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Camps d'internement du Xinjiang

Les camps d'internement du Xinjiang sont des camps situĂ©s dans la province chinoise du Xinjiang, construits Ă  partir de 2014 dans le but d'interner des centaines de milliers de musulmans pratiquants ouĂŻghours et kazakhs. Un million de OuĂŻghours y seraient internĂ©s de façon prĂ©ventive et sans procĂšs dans le cadre d’une vaste campagne d’antiterrorisme visant les islamistes et les indĂ©pendantistes aprĂšs de nombreux attentats en 2013 et 2014.

Camps d'internement du Xinjiang
Présentation
Nom local Camps de transformation par l’éducation
Type Camp d'internement
Gestion
Date de création 2014
Créé par Xi Jinping
Géré par Parti communiste chinois
Victimes
Type de détenus Musulmans ouïghours et kazakhs
Nombre de détenus 1 million (estimation de l'ONU)[1]
Morts Plusieurs (nombre inconnu)[2] - [3] - [4] - [5] - [6]
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine
RĂ©gion Xinjiang

La Chine nie l'existence de ces camps avant d'en reconnaĂźtre officiellement l'existence en octobre 2018 sous le nom de « camps de transformation par l’éducation ». Elle les dĂ©crit comme des centres de formation professionnelle, avec pour objectif de lutter contre le terrorisme et l’extrĂ©misme musulmans. À l’étranger, plusieurs pays et ONG qualifient ces camps de camps de concentration et soulignent des conditions de dĂ©tention portant atteinte aux droits humains. D’autres pays soutiennent ouvertement la Chine, affirmant qu’elle lutte efficacement contre le terrorisme. De plus, les camps d'internement du Xinjiang ont Ă©tĂ© comparĂ©s Ă  plusieurs reprises aux mĂ©thodes d'endoctrinement mises en Ɠuvre pendant la rĂ©volution culturelle chinoise[7] - [8] - [9] - [10] - [11] - [12].

Les Xinjiang Papers, documents internes chinois transmis au New York Times en novembre 2019, documentent la rĂ©pression contre la minoritĂ© musulmane et la nature des camps. Les China Cables, enquĂȘte du Consortium international des journalistes d'investigation publiĂ©e le 24 novembre 2019, confirment le caractĂšre carcĂ©ral des camps d'internement.

Contexte historique

Camps de rééducation en Chine

En 2013, les camps de rĂ©Ă©ducation par le travail, ou laojiao et laogai, sont officiellement abolis en Chine. Il est commun que des Chinois y soient envoyĂ©s par des organes du pouvoir sans procĂšs ni procĂ©dure lĂ©gale : le systĂšme est surtout utilisĂ© pour les dissidents et les petits dĂ©linquants. Au moment de leur fermeture, on dĂ©nombre environ 350 camps qui regroupent 160 000 prisonniers[13].

En 2017, cinq Ă  huit millions de chinois seraient dĂ©tenus dans environ 1 000 camps. Le sinologue français Jean-Luc Domenach mentionne aussi le dĂ©veloppement des prisons noires, dĂ©tention extrajudiciaire qui concerne 20 000 Ă  30 000 personnes[14].

Tensions ethniques au Xinjiang

En 1949, le Xinjiang ou Turkestan oriental compte 20 000 Chinois de l'ethnie majoritaire han ; en 2018, ils dĂ©passent les dix millions. Les Hans volontaires sont souvent des habitants dĂ©favorisĂ©s d'autres rĂ©gions, encouragĂ©s Ă  peupler le Xinjiang en Ă©change d'un meilleur salaire et d'un logement public et Ă  qui on interdit ensuite de revenir dans leur rĂ©gion. En raison de ce processus, ils forment aujourd'hui 40 % de la population, pour 46 % de OuĂŻghours.

