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Café de Flore

Le Café de Flore est un célèbre café-restaurant parisien du quartier Saint-Germain-des-Prés, dans le 6e arrondissement. Situé à un angle du boulevard Saint-Germain, et de la rue Saint-Benoît, voisin du café Les Deux Magots, il est desservi par la station de métro Saint-Germain-des-Prés. Cette institution parisienne est un haut-lieu Rive gauche historique du tout-Paris littéraire, philosophique, culturel, artistique, et haut lieu de tourisme international.

Café de Flore
Image illustrative de l’article Café de Flore
Image illustrative de l’article Café de Flore
Terrasse du café, boulevard Saint-Germain.
Présentation
CoordonnĂ©es 48° 51′ 15″ nord, 2° 19′ 57″ est
Pays Drapeau de la France France
Ville Paris (6e arrondissement)
Adresse 172, boulevard Saint-Germain
Fondation 1887
Site web www.cafedeflore.fr
Informations
Type de cuisine Cuisine française
Spécialité(s) Cuisine traditionnelle de bistrot parisien
(Voir situation sur carte : Paris)
Café de Flore
Café de Flore
GĂ©olocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 6e arrondissement de Paris)
Café de Flore
Café de Flore
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Café de Flore
Café de Flore

Histoire

  • Le cafĂ© vers 1900.
    Le café vers 1900.
  • Le cafĂ© en 1965.
    Le café en 1965.

Ce café fait son apparition en 1885, quelques années après les débuts de la Troisième République. Il doit son nom à une sculpture de Flore, déesse des fleurs et du printemps de la mythologie gréco-romaine, située de l'autre côté du boulevard. Les écrivains Joris-Karl Huysmans et Remy de Gourmont font partie de ses premiers habitués.

À la fin du XIXe siècle, Charles Maurras, installé au premier étage, y rédige son livre Au signe de Flore. C'est aussi à cet étage que la Revue d'Action française voit le jour en 1899 et que Maurras rencontre Jacques Bainville, en 1900, invité ce jour-là à une conférence de Lucien Moreau, ami de Maurras, au Café Procope, sur l'empirisme organisateur, par Maurice Barrès avant qu'Henri Vaugeois l'entraîne au Café de Flore.

Vers 1913, un voisin, Guillaume Apollinaire, investit les lieux. Il transforme le rez-de-chaussée en salle de rédaction avec son ami André Salmon. Plus tard, la revue Les Soirées de Paris y est créée. Apollinaire y a ses habitudes, à tel point qu'il y donne rendez-vous à heures fixes. En 1917, la terrasse du Flore le voit en grande discussion avec André Breton et Louis Aragon : le mot « surréaliste » est alors inventé, avec le mouvement intellectuel, littéraire et artistique dadaïste.

Dans les années 1930, le Café de Flore est le lieu de prédilection de toute une famille d'auteurs, tout le Paris littéraire s'y rassemble : Georges Bataille, Robert Desnos, Léon-Paul Fargue, Raymond Queneau, Michel Leiris, André Derain, les frères Diego et Alberto Giacometti, Ossip Zadkine ou encore Pablo Picasso y viennent aussi. Il y règne alors une atmosphère particulière. Le monde du cinéma n'y est pas non plus indifférent. Le réalisateur Marcel Carné y croise l'acteur Serge Reggiani. Le metteur en scène Jean-Louis Barrault débarque souvent avec sa troupe après les représentations.

En 1939, un bougnat, Paul Boubal, rachète le Flore. Il y attire une élite intellectuelle qui sonnera l’âge d’or du café[1]. Le couple Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir en font leur « siège social » :

« Nous nous y installâmes complètement : de neuf heures du matin à midi, nous y travaillions, nous allions déjeuner, à deux heures nous y revenions et nous causions alors avec des amis que nous rencontrions jusqu'à huit heures. Après dîner, nous recevions les gens à qui nous avions donné rendez-vous. Cela peut vous sembler bizarre, mais nous étions au Flore chez nous. »

— Jean-Paul Sartre

La jeune future actrice Simone Signoret fréquente déjà l'établissement en , amenée par un ami, Claude Jaeger[2]. Une ligue de penseurs roumains fréquente aussi le lieu, par exemple : Emil Cioran (n'abordant jamais Jean-Paul Sartre et le considérant comme entrepreneur d'idées), Eugène Ionesco et l'essayiste Benjamin Fondane, qui sont à cette époque-là les fréquentations principales d'Emil Cioran.

En 1984, Miroslav et Colette Siljegovic rachètent le Café de Flore et La Closerie des Lilas.

Les nappes en papier imprimées du Café de Flore sont une reproduction d'un dessin de l'illustrateur Jean-Jacques Sempé, habitué des lieux.

Prix littéraire

Le Flore accueille chaque année au mois de novembre depuis 1994, le jury du prix de Flore, créé par Frédéric Beigbeder et Carole Chrétiennot, qui récompense un jeune auteur au talent jugé prometteur[3].

