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Bolzano (croiseur)

Le croiseur Bolzano est un croiseur lourd de la Regia Marina (marine militaire italienne) faisant partie de la Classe Trento. Sa construction dĂ©buta Ă  GĂȘnes en 1930, soit cinq ans aprĂšs les autres croiseurs de sa classe. Il fut coulĂ© en 1944.

Bolzano
illustration de Bolzano (croiseur)
Le Bolzano.

Type Croiseur lourd
Classe Trento
Histoire
A servi dans Regia Marina
Quille posée
Lancement
Armé
Statut coulé le
Équipage
Équipage 725 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 196,6 mĂštres
MaĂźtre-bau 20,6 mĂštres
Tirant d'eau 6,7 mĂštres
DĂ©placement 13 243 t (lĂšge)
13 885 t (chargĂ©)
Propulsion 10 chaudiÚres, 4 turbines Parsons, 4 hélices
Puissance 150 000 ch
Vitesse 35 nƓuds
Caractéristiques militaires
Armement Initial :
8 canons de 203/50 mm dans 4 tourelles
16 canons de 100/47 mm dans 8 tourelles
4 canons anti-aériens de 40/39 mm
8 mitrailleuses de 12,7 mm dans 4 tourelles
8 lance-torpilles de 533 mm dans 4 tourelles
Rayon d'action 4 460 milles Ă  la vitesse de 16 nƓuds
AĂ©ronefs 3 hydravions Piaggio P6 (it)
Pavillon Royaume d'Italie

Caractéristiques

Les croiseurs italiens de la classe Trento sont les premiers navires spĂ©cifiquement conçus pour respecter les conditions du TraitĂ© naval de Londres, qui limite le dĂ©placement des croiseurs Ă  10 000 t et le calibre maximum Ă  8" (203 mm)[1]. Cette limitation rend difficile la combinaison de la puissance de feu, la vitesse et la protection dans un seul projet. Un autre problĂšme que doivent affronter les concepteurs italiens est l'impossibilitĂ© pour leurs navires de protĂ©ger Ă  la fois les longues lignes cĂŽtiĂšres et les bases navales Ă©loignĂ©es, c'est pour cette raison qu'une trĂšs grande rapiditĂ© est requise. Ils font donc le choix de sacrifier la cuirasse des navires et la capacitĂ© des soutes Ă  mazout et, bien que les unitĂ©s sont alors armĂ©es de canons de 203 mm, ils rĂ©ussissent Ă  maintenir la vitesse dĂ©sirĂ©e[1].

Trois navires de cette classe sont construits et ils portent tous le nom de villes libérées de la domination austro-hongroise à la fin de la PremiÚre Guerre mondiale : le Trento (d'aprÚs la ville de Trente), le Trieste (d'aprÚs la ville de Trieste) et le Bolzano (d'aprÚs la ville de Bolzano)[2]. Comme ce dernier, construit au début des années 1930, présente quelques améliorations par rapport aux deux croiseurs précédents, il est parfois considéré comme d'une classe distincte[3].

La classe Trento est aussi parmi les premiĂšres Ă  utiliser des canons antiaĂ©riens OTO Melara Spa de 100⁄47 mm (calibre d'une longueur de 47 fois son diamĂštre ; 100 mm), qui deviennent par la suite trĂšs communs dans les marines italienne, argentine, grecque, espagnole, suisse et soviĂ©tique oĂč ils ont servi notamment pendant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide et la Guerre d'Espagne[4]. Ils pĂšsent 2 177 kg pour 4 985 mm de long, ont un angle d'Ă©lĂ©vation de -5° Ă  +85° et une portĂ©e de 15 240 m. Ils sont installĂ©s sur un double affĂ»t avec piĂ©destal protĂ©gĂ© Ă©galement dĂ©veloppĂ© par OTO Melara en 1924.

Le Bolzano est parfois considéré comme une classe à part du fait de plusieurs différences notables vis-à-vis des deux premiers navires de la classe Trento[3]. En 1930, la Regia Marina décide d'acquérir un troisiÚme exemplaire de cette classe, aux dépens d'un croiseur plus avancé techniquement de la toute nouvelle classe Zara, qui aurait obligé la société Ansaldo à partager une partie des bénéfices avec sa société rivale, la OTO Melara SpA[5].

Le croiseur est donc construit dans les chantiers Ansaldo de GĂȘnes Ă  partir du et entre en service le , il dĂ©place alors 11 065 t[6]. En 1937, son armement secondaire subit les mĂȘmes modifications que celles apportĂ©es au Trento et au Trieste, et c'est avec cette configuration qu’il participe Ă  la Seconde Guerre mondiale[7].

