme irrĂ©guliĂšre se ramifiant dĂšs la base mais finissant par perdre ses branches les plus basses. Son Ă©corce est lisse de couleur vert grisĂ© puis gris sombre d'oĂč son surnom de chĂȘne noir.

Son feuillage est caduc mais rĂ©siste sur l'arbre pendant l'hiver (marcescence). Sa feuillaison est tardive (mai). Ses feuilles alternes mesurant jusqu'Ă  20 cm sont pennatilobĂ©es et prĂ©sentent 4 Ă  8 lobes profondĂ©ment Ă©chancrĂ©s. Elles sont pubescentes avec une forte tomentositĂ© blanche notamment en face infĂ©rieure. Le pĂ©tiole poilu est court (8 Ă  10 mm).

Sa floraison s'étend de mai à juin. Ses fleurs sont unisexuées, les mùles regroupées en chatons pendants, les femelles solitaires ou par groupe de 3 ou 4 à la base des rameaux de l'année.

Les glands à pédoncule court mesurent environ 3 cm de long et sont assez nombreux.

Sa longĂ©vitĂ© peut atteindre 500 ans. Il s'hybride facilement avec d'autres chĂȘnes.

Habitat et Distribution

Habitat

Le tauzin est une espĂšce pionniĂšre ou postpionniĂšre hĂ©liophile, calcifuge, oligotrophe, xĂ©rophile, thermophile (mais rĂ©sistante au froid) et sensible Ă  l'oĂŻdium. Poussant gĂ©nĂ©ralement dans des bois clairs oĂč il forme des buissons ; il est souvent mĂȘlĂ© au chĂȘne pĂ©donculĂ©, chĂȘne sessile, bouleau verruqueux et cormier avec les strates suivantes :

Distribution

Ce chĂȘne est prĂ©sent dans la PĂ©ninsule IbĂ©rique (jusqu'Ă  1 400 m d'altitude en Espagne), dans la majeure-partie de la France-mĂ©tropolitaine (jusqu'Ă  500 m d'altitude), en Italie du Nord et dans le Rif au nord du Maroc (Ă  une altitude proche de 1 200 mĂštres).

En France mĂ©tropolitaine, il est essentiellement prĂ©sent sur un grand tiers sud-ouest du territoire continental (en particulier sur le littoral du golfe de Gascogne) : Nouvelle-Aquitaine, partie-occidentale de l'Occitanie (Massif des CorbiĂšres compris, Roussillon exclu), Pays de la Loire, Haute-Bretagne, Centre-Val de Loire... Outre cette grande rĂ©gion, il est prĂ©sent sur la majeure partie du territoire de Provence-Alpes-CĂŽte d'Azur, en VallĂ©e du RhĂŽne, en ForĂȘt de Tronçais et ForĂȘt des Colettes, dans la Manche (dĂ©partement), en Île-de-France, en Champagne, en CĂŽte-d'Or, dans le Sud de l'Alsace, en Meurthe-et-Moselle, en Artois[3]...

Valeur utilitaire et culture

Services écosystémiques

  • Il amĂ©liore l’humus et joue le rĂŽle de pare-feu.
  • Il accueille un cortĂšge important d'insectes et invertĂ©brĂ©s, prĂ©dateurs naturels d’espĂšces comme le chermĂšs,
  • Il dĂ©gage des substances chimiques perturbant les ennemis des pins, ce qui lui permet de diminuer certaines attaques parasitaires.
  • il constitue l’habitat potentiel de la huppe fasciĂ©e, consommatrice de chenille processionnaire du pin, et du pic mar, insectivore efficace des troncs et des branches.
  • Ses peuplements clairs sont favorables aux reptiles.
  • Quand il est sĂ©nescent puis mort, son bois mort abrite (au fur et Ă  mesure de son cycle de dĂ©composition) de nombreux invertĂ©brĂ©s (saproxylophages), dont beaucoup sont aujourd'hui menacĂ©s.
  • Ses glands doux trĂšs apprĂ©ciĂ©s par la faune Ă©taient autrefois consommĂ©s aussi par les hommes.
  • Son bois irrĂ©gulier n'est pas d'assez bonne qualitĂ© pour ĂȘtre utilisĂ© dans la construction mais constitue un bon combustible.

Culture

Ses racines traçantes Ă©mettent souvent rejets et drageons, raison pour laquelle on exploite souvent cette espĂšce en taillis en prĂ©levant du bois de chauffe tous les 15 Ă  20 ans en veillant Ă  protĂ©ger les rejets de l'abroutissement. Dans les bons taillis, Ă  l'Ăąge de 20 ans, un rejet de chĂȘne tauzin atteint m de hauteur et 20 cm de diamĂštre Ă  1,30 m[4]. Du point de vue Ă©daphique, ses effets sont remarquables, et sa capacitĂ© de fertiliser le sol est supĂ©rieure Ă  celle de Quercus robur et de Fagus sylvatica[5].

Histoire

Au XIXe siĂšcle, le botaniste Jean Thore qui parcourait les Landes, rapportait la superstition locale selon laquelle toute coupe d’un Tauzin provoquait la malĂ©diction sur le bĂ»cheron ou sur la maison qui l’utilisait en charpente.

Notes et références

Références taxonomiques

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