Au cinéma

Dans des paroles de chansons

  • Le CafĂ© de Flore est mentionnĂ© dans les paroles de la chanson Le Temps des Ă©tudiants, interprĂ©tĂ©e par Les Compagnons de la chanson — prĂ©sente sur leur album Ă€ Bobino, sorti en 1966 — et Ă©crite par l'un d'entre eux, Jean Broussolle (qui reprend la musique, composĂ©e par l'AmĂ©ricain Arthur Kent, de The Bird of Bleeker Street, du rĂ©pertoire du groupe musical folk-dixie : The Village Stompers (en)) : « […] GrĂ©co, ses longs cheveux dans le dos / Faisait les beaux jours des Deux Magots / Et au Flore, quand elle Ă©tait lĂ  / On retenait son fauteuil tout comme Ă  l'Olympia […] ».
  • Et mon père, Ă©crite, composĂ©e et interprĂ©tĂ©e par Nicolas Peyrac (1975) : « Au CafĂ© de Flore, y avait dĂ©jĂ  des folles »[6].
  • Paris, Le Flore, Ă©crite et interprĂ©tĂ©e par Étienne Daho, composĂ©e par Stuart Moxham (1986).
  • Les Valses de Vienne, Ă©crite par Jean-Marie Moreau, composĂ©e et interprĂ©tĂ©e par François Feldman (1989).
  • La chanson Les Rues de Saint-Germain, du rĂ©pertoire d'Yvan-Chrysostome Dolto, dit Carlos, datĂ©e de 1994 et prĂ©sente sur l'album Carlos, sorti en 1997, Ă©voque le CafĂ© de Flore : « […] Les rues de Saint-Germain sont remplies de copains, / Qui sont lĂ  comme au temps des jours heureux. / Du Flore aux Deux Magots, du drugstore au mĂ©tro, / Ils regardent passer les amoureux. […]. »
  • La chanson L'EntartĂ©, Ă©crite et interprĂ©tĂ©e par Renaud, sur une musique de Jean-Pierre Bucolo — sortie en 2002 et prĂ©sente sur l'album Boucan d'enfer de la mĂŞme annĂ©e — fait rĂ©fĂ©rence au CafĂ© de Flore ; elle tourne en ridicule Bernard-Henri LĂ©vy : « Au Flore, aux Deux Magots, plantĂ© devant une coupe millĂ©simĂ©e, il refait le monde, persuadĂ© d'avoir un rĂ´le Ă  y jouer, l'entartĂ©. »
  • Le morceau CafĂ© de Flore composĂ© en 2001 par le musicien britannique Matthew Herbert (Doctor Rockit) est l'un des plus emblĂ©matiques du Nu jazz europĂ©en. Ă€ l'image d'autres morceaux de musique lounge ou jazz house, il restitue l’ambiance Ă©lĂ©gante, nonchalante, Ă©litiste et un brin mĂ©lancolique des cafĂ©s du quartier de Saint-Germain-des PrĂ©s et des terrasses de Paris, illustrĂ©e par certains artistes de jazz français, de hip hop et du versant jazzy de la French touch, comme Ludovic Navarre (St Germain) ou DJ Cam. Ă€ l'image de nombreux cafĂ©s qui ont Ă©ditĂ© leurs propres compilations de musique lounge et Nu jazz, ce titre figure sur la compilation CafĂ© de Flore (Rendez-Vous Ă€ Saint-Germain-Des-PrĂ©s) Ă©ditĂ©e en 2002.
  • Dans la chanson Non sous-titrĂ© de La Rumeur : « Quand l'blasphème sort d'la sale bouche d'une mĂ©taphore / Quand il empoigne et dĂ©flore / Les culs de poule en terrasse du cafĂ© d'Flore. »

Notes et références

  1. Cf. l'ouvrage de son petit-fils Christophe Durand, sous le nom de Christophe Boubal : Christophe Boubal, Café de Flore. L'esprit d'un siècle, Paris, Fernand Lanore, coll. « Littératures », , 204 p. (ISBN 2-85157-251-2).
  2. « Simone Signoret : les combats d'une vie », www.lexpress.fr.
  3. www.prixflore.fr.
  4. Éric Neuhoff, « Parcours fléché », Le Figaro Magazine,‎ , p. 70.
  5. Éric Neuhoff, « "La Maman et la Putain" : l'antre de la légende », Le Figaro (supplément Le Figaro et vous),‎ , p. 25 (lire en ligne).
  6. Ariane Chemin, « « Je vais vous raconter ma vie de pédé » : le témoignage de l’un des derniers Français condamnés pour homosexualité », sur lemonde.fr, (consulté le ).

Bibliographie

  • Christophe Durand-Boubal, CafĂ© de Flore. MĂ©moire d'un siècle, Paris, Indigo & CĂ´tĂ© femmes, coll. « PrĂ©mices », , 174 p. (ISBN 2-907883-66-6).
  • Christophe Boubal, CafĂ© de Flore. L'esprit d'un siècle, Paris, Fernand Lanore, coll. « LittĂ©ratures », , 204 p. (ISBN 2-85157-251-2).

Voir aussi

Liens externes

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