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Bolide

En astronomie, un bolide est le phĂ©nomène lumineux provoquĂ© par l'entrĂ©e dans l'atmosphère d'un corps cĂ©leste naturel solide extraterrestre (mĂ©tĂ©oroĂŻde) de plus ou moins grande taille. On parle de bolide lorsque la magnitude apparente du phĂ©nomène est infĂ©rieure Ă  -4 lorsqu'il est observĂ© Ă  une distance d'environ 100 km. Contrairement aux Ă©toiles filantes produites par de plus petits corps Ă  une altitude comprise entre 70 et 120 km, le bolide reste visible jusqu'Ă  une altitude de 20 Ă  30 kilomètres. Le mĂ©tĂ©oroĂŻde Ă  l'origine du bolide a une taille comprise entre cm et plusieurs dizaines de mètres. Le phĂ©nomène observĂ© entre dans la catĂ©gorie des mĂ©tĂ©ores qui regroupe tout objet produisant une traĂ®nĂ©e lumineuse en pĂ©nĂ©trant dans l'atmosphère terrestre. Les fragments du mĂ©tĂ©oroĂŻde parvenant au sol sont des mĂ©tĂ©orites.

Un bolide avec sa trainée lumineuse.

Le phénomène lumineux observé est constitué d'un disque lumineux (dû, non pas à la combustion du solide, mais à l'émission du gaz atmosphérique violemment échauffé par compression) et d'une traînée lumineuse (formée par le sillage contenant, outre l'air, des espèces chimiques créées à partir de l'objet) visible jusque dans la stratosphère.

Étymologie

Du grec βολίς (trait, dé à jouer, jet) via le latin bolis, bolidis (météore igné) dérivés d'une forme en o du verbe grec lancer[1]. La racine bol se retrouve dans parabole et hyperbole, etc.

Description

Un bolide est un corps extraterrestre, ou mĂ©tĂ©oroĂŻde qui pĂ©nètre dans l'atmosphère terrestre en Ă©mettant une luminositĂ© intense – magnitude infĂ©rieure Ă  -4 (plus brillant que le corps cĂ©leste le plus lumineux Ă  savoir VĂ©nus) lorsqu'il est observĂ© Ă  une distance de 100 km. L'Union astronomique internationale dĂ©finit une sous-catĂ©gorie baptisĂ©e superbolide caractĂ©risĂ©e par une magnitude apparente infĂ©rieure Ă  -17 (plus la valeur absolue du nombre nĂ©gatif est Ă©levĂ©e, plus le phĂ©nomène est lumineux)[2]. Dans la classification utilisĂ©e couramment aux États-Unis, le bolide correspond au fireball (boule de feu) tandis que le bolide (en anglais) est une boule de feu caractĂ©risĂ©e par une fragmentation accompagnĂ©e d'un flash lumineux[3].

Le phĂ©nomène lumineux accompagnant la rentrĂ©e d'un bolide se produit Ă  moyenne altitude (entre 80 et 10 km) et a pour origine la compression de l'air qui s'Ă©chauffe jusqu'Ă  des tempĂ©ratures de plusieurs dizaines de milliers de degrĂ©s, s'ionise, et entraĂ®ne la formation d'une traĂ®nĂ©e lumineuse[4]. Le mĂ©tĂ©oroĂŻde peut ĂŞtre un fragment de comète ou d'astĂ©roĂŻde. En fonction de sa dimension, de sa densitĂ© et de sa trajectoire, un objet extraterrestre pĂ©nĂ©trera plus ou moins profondĂ©ment l'atmosphère terrestre. En règle gĂ©nĂ©rale, plus l'objet est massif, plus sa progression sera importante et plus il sera brillant.

