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Alphonse de Cardevac d'Havrincourt

Alphonse de Cardevac, marquis d'Havrincourt, né le à Havrincourt (Pas-de-Calais) et décédé le dans la même ville est un aristocrate, innovateur en agriculture, et homme politique français.

Alphonse de Cardevac d'Havrincourt
Fonctions
SĂ©nateur du Pas-de-Calais
–
Successeur Louis Florent-Lefebvre (Centre gauche)
Député de la 2e circonscription d'Arras
–
Prédécesseur Louis Florent-Lefebvre (Centre gauche)
Successeur Louis Florent-Lefebvre (Centre gauche)
Député de la 6e circonscription du Nord
–
Prédécesseur Henri Lemaire (Majorité dynastique)
Successeur Charles Boduin (Tiers parti)
Député du Pas-de-Calais
–
Prédécesseur -
Successeur -
Président du Conseil général du Pas-de-Calais
–
Conseiller général du Pas-de-Calais
(Ă©lu pour le Canton de Bertincourt)
–
Successeur Marquis Emery Henri de Cardevac d'Havrincourt (Droite)
Maires d'Havrincourt
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Havrincourt (Pas-de-Calais)
Date de décès
Lieu de décès Havrincourt (Pas-de-Calais)
Nationalité Drapeau de la France Français
Parti politique Majorité dynastique
Droite
Conjoint Henriette-Emma de Rochechouart de Mortemart[1]
Diplômé de École polytechnique

Alphonse de Cardevac d'Havrincourt
Maires d'Havrincourt

Biographie

Alphonse Pierre de Cardevac d'Havrincourt nait le à Havrincourt, fils de Anaclet Henry Cardevac de Havrincourt, propriétaire et maire d'Havrincourt, et de Marie Charlotte Aline Tascher[2].

Petit-fils de Pierre-Jean-Alexandre Tascher et gendre de Casimir-Louis-Victurnien de Rochechouart de Mortemart, il appartient à une des plus anciennes familles nobles de l'Artois. La devise de la famille est « Mieux mourir que me ternir »[3].

Il effectue ses études à Paris et à Douai. Il entre à l'école Polytechnique en 1826 puis entre à l'école d'application de l'artillerie et du génie à Metz en 1828. Lieutenant au 1er régiment d'artillerie en 1830, il prend part à la campagne de Belgique en 1831 pour faire appliquer le traité de Londres (Traité des XVIII articles) sous les ordres du maréchal Étienne Maurice Gérard dans le cadre de la révolution belge[3].

En 1833, à la mort de son père, il quitte l'armée pour se consacrer à la gestion de ses domaines et à l'agriculture[4].

Il entreprend des études agricoles à l'école d'agriculture de Grignon et s'installe définitivement à Havrincourt. il se montre ouvert au progrès agricole, tout en déclarant souhaiter améliorer la situation de ses employés, dont il attend qu'ils se montrent intéressés à bien faire[3].

Ses domaines recouvrent, en 1834, 1 100 hectares. Il se spĂ©cialise dans la betterave, notamment sucrière, et dans l'Ă©levage surtout ovin. Il cherche Ă  amĂ©liorer la qualitĂ© de l'Ă©levage par des croisements, se prĂ©occupe de viser une gestion exemplaire : un comptable Ă  plein temps est nommĂ© pour la sucrerie et la ferme, les ouvriers (236 tenanciers viennent chaque soir recevoir les directives[3].

Il Ă©pouse en 1835 Henriette Emma Victurienne de Rochechouart-Mortemart (Maison de Rochechouart de Mortemart). Le couple donne naissance Ă  six enfants[3].

Alphonse de Cardevac adhère à la société d'agriculture du Pas-de-Calais, recherche la performance dans son exploitation : entre 1850 et 1868, il va recevoir 37 médailles aux concours agricoles. il est à l'origine de la création de l'école départementale d'agriculture[3].

En 1852, après son échec à l'élection législative dans la 1re circonscription du Pas-de-Calais, il revient à son exploitation, se passionne pour la culture de la betterave à sucre, fonde en 1857 une fabrique de sucre puis en 1886 d'importantes raffineries de sucre de betterave (Industrie sucrière- Betterave sucrière). Sa production est ainsi transformée sur place en tablettes de sucre blanc, livré directement aux consommateurs et affranchi de la pression du syndicat des raffineurs[3]. Les produits de ses usines reçoivent des récompenses aux Expositions de 1862 et 1868 (Expositions internationales)[4].

