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Bataille de Sarrebruck

La bataille de Sarrebruck est une bataille entre la France et l'Allemagne qui a eu lieu le au cours de la guerre franco-prussienne de 1870. La bataille de Sarrebruck fut gagnée par la France, mais la Guerre franco-prussienne de 1870 fut gagnée par l'Allemagne.

« Dès la fin de juillet l’inaction de l’armée commençait à inquiéter et à irriter les esprits en France. On sentait instinctivement tout ce qu’il y avait de fâcheux et de grave dans cette perte de temps. Pour donner une satisfaction à l’opinion publique, l’Empereur jugea nécessaire de faire une démonstration. Le , il donna l’ordre d’attaquer Sarrebruck, où le général Frossard ne rencontra que trois bataillons et trois escadrons des uhlans qui refusèrent le combat et se replièrent avec la précision et le sang-froid de troupes rompues à toutes les circonstances de la guerre. »

Bataille de Sarrebruck
Description de cette image, également commentée ci-après
Gustave Boulanger, Sarrebruck après la bataille, le 5 août 1870, Musée Carnavalet.
Informations générales
Date
Lieu Sarrebruck, province de Rhénanie (Royaume de Prusse)
Issue Victoire française
Commandants
Général FrossardGénéral-major de Gneisenau
Forces en présence
2e corps d'armée
15 bataillons
31e brigade
3 bataillons
Pertes
11 morts
75 blessés
8 morts
68 blessés
7 disparus

Guerre franco-prussienne de 1870

Batailles

CoordonnĂ©es 49° 14′ 00″ nord, 7° 00′ 00″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Allemagne
(Voir situation sur carte : Allemagne)
Bataille de Sarrebruck
GĂ©olocalisation sur la carte : Sarre
(Voir situation sur carte : Sarre)
Bataille de Sarrebruck

— Léo Armagnac, Quinze Jours de campagne, chap. II

Préliminaires

Positions et intentions allemandes

À la fin de , la Ire armée, groupée en avant de Trèves, avait des avant-postes jusqu'en Sarre ; elle occupait la place de Sarrelouis avec deux bataillons et un escadron, et la ville de Sarrebruck avec un bataillon et trois escadrons.

Le chef d'état-major général de Moltke, sachant ses trois armées prêtes à entrer en action, fixa au le début de l'offensive allemande sur le territoire français.

Positions et intentions françaises

L'Empereur, commandant en chef de l'armée du Rhin, ne sachant rien des mouvements de l'armée prussienne, décida de tenter une reconnaissance offensive et chargea le maréchal Bazaine de l'exécuter.

Le , à Morsbach, un conseil de guerre fixa les détail de l'opération : le 2e corps du général Frossard marcherait sur Sarrebruck, soutenu par une division du 3e corps (Bazaine) qui se dirigerait sur Wehrden (de), tandis qu'une division du 5e (de Failly) se porterait en avant de Sarreguemines pour opérer une diversion. Cette reconnaissance était fixée au .

Mise en place

Le , la 1re division (Vergé) vint camper à l'ouest de Forbach. Le général Frossard attendait toujours son équipage de ponts pour franchir la Sarre. Dans la matinée du , il commence son mouvement, la 2e division (Bataille) en première ligne, soutenue en arrière à droite par la brigade Micheler (3e division) et à gauche par la brigade Valazé (1re division) ; les deux autres brigades de ces divisions restaient en réserve dans leurs camps. Une batterie de 12 était établie sur chaque aile.

À Sarrebruck, sous les ordres du lieutenant-colonel de Pestel, étaient stationnés un bataillon d'infanterie et trois escadrons de uhlans avec, en soutien, deux autres bataillons, un escadron de hussards et une batterie légère. En face de forces trop supérieures, ces troupes avaient ordre de se replier.

Sarrebruck est située dans la vallée encaissée de la Sarre, bordée par de nombreuses collines et terrasses. Au nord de la ville (Quartier de St-Jean sur la rive droite) débute une longue série de collines de moyenne altitude, tandis qu’au sud la ville est limitée par la forêt de St. Arnual (objectif de la brigade Bastoul) et ses massifs de grès. À l’ouest s'étend le terrain de manœuvre (Exercierplatz) que doit attaquer de front la brigade Pouget.

DĂ©roulement du combat

L'alarme ayant été donnée par les patrouilles prussiennes, trois compagnies se positionnent sur l'Exercierplatz et deux bataillons se rapprochent de Saint-Jean. Après une heure de fusillade, aussi inefficace d'un côté comme de l'autre, voyant la brigade Rastoul débouchant de St-Arnual, les Prussiens se retirent par le pont de Sarrebruck, protégés par les quatre pièces de leur batterie légère. En présence de l'Empereur et du prince impérial, le 23e RI entre donc sur le territoire ennemi et va occuper Sarrebruck jusqu'au .

Le général de Gneisenau, voyant les hauteurs occupées par les troupes françaises, se replia prudemment et le rallia ses différents corps au bivouac de Hilsbach.

Conséquences de la bataille de Sarrebruck

Pertes au combat[1] :

PRUSSIENSFRANÇAIS
TuésBlessésDisparusTuésBlessésDisparus
Officiers424
Troupes8647971
Totaux86871175

Le combat de Sarrebruck permit aux deux partis en présence de publier des communiqués triomphants : « défense opiniâtre d'une quinzaine de jours » pour les journaux allemands et « offensive victorieuse » pour le ministère Ollivier.

Sarrebruck occupé, le général Frossard ne poursuivit pas les troupes prussiennes pour en connaître les positions ; les ponts et le télégraphe ne furent pas coupés.

« Le 2e corps allait, quatre jours plus tard, avoir à enregistrer le désastre de Spicheren. La reconnaissance offensive de Sarrebruck ne répondait donc à aucune idée nette, elle n'avait rien appris, ne servait à rien, et si peu qu'elle coûtat, c'était encore payer trop cher le néant de cette entreprise avortée[1]. »

Notes et références

  1. Léonce Rousset, Histoire générale de la guerre franco-allemande (1870-71) (lire en ligne), p. 162-163

Liens externes

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