En 2009, des Ă©meutes se dĂ©clarent Ă  ÜrĂŒmqi, la capitale du Xinjiang, et font prĂšs de 200 morts[15]. En 2013 et 2014, des attentats perpĂ©trĂ©s par des indĂ©pendantistes ouĂŻghours et des islamistes font des centaines de morts dans la rĂ©gion du Xinjiang, selon les mĂ©dias d'État chinois[16], et le porte-parole du ministĂšre chinois des Affaires Ă©trangĂšres, Geng Shuang (en), Ă©voque mĂȘme « plusieurs milliers » d'actes terroristes de 2013 Ă  2016[17]. En parallĂšle, le retrait des troupes amĂ©ricaines en Afghanistan inquiĂšte le gouvernement chinois, qui estime que les forces terroristes de Syrie et d’Afghanistan pourraient se tourner vers le Xinjiang[15]. En avril 2014, des militants OuĂŻghours poignardent plus de 150 personnes dans une gare, faisant 31 morts, alors que Xi Jinping prĂ©pare une visite de quatre jours dans la rĂ©gion. Le dernier jour de la visite, en mai 2014, un attentat Ă  la bombe fait un mort et quatre-vingt blessĂ©s. En juin 2014, un autre attentat dans un marchĂ© d’Umruqi fait 94 blessĂ©s et au moins 39 morts[15].

Xi Jinping prononce alors une sĂ©rie de discours rĂ©servĂ©s Ă  l’administration, appelant Ă  combattre sĂ©vĂšrement le terrorisme, l’infiltration et le sĂ©paratisme. Au cours de ce discours, il appelle Ă  s’inspirer de la guerre contre le terrorisme menĂ©e par les États-Unis et Ă  observer l’exemple du bloc soviĂ©tique, dont il dit que la croissance Ă©conomique n’a pas empĂȘchĂ© l’éclatement. La campagne est appelĂ©e « Frapper fort contre l’extrĂ©misme violent »[18]. Le contenu des discours n’est pas public, mais les mĂ©dias nationaux font parfois allusion Ă  leur existence. Xi mentionne en particulier sa volontĂ© d’utiliser des outils de dictature pour Ă©radiquer l’islam radical en Chine. Il prĂ©cise ensuite, Ă  la suite d’oppositions de la part de hauts fonctionnaires, qu’il ne faut pas discriminer les OuĂŻghours ou porter atteinte Ă  leur libertĂ© de culte, ni chercher Ă  Ă©liminer toute trace d’islam dans le pays. Il critique cependant le fait que les populations chinoises musulmanes tendent Ă  pratiquer leur religion quotidienne plus librement qu’avant les annĂ©es 1990[15].

Historique

Débuts de la répression

DĂšs 2014, des premiĂšres personnes soupçonnĂ©es d’ĂȘtre radicalisĂ©es sont arrĂȘtĂ©es dans le Xinjiang. Les premiers camps regroupent quelques dizaines ou centaines de prisonniers, qui sont amenĂ©s Ă  renier l’islam et Ă  affirmer leur dĂ©votion au parti communiste[15].

Essor des camps d'internement

La rĂ©pression gagne en ampleur en aoĂ»t 2016, Ă  l’arrivĂ©e de Chen Quanguo, ancien responsable de la rĂ©gion autonome du Tibet, en tant que chef du parti au Xinjiang[15] - [18]. Chen distribue les discours de Xi Jinping Ă  tous les hauts fonctionnaires de la rĂ©gion. En fĂ©vrier 2017, il les exhorte Ă  ying shou jin shou (« rafler tous ceux qui doivent l’ĂȘtre ») : la phrase revient dans plusieurs de ses discours Ă  partir de 2017[15] - [17]. Plusieurs hauts fonctionnaires expriment leur dĂ©saccord avec ces mesures, opposant Ă  Chen qu’elles aggraveront les tensions raciales et empĂȘcheront la croissance Ă©conomique dans la rĂ©gion. Ils perdent gĂ©nĂ©ralement leur emploi ; l’un en particulier, Wang Yongzhi (zh), est emprisonnĂ© aprĂšs avoir signĂ© une confession d’ivresse au travail, aprĂšs avoir secrĂštement libĂ©rĂ© plus de sept mille prisonniers. En tout, 12 000 membres du parti au Xinjiang font l’objet d’une enquĂȘte pour leur opposition aux mesures de rĂ©pression[15].