Les phénomènes lumineux associés aux principaux types de météore observés
NomMasseAltitudeDurée
Étoile filante< 1 gramme110-80 km1-2 s
Bolideordre du kilogramme80-50 km2-5 s
de 0,5 Ă  10 tonnes80-13 km5-40 s

Un mĂ©tĂ©oroĂŻde qui survit Ă  sa rentrĂ©e dans l'atmosphère peut soit en ressortir et est appelĂ© alors bolide rasant, soit atteindre le sol et les morceaux qui en subsistent sont alors baptisĂ©s mĂ©tĂ©orites. Lors de la traversĂ©e, l'objet subit une ablation plus ou moins importante en fonction de la densitĂ© et de la nature de la matière le constituant. Les forces en action, au moment du ralentissement, tendent Ă  faire Ă©clater le rocher. Plus un corps est volumineux et plus il sera susceptible de se briser : gĂ©nĂ©ralement, cela se produit entre 70 et 90 kilomètres d'altitude, les bolides les plus massifs pouvant se fragmenter Ă  10 km d'altitude. Au moment de la fragmentation, la vitesse chute rapidement et le mĂ©tĂ©ore atteint la Terre ou, le plus souvent, se disperse en poussières dans l'atmosphère. Les fragments atteignant le sol deviennent autant de mĂ©tĂ©orites. Moins de 500 pierres de la taille d'une balle de tennis atteignent tous les ans la surface terrestre[5].

La lumière Ă©mise par un bolide est produite par deux mĂ©canismes diffĂ©rents : la roche en fusion et surtout l'Ă©coulement du gaz qui l'entoure, portĂ©e Ă  une tempĂ©rature de plusieurs dizaines de milliers de degrĂ©s Ă  cause de la compression. Au-dessus de 80 km d'altitude, l'atmosphère terrestre n'est pas assez dense pour s'opposer Ă  l'entrĂ©e de corps de masse importante. En dessous, l'Ă©nergie thermique due aux frottements peut chauffer le bolide jusqu'Ă  4 000 K[4] ; la matière constituant l'objet ou celles formĂ©es par rĂ©action, gĂ©nĂ©ralement liquides, s'Ă©coulent sur la surface. Une partie gazeuse est entraĂ®nĂ©e par l'Ă©coulement.

Un bolide peut émettre une lumière de différentes couleurs, les témoins parlent de lumière allant du bleu au rouge. La couleur du météore dépend de la composition de sa matière et de l'air. Les météoroïdes sont composés de métaux tels que le silicium, le nickel, le fer, le magnésium et éventuellement de carbone, qui produisent différentes couleurs.

Les météores produisent aussi des sons. Généralement, le bruit est entendu au bout de plusieurs secondes, voire plusieurs minutes après l'observation visuelle. Ces sons correspondent à l'arrivée d'un « bang » supersonique analogue à celui d'un avion à réaction qui passe le mur du son. Si le météoroïde se fractionne (généralement entre 70 et 90 kilomètres d'altitude), chaque morceau émet sa propre onde de choc qui peut interférer avec les autres. Beaucoup d'observateurs disent avoir aussi entendu des sifflements, appelés sons électrophoniques, produits par des phénomènes non identifiés.

Carte des points d'impact des 556 plus gros bolides (environ 1 Ă  20 mètres de diamètre) observĂ©s entre 1994 et 2013 par la NASA dans le cadre de son programme Near Earth Object. Les points orange correspondent aux observations effectuĂ©es de jour et les points bleus de nuit. La taille des points est proportionnelle Ă  l'Ă©nergie libĂ©rĂ©e Ă©valuĂ©e Ă  partir de l'Ă©mission optique, exprimĂ©e en milliards de joules (gigajoules). Les points les plus gros (1 000 000 GJ) ont libĂ©rĂ© une Ă©nergie Ă©quivalente Ă  50 bombes atomiques Hiroshima.

