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Bassin houiller keupérien des Vosges

Le bassin houiller keupérien des Vosges fait partie des bassins houillers des Vosges et du Jura. Il est exploité par des mines de houille entre le début du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle dans les environs de la ville de Vittel, dans l'ouest du département des Vosges, dans l'est de la France. Le sel gemme, la pyrite et le gypse sont d'autres ressources tirées du même étage géologique.

Carte des départements français.
Localisation du gisement sur la carte des bassins houillers français.

Le charbon est découvert à Norroy dans les années 1820. L'activité est à son apogée au XIXe siècle, où six concessions sont accordées entre 1829 et 1859 pour l'exploitation du bassin. La concession la plus active est celle de Saint-Menge et Gemmelaincourt avec quelques centaines de milliers de tonnes de charbon extraites. Ce combustible de mauvaise qualité, car riche en soufre, est réservé à un usage local. Pendant l'Occupation, les pénuries et les besoins locaux motivent de nouvelles recherches, notamment par le Bureau de recherches géologiques et géophysiques (BRGG), à l'instar des petits bassins français qui échappent au contingentement de l'occupant.

Situation

Carte des communes des Vosges.
Le département des Vosges et les différentes communes traversée par le bassin houiller.
Carte du gisement et des villages, villes.
Les lambeaux du bassin houiller en noir.

Le bassin houiller s'étend dans l'ouest du département des Vosges en région française du Grand Est dans les environs de la ville de Vittel.

Les gisements houillers les plus proches sont le bassin houiller stéphanien sous-vosgien au sud-est. Un autre bassin keupérien existe en Haute-Saône, juste au sud du bassin Stéphanien pré-cité, à moins d'une centaine de kilomètres de Vittel.

Dans les années 1830 à 1850, la zone de chalandise est restreinte au secteur même où l'extraction a lieu, le charbon est utilisé pour le chauffage domestique, le chauffage des chaudières, la cuisson du plâtre ou encore pour le fonctionnement des fours à chaux et de brasseries. Il a même été utilisé de façon plus éphémère pour le puddlage de la fonte, le fer n'étant pas altéré par la présence de soufre dans la charbon de Norroy. La trop grande quantité de cendres et les contraintes qui y sont liés ont toutefois mis fin à cet usage[1] - [2].

GĂ©ologie

Le gisement, qui appartient au Keuper (daté entre -230 et -220 millions d'années)[3], est un des bassins houillers des Vosges et du Jura. Ce charbon peut être classé comme « houille récente » ou intermédiaire entre le lignite et la houille[4]. Le guide pratique de la minéralogie appliquée de M. Nogues classe le charbon de Norroy comme houille sèche sans flamme ou à courte flamme. Le charbon du gisement est d'aspect noir brillant, il laisse une poussière brune après sa combustion. Plongé dans l'eau, il se désagrège facilement. Le gisement est riche en pyrite sous forme de rognons très durs ou de bancs qui amenuisent la couche de charbon. Le gypse est également présent au même étage géologique[5], tout comme le sel gemme (Parey-sous-Montfort)[6].

Le bassin houiller n'est composĂ© que d'une seule couche de charbon[1]. L'Ă©paisseur de cette couche, lorsqu'elle est exploitĂ©e est gĂ©nĂ©ralement de quelques dizaines de centimètres (15 Ă  30 cm dans la concession de la Vacheresse, 40 Ă  80 cm en plusieurs points des concessions de Saint-Menge et Norroy[7] - [8] - [9] - [10]) et atteint au maximum 90 cm Ă  1 mètre. Elle est parfois coupĂ©e en deux par un banc de schiste bitumineux[1]. La profondeur de la couche ne dĂ©passe pas 30 mètres[11].