La renommée d'Alphonse de Cardevac se répand, les sociétés d'agriculture le recherchent comme membre (sociétés de Cambrai, Douai, Saint-Quentin), il devient membre des conseils d'administration de la société nationale des agriculteurs de France (Académie d'agriculture de France ?) et l'école de Grignon. Il multiplie les mémoires et articles sur le sujet[3].

Il est chambellan honoraire de l'empereur Napoléon III à partir de 1860, puis chambellan de l'impératrice et en 1862 chambellan[3] (sa mère est apparentée à l'impératrice Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon Ier). Cette fonction lui fait côtoyer à Compiègne nombre de souverains de l'époque et peut contribuer à expliquer ses décorations étrangères (voir ci-dessous Distinctions). Il représente Napoléon III en 1865 au couronnement de Léopold II (roi des Belges) et reçoit ultérieurement la croix de commandeur de l'ordre de Léopold.

Il meurt un an après son dernier mandat politique, celui de sénateur, le , à Havrincourt, à l'âge de 85 ans. À son décès, déclaré par son fils Aimery Henri de Cardevac, comte d'Havrincourt, propriétaire à Havrincourt, qui va hériter du titre, et par son gendre Jacques Charles Frédéric, marquis de Chabannes la Palice Curton (Famille de Chabannes), propriétaire à Lapalisse, Alphonse Pierre de Cardevac marquis d'Havrincourt, est dit agriculteur industriel et décédé en son château d'Havrincourt. Suit l'énumération de ses décorations et mandats politiques[5].

Carrière politique

Politiquement Alphonse de Cardevac ne cache pas sa préférence pour l'ordre, et affiche tout au long de sa carrière des opinions conservatrices. Il va hésiter au moment de l'accession au pouvoir de Louis Napoléon Bonaparte : après le coup d'état du 2 décembre 1851, perpétré par le futur Napoléon III pour rester au pouvoir, il se prononce un temps pour la déchéance de celui-ci. Arrêté, il est libéré trois jours plus tard et sera ensuite un fervent soutien du Second Empire[3].

Maire

Alphonse de Cardevac assure d'abord le mandat de maire d'Havrincourt. Il est élu maire en 1837 jusqu'à son décès en 1892. Il montre la même modernité dans le développement de la commune que dans la gestion de son exploitation, la dote d'équipements collectifs (école, salle d'asile, mairie, bureau de poste), améliore la qualité des routes et chemins, au besoin en avançant les fonds sur sa fortune[3].

En tant que maire, il appuie la construction du chemin de fer Achiet-Bapaume-Cambrai et devient un des principaux actionnaires de la compagnie[3].

Conseiller Général et Président du Conseil Général

Il devient conseiller général du canton de Bertincourt en 1846 et président du conseil général du Pas-de-Calais de 1867 à 1869, nommé par Napoléon III.

Député

Alphonse de Cardevac d'Havrincourt se présente une première fois à la députation aux élections législatives de 1846 mais échoue à se faire élire, de même qu'aux élections de 1848.

Alphonse de Cardevac est député sous trois régimes politiques différents, avec à chaque fois des échecs aux élections entre ses différents mandats :