Observations des bolides : la chasse aux météorites

Plusieurs projets d'observation systématique des bolides ont été mis en place dans plusieurs pays dans le but de localiser d'éventuels météorites résultant de ces phénomènes. Ainsi un programme de surveillance et de chasse aux météorites a été initié dans les années 1950 par l'observatoire d'Ondřejov en République tchèque[6]. Cet observatoire a acquis une réelle expertise dans ce domaine avec un réseau de cinq stations de photographie réparties sur le territoire. En 1968, le réseau a été étendu avec 15 nouvelles stations établies en Allemagne. Puis le réseau s'est élargi avec des stations installées en Belgique, au Luxembourg, en Suisse et en Autriche. Ce réseau étendu, actuellement riche de 34 vidéo-caméras, constitue l'European Fireball Network. Il est codirigé par le Centre Aérospatial Allemand et l'Observatoire d'Ondřejov. En Espagne, il existe le Spanish Photographic Meteor Network[7]. En Grande-Bretagne, le UK Meteor Observation Network[8] a enregistré un bolide le 20 avril 2016. En Australie, le Desert Fireball Network (DFN), mis en place par l'Université Curtin, a installé 32 caméras dans le désert et couvre un tiers du ciel australien. Pour la recherche des météorites, le DFN s'appuie sur un réseau de bénévoles intitulé Fireball in the Sky[9]. Le DFN a pu détecter un bolide et récupérer une météorite en juillet 2007, peu après sa mise en service. Aux États-Unis, la NASA a mis en place le All Sky Fireball Network[10], puis le site Watch the Skies[11]. L'American Meteor Society est une association de bénévoles qui se consacre à l'observation des météores et des bolides depuis 1911[12].

En France, un réseau d'observation de météores, géré par des amateurs BOAM[13] (Base des Observateurs Amateurs de Météores), fonctionne depuis 2010 mais ne compte qu'une dizaine de caméras. Le réseau FRIPON avec ses 100 caméras couvre l'ensemble du territoire français et complète ainsi le réseau de surveillance du ciel européen. Ce projet a été initié en 2013[14] et inauguré le 28 mai 2016[15] - [16] - [17] - [18].

Événements observés

Melun (France), le 17 juillet 1771

Le 17 juillet 1771, vers dix heures et demie du soir (heure de Paris), un météore fut observé dans le sud de l'Angleterre et dans une grande partie de la France, jusqu'à sa fragmentation à proximité de Melun[19].

Périmètre de l'observation

Le météore a pu être observé en Angleterre[20] (observation transmise par Thomas Hornsby, professeur titulaire de la chaire savilienne d'astronomie de l'Université d'Oxford) depuis l'Oxfordshire, le Surrey et le Sussex, et, de ce côté-ci de la Manche[21], depuis la Basse-Normandie (Granville, Argentan, Évreux), la Haute-Normandie (Le Havre, Dieppe, Rouen), la Picardie (Amiens, Senlis, Compiègne), la Champagne (Sens, Reims, Mussy-sur-Seine, Joinville), l'Île-de-France (Paris, Corbeil, Melun), la Bourgogne (Auxerre, Semur-en-Auxois, Dijon), mais aussi à Laval, La Flèche, Tours, Limoges, Sarlat, Moulins, Lyon, Dole.

Le bruit du bolide a été entendu à Rouen, Évreux, Amiens, Senlis, Compiègne, Paris, Corbeil, Melun.

Lieu de la fragmentation terminale

Selon l'astronome Jean-Baptiste Le Roy[22], la fragmentation terminale du météore a eu lieu à une distance d'une lieue et demie de Melun, au nord-quart-nord-ouest (point de l’horizon qui est entre le nord et le nord-nord-ouest), entre Éprunes, lieu-dit de Réau, et Montereau-sur-le-Jard.

Caractéristiques du météore

D'après Le Roy[23], le mĂ©tĂ©ore Ă©tait, lorsqu'on commença Ă  l'apercevoir, Ă  une altitude de plus de 41 076 toises, c'est-Ă -dire plus de 80 km. Au moment de sa fragmentation, le bolide Ă©tait Ă  une altitude Ă©valuĂ©e Ă  18 300 toises, c'est-Ă -dire environ 35,7 km.

L'astronome estime[24] que le bolide a parcouru plus de 70 lieues de 2 500 toises, c'est-Ă -dire 340 km, en moins de dix secondes, soit une vitesse supĂ©rieure Ă  34 km/s.

D'après son confrère Jérôme de Lalande[25], « le globe de feu était plus gros et plus brillant en apparence que la lune dans son plein », ce qui donnerait une magnitude apparente inférieure à -12,6.

Aucune arrivée de météorite au sol n'a été enregistrée, le bolide semble s'être totalement désintégré dans l'atmosphère.