Le filon de charbon est souvent divisé en trois parties distinctes[12] :

  • La partie supĂ©rieure est de qualitĂ© variable, parfois considĂ©rĂ©e comme mauvaise et souvent rejetĂ©e en terril quand elle est d'un aspect noir terne. Elle brĂ»le mal et ne se rĂ©duit pas en cendre. Mais la plupart du temps, elle est de couleur noire brillante, ce qui indique une meilleure qualitĂ©, le charbon brĂ»le alors aisĂ©ment et laisse des cendres blanches.
  • La partie intermĂ©diaire prĂ©sente un aspect noir luisant, elle renferme davantage de dĂ©bris vĂ©gĂ©taux fossiles (plantes de marais d'eau douce dont Calamites et des fruits de conifères[4]), cellulaires ou des racines. Elle laisse des cendres rouge-brun après combustion. Cette assise est parfois absente.
  • La partie infĂ©rieure est d’apparence noir vif et brillant, ce charbon brĂ»le bien en laissant des cendres rouges et blanches entremĂŞlĂ©es.

La formation géologique suit une orientation nord-ouest – sud-est, parallèle au massif des Vosges. Le charbon est contenu dans des couches de marnes irisées qui reposent sur le Muschelkalk[13]. La couche de houille épouse généralement les ondulations du terrain visibles en surface (multiples collines et vallons). Dans les environs de Norroy, le pendage de cette couche varie généralement de 1 à 3°. Le gisement étant très faillé, cela perturbe l'exploitation et amène beaucoup d'eau dans la mine[14].

Concessions

Durée de vie des six concessions
Le ton foncé indique les périodes de production, le ton clair indique l'abandon, des recherches ou une simple possession sans travaux.
  • Compagnie de Gemmelaincourt
  • Compagnie de Norroy
  • Houillères de Suriauville
  • Mines de Parrey-Chatillon
  • Compagnie de La Vacheresse
  • Compagnie de BulgnĂ©ville
  • Compagnie de Rozières-sur-Mouzon
  • BRGG et usines locales

Concession de Norroy

Carte localisant les travaux miniers et les villages.
Les travaux de la concession de Norroy.

Les affleurements de houillers auraient été découverts en 1820 par l'abbé Butord, curé de Norroy-sur-Vair et de Mandres-sur-Vair, qui identifie sur les flancs de la colline du Haut de Charmont, à Norroy, des affleurements de lignite[i 1]. La découverte officielle du gisement est réalisée par un ingénieur des mines en 1824[15] lors du lancement des travaux de recherche qui se poursuivent jusqu’en 1827. La concession qui s'étend sur les communes de Norroy, Saint-Remimont, Belmont-sur-Vair et Parey-sous-Montfort est accordée le [16] à Muel-Picard et associés[o 1].

En 1859, l'exploitation des mines de Norroy est rĂ©alisĂ©e au moyen de puits d'extraction Ă©quipĂ©s de baritels distants les uns des autres d'une centaine de mètres et reliĂ©s entre eux par des galeries mesurant un mètre de large et 1,30 mètre de haut. Le roulage se fait au moyen de berlines Ă  quatre roues en fonte d'une capacitĂ© de 750 litres. En surface, le charbon est triĂ© manuellement de la pyrite puis criblĂ© pour sĂ©parer les gaillettes du menu (grains de faible granulomĂ©trie). Un mètre carrĂ© de matĂ©riaux prĂ©levĂ©s produit 400 kg de houille triĂ©e. Deux mineurs et deux rouleurs peuvent produire 8 Ă  10 tonnes de charbon sur une journĂ©e de dix heures. Le prix de revient de la tonne de houille atteint 6,50 francs[17].

L'exploitation s'est faite sur la butte de Charmont sur plusieurs points successifs Ă  chaque fermeture et rĂ©ouverture de l'exploitation. La production moyenne annuelle de la concession s'Ă©lève Ă  3 000 tonnes. Jusqu’en 1900, la concession appartient Ă  la Marquise d'Estournel, elle est rĂ©cupĂ©rĂ©e par la SociĂ©tĂ© des Houillères de Suriauville exploitant la concession du mĂŞme nom. Les deux concessions sont acquises en 1903 par la SociĂ©tĂ© des Mines de Parrey-Chatillon. En 1909, c'est la compagnie de Gemmelaincourt[18]. Elle est dĂ©chue le [16].

