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Aréquier

Areca catechu

L'aréquier (Areca catechu), est une espÚce de palmiers originaire des Philippines. Il appartient au genre Areca, de la famille des Arecaceae. Le nom vernaculaire palmier à bétel est sujet à confusion avec une autre plante, le bétel (Piper betle)[n 1].

Ses fruits rouge orangé, connus sous le nom de noix d'arec [n 2] servent à confectionner une chique de bétel, consommée traditionnellement dans une grande partie de l'Asie. La noix d'arec est un des stimulants les plus importants du monde, utilisée par 200 à 400 millions de personnes[1].

L’arĂ©quier est cultivĂ© en Inde et en Asie du Sud-Est pour son fruit. L’Inde est largement le premier producteur mondial de noix d’arec (avec 60 % de la production mondiale). La production Ă©tant encore peu mĂ©canisĂ©e, pour rĂ©colter les noix d’arec, un homme doit grimper Ă  la force des jambes et des bras en haut des palmiers. AprĂšs avoir dĂ©barrassĂ© le fruit de son Ă©cale fibreuse, la graine est gĂ©nĂ©ralement bouillie puis sĂ©chĂ©e au soleil (mais reste encore appelĂ©e noix d'arec ou improprement noix de bĂ©tel). EnrobĂ©e dans une feuille de bĂ©tel avec de la chaux, la graine de l’arĂ©quier est l’ingrĂ©dient tonique et aromatique de la chique de bĂ©tel.

Nomenclature et Ă©tymologie

En 1753, Linné désigna ce palmier par le nom binomial Areca catechu[2] (ou plus exactement Areca cathecu, avec le h mal positionné) en se basant sur la planche IV de Georg Everhard Rumphius de Herbarium Amboinense. Cette figure a été par la suite sélectionnée par Moore & Dransfield (1979) comme lectotype de A. catechu[1].

Areca catechu, Bengale

Le terme areca avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© employĂ© par Antonio Pigafetta, un marin et chroniqueur italien du XVIe siĂšcle qui participa au premier voyage autour du monde sous les ordres de Magellan et Juan SebastiĂĄn Elcano. Il indique que l'areca est « un fruit de Malaisie et d'Asie... Ceste gent [des Philippines] maschent tousiours ung fruict quilz appellent Areca [...] » (traduction française du Le voyage ...de..Antonio Pigaphetta, 1525). Le terme areca serait empruntĂ© selon le docteur Garcia da Orta (1501-1568) au malayalam (une langue dravidienne du sud de l’Inde) àŽ…àŽ°àŽ•à”àŽ• (arakka).

Rumphius (1627-1702) était un remarquable botaniste pré-linnéen, parti vivre en Indonésie et qui avait donné une description précise de l'arbre sous le nom de pinanga (Herbarium Amboinense, 1741). Linné qui le cite, lui donna l'épithÚte spécifique de catechu parce que, nous dit Buffon[3] « il croyait, d'aprÚs les écrits des voyageurs, qu'on en retirait le cachou » ; en note, il précise « on sait aujourd'hui que le cachou est le suc épaissi des fruits du mimosa catechu ». Il dénomme d'ailleurs l'arbre arec cachou ou de l'Inde.

L’usage trĂšs rĂ©pandu de la noix d’arec avec le bĂ©tel (Piper betle) et du cachou (Senegalia catechu l’acacia Ă  cachou) a entrainĂ© une grande confusion des noms dans toutes les langues. Ainsi la noix d’arec est souvent appelĂ©e « noix de bĂ©tel » et dĂšs l’origine de la dĂ©nomination scientifique, l’épithĂšte spĂ©cifique catechu (dans le nom linnĂ©en Areca catechu) fait rĂ©fĂ©rence au cachou, alors que la noix d’arec ne contient pas de catĂ©chine[4]. De mĂȘme, le nom vernaculaire d’Areca catechu est « palmier Ă  bĂ©tel ».

Synonymes

Les synonymes homotypiques[5] sont

  • Areca faufel Gaertn. in Fruct. Sem. Pl. 1: 19 (1788), nom. superfl. (nom illĂ©gitime)
  • Areca hortensis Lour. in Fl. Cochinch.: 568 (1790), nom. superfl.