Le bolide de Melun figure parmi les exemples cités dans l'ouvrage[26] fondateur sur l'origine extraterrestre des météores publié en 1794 par Chladni[27].

Quenngouck (Indes orientales), le 27 décembre 1857

Le 27 décembre 1857, la fragmentation d'un bolide fut observée dans les Indes orientales. Une gravure figure dans l'ouvrage le Ciel d'Adémée Guillemin paru aux éditions Hachette[28]. L'événement est aussi relaté dans plusieurs ouvrages de vulgarisation scientifique de l'époque. Par exemple, il figure dans un article "les pierres qui tombent du ciel" de 1873[29].

Circonstances et lieu de l'observation

Le lieutenant Aylesbury exerça dans la Royal Navy sous l'ère victorienne (1815-1905). Il fut sous les ordres du Gouvernement des Indes et fut désigné en juin 1855 comme superintendant de la flotte de bateaux à vapeur d'Irrawaddy pendant douze mois[30]. En juillet 1856, Lord Dalhousie nomma le lieutenant Aylesbury "Master-attendant" et "marine magistrate" pour Bassein (de nos jours, Pathein) et la Dalhousie.

Il observa le 27 décembre 1857 la fragmentation d'un bolide dans le ciel dans les Indes orientales en Birmanie. D'après la revue "La Nature: revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie, Volume 1" de 1873, le dessin réalisé par le lieutenant Aylesbury fut repris par Wilhelm Karl von Haidinger qui réalisa une étude sur l'observation.

Description de la météorite

Une pierre d'un poids de 6,05 kg dĂ©signĂ©e "Quenggouk" (nouvelle graphie de "Quenngouck") a Ă©tĂ© retrouvĂ©e dans le bassin d'Irrawaddy qui est le principal cours d'eau de la Birmanie. On peut retrouver le lieu exact de la mĂ©tĂ©orite sur le site de the meteoritical society[31]. La mĂ©tĂ©orite "Quenggouk" est en effet rĂ©fĂ©rencĂ©e dans le bulletin officiel de the meteoritical society fondĂ©e en 1933 qui rĂ©fĂ©rence les mĂ©tĂ©orites du monde entier.

On peut voir aussi une photo de la météorite sous le nom "Queng-gouk" sur le site du Geological Survey of India prise le 9 juillet 2016[32]. C'est une météorite de type chondrite.

Toungouska (Russie), le 30 juin 1908

Dans la matinĂ©e du (correspondant au 17 juin du calendrier julien, alors en usage dans l'Empire russe), une boule de feu explose au-dessus de la rivière Toungouska Pierreuse dans une rĂ©gion peu peuplĂ©e du plateau de SibĂ©rie centrale. L'hypothèse la plus plausible est la dĂ©sagrĂ©gation d'un mĂ©tĂ©oroĂŻde Ă  une altitude comprise entre 5 et 10 kilomètres. L'Ă©vĂ©nement dĂ©truit intĂ©gralement la forĂŞt dans un rayon de plus de 20 km et fait des dĂ©gâts sur plus de 100 km Ă  la ronde.

Sikhote-Aline (URSS), le 12 février 1947

La météorite tomba dans les montagnes de Sikhote-Aline, province maritime de l'URSS, près du village de Passeka, à 10 h 28 du matin.

Des tĂ©moins ont vu une boule de feu, venant du Nord, plus lumineuse que le soleil. La trajectoire du bolide devait ĂŞtre inclinĂ©e de 40°, sa vitesse approximative de 12,4 km/s et sa masse avant son entrĂ©e atmosphĂ©rique de 100 tonnes. La mĂ©tĂ©orite a commencĂ© Ă  se fragmenter en plusieurs morceaux et, vers 5,6 km d'altitude, la masse principale s'est elle-mĂŞme violemment fragmentĂ©e, laissant derrière elle une traĂ®nĂ©e de poussière sur 35 km. L'onde de choc a Ă©tĂ© vue et entendue jusqu'Ă  300 km.