  • Vestiges miniers de la concession.
  • Un affaissement du sol sur un monticule boisĂ©.
    Sous les branchages, l'entonnoir formé par le puits central de Charmont.
  • Monticule boisĂ© en bordure d'un champ.
    Le terril du puits central de Charmont.
  • Un affaissement du sol dans un bois.
    L'entonnoir formé par le puits nord de Charmont.
  • Monticule boisĂ© au milieu des champs.
    Le terril du puits nord de Charmont.
  • Un affaissement du sol en forĂŞt.
    L'entonnoir formé par le puits no 3.

Concession de la Vacheresse

Carte localisant les travaux miniers et les villages.
Les travaux de la concession de la Vacheresse.

Les affleurements de ce secteur sont découverts en 1826. Des travaux de recherche ont lieu avant 1840 au sud du village de Crainvilliers (lieu-dit « La Côte-Court ») et près de La Vacheresse[19]. La concession est accordée le à Monsieur Le Paige et au baron de Saint-Amand[o 2]. La mine de Crainvilliers est exploitée jusqu’en 1869. Une autre exploitation commence à Martigny-les-Bains en 1856 au lieu-dit « Reberchamp ». L'activité est suspendue entre 1875 et 1877. La mine ferme définitivement vers 1883-1884 et la concession est renoncée le [19].

  • Vestiges miniers de la concession.
  • Monticule de pierre noir dans un bois de sapin.
    Le terril de la galerie Saint-Barbe.
  • Un affaissement du sol en longueur dans une forĂŞt.
    Tranchée d'accès à la galerie principale.
  • Monticule en forĂŞt.
    Extrémité du terril de la galerie principale.
  • Un affaissement du sol dans un bois.
    Entonnoir formé par le puits situé au nord de Crainvillers.
  • Un large affaissement du sol dan un bois.
    Entonnoir formé par le puits no 1.
  • Un petit affaissement du sol entourĂ© de vĂ©gĂ©tation.
    Entonnoir formé par le puits no 2.
  • Un affaissement du sol en forĂŞt.
    Entonnoir formé par le puits no 3.
  • Une petite butte en forĂŞt
    Terril du puits no 3.
  • Un affaissement du sol derrière lequel se trouve un monticule.
    Entonnoir formé par le puits situé au sud-ouest de Crainvillers avec le terril derrière.
  • Un monticule dans une clairière lĂ©gèrement enneigĂ©e.
    Vue générale du terril du puits situé au sud-ouest de Crainvillers.

Concession de Saint-Menge (Gemmelaincourt)

Carte localisant les travaux miniers et les villages.
Les secteurs miniers exploités :
1. Le Cugnot (1830-1835) ;
2. Le Chanois (1830-1853) ;
3. Gemmelaincourt (1853-1912) ;
4. Le Faubourg de Saint-Menge (1916-1920) ;
5. Saint-Menge (années 1940).

AccordĂ©e le [7], la concession de Saint-Menge qui s'Ă©tend sur les communes de Saint-Menge et Gemmelaincourt est celle qui a connu l'activitĂ© la plus longue, la plus rĂ©gulière et la plus importante. L’exploitation pour la pĂ©riode 1902-1912 s’élève ainsi Ă  120 000 tonnes[8].

L'exploitation se fait successivement[7] :

  • au Cugnot (Saint-Menge) entre 1830 et 1835 ;
  • au Chanois (Saint-Menge) entre 1830 et 1853 ;
  • Ă  Gemmelaincourt entre 1853 et 1912 ;
  • au Faubourg de Saint-Menge entre 1916 et 1920 ;
  • sur les deux communes dans les annĂ©es 1940.

Au Cugnot

L'exploitation du Cugnot commence vers 1830 et s'achève vers 1835. La couche de charbon y est assez rĂ©gulière avec une moyenne de 40 Ă  45 cm. Aux limites de l’exploitation, cette Ă©paisseur diminue Ă  10 ou 15 cm[7].

En 1876, l'ingĂ©nieur, monsieur Hardouin, fait creuser un puits de recherche dont le rĂ©sultat est nĂ©gatif. Quarante ans plus tard, en 1917, un autre ingĂ©nieur, monsieur Savoy fait creuser un puits qui rencontre une couche de 8 Ă  10 cm. Une galerie de 30 mètres est entreprise en prolongement du puits et confirme que le puits est Ă  la limite du gisement[7].

