Accueil🇫🇷Chercher

Basse-Pointe

Basse-Pointe est une commune française, située dans le département d'outre-mer de la Martinique. Ses habitants sont appelés les Pointois.

Basse-Pointe
Basse-Pointe
Habitation Pécoul.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Martinique
Département Martinique
Arrondissement La Trinité
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Pays Nord Martinique
Maire
Mandat
Marie-Urbain-Thérèse Casimirius
2020-2026
Code postal 97218
Code commune 97203
Démographie
Gentilé Pointois / Pointoise
Population
municipale
2 727 hab. (2020 en diminution de 22,55 % par rapport à 2014en diminution de 22,55 % par rapport à 2014)
Densité 98 hab./km2
Géographie
Coordonnées 14° 52′ 08″ nord, 61° 07′ 16″ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 1 279 m
Superficie 27,95 km2
Type Commune rurale et littorale
Unité urbaine Basse-Pointe
(ville isolée)
Aire d'attraction Basse-Pointe
(commune-centre)
Élections
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Martinique
Voir sur la carte topographique de Martinique
Basse-Pointe
Géolocalisation sur la carte : Martinique
Voir sur la carte administrative de Martinique
Basse-Pointe

    La ville est le chef-lieu du canton de Basse-Pointe. C'est aussi la ville de naissance d'Aimé Césaire.

    Géographie

    En rouge le territoire communal de Basse-Pointe.

    Localisation

    Localité de la côte atlantique de la Martinique, elle se situe sur un versant de la montagne Pelée.

    La commune est bordée par Macouba au nord, L'Ajoupa-Bouillon au sud et Le Lorrain l'est.

    Urbanisme

    Typologie

    Basse-Pointe est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Basse-Pointe, une agglomération intra-départementale regroupant 1 commune[4] et 2 727 habitants en 2020, dont elle est une ville isolée[5] - [6].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Basse-Pointe, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 4 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[7] - [8].

    La commune, bordée par l'Océan Atlantique au nord-est, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[9]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[10] - [11].

    Toponymie

    Le nom de Basse-Pointe vient de la situation géographique du bourg : il est surplombé d'une pointe rocheuse peu élevée.

    Histoire

    C'est la partie la plus basse du littoral où a été construit un modeste embarcadère. Les premiers colons y cultivèrent du tabac et du cacao qui disparurent par la suite au profit de la canne à sucre. Aujourd'hui la canne a cédé la place à la banane qui occupe plus de la moitié des surfaces agraires.

    C'est ici, entre autres, qu'après l'abolition de l'esclavage en 1848, de nombreux immigrants indiens (coolies) se sont installés pour travailler dans les champs de cannes. C'est ainsi le sujet d'un des livres de Raphaël Confiant : La Panse du chacal.

    Le 26 juin 1913, dans l'habitation Eyma, est né le futur écrivain et homme politique Aimé Césaire. Il est à l'origine du concept de "négritude" qui donnera son nom à un célèbre courant littéraire et politique.

    L'affaire des 16 de Basse-Pointe

    Le , dans un contexte tendu de grève, des travailleurs agricoles assassinent Guy de Fabrique (né à Basse-Pointe en 1907), administrateur blanc créole (béké) des habitations sucrières Pécoul, Gradis, Leyritz et Moulin L’Étang, toutes propriétés de Victor Depaz. Le drame a lieu dans un champ de cannes de l'habitation Leyritz, gérée par Gaston de Fabrique, frère de la victime. Après une chasse à l'homme de plusieurs semaines, 16 travailleurs "de couleurs", dont trois d'origine indienne (coolies), sont arrêtés et maintenus en détention provisoire pendant trois ans.

    Finalement, en 1951, les prisonniers sont embarqués pour la métropole afin d'y être jugés. Le procès doit se tenir à la cour d'assises de la ville de Bordeaux, ancien port négrier. Le Parti communiste, les syndicats et le MRAP leur organisent de nombreux comités de soutien, particulièrement actifs. Dès leur arrivée au port du Havre, les dockers refusent de débarquer le "navire-prison" et débrayent plusieurs heures pour soutenir leurs camarades, victimes selon eux de la répression coloniale. Les 16 sont ensuite transférés à Bordeaux et incarcérés dans le fort du Hâ.

    Les communistes profitent du procès pour en faire un événement politique. Afin d'influencer les jurés, le journaliste Jean Pernot publie régulièrement dans Les nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest des articles mettant en avant le passé esclavagiste de Bordeaux. "Parce que Bordeaux fut marchand d'esclaves, on espère qu'il s'en souviendra", "c'est la traite des nègres qui a fait la richesse des grands marchands de Bordeaux" sont quelques-uns des titres de ses articles de 1951.

    Le procès s'achève le 13 août à 14 h avec le verdict qui prononce l’acquittement général pour les 16 accusés et demande leur libération immédiate. De toute évidence, s'il est probable que les coupables sont parmi eux, condamner les 16 inculpés auraient impliqué de condamner des innocents.

    Ce procès aura surtout permis de mettre en évidence que, même 100 ans après l'abolition de l'esclavage, et deux ans après la départementalisation, les conditions de travail dans les habitations reproduisent toujours le modèle de la société esclavagiste. Les travailleurs y ont des salaires très bas et dépendent de l'habitation, de leur maître. À la hiérarchie sociale se confond toujours une division raciale. Cette histoire a aussi donné lieu à un formidable mouvement de soutien et de solidarité aux 16, en Martinique mais également en métropole et notamment à Bordeaux.