Les arrestations prĂ©ventives se fondent sur une liste de plusieurs dizaines de « signes de radicalisation », qui incluent des pratiques culturelles courantes dans le Xinjiang, comme le port d’une longue barbe, le fait de ne pas boire ni fumer, l’étude de la langue arabe ou la priĂšre en dehors des mosquĂ©es[15]. Avec le temps, les motifs d'arrestation deviennent de plus en plus mineurs : en 2018, la possession d'une application mobile de lecture du Coran, le fait d'aller Ă  la mosquĂ©e un autre jour que le vendredi, ou un contact Ă  l'Ă©tranger peuvent suffire Ă  l'incarcĂ©ration. Le systĂšme opĂšre en dehors du systĂšme judiciaire, sans procĂšs ni dĂ©fense[13]. Pour Rebiya Kadeer, prĂ©sidente honoraire du CongrĂšs mondial des OuĂŻghours, « c’est un systĂšme arbitraire total, une sorte de dĂ©tention prĂ©ventive, basĂ©s sur la dĂ©tention administrative, c’est-Ă -dire qu’il n’est pas nĂ©cessaire d’avoir Ă©tĂ© condamnĂ© pour y ĂȘtre emprisonnĂ©. Nulle procĂ©dure, nulle possibilitĂ© de recourir Ă  un avocat et mĂȘme nul chef d’inculpation. On peut rester dans ces camps trĂšs longtemps, certains Ă  perpĂ©tuitĂ© »[19].

Quand des membres d'une famille dont les autres membres ont Ă©tĂ© internĂ©s en leur absence reviennent au Xinjiang, on leur fournit des rĂ©ponses prĂ©parĂ©es Ă  l’avance. Les autoritĂ©s leur disent que leurs proches sont dans des centres de formation et que sans ĂȘtre accusĂ©s d’un quelconque crime, ils ne peuvent pas en sortir librement. Les autoritĂ©s ajoutent que le comportement de la personne a une incidence sur la durĂ©e de la « formation » des membres de sa famille : ceux-ci sont relĂąchĂ©s une fois qu’ils atteignent un certain nombre de points, et ils perdent des points en cas de dĂ©sobĂ©issance des Ă©tudiants. Ces derniers ont Ă©galement droit Ă  un appel vidĂ©o[15]. En cas d’insistance de la part des Ă©tudiants, les policiers leur rĂ©pondent que leurs proches ont Ă©tĂ© « infectĂ©s » par le virus de l’extrĂ©misme islamiste et doivent en ĂȘtre guĂ©ris avec une quarantaine[15].

Une étude de juin 2017 publiée dans les journaux nationaux chinois affirme que la majorité des personnes enfermées ne comprennent pas ce dont on les accuse au moment de leur arrestation ; il ajoute que la quasi-intégralité des personnes libérées (98,8 %) dit avoir compris son erreur et changé de mode de vie à la sortie des camps[16].

En dehors des camps, les autorités chinoises du Xinjiang effectuent un contrÎle trÚs poussé de la vie personnelle des musulmans : des fonctionnaires sont envoyés vivre dans des familles musulmanes pour y vérifier ce qu'elles mangent, leurs priÚres, l'éducation de leurs enfants ou encore leurs codes vestimentaires[18]. Des voitures de police patrouillent dans les grandes villes en appelant via un haut-parleur à dénoncer les extrémistes aux autorités[19]. Les Ouïghours vivant à l'étranger sont souvent suivis par la police chinoise, qui leur demande des informations sur le reste de la diaspora en menaçant leurs proches restés en Chine[19]. Le Xinjiang concentre 21 % des arrestations chinoises, pour 2 % de la population du pays[20].

PremiÚres réactions internationales

En septembre 2017, Radio Free Asia devient le premier organe de presse de langue anglaise à dévoiler l'existence des camps de rééducation au Xinjiang[21] - [22].