Au Chanois

L'exploitation du Chanois commence vers 1829-1830 par les puits de recherche no 1, 2, 3 et 6. Le puits no 6 Ă©tant le plus important avec une couche de 66 cm d'Ă©paisseur. Une galerie d'exhaure est creusĂ©e en 1835 entre le puits no 3 dit « Choiseul » et la Vraine. Le puits Bassey a servi Ă  l’exploitation du secteur sud-est jusqu’en 1846. Après cette date, le secteur de la galerie d'exhaure est exploitĂ© quelques annĂ©es. En 1936, une tentative de relance a lieu avec le creusement d'une descenderie après la dĂ©couverte d'une couche de 60 cm, mais le service des mines ordonne l'arrĂŞt des travaux[8].

  • Le terril du puits du Chanois Nord.
  • Monticule boisĂ© en bordure d'un champ.
  • Monticule boisĂ©.
  • Monticule boisĂ©.

Gemmelaincourt

Rangée de maison accolée en noir et blanc.
La cité minière de Gemmelaincourt à l'époque de mines vers 1910.
Photo couleur récente des mêmes maisons
La cité minière de Gemmelaincourt en 2019.

L'exploitation de Gemmelaincourt commence en 1853 et va perdurer sans discontinuer jusqu’en avril-mai 1912. L'exploitation est reprise par la SociĂ©tĂ© Gemmelaincourt-Gironcourt. L'accès Ă  la mine se fait par des galeries et des puits d'aĂ©rage[8]. Ce secteur comporte des couches mesurant 80 cm Ă  un mètre. Lors de l'arrĂŞt des travaux en 1912, les couches encore exploitĂ©es mesuraient 40 cm[9].

C'est le seul endroit du bassin minier ou un lavoir à charbon et une cité minière sont construits.

  • Le lavoir Ă  charbon de Gemmelaincourt dans les annĂ©es 1900.
  • Carte postale noir et blanc d'un bâtiment industriel surmontĂ© d'une cheminĂ©e.
  • Carte postale noir et blanc d'un bâtiment industriel surmontĂ© d'une cheminĂ©e.
  • Carte postale noir et blanc d'un bâtiment industriel surmontĂ© d'une cheminĂ©e.
  • Vestiges du lavoir Ă  charbon.
  • Un monticule dans un bois de sapin.
    Jonction entre le terril et le lavoir comme ci-dessus.
  • Une clairière vue de haut.
    Emplacement du lavoir.
  • Deux petits bloc de bĂ©ton.
    Vestiges du lavoir.
  • Autres vestiges miniers de Gemmelaincourt.
  • Un affaissement du sol en forĂŞt recouvert par quelque tronc d'arbres couchĂ©s.
    L’entonnoir formé par le puits Deuille masqué par des troncs d’arbres.
  • Arbre dĂ©racinĂ© rĂ©vĂ©lant des pierres de construction.
    Pierres de construction au puits de Deuille.
  • Un monticule en forĂŞt.
    Le terril du puits Haplat.

Faubourg de Saint-Menge

Entre 1916 et 1920, une dernière lentille de charbon « convenable » est exploitée par la Société Gemmelaincourt-Gironcourt sous la direction de monsieur Savoy[9].

  • Vestiges miniers du secteur.
  • Un large monticule dans les champs, bordĂ© d'une rangĂ©e d’arbres.
    Terril des galeries d'extraction.
  • Monticule boisĂ© en bordure d'un champ.
    Le terril du puits d'aérage.
  • Monticule boisĂ© en bordure d'une route et d'une maison.
    Le terril du puits d'exhaure.