Bien que dotĂ© d'un armement puissant et d’une bonne vitesse, le croiseur dispose d'une trop faible protection qui le rend vulnĂ©rable (dĂ©faut propre Ă  tous les navires de la classe Trento). C'est pour ce motif qu'il est aussi appelĂ© l’erreur magnifique (en anglais : the magnificient mistake et en italien : errore magnificamente eseguito)[8] - [7].

Histoire du croiseur

Le croiseur Bolzano est construit et mis en service cinq ans aprĂšs les deux autres avec des diffĂ©rences caractĂ©ristiques. Il sert dans la plupart des missions des deux autres navires de la classe Trento. Il participe avec le Trento Ă  la bataille de Punta Stilo, le , durant laquelle il est ciblĂ© et frappĂ© Ă  six reprises par le croiseur britannique HMS Neptune. Cela occasionne des dommages mineurs en dessous de la ligne de flottaison qui sont rĂ©parĂ©s rapidement. Un autre tir touche la tourelle B tandis que les hommes Ă  l'intĂ©rieur continuent de faire feu, puis un dernier tir touche le compartiment des torpilles, oĂč deux membres d'Ă©quipage sont tuĂ©s[9]. Le , il fait partie de l'escadre navale visant Ă  contrer l'opĂ©ration britannique Hats mais revient sans avoir tirĂ© un seul coup de canon. L'opĂ©ration Hats a pour but d'escorter un convoi rapide de trois MF 2[10] - [11] transportant 36 000 t de fournitures dont des renforts et des munitions pour les dĂ©fenses anti-aĂ©riennes de l'Île de Malte qui ont Ă©tĂ© pour la plupart prises dans des raids de bases aĂ©riennes italiennes[12]. Au dĂ©but de la bataille du cap Teulada, c’est l’hydravion du Bolzano, l’IMAM Ro.43, qui le premier repĂšre la flotte britannique Ă  32 km (20 milles) au large de l'AlgĂ©rie[13]. Il est ensuite engagĂ© dans les combats.

Du 27 au , le croiseur est une des rares unitĂ©s choisies pour participer Ă  une expĂ©dition qui aboutit Ă  la bataille du cap Matapan, au large du PĂ©loponnĂšse[7]. Le , le Bolzano ainsi que le Trieste font partie de la QuatriĂšme Division de croiseurs qui a pour mission d'escorter jusqu'en Afrique du Nord cinq navires marchands : le Marburg, le Rialto, le Kibfels, le Birmania et le Reichenfels[14]. Un mois plus tard, le navire participe Ă  une autre escorte qui doit protĂ©ger les navires Conte Rosso, Marco Polo, Esperia et Calitea Ă  destination de la Libye. La perte du Conte Rosso, coulĂ© par une torpille lancĂ©e depuis le sous-marin anglais HMS Upholder, prouva dĂ©finitivement l’inutilitĂ© des escortes de navires majeurs (tels que les croiseurs et les cuirassĂ©s). Le , le Bolzano et le Trento escortent de nouveau un convoi[14], et le 8 et le ils sont accompagnĂ©s du Lanciere, de l’Ascari et du Corazziere pour protĂ©ger une seconde fois l’Esperia, sans problĂšme notable[14].

Le , alors qu’il revient d'une tentative avortĂ©e d'interception du mouilleur de mines HMS Manxman (en), utilisĂ© par les Britanniques dans des missions de ravitaillement, le Bolzano est avariĂ© Ă  proximitĂ© du dĂ©troit de Messine par une torpille du sous-marin HMS Triumph et doit ĂȘtre remorquĂ© jusqu'au port de Messine en raison de l'importance des dommages. La rĂ©paration dure trois mois pendant lesquels un raid aĂ©rien le frappe faisant plusieurs morts et blessĂ©s[15].

En , alors que sa participation au convoi Pedestal vient d'ĂȘtre annulĂ©e, le croiseur est de nouveau torpillĂ© alors qu'il rentrait Ă  la base. Lui et le Muzio Attendolo sont tous deux sĂ©rieusement endommagĂ©s par le sous-marin HMS Unbroken, qui revenait des Îles Éoliennes[15]. À cause de ses dommages, le Bolzano se voit obliger de se dĂ©lester mais cela n'empĂȘche pas le navire d'Ă©chouer sur une plage de Panarea. Un mois plus tard, il est remorquĂ© et conduit, d'abord Ă  Naples, puis Ă  La Spezia, pour d'importantes rĂ©parations. Alors que le croiseur est Ă  La Spezia, les Italiens capitulent et il est capturĂ© par les Allemands. Cependant, les dommages sont si graves que ces derniers ne sont pas en mesure de le rĂ©parer. Il est finalement coulĂ© par des torpilles humaines lancĂ©es par d'anciens membres de la Xe Flottiglia MAS lors d'un raid combinĂ© entre les Britanniques et les Italiens le [16] - [17].

