ChĂȘne tauzin
Quercus pyrenaica
RĂšgne | Plantae |
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Sous-rĂšgne | Tracheobionta |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Sous-classe | Hamamelidae |
Ordre | Fagales |
Famille | Fagaceae |
Genre | Quercus |
Classification phylogénétique
Répartition géographique
Le ChĂȘne des PyrĂ©nĂ©es ou chĂȘne tauzin (Quercus pyrenaica), chĂȘne angoumois[2], appelĂ© simplement angoumois[2] ou tauzin (Gascogne), ou encore chĂȘne brosse (Anjou), ou chĂȘne noir (Landes de Gascogne), est une espĂšce d'arbre monoĂŻque Ă feuillage caduc de la famille des fagacĂ©es.
Il se reconnaßt à ses feuilles trÚs découpées, au débourrement tardif, et abondamment duveteuses sur les deux faces.
Description
Le chĂȘne tauzin est un arbre de 5 Ă 20 mĂštres de haut de forme irrĂ©guliĂšre se ramifiant dĂšs la base mais finissant par perdre ses branches les plus basses. Son Ă©corce est lisse de couleur vert grisĂ© puis gris sombre d'oĂč son surnom de chĂȘne noir.
Son feuillage est caduc mais résiste sur l'arbre pendant l'hiver (marcescence). Sa feuillaison est tardive (mai). Ses feuilles alternes mesurant jusqu'à 20 cm sont pennatilobées et présentent 4 à 8 lobes profondément échancrés. Elles sont pubescentes avec une forte tomentosité blanche notamment en face inférieure. Le pétiole poilu est court (8 à 10 mm).
Sa floraison s'étend de mai à juin. Ses fleurs sont unisexuées, les mùles regroupées en chatons pendants, les femelles solitaires ou par groupe de 3 ou 4 à la base des rameaux de l'année.
Les glands à pédoncule court mesurent environ 3 cm de long et sont assez nombreux.
Sa longĂ©vitĂ© peut atteindre 500 ans. Il s'hybride facilement avec d'autres chĂȘnes.
Habitat et Distribution
Habitat
Le tauzin est une espĂšce pionniĂšre ou postpionniĂšre hĂ©liophile, calcifuge, oligotrophe, xĂ©rophile, thermophile (mais rĂ©sistante au froid) et sensible Ă l'oĂŻdium. Poussant gĂ©nĂ©ralement dans des bois clairs oĂč il forme des buissons ; il est souvent mĂȘlĂ© au chĂȘne pĂ©donculĂ©, chĂȘne sessile, bouleau verruqueux et cormier avec les strates suivantes :
- Strate arbustive : houx, nĂ©flier, bourdaine, ajonc d'Europe, genĂȘt Ă balais, noisetier, fragon, ronces
- Strate herbacée : avoine de thore, asphodÚle blanc, sabline des montagnes, laßche des sables, callune, fougÚre aigle
Distribution
Ce chĂȘne est prĂ©sent dans la PĂ©ninsule IbĂ©rique (jusqu'Ă 1 400 m d'altitude en Espagne), dans la majeure-partie de la France-mĂ©tropolitaine (jusqu'Ă 500 m d'altitude), en Italie du Nord et dans le Rif au nord du Maroc (Ă une altitude proche de 1 200 mĂštres).
En France mĂ©tropolitaine, il est essentiellement prĂ©sent sur un grand tiers sud-ouest du territoire continental (en particulier sur le littoral du golfe de Gascogne) : Nouvelle-Aquitaine, partie-occidentale de l'Occitanie (Massif des CorbiĂšres compris, Roussillon exclu), Pays de la Loire, Haute-Bretagne, Centre-Val de Loire... Outre cette grande rĂ©gion, il est prĂ©sent sur la majeure partie du territoire de Provence-Alpes-CĂŽte d'Azur, en VallĂ©e du RhĂŽne, en ForĂȘt de Tronçais et ForĂȘt des Colettes, dans la Manche (dĂ©partement), en Ăle-de-France, en Champagne, en CĂŽte-d'Or, dans le Sud de l'Alsace, en Meurthe-et-Moselle, en Artois[3]...
Valeur utilitaire et culture
Services écosystémiques
- Il amĂ©liore lâhumus et joue le rĂŽle de pare-feu.
- Il accueille un cortĂšge important d'insectes et invertĂ©brĂ©s, prĂ©dateurs naturels dâespĂšces comme le chermĂšs,
- Il dégage des substances chimiques perturbant les ennemis des pins, ce qui lui permet de diminuer certaines attaques parasitaires.
- il constitue lâhabitat potentiel de la huppe fasciĂ©e, consommatrice de chenille processionnaire du pin, et du pic mar, insectivore efficace des troncs et des branches.
- Ses peuplements clairs sont favorables aux reptiles.
- Quand il est sénescent puis mort, son bois mort abrite (au fur et à mesure de son cycle de décomposition) de nombreux invertébrés (saproxylophages), dont beaucoup sont aujourd'hui menacés.
- Ses glands doux trÚs appréciés par la faune étaient autrefois consommés aussi par les hommes.
- Son bois irrĂ©gulier n'est pas d'assez bonne qualitĂ© pour ĂȘtre utilisĂ© dans la construction mais constitue un bon combustible.
Culture
Ses racines traçantes Ă©mettent souvent rejets et drageons, raison pour laquelle on exploite souvent cette espĂšce en taillis en prĂ©levant du bois de chauffe tous les 15 Ă 20 ans en veillant Ă protĂ©ger les rejets de l'abroutissement. Dans les bons taillis, Ă l'Ăąge de 20 ans, un rejet de chĂȘne tauzin atteint 4 m de hauteur et 20 cm de diamĂštre Ă 1,30 m[4]. Du point de vue Ă©daphique, ses effets sont remarquables, et sa capacitĂ© de fertiliser le sol est supĂ©rieure Ă celle de Quercus robur et de Fagus sylvatica[5].
Histoire
Au XIXe siĂšcle, le botaniste Jean Thore qui parcourait les Landes, rapportait la superstition locale selon laquelle toute coupe dâun Tauzin provoquait la malĂ©diction sur le bĂ»cheron ou sur la maison qui lâutilisait en charpente.
Notes et références
- IPNI. International Plant Names Index. Published on the Internet http://www.ipni.org, The Royal Botanic Gardens, Kew, Harvard University Herbaria & Libraries and Australian National Botanic Gardens., consulté le 13 juillet 2020
- CNRTL, « Angoumois », (consulté le )
- RĂ©partition du chĂȘne-tauzin en France-mĂ©tropolitaine
- TAILLIS ET BOIS DE FEU, CAS DU CHĂNE TAUZIN par Marisa MESON
- Garcia Villaraco, 1979.
Références taxonomiques
- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Quercus pyrenaica Willd., 1805
- (en) Référence IPNI : Quercus pyrenaica
- (en) Référence GRIN : espÚce Quercus pyrenaica Willd.