    En 2008, un film documentaire en deux parties, Les 16 de Basse-Pointe, a été réalisé par la documentaliste Camille Mauduech.

    Politique et administration

    Rattachements administratifs et électoraux

    Basse-Pointe appartient à l’arrondissement de La Trinité et vote pour les représentants de l'Assemblée de Martinique. Avant 2015, elle élisait son représentant au conseil général dans le canton de Basse-Pointe, entité dont elle était le chef-lieu.

    Pour l’élection des députés, la commune fait partie de la première circonscription de la Martinique.

    Intercommunalité

    La commune appartient à la communauté d'agglomération du Pays Nord Martinique.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité

    (décès)
    Albert Crétinoir[12] (1905-1952) PCF[13] Ouvrier du bâtiment
    Émile Ramin
    Marcé Bédouin DVD Conseiller général du canton de Basse-Pointe (1970 → 1976)
    Félix Joachim DVD puis app. RPR Conseiller général du canton de Basse-Pointe (1976 → 1994)
    André Charpentier DVD puis FMP Directeur d'école
    Conseiller général du canton de Basse-Pointe (1994 → 2015)
    en cours Marie-Thérèse Casimirius PPM Ancienne directrice de communication
    Conseillère régionale de la Martinique (2010 → 2015)
    Conseillère territoriale de Martinique (2015 → )
    1re vice-présidente de la CA du Pays Nord Martinique (2020 → )
    Réélue lors de l'élection municipale partielle du 10 mars 2019[14] - [15]
    Membre du Conseil exécutif de Martinique depuis 2021

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1961, premier recensement postérieur à la départementalisation de 1946. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[17].

    En 2020, la commune comptait 2 727 habitants[Note 3], en diminution de 22,55 % par rapport à 2014 (Martinique : −5,91 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1961 1967 1974 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    4 3604 5624 3594 2014 4324 1833 8883 8453 609
    2017 2020 - - - - - - -
    3 0262 727-------
    De 1961 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Insee de 1968 à 2006[18] puis à partir de 2006[19])
    Histogramme de l'évolution démographique

    La ville de Basse-Pointe compte une forte population indienne appelé aussi coolie.

    Enseignement

    • Deux écoles maternelles.
    • Deux écoles primaires.
    • Collège de Basse-Pointe. Il accueille les élèves de la ville mais aussi ceux originaires de L'Ajoupa-Bouillon, Macouba et Grand'Rivière.

    Sports et loisirs

    La commune accueille chaque année en avril une compétition internationale de surf professionnelle : la Martinique Surf Pro, une des étapes des World Qualifying Series.

    Équipement sportif :

    • Stade municipal de Basse-Pointe.

    Club sportif :

    Économie

    Basse-Pointe vit de la culture des bananes et de l'ananas. Le taux de chômage, en 2019, est de 28,7 %[22].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Sentier Nature et Découverte de Chalvet.
    • Habitation Chalvet / Capot.
    • Habitation Pécoul, classée au titre des Monuments historiques [23].
    • Église Saint-Jean-Baptiste de Basse-Pointe. L'église est dédiée à saint Jean Baptiste. Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel[24]. L'autel est classé parmi les Monuments historiques[25].
    • Chapelle de Hackaert.
    Aimé Césaire, écrivain et homme politique
    Hippolyte Morestin, médecin. Il fut l'un des fondateurs de la chirurgie réparatrice maxillo-faciale
    • Habitation Gradis
    • Temple hindou Moulin l'Étang.
    • Temple hindou Gradis.
    • l'Habitation Leyritz, inscrite au titre des Monuments historiques[26].

    Personnalités liées à la commune

    Pour approfondir

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Unité urbaine 2020 de Basse-Pointe », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    5. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    6. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    7. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    9. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
    10. « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
    11. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    12. La fiche biographique de CRÉTINOIR Albert sur le Maitron en ligne
    13. « À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les communistes vont devenir la première force politique de la Martinique. [...] Aux élections municipales de 1945, Aimé Césaire est élu maire de Fort-de-France, Fernand Guilon maire du Lamentin, Albert Crétinoir maire de Basse-Pointe. »
    14. « La liste de Marie-Thérèse Casimirius gagne les partielles à Basse-Pointe », sur Martinique La Première,
    15. « Martinique. Élections municipales partielles de Basse-Pointe du 10 mars 2019 », sur Caraib Creole News,
    16. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    17. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    18. Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2013 - Recensements harmonisés - Séries départementales et communales
    19. pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020
    20. https://rougememoire.com/player/moise-regina
    21. https://everythingforfootball.com/player/johnny-marajo/
    22. « Chiffres-clés de la commune de Basse-Pointe (97203). », sur Insee, (consulté le )
    23. « Habitation Pécoul - Dac Martinique - Ministère de la Culture et de la Communication », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
    24. « Eglise », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
    25. « Basse-Pointe Autel Majeur - Dac Martinique - Ministère de la Culture et de la Communication », sur www.culturecommunication.gouv.fr (consulté le )
    26. « Habitation Leyritz - Dac Martinique - Ministère de la Culture et de la Communication », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.