Château-Chalon
Château-Chalon est une commune française viticole du Jura en Bourgogne-Franche-Comté.
Château-Chalon | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
Département | Jura | ||||
Arrondissement | Lons-le-Saunier | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Bresse Haute Seille | ||||
Maire Mandat |
Christian Vuillaume 2020-2026 |
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Code postal | 39210 | ||||
Code commune | 39114 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Castel-Chalonnais, Castel-Chalonnaises | ||||
Population municipale |
140 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 14 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 46° 45′ 20″ nord, 5° 37′ 36″ est | ||||
Altitude | Min. 254 m Max. 563 m |
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Superficie | 10,17 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Lons-le-Saunier (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Poligny | ||||
Législatives | Première circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Jura
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
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Liens | |||||
Site web | Site officiel de la Commune | ||||
Haut lieu du tourisme jurassien, la commune est classée parmi les plus beaux villages de France, labellisée cité de caractère de Bourgogne-Franche-Comté, et le site du village et de ses environs (communauté de communes) est classé paysage viticole. Son vignoble produit les vins jaunes les plus réputés du vignoble du Jura sous l'appellation château-chalon (AOC), produit de référence de la gastronomie franc-comtoise.
Géographie
Château-Châlon est un village perché, construit sur l'arête du plateau qui domine la vallée de la Haute-Seille, qui coule dans la reculée de Baume-les-Messieurs. Le village domine les coteaux viticoles de Nevy-sur-Seille, Voiteur et Menétru-le-Vignoble qui ont fait la réputation du vin de Château-Chalon, le plus réputé des vins du Jura.
- Vestiges à l'emplacement de l'ancienne abbaye de Château-Chalon, en bordure de falaise, depuis le Belvédère Saint-Jean.
- Château-Chalon dominant les coteaux du vignoble Château-chalon (AOC).
- Vignoble Château-chalon (AOC)
- Vue de la plaine et du vignoble.
Le village est traversé par la route départementale D5 qui va de Champagnole (26 km) à Voiteur (4 km).
Communes limitrophes
Menétru-le-Vignoble | Frontenay | Ladoye-sur-Seille | ||
Domblans Voiteur |
N | |||
O Château-Chalon E | ||||
S | ||||
Nevy-sur-Seille | Blois-sur-Seille |
Urbanisme
Typologie
Château-Chalon est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lons-le-Saunier, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 139 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4] - [5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (51,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (51,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (51,6 %), terres arables (29,9 %), cultures permanentes (9 %), prairies (5 %), zones agricoles hétérogènes (4,4 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Économie
L'économie locale est essentiellement basée sur l'exploitation des 1 016 hectares de terre de la commune :
- 58 ha de terres viticoles ;
- 440 ha de terres agricoles ;
- 495 ha de forêts ;
- 24 ha de divers.
Une partie de l'économie locale bénéficie du tourisme jurassien, avec entre autres, restauration et gîtes et chambres d'hôtes : le relais des Abbesses, la maison d'Eusébia, tnature, la maison d'Adèle...
Histoire
Le vignoble du Jura de Château-Chalon et des villages environnants est reconnu et apprécié depuis l'ère gauloise Séquanes et s'est développé sous l'influence de l'empire romain. L'empereur romain Probus ordonna par un édit en l'an 280 que l'on plantât beaucoup de vignes sur les collines favorables de Séquanie (ancienne Franche-Comté Celte / gauloise), vu le succès du vin de ce vignoble.
Depuis le royaume de Bourgogne de l'empire carolingien, à la Révolution française, l'abbaye de Château-Chalon du VIIe siècle, résidence d’une vingtaine de sœurs bénédictines, puis d'une vingtaine de chanoinesses séculières de haute noblesse devant justifier d'au moins 16 quartiers de noblesse, est implantée dans Château-Chalon. Elle est accolée à l'église Saint-Pierre de Château-Chalon, alliance du premier art roman et du premier gothique, en toit de laves, du XIe siècle, construite sur les emplacements du Puits Saint-Pierre et sur l'ancienne abbatiale Notre-Dame à ce jour disparue.
- Porte de l'abbaye, et maison du Froid-Pignon du confesseur de l'abbaye
- Vestige de la demeure de Mademoiselle de la Poype
- Demeure de Mademoiselle de la Poype en 1792
- Ancienne maison de Bernard Clavel
- Maison Eusebia, épouse du patrice Norbert, fondateur légendaire de l'abbaye
Le château fort de Château-Chalon (un des plus anciens de Franche Comté, dont il ne reste que quelques rares vestiges de ses remparts et de son donjon) est fondé au IXe siècle par l’empereur carolingien Charles II le Chauve, reconstruit au XIIIe siècle par le comte Jean Ier de Chalon (1190-1267), fondateur de la puissante Maison de Chalon-Arlay, qui donne son nom à la cité.