Korneï Chvets témoigne :

« J'ai vu une boule de feu bleue et des petits traits de feu derrière l'objet principal, les fenĂŞtres ont tremblĂ©, nous avons eu très peur. J'avais 17 ans, Ă  l'Ă©poque je pensais Ă  une bombe atomique amĂ©ricaine. C'Ă©tait peu après Hiroshima… »

L'artiste Medvedev a peint le bolide d'après sa propre observation.

La mĂ©tĂ©orite s'est Ă©crasĂ©e dans la forĂŞt en des milliers de morceaux, dont le plus gros a creusĂ© un cratère de 28 m de diamètre pour m de profondeur. Ă€ ce jour, plus de 27 tonnes de ces dĂ©bris ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es.

Příbram (Tchécoslovaquie), le 7 avril 1959

Il s'agit là du premier bolide à avoir été photographié.

Grâce au premier réseau de caméras destiné à l'étude des météores (piloté par l'observatoire d'Ondřejov), les deux stations de Ondřejov et Prčice ont enregistré l'événement. Les images des bolides sont très importantes pour déterminer la trajectoire, la dynamique et l'origine du météoroïde ainsi que la chute possible de la météorite.

L'équipe de l'observatoire en a déduit entre autres :

  • sa vitesse d'entrĂ©e atmosphĂ©rique, de 20,88 km/s ;
  • son altitude terminale, de 13 km et s'Ă©tant cassĂ© en 17 morceaux ;
  • le point de chute des fragments.

Ainsi, deux jours après, le , un premier morceau de 4,425 kg est retrouvĂ© Ă  Příbram. Cette dĂ©couverte a permis pour la première fois de recouper les donnĂ©es du mĂ©tĂ©ore et du corps extraterrestre. Plus tard, en 2002, le bolide de Neuschwanstein sera photographiĂ© par le rĂ©seau de camĂ©ras. Le calcul de l'orbite du mĂ©tĂ©oroĂŻde montrera qu'il a la mĂŞme orbite. C'est la première preuve d'un courant astĂ©roĂŻdal.

États-Unis/Canada, le 10 août 1972

À 14 h 30, une boule de feu très brillante est apparue dans le ciel de l'Ouest américain. L'objet a été observé par de nombreuses personnes et même par un satellite de veille infrarouge de l'US Air Force (des satellites employés à la base pour détecter des traînées de chaleur émanant de départs de missiles balistiques en provenance de l'URSS).

Linda Baker, en vacances ce jour-lĂ  dans le parc national de Yellowstone, filma avec sa camĂ©ra super-8 26 secondes de course au-dessus du lac Jackson. Le bolide traversa le ciel du sud au nord pendant 1 min 41 s, sur plus de 1 500 km. Il s'avère que l'objet, d'angle de faible incidence, n'a que peu pĂ©nĂ©trĂ© dans l'atmosphère et est reparti dans l'espace. Il n'est descendu que jusqu'Ă  58 km d'altitude. D'après les calculs, le mĂ©tĂ©oroĂŻde avait une Ă©nergie cinĂ©tique Ă©gale Ă  la bombe nuclĂ©aire d'Hiroshima : un impact au sol aurait fait des dĂ©gâts considĂ©rables.

Tchécoslovaquie/Pologne, le 13 octobre 1990

Le météoroïde EN131090 du 13 octobre 1990 a effleuré l'atmosphère terrestre au-dessus de la Tchécoslovaquie et de la Pologne, avant de retourner dans l'espace au bout de quelques secondes[33]. Sa trajectoire a été la première à avoir été enregistrée à partir de deux positions géographiques éloignées. Cette observation a permis de calculer plusieurs de ses caractéristiques orbitales. Sa rencontre avec la Terre a ainsi significativement modifié son orbite et certaines de ses propriétés physiques.

Peekskill (États-Unis), le 9 octobre 1992

Ă€ 19 h 48 (heure locale), une boule de feu plus brillante que la Lune apparaĂ®t dans l'ouest de la Virginie. La mĂ©tĂ©orite traverse les États-Unis en direction de New York sur 700 kilomètres et finit sa course Ă  Peekskill, un fragment dĂ©truisant une voiture en stationnement.