En avril 2018, une commission amĂ©ricaine estime qu’il s’agit de la plus grande incarcĂ©ration de masse en cours d'un peuple minoritaire[16]. En 2018, le nombre des dĂ©tenus est estimĂ© Ă  un million par Amnesty International[23] et par l'Organisation des Nations unies[1], et on estime qu'il y a environ 1 200 camps[13]. Le dĂ©partement d'État des États-Unis propose une estimation basse de plusieurs dizaines de milliers de personnes, tandis qu'une station de tĂ©lĂ©vision turque tenue par des anciens dĂ©tenus cite le chiffre de 900 000 prisonniers[16]. Les appels d'offres et offres d'emploi laissent entendre que les camps ont coĂ»tĂ© plus de 100 millions de dollars au gouvernement chinois entre 2016 et 2018[16]. Face Ă  ces affirmations, la Chine reconnaĂźt qu'elle envoie les petits dĂ©linquants dans des Ă©coles visant Ă  leur enseigner une spĂ©cialitĂ© professionnelle[13], mais le ministre des affaires Ă©trangĂšres affirme ne pas avoir entendu parler de camps de concentration. À la remarque que des citoyens naturalisĂ©s par d'autres pays ont Ă©tĂ© enfermĂ©s, il affirme que le gouvernement chinois protĂšge ses visiteurs, Ă  condition qu'ils respectent la loi[16].

Le 10 septembre 2018, un rapport de Human Rights Watch regroupe des entretiens avec des ex-dĂ©tenus et leurs proches, racontant la torture et les dures conditions de vie dans les camps d'internement. L'ONG indique que la Chine « compte sur le fait que cela ne lui coĂ»tera rien sur le plan politique en partie grĂące Ă  son influence au sein du systĂšme des Nations unies ». Le mĂȘme jour, Michelle Bachelet dĂ©nonce les camps et demande « au gouvernement de permettre Ă  l'ONU d'avoir accĂšs Ă  toutes les rĂ©gions de la Chine ». Le lendemain, Geng Shuang, porte-parole de la diplomatie chinoise, demande Ă  l'ONU de respecter la souverainetĂ© de la Chine et justifie la rĂ©pression par la lutte contre le terrorisme islamiste et le sĂ©paratisme d'une partie des OuĂŻghours[18].

La Chine finit par admettre officiellement l'existence de camps de rĂ©Ă©ducation par le travail le [13] - [24]. Les camps sont dĂ©crits comme des centres de formation professionnelle spĂ©cifiques aux musulmans[25], qui utilisent des mĂ©thodes douces de dĂ©radicalisation islamiste[15]. Pour Shohrat Zakir, le numĂ©ro deux du Parti communiste chinois dans la province, « l'objectif de ce programme Ă©tait de se dĂ©barrasser de l'environnement et du terreau qui nourrissent le terrorisme et l'extrĂ©misme religieux[26] ». Pour Chen Quanguo, chef du Parti communiste de la rĂ©gion, les camps doivent « enseigner comme des Ă©coles, ĂȘtre gĂ©rĂ©s comme Ă  l'armĂ©e et dĂ©fendus comme des prisons[27] ».

La tĂ©lĂ©vision d'État explique que l'admission dans les camps est facultative. Elle montre des images d'Ă©tudiants apprenant le chinois et des mĂ©tiers dans l'alimentation et le textile[25]. La Chine prĂ©sente donc les camps comme des sortes d'Ă©coles. En 2018, le magazine en ligne Bitter Winter a toutefois publiĂ© des vidĂ©os qui auraient Ă©tĂ© tournĂ©es Ă  l’intĂ©rieur des camps, et ils apparaissent plutĂŽt comme des prisons[28] - [29]. Pour le sociologue Massimo Introvigne, les raisons ultimes de l'internement d'un grand nombre d'OuĂŻghours sont aussi controversĂ©es. D’aprĂšs la Chine, certaines mesures de « rĂ©Ă©ducation » s'imposent pour prĂ©venir la radicalisation et le terrorisme. Des chercheurs occidentaux pensent que le gouvernement craint plutĂŽt une renaissance religieuse Ă  laquelle il ne s’attendait pas[30].

En mars 2019, Michelle Bachelet demande Ă  nouveau l'accĂšs au Xinjiang pour l'enquĂȘte de l'ONU, une demande qui ne reçoit pas de suite[31].