Description

Le stipe de l’Areca catechu est solitaire, svelte et annelĂ©, il est vert dans sa partie jeune et les cicatrices foliaires sont peu marquĂ©es pour un palmier.

Il mesure de 15 Ă  20 m[6],[7] et mĂȘme encore plus d'aprĂšs Heatubun & al[1] qui indiquent 15-25(-30) m, en Malaisie orientale. Son diamĂštre de 10–20 cm trĂšs modeste pour cette hauteur, lui donne un air svelte et Ă©lancĂ©.

Les feuilles mesurent jusqu’à m de long[6] et sont pennĂ©es et rĂ©curvĂ©es. Le pĂ©tiole court ne fait pas plus de cm de long. Le rachis (jusqu'Ă  m) porte entre 20 et 30 pennes de chaque cĂŽtĂ©, rĂ©guliĂšrement et Ă©troitement disposĂ©es ; les pennes mĂ©dianes font de 30 Ă  60 cm de longueur sur 3 Ă  7 cm Ă  mi-longueur. Les gaines foliaires entourent le haut du stipe pour former un tube lisse de 0,5 Ă  1 mĂštre de long, lĂ©gĂšrement enflĂ©, appelĂ© le manchon foliaire.

L'espĂšce est monoĂŻque c'est-Ă -dire que les fleurs mĂąles et femelles sont sĂ©parĂ©es sur la mĂȘme inflorescence, Ă©mergeant en dessous de la couronne de feuilles, Ă  la base du manchon foliaire. Les fleurs mĂąles caduques sont solitaires et comportent 6 Ă©tamines[7]. Les fleurs sont disposĂ©es d’une maniĂšre caractĂ©ristique: une fleur femelle entre deux fleurs mĂąles disposĂ©es en nombre rĂ©duit Ă  la base de la rachillae[n 3]. Sur la partie restante de la rachillae, les fleurs mĂąles sont disposĂ©e en position alternĂ©e sur deux lignes opposĂ©es[8]. Les fleurs sont jaune pĂąle et parfumĂ©es. Un pourcentage important (de 33 Ă  |55 %) de fleurs femelles ne donnent pas de fruit[9].

Les fruits sont des drupes ovoĂŻdes, jaune-orangĂ© ou orange Ă  maturitĂ©, et atteignent 6 cm de diamĂštre[6]. Un pĂ©ricarpe fibreux entoure la graine (formĂ©e de l’albumen, l’embryon et le tĂ©gument). L'albumen prĂ©sente des structures des replis caractĂ©ristiques rougeĂątres qui augmentent sa surface d'Ă©change (on dit que l'albumen est ruminĂ©). La graine est une masse ovoĂŻde de cm de diamĂštre, de couleur brun cannelle. Les fruits mettent de 6 Ă  8 mois Ă  mĂ»rir et passent du vert au jaune orangĂ© ou au rouge Ă©carlate[9].

  • Stipe ĂągĂ©
    Stipe ùgé
  • Stipe jeune
    Stipe jeune
  • Couronne
    Couronne
  • Feuille pennĂ©e, manchon foliaire lisse, infloresc.
    Feuille pennée, manchon foliaire lisse, infloresc.
  • Inflorescence
    Inflorescence
  • Inflorescence en bouton
    Inflorescence en bouton
  • Inflorescence enchĂąssĂ©e par deux spathes
    Inflorescence enchùssée par deux spathes
  • Diverses maturitĂ©s de fruits
    Diverses maturités de fruits
  • Noix d’arec mĂ»re
    Noix d’arec mĂ»re
  • Graines fendues
    Graines fendues
  • Albumen ruminĂ©
    Albumen ruminé

Habitat et répartition

L'arĂ©quier pousse en climat tropical humide. Comme il est trĂšs cultivĂ©, son origine exacte est obscure, peut-ĂȘtre les Philippines (ou la Malaisie). Il aurait Ă©tĂ© introduit en Inde[10] - [6].

Pour POWO[5], l’espĂšce est originaire des Philippines et a Ă©tĂ© introduite aux Ăźles Andaman, Bangladesh, Archipel de Bismarck, BornĂ©o, Cambodge, Îles Carolines, Chine Centre-Sud, Comores, RĂ©publique dominicaine, Himalaya oriental, Fidji, Hainan, HaĂŻti, Inde, JamaĂŻque, Java, Laos, Îles-sous-le-Vent britanniques, Petites Ăźles de la Sonde, Malaisie pĂ©ninsulaire, Maldives, Maluku (Moluques), Ăźles Mariannes, Nouvelle-GuinĂ©e, Nicobar, Puerto Rico, Santa Cruz, Îles de la SociĂ©tĂ©, Solomon, Sri Lanka, Sulawesi, Sumatra, TaĂŻwan, ThaĂŻlande, Trinidad-Tobago, Vanuatu, Vietnam.

