Beaumont-en-Auge
Beaumont-en-Auge est une commune française située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 409 habitants[Note 1].
Beaumont-en-Auge | |
Maisons à pan de bois. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Arrondissement | Lisieux |
Intercommunalité | Communauté de communes Terre d'Auge |
Maire Mandat |
Sylviane Ebrard 2021-2026 |
Code postal | 14950 |
Code commune | 14055 |
Démographie | |
Gentilé | Beaumontais |
Population municipale |
409 hab. (2020 ) |
Densité | 51 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 16′ 44″ nord, 0° 06′ 38″ est |
Altitude | Min. 29 m Max. 146 m |
Superficie | 7,98 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Trouville-sur-Mer (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Pont-l'Évêque |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | beaumontenauge.fr |
Du haut de ses 90 mètres, Beaumont-en-Auge a été déchirée par les invasions, les guerres de religion, mais elle a également joué un rôle important dans l'histoire de France. Avant l'ère chrétienne, les Celtes qui peuplaient la Normandie ont dû occuper ce piton facilement défendable. L’église Saint-Sauveur de Beaumont remonte à l’époque carolingienne, en 847. Le prieuré de Beaumont a été fondé en 1060 donnant au village une stature régionale. L'apogée de Beaumont est atteint pendant les années 1776-1792 où son collège royal, école militaire, forme de grands esprits comme Pierre-Simon de Laplace, natif de Beaumont, le plus célèbre.
Géographie
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1997 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 2,2 | 2,4 | 3,9 | 5,5 | 8,6 | 11 | 12,8 | 13,1 | 11,1 | 8,7 | 5,2 | 2,3 | 7,3 |
Température moyenne (°C) | 4,7 | 5,4 | 7,5 | 9,8 | 13 | 15,7 | 17,4 | 17,7 | 15,5 | 12,1 | 8 | 4,9 | 11 |
Température maximale moyenne (°C) | 7,2 | 8,3 | 11 | 14 | 17,5 | 20,4 | 22 | 22,4 | 20 | 15,6 | 10,8 | 7,4 | 14,7 |
Record de froid (°C) date du record |
−9 07.01.09 |
−11,8 12.02.12 |
−7 01.03.05 |
−2,1 10.04.03 |
0,4 07.05.1997 |
4,5 01.06.06 |
6,7 15.07.11 |
6,6 30.08.11 |
4,2 24.09.03 |
−3 29.10.1997 |
−5,9 29.11.10 |
−8,6 28.12.05 |
−11,8 2012 |
Record de chaleur (°C) date du record |
14,7 09.01.1998 |
18,8 14.02.1998 |
21,5 26.03.12 |
26,1 29.04.10 |
29,5 27.05.05 |
32,8 26.06.01 |
35,7 19.07.06 |
38,1 10.08.03 |
31,6 08.09.09 |
28,8 01.10.11 |
18 06.11.03 |
15,3 07.12.00 |
38,1 2003 |
Précipitations (mm) | 80,5 | 63,9 | 78 | 63,4 | 71,4 | 69,3 | 70,5 | 78,9 | 80,2 | 96,1 | 102,3 | 107,5 | 962 |
Urbanisme
Typologie
Beaumont-en-Auge est une commune rurale[Note 5] - [9]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[10] - [11].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Trouville-sur-Mer, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 35 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12] - [13].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (96,5 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (99,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (70,1 %), terres arables (20,9 %), zones agricoles hétérogènes (5,5 %), forêts (3,5 %)[14].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[15].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Bellus mons in Algia, Bellomonte au XIIe siècle[16].
Le nom de la ville, Beaumont, est la contraction de « beau mont ». Le nom évoquerait sa situation dominante sur les vallées des environs.
Le pays d'Auge est une région naturelle et traditionnelle de Normandie.
Histoire
Le prieuré de Beaumont est fondé en 1060 par le vicomte Robert Bertrand de Roncheville. Dépendant de l'abbaye Saint-Ouen de Rouen, il prospère pendant tout le Moyen Âge, mais ne survit pas à la Révolution. L'église paroissiale Saint-Sauveur est l'ancienne église priorale et la cour du prieuré est aujourd'hui ouverte aux visiteurs.
À la création des cantons, Beaumont est chef-lieu de canton. Ce canton est supprimé lors du redécoupage cantonal de l'an IX (1801)[17].
Héraldique
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Les armes de la commune de Beaumont-en-Auge se blasonnent ainsi : D'or au lion de sinople, armé et lampassé de gueules, couronné d'argent[18]. Il s'agit des armes de la famille Bertrand de Bricquebec, qui détenait la seigneurie de Beaumont-en-Auge aux XIIIe et XIVe siècles. |
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Politique et administration
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[24].
En 2020, la commune comptait 409 habitants[Note 7], en diminution de 2,62 % par rapport à 2014 (Calvados : +0,85 %, France hors Mayotte : +1,9 %). Au premier recensement républicain, en 1793, Beaumont-en-Auge comptait 1 034 habitants, population jamais atteinte depuis.