En , la Banque mondiale ouvre une enquĂȘte pour dĂ©terminer si un prĂȘt de 50 millions de dollars effectuĂ© en 2015 par la Chine, officiellement pour financer cinq collĂšges locaux, aurait Ă©tĂ© utilisĂ© pour financer les camps d'internement du Xinjiang. L'enveloppe faisait partie d'un plus gros prĂȘt de 1,5 milliard de dollars prĂȘtĂ©s par la Banque Ă  la Chine cette annĂ©e[32] - [33].

Xinjiang Papers

Les Xinjiang Papers, documents internes chinois transmis au New York Times en novembre 2019[34] - [35], documentent la rĂ©pression contre la minoritĂ© musulmane et la nature des camps[36] - [15]. Ces 403 pages de documents incluent 96 pages de discours de Xi Jinping, 102 pages de discours d’autres personnalitĂ©s politiques, 161 pages de directives et de rapports sur le contrĂŽle de la population ouĂŻghoure dans le Xinjiang, et 44 pages d’enquĂȘtes internes sur des fonctionnaires locaux[15].

Les documents sont envoyĂ©s par une personne anonyme au sein du parti communiste chinois, qui dĂ©clare que le gouvernement, y compris Xi Jinping, doit ĂȘtre tenu pour responsable des camps[15].

Geng Shuang rĂ©pond immĂ©diatement qu'aprĂšs « plusieurs milliers » d'attentats terroristes de 2013 Ă  2016, les violences ont cessĂ© grĂące aux camps d'internement. Il accuse les documents d'ĂȘtre sortis de leur contexte et prĂ©sentĂ©s comme des documents officiels secrets, alors qu'ils ne le seraient pas rĂ©ellement[17].

China Cables

Dix-sept mĂ©dias rĂ©vĂšlent le l'enquĂȘte du Consortium international des journalistes d’investigation sur la politique de rĂ©pression et de dĂ©tention menĂ©e par l'État chinois au Xinjiang envers la population ouighoure[37]. En dĂ©cembre 2019, Shohrat Zakir affirme que tous les anciens apprentis des centres de rĂ©Ă©ducation sont dĂ©sormais « diplĂŽmĂ©s », libres et heureux, et ajoute que le nombre d'internĂ©s est « dynamique », mais trĂšs loin en dessous du million estimĂ© par les États-Unis[38].

Augmentation de la répression

En 2020, plusieurs nouveaux camps sont construits, dont plusieurs pouvant hĂ©berger au moins 10 000 personnes. L'État serait donc passĂ© de l'utilisation de bĂątiments publics Ă  la crĂ©ation de bĂątiments conçus pour interner les minoritĂ©s musulmanes[20].

InterrogĂ© par BuzzFeed, le consulat de Chine Ă  New York affirme que les camps ne sont « pas une question de droits humains, de religion ou d'ethnicitĂ©, mais de combat du terrorisme violent et du sĂ©paratisme » et ajoute qu'il est complĂštement faux que des millions de OuĂŻghours soient dĂ©tenus dans la rĂ©gion. Le consulat affirme que les droits humains sont respectĂ©s dans les programmes de rĂ©Ă©ducation et que les « apprentis » sont libres de leurs mouvements. Il mentionne l'existence de programmes obligatoires dans le cadre de l'antiterrorisme au Royaume-Uni et aux États-Unis[20].

Sortie des camps

En dĂ©cembre 2020, Adrian Zenz indique que les OuĂŻgours qui sortent des camps d'internement ne sont pas libĂ©rĂ©s. Ils doivent travailler dans des usines Ă  proximitĂ© des camps mais peuvent aussi ĂȘtre contraints d'aller cueillir le coton dans les fermes d’État de la rĂ©gion. Un demi-million de OuĂŻgours travaillent dans les champs de coton[39].