Culture d’arĂ©quier

La plante se dĂ©veloppe bien dans les forĂȘts tropicales humides, en sous-bois. Elle est cultivĂ©e[11] en Afrique (Tanzanie, Madagascar), Asie (Chine, Inde, Bangladesh, IndonĂ©sie, Malaisie, Papouasie etc.).

Le fruit de l’arĂ©quier, appelĂ© « noix d’arec » (ou de maniĂšre abusive « noix de bĂ©tel »), est une drupe, c’est-Ă -dire un fruit charnu Ă  noyau, dont le pĂ©ricarpe ligneux est enlevĂ© et seul l’albumen de la graine est consommĂ©.

L'arĂ©quier s’est diffusĂ© dans toute l’Asie du Sud-Est et dans le sud de l’Inde bien avant notre Ăšre[4]. Par contre, sa diffusion en Afrique de l’Est est plus tardive et serait due aux Persans aprĂšs l’an mille. Quand les navigateurs portugais arrivent dans l’ocĂ©an Indien Ă  la fin du XVe siĂšcle, l’arĂ©quier Ă©tait rĂ©pandu jusqu’au sud de l’Arabie et sur les cĂŽtes de l’Afrique de l’Est, si l’on en croit le mĂ©decin botaniste portugais Garcia da Orta, installĂ© Ă  Goa en Inde qui indique « Parlons de ce que au Portugal on appelle avelā dā India [noisette d’Inde]...C’est ici (en Inde) un aliment commun pour manger avec du bĂ©tel, et lĂ  oĂč il n’y a pas de bĂ©tel, on l’utilise aussi comme masticatoire avec du clou de girofle »[12].

Histoire des usages

Au XVIe siÚcle, Garcia da Orta nous a laissé une description détaillée de la préparation de la chique de bétel et des usages locaux sur sa consommation sur la cÎte de Malabar[12] (Inde du Sud-Ouest):

« Les indiens l’apprĂ©cient tant que, comme le bĂ©tel a des nervures le long des feuilles, ils en prennent une dans la main et retire ces nervures avec l’ongle du pouce qu’ils ont taillĂ© en pointe effilĂ© pour cela,...ils plient alors la feuille et lui ajoute de la chaux en petite quantitĂ©, de l’arec en morceaux ou moulu, puis ils mĂąchent la feuille pliĂ©es trois ou quatre fois ; le premier jus qui de la couleur du sang, ils le crachent. Certains ne font pas ainsi mais mĂąchent tout tout de suite et prennent ensuite d’autres feuilles accommodĂ©es de la mĂȘme maniĂšre » Colloques des simples et des drogues de l'Inde (1563)

Les personnes qui ont mauvaise haleine qui se soucient de ne pas gĂȘner leurs interlocuteurs, mĂąchent une chique de bĂ©tel

« Principalement quand les hommes vont parler Ă  une personne de qualitĂ© afin d’avoir bonne haleine...Une femme qui doit avoir un commerce amoureux ne parle jamais avec un homme sans en avoir mĂąchĂ© auparavant et elles pensent qu’il est le principal entremetteur pour les noces de VĂ©nus. » Colloques

La chique de bĂ©tel fut au dĂ©part associĂ©e aux rituels de la naissance et de la mort, mais aussi des fiançailles et du mariage, elle fut par la suite associĂ©e Ă  toutes les cĂ©rĂ©monies et marque la conclusion d’un contrat ou d’un engagement. Dans une grande partie de l’Asie (Inde, ThaĂŻlande, Malaisie) offrir la noix d’arec et la feuille de bĂ©tel remplit une fonction sociale essentielle[4].

Plusieurs centaines de millions de personnes sont des usagers réguliers de la chique de bétel[n 4].