  • dĂ©putĂ© du Pas-de-Calais Ă  l'assemblĂ©e lĂ©gislative sous la Deuxième RĂ©publique du au , Ă©lu dans l'opposition sous l'Ă©tiquette conservateur progressiste[3], siĂ©geant Ă  droite. Il soutient la proposition du gĂ©nĂ©ral Boniface de Castellane de rĂ©intĂ©gration dans l'armĂ©e des officiers gĂ©nĂ©raux mis Ă  la retraite par le gouvernement provisoire et devient rapporteur de la loi votĂ©e Ă  cet effet[4]. Il participe Ă  tous les dĂ©bats concernant l'agriculture, se prononce contre la libre entrĂ©e en France des olĂ©agineux et des laines d'AlgĂ©rie, dĂ©bat sur la question des sucres, des communications, de l'instruction[3]. Il Ă©choue aux lĂ©gislatives de 1852
  • dĂ©putĂ© du Nord sous le Second Empire de 1863 au , membre de la majoritĂ© dynastique, il est Ă©galement chambellan de l'empereur NapolĂ©on III depuis 1860. Il se prĂ©sente Ă  la demande du gouvernement dans l'arrondissement de Valenciennes contre Adolphe Thiers[3]. Il est Ă©lu dĂ©putĂ© du Corps lĂ©gislatif, avec le soutien du gouvernement dans la 6e circonscription du Nord le . Il est membre de la commission du budget et de celle de l'armĂ©e; il participe aux dĂ©bats sur la vĂ©rification des pouvoirs (des dĂ©putĂ©s) et sur les questions Ă©conomiques. En , il choque la gauche de l'AssemblĂ©e (les rĂ©publicains) qui rĂ©clame la libertĂ© politique en rĂ©pondant Ă  Adolphe Thiers en des termes de soutien au rĂ©gime sans nuances : « Tout pĂ©rissait lorsque le (date du coup d'État de Louis NapolĂ©on Bonaparte) est arrivĂ©; tout le pays l'attendait »[4]. A la chambre, il fait voter une pension de 6000 francs en faveur de Louis Crespel-Dellisse, fondateur de la sucrerie issue de la betterave Ă  sucre cultivĂ©e en mĂ©tropole (au lieu de la canne Ă  sucre venant des Antilles). Il est battu aux lĂ©gislatives de 1869 et de 1876.
  • dĂ©putĂ© du Pas-de-Calais sous la Troisième RĂ©publique du au . Il est Ă©lu dans la mĂŞme circonscription, la 2e d'Arras, oĂą il a Ă©tĂ© battu en 1876. Il appartient Ă  la minoritĂ© conservatrice, participe peu aux dĂ©bats et ne se reprĂ©sente pas en 1881[4].


SĂ©nateur

Alphonse de Cardevac d'Havrincourt est sénateur du Pas-de-Calais du au . Fidèle à ses convictions, élu à l'âge de 80 ans, il siège à droite dans le groupe bonapartiste qu'il suit lors de ses votes[4].

Bien qu'âgé, il participe à différents débats, en particulier ceux concernant les questions d'économie rurale. En 1890, il intervient pour défendre avec vigueur l'industrie sucrière et se prononce contre l'augmentation des droits sur les sucres[6]. Il se prononce encore contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement, contre la restriction de la liberté de la presse, contre la procédure du Sénat visant le général Boulanger, (il n'est pas opposé aux candidatures multiples)[4]

Il ne sollicite pas le renouvellement de son mandat de sénateur en 1891.

Distinctions

Portrait

  • Une photographie d'Alphonse de Cardevac figure sur le site de l'AssemblĂ©e Nationale[8].
  • Une photographie d'Alphonse de Cardevac figure sur le site du SĂ©nat[9].
  • Un portrait d'Alphonse de Cardevac figure page 34 de 100 figures du Pas-de-Calais[10].


Articles connexes

Références

  1. « Généalogie de Alphonse-Pierre de CARDEVAC d'HAVRINCOURT », sur Geneanet (consulté le ).
  2. « Havrincourt Etat civil en ligne 1806 », sur Archives départementales du Pas de Calais - Etat civil en ligne, p. 832
  3. 100 figures du Pas-de-Calais, cité dans la bibliographie
  4. Base Sycomore, citée dans les sources, onglet biographie
  5. « Havrincourt Etat civil 1892 », sur Archives départementales du Pas-de-Calais- Etat civil en ligne, p. 185
  6. Site du Sénat, cité dans les sources
  7. Site Léonore, cité dans les sources
  8. Site de l'Assemblée Nationale, cité dans les sources
  9. « Anciens sénateurs IIIe République : de CARDEVAC D' HAVRINCOURT Alfonse », sur www.senat.fr (consulté le )
  10. 100 figures du Pas-de-Calais, cité dans les sources

Sources

  • « Alphonse de Cardevac d'Havrincourt », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition]
  • « Alphonse de Cardevac d'Havrincourt », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
  • « Cardevac D'Havrincourt De Alphonse Pierre », sur le site LĂ©onore du Ministère de la Culture, notice LH/425/93, lire en ligne.
  • « Alphonse, Pierre de Cardevac d'Havrincourt », sur le site de l'AssemblĂ©e Nationale, base Sycomore, lire en ligne.
  • « de Cardevac D'Havrincourt Alfonse », sur le site du SĂ©nat, lire en ligne
  • « Alphonse Pierre de Cardevac, marquis d'Havrincourt », dans 100 figures du Pas-de-Calais, Les Échos du Pas-de-Calais, Lillers, 2001.

Liens externes

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