  • Dessin en coupe d'un navire de guerre
    Plan en coupe du Bolzano.
  • Vue d'un navire de guerre flottant sur la mer
    Le croiseur Bolzano.
  • Vue d'une tourelle et de quatre canons sur un navire de guerre avec un homme debout Ă  gauche, habillĂ© en marin
    L'artillerie du croiseur Bolzano.
  • Vue d'un navire de guerre en mer avec une explosion Ă  l'arriĂšre
    Le Bolzano lors de la Bataille du cap Teulada.

Références

  1. (it) « Les caractéristiques de la Classe Trento », sur Libero.it.
  2. (de) Wilhelm Klein, Die postalischen Abstempelungen auf den österreichischen Postwertzeichen-Ausgaben 1867, 1883 und 1890, .
  3. (en) « Bolzano's History », sur coatneyhistory.com.
  4. Campbell 1985.
  5. Preston, Jordan et Dent 2007, p. 68.
  6. Sadkovich 2014, Tabella 1.2.
  7. (it) « Incrociatore pesante Bolzano », sur Libero.it.
  8. Preston, Jordan et Dent 2007, p. 71.
  9. Green et Massignani 1998, p. 74.
  10. Les MF 2 sont un type de bateau Ă  vapeur.
  11. Hague 2000, p. 192-193.
  12. (en) « Chronology of the Siege of Malta, 1940-1943 », sur Merlins over Malta, (consulté le ).
  13. Mattesini 2000, p. 114.
  14. Fiche sur le Bolzano sur Modellismo-Navale.
  15. Whitley 1995, p. 156.
  16. Brian Perret et Ian V. Hogg, Encyclopedia of the Second World War, Londres, Longman, , 447 p. (ISBN 0-582-89328-3), p. 201
  17. Giorgerini 2007, p. 344-345.

Bibliographie

Sur la classe Trento

  • (it) Franco Gay, Incrociatore pesanti classe "Trento", vol. 1, Bizzarri, (lire en ligne)

Sur les croiseurs de la Seconde Guerre mondiale

  • (it) Giorgio Giorgerini, La guerra italiana sul mare. La Marina fra vittoria e sconfitta 1940-1943, Mondadori, (lire en ligne)
  • (en) Jack Green et Alessandro Massignani, The Naval War in the Mediterranean, 1940-1943, Londres, Chatam Publishing, , 352 p. (ISBN 1-86176-057-4)
  • (en) Arnold Hague, The Allied Convoy System 1939-1945, Annapolis, Naval Institute Press, , 208 p. (ISBN 1-55750-019-3)
  • (it) Francesco Mattesini, La battaglia di Capo Teulada : 27-28 novembre 1940, Office historique de la Marine Militaire italienne, , p. 114
  • (it) James J. Sadkovich, La Marina italiana nella seconda guerra mondiale, Universale Economica Feltrinelli, , 536 p. (ISBN 978-88-07-88532-7, lire en ligne)
  • (en) M. J. Whitley, Cruisers of World War Two : An International Encyclopedia, Londres, Arms and Armour Press, (ISBN 1-85409-225-1 et 1-86019-874-0)

Sur les navires de guerre

  • (en) Antony Preston, John Jordan et Stephen Dent, Warship, Londres, Anova Books, , 208 p. (ISBN 978-1-84486-041-8 et 1-84486-041-8)
  • (it) Giorgio Giorgerini, Attacco dal mare. Storia dei mezzi d'assalto della Marina italiana, Mondadori, (lire en ligne)
  • (en) John Campbell, Naval Weapons of World War Two, Naval Institute Press,
  • (en) Robert Gardiner et Roger Chesneau, Conway’s All the World’s Fighting Ships (1922-1946), New York, Mayflower Books, (ISBN 0-8317-0303-2)

Sur d'autres thĂšmes

  • (en) Brian Perret et Ian V. Hogg, Encyclopedia of the Second World War, Londres, Longman, , 447 p. (ISBN 0-582-89328-3)

Articles connexes

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