L’introduction du tabac au XIXe siĂšcle a fait rĂ©gresser cet usage chez les hommes, et la chique de bĂ©tel est devenue une pratique fĂ©minine dans certaines rĂ©gions. De nos jours, elle tend Ă  ĂȘtre abandonnĂ©e par la jeunesse[4].

Culture

Plantation d’arĂ©quiers au Kerala (Inde)

L’arĂ©quier est cultivĂ© en Inde, IndonĂ©sie, Malaisie, Philippines, Sri Lanka, Taiwan ainsi qu’en Afrique. L’Inde est le premier producteur mondial et le premier exportateur de noix d’arec (Rabha, Areca Nut Cultivation in Assam[13], 2021). Ses trois principales rĂ©gions productrices de noix d'arec sont le Karnataka, le Kerala et l'Assam.

Évolution de la production mondiale de noix d’arec
(en tonnes)[14]
Pays 2010 2021
Inde478 0001 563 000
Bangladesh91 681345 801
Chine131 73795 536
Indonésie184 30065 482
Malaisie65038
Monde1 086 4492 434 584
Cueilleur de noix d'arec grimpé en haut de l'aréquier
Noix d'arec verte ouverte
SĂ©chage des noix d’arec
Noix d’arec sùche ouverte
Ă©cale fibreuse + graine
Noix d’arec sùches (albumen)
Supari rouge
Vente de noix d’arec au Bangladesh

On observe que sur la derniĂšre dĂ©cennie (prĂ©cisĂ©ment 2010-2021), la production mondiale a plus que doublĂ©e, tirĂ©e principalement par l’Inde, et ensuite un peu par le Bangladesh, alors que la production de la Chine, de l’IndonĂ©sie et de la Malaisie ont reculĂ©.

D'aprĂšs l'enquĂȘte de terrain de Rabha, les plantations de palmiers d’arec dans le district Kamrup, en Assam (sur les rives du Brahmapoutre), sont pour plus de la moitiĂ© de trĂšs petites surfaces. Les plantations peuvent ĂȘtre associĂ©es Ă  d’autres cultures, comme celles de l’ananas, du bĂ©tel, du poivrier noir, de la papaye, de lĂ©gumes etc.

La premiĂšre Ă©tape de la culture des noix d'arec consiste Ă  niveler le sol et Ă  clĂŽturer les parcelles afin que les plants soient Ă  l'abri des vaches, des chĂšvres et d'autres animaux. Les graines fraiches germent en 3 Ă  5 mois Ă  une tempĂ©rature de 24–28 °C. Les arbres cultivĂ©s donnent des rĂ©coltes entre l’ñge de 6-7 ans et jusqu’à 40 ans, aprĂšs quoi ils sont moins productifs mais ils peuvent vivre jusqu’à 60 ans.

La récolte se fait de septembre à janvier en Inde.

Étant donnĂ© l’énorme hauteur de l’arĂ©quier (de 15 Ă  20 m soit la hauteur d’un bĂątiment de 6-7 Ă©tages), la rĂ©colte est une activitĂ© dangereuse, demandant une grande habiletĂ©, confiĂ©e Ă  des jeunes vigoureux et forts, ĂągĂ©s de 15 Ă  20 ans. Ils doivent monter rĂ©guliĂšrement en haut de l’arbre Ă  la force des jambes et des bras et une fois en haut, ils doivent couper les infrutescences. S’ils tombent, ils peuvent se blesser gravement ou se tuer[n 5]. Chaque palmier possĂšde 2 Ă  3 infrutescences bonnes Ă  rĂ©colter, soit 150 Ă  250 fruits[9].

La noix d’arec est une drupe constituĂ©e d’une Ă©cale fibreuse (mĂ©socarpe) et d’un endocarpe qui contient la graine (albumen, embryon, tĂ©gument). À la suite d’une prĂ©paration, la graine est consommĂ©e sous le nom de supari (à€žà„à€Șà€Ÿà€°à„€ suparee, mot en langue hindi) en Inde[n 6].

L’étape suivante est le dĂ©corticage des noix qui est confiĂ© aux femmes et aux enfants. Deux mĂ©thodes sont employĂ©es, soit on fait bouillir puis on enlĂšve l’écale soit l’inverse. Puis les graines sont exposĂ©es au soleil, au plus une dizaine de jours pour le sĂ©chage[n 7].