Caractéristiques des camps

Nombre de camps et de détenus

En 2018, le nombre de dĂ©tenus est estimĂ© Ă  un million par Amnesty International[23] et par l'Organisation des Nations unies[1]. En 2018, au Xinjiang, un musulman sur six serait concernĂ©[40]. En mai 2019, le gouvernement amĂ©ricain estime le nombre de dĂ©tenus Ă  3 millions[41]. De 2017 Ă  2020, plus de 260 camps fortifiĂ©s sont construits, soit au moins un par comtĂ© de l'Ouest du Xinjiang ; certaines constructions mettent moins de six mois Ă  ĂȘtre finalisĂ©es. Elles ont gĂ©nĂ©ralement des murs de bĂ©ton Ă©pais et des miradors, et de nombreuses usines sont rattachĂ©es Ă  des bĂątiments d'internement existants, ce qui soutient la thĂšse du travail forcĂ© dans les camps. Sur ces 260 camps, 92 sont confirmĂ©s comme Ă©tant des camps d'internement et 176 ne sont identifiĂ©s que par observation satellite. 121 des camps sont dotĂ©s de miradors. Les plus grands commencent leur construction dĂ©but 2018 et certains sont prĂȘts dĂšs octobre 2018, avec la majoritĂ© en 2019 et quelques camps toujours en construction en aoĂ»t 2020[20]. Une cinquantaine de camps construits Ă  cĂŽtĂ© d'anciennes prisons sont dĂ©militarisĂ©s, avec un retrait des barbelĂ©s et des miradors. Certains experts supposent qu'il s'agit d'une transition vers des camps Ă  basse sĂ©curitĂ©, pendant que les autres prisonniers sont transfĂ©rĂ©s vers les nouveaux camps plus sĂ©curisĂ©s[20].

Le plus grand camp est Ă  Dabancheng ; long de deux kilomĂštres, il gagne encore un kilomĂštre de largeur fin 2019[20].

Les camps contiennent une majoritĂ© de citoyens chinois, mais Ă©galement des Kazakhs dĂ©tenus pendant leur voyage en Chine[16]. Les dĂ©tenus sont classĂ©s en trois catĂ©gories : d'abord, des personnes illettrĂ©es dont le seul crime est de ne pas parler chinois. La seconde catĂ©gorie est composĂ©e des musulmans pratiquants, arrĂȘtĂ©s pour possession de document religieux ou considĂ©rĂ©s comme pro-indĂ©pendance, par exemple des livres sur la culture ouĂŻghoure. Le dernier groupe est composĂ© des personnes ayant un proche Ă  l'Ă©tranger ou ayant eux-mĂȘmes vĂ©cu Ă  l'Ă©tranger : ce sont ceux aux dĂ©tentions les plus longues, atteignant souvent 10 Ă  15 ans[16].

Les rapports chinois des Xinjiang Papers notent qu'en consĂ©quence de l'internement d'une partie de la population certaines zones agricoles doivent ĂȘtre laissĂ©es en friche dans la rĂ©gion, par manque de main-d’Ɠuvre[15]. De nombreux enfants dont les parents sont emprisonnĂ©s sont placĂ©s en orphelinat[19].

Nombre d'appels d'offres par mois en rapport avec les camps de rééducation au Xinjiang.

Conditions de détention

En détention provisoire, une cellule carrée de dix mÚtres de cÎté fait tenir dix-huit hommes. On y compte des uniformes bleus pour les crimes classiques et des uniformes orange pour les crimes politiques. Les détenus sont ensuite envoyés dans les camps[16]. Les camps séparent les hommes et les femmes[19]. Dans certains camps, une usine est attenante aux bùtiments de vie : on y fait travailler les détenus[18].

Les personnes internées se réveillent avant l'aube, chantent l'hymne chinois et célÚbrent le lever du drapeau chinois à 7h30 chaque matin. Ils ont ensuite cours en blocs de deux heures et demie minimum, apprenant des chants communistes et étudiant l'histoire et la langue chinoises. Le midi, ils mangent de la soupe de légumes et du pain[16] ; ils ont aussi du riz, mais trÚs peu de protéines[20]. Les douches sont rares et surveillées : se laver les mains ou les pieds est considéré comme une ablution musulmane, et donc trÚs contrÎlé. Des fonctionnaires leur font des discours sur les dangers de l'intégrisme religieux et de l'indépendantisme, puis leur font passer des tests sur les dangers de l'Islam : en cas de réponse fausse, ils reçoivent un chùtiment corporel[16]. Souvent, on compte deux personnes par lit ou certains camps peuvent organiser des tours de sommeil pour limiter le nombre de lits nécessaires[20].