Années 1940

En 1941, la verrerie de Gironcourt-sur-Vraine manque de charbon pour son gazogène et rĂ©utilise le charbon restĂ© sur certains terrils. La mine de Gemmelaincourt est relancĂ©e en aoĂ»t 1942[20]. La production mensuelle oscille entre 500 et 550 tonnes en 1943. La mine emploie alors une cinquantaine de mineurs[21]. En fĂ©vrier 1946, la mine de Gemmelaincourt produit 1 800 tonnes par mois avec 135 ouvriers parmi lesquels se trouvent 33 prisonniers de guerre allemands. Le matĂ©riel est rudimentaire, le charbon Ă©tant abattu au pic. Le combustible est expĂ©diĂ© par camion Ă  la verrerie de Gironcourt. Le prix de revient Ă©tant de 700 francs la tonne. Le surplus est commercialisĂ© au prix de 850 francs la tonne et expĂ©diĂ© par wagons depuis la gare de la mĂŞme commune. Les perspectives d’exploitation se limitent alors Ă  six mois[22].

La mine de Saint-Menge est relancĂ©e en mai 1941 au moyen d'une descenderie de 100 mètres de long exploitant, en direction du Chanois, un charbon particulièrement dur et riche en pyrite[23]. La descenderie est Ă©quipĂ©e au jour d'un treuil, d'une trĂ©mie de chargement et de deux pompes d'exhaure (dont une de secours) fournissant un dĂ©bit de 12 m3/h. En fĂ©vrier 1946, la mine de Saint-Menge n'exploite que 2 tonnes par jour car elle est encore en phase de recherche[24].

  • Terril de la galerie de Saint-Menge des annĂ©es 1940.
  • Un monticule conique dans les champs, surmontĂ© de quelques arbres.
  • Un monticule conique dans les champs, surmontĂ© de quelques arbres.
  • Un monticule conique dans les champs, surmontĂ© de quelques arbres.

Concession de Bulgnéville

La concession de Bulgnéville est accordée . Plusieurs puits de recherche et sondages sont creusés entre 1837 et 1840 mais ne rencontrent qu'une couche de faible épaisseur, voire n'en rencontrent aucune. Aucune extraction n'a lieu dans la concession et celle-ci est renoncée le [25] - [16].

Concession de Rozières-sur-Mouzon

Après des travaux de recherche, la concession de Rozières-sur-Mouzon est accordée le [o 2]. Les travaux se limitent à un puits, une galerie de recherche et trois galeries de reconnaissance, ils sont abandonnés en 1847. La concession est renoncée en 1852[19].

  • Vestiges miniers de la concession.
  • Un affaissement du sol dan une forĂŞt.
    L’entonnoir formé par le puits de 1845.
  • Un lĂ©ger monticule boisĂ©.
    Le terril du mĂŞme puits.

Concession de Suriauville (Contrexéville)

Affaissement dan une forĂŞt.
L'entrée bouchée de la galerie Marie.

Première exploitation

La concession de Suriauville est accordĂ©e le . Le principal site d'exploitation est la galerie Marie situĂ©e Ă  mi-chemin entre BulgnĂ©ville et ContrexĂ©ville. Un puits de 10 mètres de profondeur est creusĂ© Ă  Crainvilliers, la galerie qu'il dessert mesure 380 mètres de long en mars 1877. Un autre puits est creusĂ© vers 1860 Ă  La Rouillie. Environ 2 000 tonnes de charbon sont extraites annuellement jusqu’à l’arrĂŞt dĂ©finitif en 1901 ou 1903. La concession est dĂ©chue le [16].

Seconde exploitation

Après des fouilles rĂ©alisĂ©e en aoĂ»t 1942, une galerie est creusĂ©e Ă  35 mètres au nord de l'ancienne galerie Marie. Une tentative d'exploitation par taille chassante de 25 mètres de long ne donne pas satisfaction et la mĂ©thode est abandonnĂ©e. La couche de charbon mesurant 60 cm près des affleurements s'amincit au cĹ“ur des travaux pour se stabiliser Ă  30 ou 35 cm[26]. La production mensuelle passe de 150 tonnes dĂ©but 1943 Ă  300 tonnes en novembre et dĂ©cembre de la mĂŞme annĂ©e. La mine emploie alors une cinquantaine de mineurs[20].