En Assam[13], les noix d’arec sont vendues sont diverses formes

  • la noix d’arec verte (le fruit pas encore mĂ»r),
  • la noix d’arec rouge (le fruit mĂ»r),
  • le supari blanc, la variĂ©tĂ© blanche de la graine est obtenue par dĂ©corticage des noix mĂ»re puis sĂ©chage au soleil pendant au moins 12 jours
  • le supari rouge, il peut ĂȘtre obtenu de deux maniĂšres: soit en faisant bouillir des noix d’arec vertes dĂ©cortiquĂ©es, soit d’en l’ordre inverse, en dĂ©cortiquant des noix vertes bouillies puis en les faisant sĂ©cher au soleil au moins 10 jours
  • le Bura tamul (en bengali), les noix d’arec sont soit mises dans un trou dans le sol de 60 Ă  90 cm de profondeur, couvert de feuilles et de terre soit plongĂ©es dans de l’eau pendant 2 Ă  3 mois.

Les opĂ©rations dĂ©crites ci-dessus ont commencĂ© Ă  ĂȘtre mĂ©canisĂ©es dans d’autres rĂ©gions d’Inde[n 8].

Utilisations

Pays consommant la noix d’arec et les feuilles de bĂ©tel
IngrĂ©dient Ă  chiquer: feuilles de bĂ©tel, noix d’arec (graines), et chaux

La noix d’arec est l’ingrĂ©dient tonique utilisĂ© principalement dans la chique de bĂ©tel. Elle est associĂ©e avec de la chaux Ă©teinte, et des Ă©pices ou aromates (graines de fenouil, de cardamome), de la noix de coco, selon le goĂ»t de chacun, le tout enveloppĂ© dans une feuille de bĂ©tel. Seule, la noix d’arec a un goĂ»t amer et piquant. Par contre, la chique gardĂ©e en bouche pendant des heures, libĂšre un liquide rouge et diffuse une odeur agrĂ©able et rafraichissante.

Plusieurs centaines de milliers d’habitants d’Inde et d’Asie du Sud-Est mĂąchent rĂ©guliĂšrement des chiques de bĂ©tel. Elles coupent la faim et Ă©limineraient les parasites intestinaux mais elles noircissent les dents et provoqueraient le cancer de la bouche. La salive se colore en rouge, ce qui a donnĂ© naissance Ă  de nombreuses histoires de cannibalisme. En ThaĂŻlande de nos jours, bien que l'on ne mĂąche plus guĂšre de bĂ©tel, par tradition le fiancĂ© offre de la noix d'arec et du bĂ©tel aux parents de sa future Ă©pouse. Mais les mƓurs Ă©voluent et en 2017, le gouvernement de Taiwan a lancĂ© une campagne contre l’addiction Ă  la noix de bĂ©tel en finançant l'arrachage des arĂ©quiers (AFP[15]).

Les feuilles d'arĂ©quier peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour fabriquer une variĂ©tĂ© de produits artisanaux, tels que des assiettes, des paniers, des nattes, des plateaux, des chapeaux, des Ă©ventails et des sacs.

La noix d'arec fait partie des herbes de la pharmacopĂ©e traditionnelle chinoise sous le nom 槟抔 bÄ«nglĂĄng, ou 性è…č皼 DĂ  FĂč PĂ­ pour le pĂ©ricarpe seul.

La fleur de l'arĂ©quier (槟抔花 bÄ«nglĂĄnghuā) est cuisinĂ©e Ă  TaĂŻwan, entre autres sautĂ©e avec des filaments de porc[n 9]. Ce palmier Ă©tait autrefois utilisĂ© pour le tannage des voiles de marines.