Le , durant la guerre franco-espagnole, Château-Chalon est prise par les troupes françaises de l'armée de Franche-Comté, dont fait partie le régiment de Montausier, commandé par Henri duc de Longueville.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[10].
En 2020, la commune comptait 140 habitants[Note 3], en diminution de 8,5 % par rapport à 2014 (Jura : −0,72 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
De 700 habitants en 1600, le dépeuplement des campagnes a réduit la population à environ 150 habitants aujourd'hui (2011) avec pour la centaine de maisons que compte la commune, 35 % de celles-ci sont des résidences secondaires.
Vignoble
L'appellation château-chalon (AOC) s'étend sur 50 hectares, sur les communes jurassiennes de Château-Chalon, Domblans, Menétru-le-Vignoble et Nevy-sur-Seille, avec le cépage unique Savagnin, vinifié en vin jaune. Vin en parfait accord avec la gastronomie franc-comtoise : truite au bleu, truite au vin jaune, poularde aux morilles avec une sauce au vin jaune, croûte aux morilles, coq au vin jaune, poulet à la comtoise, potée comtoise... ou se déguste avec du comté affiné coupé en petits dés, des noix fraîches, du foie gras ou des fruits secs...
Des recherches historiques tentent d'établir sans succès à ce jour, la date mystérieuse, probablement ancienne et antérieure au XVIIIe siècle (voir histoire du Clavelin) de la production du cépage savagnin et du vin jaune / Château-chalon (AOC), vin très particulier de haute qualité et de haute garde, fleuron du vignoble du Jura (une légende locale prête l'introduction du savagnin, et la découverte de la méthode de vinification du vin jaune, aux chanoinesses de l'abbaye de Château-Chalon du VIIe siècle).
- Cave viticole voûtée traditionnelle
- Dégustation de Château-chalon (AOC) en cave
La commune de château-Chalon (AOC) compte 8 vignerons[13]:
- Berthet-Bondet Jean ;
- Credoz Jean-Claude ;
- Domaine Geneletti (David) ;
- Domaine Macle (Jean) ;
- Guigneret Franck ;
- Mutiaux Michèle ;
- Rizzi Gabrielle ;
- Salvadori Jean-Pierre.
Personnalités liées à la commune
- Le comte Jean Ier de Chalon (1190-1267), fondateur de la Maison de Chalon-Arlay, et du Château fort de Chateau-Chalon, qui donne son nom à la cité.
- Bernard Clavel (1923-2010) : romancier contemporain du XXIe siècle, qui y possède une maison entre 1970 et 1975.
- Jacques Monory, Bernard Moninot : artistes peintres contemporains ayant une résidence dans cette commune.
- Michel Crespin (1940-2014) : concepteur, metteur en scène et scénographe urbain, considéré comme le père des arts de la rue, y résidait jusqu'à son décès.
Lieux et monuments
La commune jouit d'un secteur sauvegardé depuis 1971. Ce dernier englobe une zone de 500 m de rayon autour de l'église.
- Mairie de Château-Chalon
- Maisons anciennes
- Façade médiévale
- Grange entre deux maisons
- Maisons anciennes
Musées
- Maison de la Haute-Seille, rue de l'Église, musée interactif et lieu de dégustation;
- Musée de la fromagerie ancienne, rue de la Roche;
- Musée de l'École d'Autrefois, au Belvédère de la Rochette, expose la vie écolière des années 1920.
Patrimoine militaire
- Château fort de Chateau-Chalon (IXe siècle), vestiges des fortifications (XIIIe siècle), et du donjon (XVe siècle), inscrits à l'IGPC depuis 1943[14]
- la maison de Bernard Clavel
- Chapelle Saint-Vernier, saint patron des vignerons de la cité
Patrimoine religieux
- Église Saint-Pierre de Château-Chalon (XIe siècle, XVIe siècle et XVIIIe siècle) alliance du premier art roman et du premier gothique, en toit de laves, rue de l'Église, classée MH depuis 1972[15].