Économie
Au XIXe siècle, Beaumont-en-Auge est une importante place de marché qui expédie les bœufs du Pays d'Auge vers les boucheries parisiennes.
Beaumont-en-Auge héberge l'un des derniers artisans fabricants de kaléidoscopes en France.
Le village accueille un chocolatier.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- L'église Saint-Sauveur du prieuré fait l'objet d'une inscription au titre des Monuments historiques depuis le 31 octobre 1975[27]. Elle abrite un tableau du XVIIe (Jésus présenté au peuple) classé à titre d'objet[28]. Les verrières datent de 1952. Elles sont l'œuvre du peintre Maurice Rocher et ont été réalisées par l'atelier Degusseau.
- Statue en bronze de Pierre-Simon de Laplace, située au centre de la place de Verdun. Elle est réalisée par Robert Delandre. Elle est inaugurée le 3 juillet 1932 par Louis Franchet d'Espèrey. Sur le piédestal sont fixés deux médaillons. Celui sur la face gauche représente Galilée et celui de droite représente Isaac Newton.
- La maison natale de Pierre-Simon de Laplace, située 4 place de Verdun.
- Le musée du Colonel-Langlois, installé dans la mairie. Il renferme notamment les tableaux du Panorama de la bataille de Solférino (24 juin 1859) peints par Jean-Charles Langlois ainsi que ses carnets et esquisses.
- Piédestal de la statue de Jean-Charles Langlois, situé place du colonel Langlois. Le piédestal est supporté par deux degrés : sur la face antérieure se trouve une fontaine jaillissante composée d'une stèle surmontée d'une gueule de lion. La statue en bronze réalisée par Louis-Émile Décorchemont est inaugurée le 30 août 1885. Elle est offerte par la nièce de Langlois : Mme de Serand. La statue représentait Langlois âgé de 65 ans, son carnet de croquis et un crayon dans les mains. Elle est déboulonnée et fondue pendant l'occupation, dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux.
- Le square Robert-Bertran, à côté de l'église.
- Façade ouest de l'église Saint-Sauveur.
- Le clocher couvert d'ardoise de l'église Saint-Sauveur, typique du pays d'Auge.
- Verrière du transept sud par Maurice Rocher (peintre) et l'atelier Degusseau (verrier).
- Le maître-autel de l'église Saint-Sauveur.
- La pierre tombale de Robert Bertrand en l'église Saint-Sauveur.
- Statue de Pierre-Simon de Laplace.
- La maison natale de Pierre-Simon, marquis de Laplace.
- statue de Jean-Charles Langlois.
- Le lavoir.
Label
La commune est une ville fleurie (trois fleurs) au concours des villes et villages fleuris[29].
Galeries d'art
Le village comporte des galeries permanentes (qui exposent notamment les œuvres de Pierre Poirier, Caroline Poirier et d'Antoine Vit) et des galeries temporaires ouvertes pendant l'été (en particulier dans l'école du village).
Personnalités liées à la commune
- Robert VIII Bertrand de Bricquebec (1273-1348), seigneur normand, maréchal de France, fondateur du prieuré.
- Jacob Rodrigue Pereire (1715-1780), précurseurs de l'éducation des sourds, notamment au collège de Beaumont-en-Auge.
- Pierre-Simon de Laplace (1749 à Beaumont-en-Auge - 1827), mathématicien, physicien, astronome, philosophe et sénateur.
- Jean-Charles Langlois (1789 à Beaumont-en-Auge - 1870), officier des armées de Napoléon Ier et peintre militaire.
- Édouard Krug (1829-1901), né à Drubec, peintre ayant créé le musée d'art de Beaumont-en-Auge en 1875.
- Fabrice Éboué (né en 1977) passe son enfance dans la commune[30].
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Population municipale 2020.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : IGN[31].
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée »
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée »
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Archives Seine-Maritime 14 H 797.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Beaumont-en-Auge », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
- « Gaso, la banque du blason - Beaumont-en-Auge Calvados » (consulté le ).
- Source partielle : « Beaumontenauge.fr - l'histoire » (consulté le )
- Réélection 2014 : « Daniel Louvet reprend les rênes de la mairie », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Beaumont-en-Auge. Le maire Benoît Laviec démissionne », sur Ouest-France, (consulté le )
- « Beaumont-en-Auge. Sylviane Ebrard est élue maire », sur Ouest-France, (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « Ancienne abbaye », notice no PA00111074, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Tableau : Jésus présenté au peuple », notice no PM14000122, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Palmarès du concours des villes et villages fleuris - Beuvron-en-Auge » (consulté le ).
- Confidence faite dans l'émission télévisée « Le Grand Journal » sur Canal+ le 13 septembre 2013.
- « Beaumont-en-Auge sur le site de l'Institut géographique national » (archive Wikiwix).
Bibliographie
- Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, t. 4 : Arrondissement de Pont-l'Évêque, Caen, Hardel, (lire en ligne), p. 218-224