C'est un Ă©vènement majeur, le mĂ©tĂ©ore sera un des plus filmĂ©s de l'histoire des bolides. Quinze vidĂ©os amateurs ont enregistrĂ© le phĂ©nomène. Michelle Knapp Ă©tait dans sa maison du 207 Weels Street Ă  Peekskill, lorsqu'un fragment de la mĂ©tĂ©orite de 12,4 kg dĂ©fonça le coffre de sa Chevrolet Malibu Ă  plus de 300 km/h, avec un bruit fracassant[34]. Le bolide survola l'Ouest amĂ©ricain pendant 40 s Ă  14,7 km/s, d'une faible incidence de 3.4°. La plupart des gens dĂ©crivirent une coloration verdâtre et une luminositĂ© comparable Ă  la Lune (Magnitude -13). Un dĂ©tail remarquĂ© fut le bruit. D'après de nombreux tĂ©moignages insolites, il est Ă©tabli que le bolide a gĂ©nĂ©rĂ© des sons Ă©lectrophoniques. Patsy Keith et sa famille Ă©taient Ă  l'intĂ©rieur de leur voiture, près d'Altoona en Pennsylvanie, et dĂ©crivirent le son tel un crĂ©pitement, comme des Ă©tincelles. Ce « crĂ©pitement » dura 10 s et fut audible plusieurs secondes après la première fragmentation.

La mĂ©tĂ©orite, pourtant de famille commune : une achondrite type H6, est une des plus recherchĂ©es par les collectionneurs, les cotations peuvent atteindre entre 60 et 100 $/g.

Tcheliabinsk (Russie), le 15 février 2013

Le météore de Tcheliabinsk s'est manifesté le matin du dans le sud de l’Oural, au-dessus de l'oblast de Tcheliabinsk. La masse du bolide est estimée à dix mille tonnes, et l'onde de choc liée à sa pénétration atmosphérique a engendré blessés et dégâts matériels. Plusieurs impacts au sol ont été identifiés. De nombreuses vidéos ont enregistré le phénomène grâce au large usage des dashcam en Russie.

Yunnan (Chine), le 4 octobre 2017

Le 4 octobre 2017, un météroïde est observé au-dessus de la province du Yunnan en Chine lors de la fête de la mi-automne[35]. Visible pendant 8 secondes, il faisait entre 2,2 et 3,6 m de large[36].

Les bolides dans l'histoire

Revers d'une monnaie d'Uranius Antoninus (vers 253) représentant le temple du dieu solaire Élagabal à Émèse et son bétyle nommé Pierre noire d'Émèse. Les bétyles ou leurs représentations étaient nombreux dans les religions de l'Antiquité.

L'histoire a retenu la survenue de nombreux bolides, lesquels ont souvent été vus par les humains comme des signaux divins (image ci-contre) ; ils sont alors nommés bétyles.

Dans la culture populaire

Le terme de bolide est souvent employé pour caractériser un véhicule roulant à vive allure. Généralement, sa conduite apparaît alors comme dangereuse. Dans les médias, le terme de bolide revient souvent lorsque ce véhicule a créé un accident qui a occasionné de gros dégâts.

Galerie des observations

  • Fragmentation du bolide de Quenngouck en 1857
    Fragmentation du bolide de Quenngouck en 1857
  • MĂ©tĂ©ore observĂ© Ă  Hurworth en 1854
    Météore observé à Hurworth en 1854
  • Observation d'un bolide Ă  traĂ®nĂ©e serpentante en 1869
    Observation d'un bolide à traînée serpentante en 1869