Selon une directive de 2017, les participants aux camps passent leur temps « Ă  crier des slogans, chanter des chants rĂ©volutionnaires et apprendre par cƓur le Classique des trois caractĂšres »[25], une tĂąche particuliĂšrement difficile pour les dĂ©tenus qui ne parlent pas chinois ou sont illettrĂ©s[16]. Dans certains camps, les prisonniers sont obligĂ©s de remplacer la bĂ©nĂ©diction musulmane habituelle dite avant de manger, bismillah, par des remerciements Ă  Xi Jinping[42]. Les dĂ©tenus sont forcĂ©s Ă  manger du porc et Ă  boire de l'alcool[43] - [44]. Les prisonniers doivent aussi faire leur autocritique et la critique de leurs proches[16]. Les personnes internĂ©es doivent Ă©galement apprendre le chinois et ses caractĂšres d’écriture turcophones[15].

Selon des témoignages, des femmes musulmanes sont stérilisées via des injections[45] - [20] et victimes de violences sexuelles[46]. La sinologue Marie Holzman signale que 80 % des stérilets posés en Chine concerne le Xinjiang[47].

La torture est aussi utilisĂ©e. Un homme rĂ©fractaire tĂ©moigne avoir passĂ© cinq heures debout contre un mur, ou avoir Ă©tĂ© mis Ă  l'isolement et privĂ© de nourriture pendant 24 heures[16] ; des femmes, comme Mihrigul Tursun[48], racontent avoir subi des Ă©lectrochocs[46]. Les nouveaux dĂ©tenus sont gardĂ©s dans des postures douloureuses[16]. La violence n'est pas systĂ©matique, mais chaque tĂ©moignage de personne arrĂȘtĂ©e l'inclut Ă  un moment ou Ă  un autre[16].

De nombreux camps sont également accusés d'organiser un travail forcé[20], en particulier pour l'industrie textile[49]. Des membres des programmes qui ne sont pas prisonniers affirment qu'ils ont été forcés de signer des contrats de travail et interdits de quitter les usines pendant la semaine, travaillant des longues heures à trÚs bas salaire[38].

Les personnes internĂ©es seraient gĂ©nĂ©ralement relĂąchĂ©es aprĂšs avoir atteint un certain nombre de points, qui note sur leur comportement quotidien et celui de leurs proches vivant en libertĂ©[15]. Les points permettent Ă©galement de bĂ©nĂ©ficier de meilleures conditions de vie : ils sont entre autres obtenus via les rĂ©sultats aux tests et la critique des autres dĂ©tenus. À leur libĂ©ration, les anciens dĂ©tenus reçoivent un papier affirmant qu'ils ont Ă©tĂ© dĂ©tenus provisoirement pour soupçon de compromission de la sĂ©curitĂ© nationale et relĂąchĂ©s sans sanction[16].

En , une ancienne détenue affirme que des agents du gouvernement chinois se sont rendus chez elle pour détruire son dossier de détenue, afin de recréer un faux dossier montrant qu'elle n'a jamais été détenue mais qu'elle était restée chez elle sous la surveillance du PCC[50].

De nombreuses sources parlent de camps de concentration[51] - [52] - [53] - [54] - [55] - [56] - [41]. Le gouvernement chinois utilise parfois le mot 集侭 (« concentration ») pour dĂ©crire ce qu'il appelle ailleurs les « Ă©coles d'Ă©ducation »[20].

Transport entre les camps

Une vidĂ©o datĂ©e de 2018 semble montrer des dĂ©tenus acheminĂ©s vers des camps[57]. En septembre 2019, une vidĂ©o filmĂ©e par drone montre des centaines d'hommes aux yeux bandĂ©s, avec le crĂąne rasĂ© et les bras attachĂ©s dans le dos, portant des vestes indiquant « centre de dĂ©tention de Kashgar » ; il s'agirait d'un transfert de prisonniers d'avril 2019, plusieurs mois aprĂšs que le gouvernement chinois a affirmĂ© que le systĂšme ne servait qu'Ă  la formation professionnelle. Le dĂ©placement frĂ©quent d'un camp Ă  l'autre pourrait ĂȘtre une tactique contre la surpopulation des premiers camps, avec des centaines de personnes arrivant chaque jour au dĂ©but de la campagne d'internement[20].