- Abbaye de Château-Chalon (VIIe, XVIe et XVIIIe s), rue de l'Église, inscrite au titre des monuments historiques depuis 1987[16], dont subsiste :
- La maison du Froid-Pignon (ancienne hôtellerie), dont la couverture est classée MH depuis 1987[16] et son pigeonnier ;
- La demeure de l'abbesse Catherine de Rye et des anciens châtelains de l'abbaye (XVIe-XIXe s), rue de la Tour; inscrite à l'IGPC depuis 1986[17] ;
- La maison de chanoinesse (XVIIIe s), au belvédère de la Rochette, inscrite au titre des monuments historiques depuis 2008[18] ;
- Chapelle Sainte-Anne (XVIe s?), rue de la Roche, inscrite à l'IGPC depuis 1986[19] ;
- Chapelle Saint-Vernier de Château-Chalon, derrière l'église ;
- Oratoire (XVIIIe s?), chemin sous la Tour, inscrit à l'IGPC depuis 1986[20] ;
- Oratoire (XVIIIe-XIXe s), inscrit à l'IGPC depuis 1986[21] ;
- Croix monumentale (XIXe s), inscrite à l'IGPC depuis 1986[22] ;
- Croix de chemin (XIXe s), inscrite à l'IGPC depuis 1986[23].
Patrimoine civil
- Puits (XVe s), rue du Puits Saint-Pierre ;
- Maisons et fermes (XVIIe-XVIIIe-XIXe s), inscrites à l'IGPC depuis 1986[24] - [25] - [26] - [27] - [28] - [29] - [30] - [31] ;
- Fontaine (XIXe s), rue Saint-Jean ;
- Mairie (XIXe s) et cabine téléphonique (début XXe s), rue Saint-Jean ;
- Remise à Pompes (XIXe s), rue Saint-Jean ;
Patrimoine naturel
- Seille (Saône) et Chambon, cours d'eau traversant la commune ;
- Vignoble Château-chalon (AOC), du vignoble du Jura, inscrit dans un paysage classé de la Charte de Fontevraud, élaborée en 2003.
Héraldique
Blason | De gueules au lion d'or accompagné de trois tours d'argent, ouvertes du champ, maçonnées et ajourées de sable, rangées en chef. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Préfecture du Jura, Liste des maires élus en 2008, consultée le 2 mai 2010.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « Site Officiel des Vins du Jura - Comité Interprofessionnel des Vins du Jura », sur www.jura-vins.com (consulté le ).
- « Fortifications (XIIIe-XVe s) », notice no IA00015423, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Eglise Saint-Pierre (XIIe-XVIe-XVIIIe s) », notice no PA00101824, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Abbaye (XVIe-XVIIIe s) », notice no PA00101823, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Demeure (XVIe-XIXe s) », notice no IA00015426, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Maison de chanoinesse du belvédère de la Rochette (XVIIIe s) », notice no IA39000084, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Chapelle Sainte-Anne (XVIe s) », notice no IA00015434, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Oratoire du Chemin sous la Tour (XVIIIe s) », notice no IA00015435, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Oratoire (XVIIIe-XIXe s) », notice no IA00015438, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Croix monumentale (XIXe s) », notice no IA00015437, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Croix de chemin (XIXe s) », notice no IA00015436, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Fermes (XVIIe-XVIIIe-XIXe s) », notice no IA00015422, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Ferme, Rue des Chèvres 1 (XVIIIe-XIXe s) », notice no IA00015427, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Ferme, Rue des Chèvres 2 », notice no IA00015428, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Ferme, Rue de l'Eglise 1 », notice no IA00015429, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Ferme, Rue de l'Eglise 2 », notice no IA00015430, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Ferme, Rue de l'Eglise 3 », notice no IA00015431, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Ferme, Grande Rue 1 », notice no IA00015432, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Ferme Grande Rue 2 », notice no IA00015433, base Mérimée, ministère français de la Culture.
Voir aussi
Bibliographie
- Stéphane Bern, Le village préféré des français, 44 trésors incontournables, Paris, Albin Michel, , 249 p. (ISBN 978-2-226-25920-2).Ce livre est tiré de l'émission Le village préféré des français, diffusée par France Télévisions, conçue et produite par Morgane Production : Château-Chalon, pages 106 à 111** I - De la baie de Somme au littoral charentais en passant par la Bretagne,** II – Des Flandres au Jura en passant par l'Alsace,** III – De l' Île-de-France aux monts d'Auvergne en passant par la Bourgogne,** IV – Du littoral atlantique aux Alpes en passant par la Méditerranée.