En fĂ©vrier 1946, l'exploitation est rĂ©alisĂ©e pour le compte de la papeterie Mougeot Ă  Laval-sur-Vologne. La production oscille de 1 000 Ă  1 200 tonnes par mois avec un effectif 95 ouvriers parmi lesquels se trouvent 34 prisonniers de guerre allemands. L’abattage du charbon se fait au marteau-piqueur, le roulage se fait par des wagonnets Decauville remontĂ©s Ă  la surface par un treuil[24]. L'exhaure Ă©lectrique permet un dĂ©bit de 20 m3/h mais pouvant grimper Ă  120 m3/h en pĂ©riode pluvieuse. Le prix de revient est de 1 800 francs la tonne, plus du double du prix de vente du charbon de Gemmelaincourt, ce prix Ă©levĂ© est dĂ» Ă  l'utilisation de l'air comprimĂ©, Ă  la largeur des galeries permettant le passage de wagonnets surdimensionnĂ©s mais trop peu nombreux, l'exhaure mal rĂ©alisĂ©e et enfin la location coĂ»teuse de matĂ©riel[27].

La production atteint son apogĂ©e en 1947 avec 13 383 tonnes extraites cette annĂ©e lĂ . L'exploitation du charbon cesse en 1948 au profit du gypse prĂ©sent au mĂŞme Ă©tage gĂ©ologique pour la fabrication du plâtre. Cette activitĂ© cesse finalement en 1952[i 1].

Vestiges et mémoire

Carte localisant les vestiges miniers.
Les vestiges miniers.

Depuis les années 2000, le Cercle d’études locales de Contrexéville entretient le site et organise des visites à l'occasion des journées du patrimoine ainsi qu'une exposition[i 1] - [i 2] - [i 3].

  • Vestiges de la galerie des annĂ©es 1940.
  • Une entrĂ©e bĂ©tonnĂ©e et effondrĂ©e en forĂŞt.
    L'entrée bétonnée de la galerie.
  • Un bloc de bĂ©ton.
    Emplacement du treuil.
  • Des bloc de bĂ©ton et des murs en ruine dan un bois.
    Les ruines des bâtiments.
  • Un haut monticule surmontĂ© de sapin dans une forĂŞt.
    Extrémité haute du terril.
  • Long monticule surmontĂ© de sapin dans au bord d'une clairière.
    Le terril côté parking.

Notes et références

Références aux ouvrages

  • Ouvrages en bibliographie
  • Autres ouvrages
  1. Carlian-Goeury et V. Dalmont, Annales des mines : ou recueil de mémoires sur l'exploitation des mines et sur les sciences et les arts qui s'y rapportent, (lire en ligne), p. 323.
  2. H. Lepage et C. Charton, Le département des Vosges, statistique historique et administrative, (lire en ligne), p. 794.

Références à internet

  1. Daniel Prévôt, « La mine de charbon de Contrexéville (88) » [PDF], sur Union Spéléologique de l'Agglomération Nancéienne, Le P'tit Usania, février 2006 (no 90) (consulté le ), p. 5-6.
  2. « Dimanche 25 août: à la mine ! », sur Cercle d’Études Locales de Contrexéville, (consulté le ).
  3. « Le patrimoine dévoile ses secrets: Contrexéville et son passé minier oublié », Vosges Matin (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • IngĂ©nieurs des mines, Compte-rendu des travaux des ingĂ©nieurs des mines en 1836 : 3. Bassin des Vosges, Paris, imprimerie royale, Ministère du commerce et des travaux publics, direction gĂ©nĂ©rale des ponts et chaussĂ©es et des mines, (lire en ligne), p. 12. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • M. Servier, Bulletin trimestriel : Notes gĂ©ologiques sur les mines de charbon de Norroy (Vosges), vol. 4, SociĂ©tĂ© de l'industrie minĂ©rale, Saint-Étienne, (lire en ligne), p. 384-398. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • R. Dormois, Houille triasique du dĂ©partement des Vosges, BRGM, (lire en ligne [PDF]). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • J. Ricours et G. Minoux, Projet complĂ©mentaire de recherche de houille triasique dans la rĂ©gion de Vittel-Mirecourt (Vosges), BRGM, (lire en ligne [PDF]). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
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