Notes

  1. en effet les noms palmier Ă  sucre ou palmier Ă  huile sont des palmiers qui produisent du sucre ou de l’huile, alors que palmier Ă  bĂ©tel ne produit pas de bĂ©tel, mais devrait ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme « palmier produisant une graine entrant dans la confection de chique utilisant les feuilles de bĂ©tel ». Cette analyse sĂ©mantique du complĂ©ment de nom est irrĂ©guliĂšre, ce qui autorise Ă  dire que l’expression « palmier Ă  bĂ©tel » est impropre. Pour le lexicographe, l'usage fait loi, mais il ne convient pas de l'encourager. Nous nous conformons aux choix fait par Michel Chauvet dans son EncyclopĂ©die des plantes alimentaires
  2. ou improprement « noix de bĂ©tel », qui doit ĂȘtre alors compris comme « noix de l'arĂ©quier servant dans la confection de chique utilisant des feuilles de bĂ©tel (Piper betle) ». Le bĂ©tel est une plante de la famille des pipĂ©racĂ©es, comme le poivrier noir. La monographie Betel-quid and Areca-nut Chewing and Some Areca-nut-derived Nitrosamines de l’OMS indique « L'utilisation du terme "noix de bĂ©tel" n'est pas botaniquement correct ; il a provoquĂ© une grande confusion dans la littĂ©rature scientifique et doit ĂȘtre Ă©vitĂ©. » voir Liens externes (ci-dessous)
  3. rachis secondaire dans les inflorescences ramifiées
  4. 200 millions pour Michel Chauvet (2018), ou 400 millions pour Gillany et al. (2004) et pour Lim et Kim (2006), et mĂȘme plus de 600 millions pour A. D. Volgin, A. Bashirzade, et al. (2019)
  5. voir la vidĂ©o de l’escalade Ă©poustouflante d’un cueilleur en haut des palmiers, utilisant une longue perche de bambou terminĂ©e d’une serpe pour couper les infrutescences des palmiers voisins ARECANUT HARVESTING, Betel nut
  6. le terme « noix d'arec » peut signifier selon le contexte 1) le fruit entier de l'aréquier (la drupe verte ou mûre) 2) la graine (le fruit débarrassé de son écale) 3) l'albumen préparé pour entrer dans la chique de bétel, comme en français le mot noix
  7. voir un aperçu du l’ensemble des procĂ©dures dans cette vidĂ©o Demonstration Video on Areca Nuts Processing
  8. voir un siĂšge Ă©lĂ©vateur mĂ©canique le long du tronc Arecanut Tree Climbing Machine, ou une machine Ă  dĂ©cortiquer les noix d’arec BEST DRY ARECANUT DEHUSKING MACHINES
  9. La fleur d'aréquier en tant qu'ingrédient alimentaire

Références

  1. Charlie D. Heatubun & als, « A monograph of the betel nut palms (Areca : Arecaceae) of East Malesia », Botanical Journal of the Linnean Society, vol. 168,‎ , p. 147-173 (lire en ligne)
  2. Référence Biodiversity Heritage Library : 359210
  3. Georges-Louis Leclerc Buffon (Comte de), Histoire naturelle, generale et particuliĂšre, l'Imprimerie de F. Dufart, (lire en ligne)
  4. Michel Chauvet, Encyclopédie des plantes alimentaires, 700 espÚces du monde entier, 1700 dessins, Belin, , 878 p.
  5. (en) Référence Plants of the World online (POWO) : Areca catechu L.
  6. J.G.Rohwer, Guide des plantes tropicales : à l'état sauvage ou acclimatées, Paris, Delachaux et Niestlé, , 286 p. (ISBN 978-2-603-01932-0), p. 36
  7. (en) Référence Flora of China : Areca catechu (consulté le )
  8. Pietro Puccio (trad. Claude Leray),, « Areca catechu (Monaco Nature Encyclopeddia) » (consulté le )
  9. V. Raghavan and H. K. Baruah, « Arecanut: India's Popular Masticatory: History, Chemistry and Utilization », Economic Botany, vol. 12, no 4,‎ (lire en ligne)
  10. THOMAS J. ZUMBROICH, « The origin and diffusion of betel chewing: a synthesis of evidence from South Asia, Southeast Asia and beyong », eJournal of Indian Medicine, vol. 1,‎ 2007-2008, p. 87-140 (lire en ligne)
  11. (en) Référence GRIN : espÚce Areca catechu L. (consulté le )
  12. Garcia da Orta, Colloques des simples et des drogues de l'Inde, Actes Sud, , 750 p.
  13. Munna Rabha, « Areca Nut Cultivation in Assam: A Case Study of Kamrup District », Turkish Online Journal of Qualitative Inquiry (TOJQI), vol. 12, no 8,‎ , p. 3829-3839
  14. FAOSTAT, Cultures et produits animaux, « Noix d’arec »
  15. Le Point (Nantou (Taïwan) AFP), « Le dur combat de Taïwan contre l'addiction à la noix de bétel » (consulté le )

Voir aussi

Liens externes

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