PrélÚvements d'organes

En juin 2021, certains médias évoquent la possibilité que des organes soient prélevés sur les prisonniers des camps[58]. Des experts mandatés par l'ONU indiquent avoir reçu des « informations crédibles » selon lesquelles des prisonniers issus de minorités ethniques, linguistiques et religieuses, dont les Ouïghours, sont soumis à des prélÚvements forcés d'organes en Chine[59]. Une accusation similaire avait été formulée en 2019 par l'organisation non gouvernementale China Tribunal (en)[60].

RĂ©actions

États

Positions des États en 2019
Vert : critique la Chine
Rouge : soutient la Chine

En juillet 2019, vingt et un pays occidentaux et le Japon demandent à la Chine de cesser les détentions de masse au Xinjiang. Trente-sept pays répondent rapidement en faveur de la Chine. Ces pays incluent notamment la Russie, l'Arabie saoudite, le Qatar, la Corée du Nord, l'Algérie, le Nigeria, les Philippines et la Syrie. Leur lettre insiste sur la gravité du terrorisme : « Face au grave défi du terrorisme et de l'extrémisme, la Chine a pris une série de mesures de lutte contre le terrorisme et de déradicalisation dans le Xinjiang, notamment la création de centres d'enseignement et de formation professionnels », disent-ils en soulignant que les attentats ont cessé depuis 2016. Elle ajoute que les visites des diplomates au Xinjiang contredisent les propos des médias occidentaux[31] - [61].

Le 29 octobre 2019, cinquante-quatre États menĂ©s par la BiĂ©lorussie soutiennent la Chine, Ă  laquelle la commission de l'ONU des affaires sociales demande une nouvelle fois un accĂšs total de Michelle Bachelet Ă  la province, refusĂ© depuis un an. En rĂ©ponse, vingt-trois pays, menĂ©s par le Royaume-Uni et les États-Unis, dĂ©noncent la rĂ©pression du peuple ouĂŻghour. Certains diplomates occidentaux font remarquer que parmi les 54 pays figurent 28 pays africains dont la Chine est un partenaire commercial majeur. La reprĂ©sentante cambodgienne fait valoir que « la situation au Xinjiang tombe sous la juridiction interne de la RĂ©publique populaire de Chine ». Des pays ne figurant pas dans la liste des 54 s'Ă©lĂšvent quand mĂȘme en faveur de la Chine : c'est le cas du Vietnam, de la Tunisie et du Kirghizistan[31] - [62] - [63].

Manifestation contre les violations des droits de l'homme au Xinjiang Ă  Berne en Suisse.

Associations, corps religieux, personnalités

  • En juillet 2020, le corps religieux français a officiellement soutenu pour la premiĂšre fois la minoritĂ© musulmane chinoise, les OuĂŻghours. Le Conseil français du culte musulman a appelĂ© Ă  une enquĂȘte internationale sur la situation des OuĂŻghours[64].
  • Le footballeur Mesut Özil a condamnĂ© le traitement des OuĂŻghours, exhortant les musulmans Ă  ne pas « garder le silence » sur leur rĂ©pression par la Chine, alors qu'elle renforce le secret autour de ses camps d'internement controversĂ©s[65] - [66].
  • Joe Biden affirme qu'il s'agit d'un gĂ©nocide[20].
  • Le pape François qualifie les OuĂŻghours musulmans de peuple « persĂ©cutĂ© » dans un livre rĂ©digĂ© en collaboration avec son biographe anglophone Austen Ivereigh, paru le , rompant son silence sur le sujet[67] - [68] - [69].

Notes et références

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Bibliographie

  • Gulbahar Haitiwaji et Rozenn Morgat, RescapĂ©e du goulag chinois, Ă©ditions des Équateurs, 2021.

Voir aussi

Articles connexes

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