Galerie des bolides en art

Notes et références

  1. Dictionnaire le Littré .
  2. (en) Union astronomique internationale, « Definitions of terms in meteor astronomy », (consulté le )
  3. (en) American Meteor Society, « Américan Meteor Society » (consulté le )
  4. (en) G. Duffa, « Meteors entry phenomenology and modeling », sur ResearchGate
  5. « Météorites et étoiles filantes », A.S.C.T. Section Astronomie (consulté le )
  6. Vahé Ter Minassian, « La chasse aux météorites bientôt ouverte », Le Monde, Supplément Sciences et Médecine,‎ .
  7. « PRESENTATION SPANISH PHOTOGRAPHIC METEOR NETWORK », sur www.spmn.uji.es (consulté le )
  8. (en) « United Kingdom Meteor Observation Network », sur ukmeteornetwork.co.uk, (consulté le )
  9. (en-US) Emma Donnelly, « Desert Fireball Network », sur Fireballs in the sky, (consulté le )
  10. (en) « Intro to Meteors and the NASA All-Sky camera Network-The Fireball Project », sur nasa.gov, (consulté le )
  11. Jennifer Harbaugh, « Watch the Skies », sur NASA, (consulté le )
  12. (en-US) « American Meteor Society », sur American Meteor Society (consulté le )
  13. « Base de données des Observateurs Amateurs de Météores », sur boam.fr (consulté le )
  14. « Comment ? - FRIPON », sur ceres.geol.u-psud.fr (consulté le )
  15. « Inauguration du réseau FRIPON - FRIPON », sur ceres.geol.u-psud.fr (consulté le )
  16. « Météorites : le réseau de surveillance FRIPON va les traquer en France - Science et vie », sur Science et vie, (consulté le )
  17. « FRIPON, le nouvel observatoire pour traquer les météores », sur 20minutes.fr, (consulté le )
  18. « Un réseau fripon pour traquer les météores », sur ladepeche.fr (consulté le )
  19. (en) Meteorites in history : an overview from the Renaissance to the 20th century, Ursula B. Marvin, in The History of Meteoritics and Key Meteorite Collections : Fireballs, Falls and Finds, The Geological Society, London, 2006, page 34.
  20. Mémoire sur le Météore ou globe de feu observé au mois de juillet dernier dans une grande partie de la France, Jean-Baptiste Le Roy, Mémoires de l'Académie Royale des Sciences, page 674
  21. Mémoire sur le Météore ou globe de feu observé au mois de juillet dernier dans une grande partie de la France, Jean-Baptiste Le Roy, Mémoires de l'Académie Royale des Sciences, page 673
  22. Mémoire sur le Météore ou globe de feu observé au mois de juillet dernier dans une grande partie de la France, Jean-Baptiste Le Roy, Mémoires de l'Académie Royale des Sciences, page 675
  23. Mémoire sur le Météore ou globe de feu observé au mois de juillet dernier dans une grande partie de la France, Jean-Baptiste Le Roy, Mémoires de l'Académie Royale des Sciences, page 676
  24. Mémoire sur le Météore ou globe de feu observé au mois de juillet dernier dans une grande partie de la France, Jean-Baptiste Le Roy, Mémoires de l'Académie Royale des Sciences, page 678
  25. Lettre sur un météore extraordinaire, Jérôme de Lalande, Journal des Sçavans pour l'année 1771, page 610
  26. (de) Über den Ursprung der von Pallas gefundenen und anderer ihr ähnlichen Eisenmassen und über einige damit in Verbindung stehende Naturerscheinungen, Édition originale, Johann Friedrich Hartknoch éditeur, Riga, 1794, numérisé par la Bibliothèque régionale et universitaire de Saxe (SLUB), Dresde
  27. Matthieu Gounelle, Météorites entre ciel et terre, Éditions du Muséum national d'histoire naturelle, Paris, 2017, page 37
  28. « Le Ciel - 5ème édition 1877 »
  29. « Les pierres qui tombent du ciel »
  30. « The history of the Indian Navy 1613-1863 »
  31. « Lieu où l'on a retrouvé la météorite Quenggouk »
  32. « Geological survey of India »
  33. Spurný, P., Ceplecha, Z. et Borovička, J., « Earth Grazing Fireball: Czechoslovakia, Poland, October 13, 1990, 03h 27m 16s UT », WGN, Journal of the International Meteor Organization, vol. 19,‎ , p. 13 (lire en ligne, consulté le )
  34. (en) Donald K. Yeomans, Near-Earth Objects. Finding Them Before They Find Us, Princeton University Press, , p. 1.
  35. (en) « Surprise Meteor Lights Up Harvest Moon Festival », sur National Geographic News, (consulté le )
  36. « Asteroid Impact Crater Calculator - calculates the effects of the impact of an object hitting the earth », sur convertalot.com (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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