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Alectra vogelii

Alectra vogelii est une espèce de plantes dicotylédones de la famille des Orobanchaceae, originaire d'Afrique subsaharienne.

C'est une plante herbacée annuelle, hémi-parasite épirhize, qui est toujours associée aux cultures de légumineuses, en particulier niébé et arachide, dans les régions semi-arides d'Afrique subsaharienne. Elle présente un port dressé, la plante émergeant à partir d'une tige souterraine qui naît d'un tubercule amylifère fixé sur les racines de la plante-hôte. L'espèce est inconnue dans la végétation sauvage.

Description

Alectra vogelii est une plante herbacĂ©e annuelle pouvant atteindre 45 cm de hauteur, avec souvent une seule tige, parfois ramifiĂ©es Ă  partir du niveau du sol. Les feuilles aĂ©riennes, alternes ou subopposĂ©es, sessiles, de 1,5 Ă  3,5 cm de long sur 0,3 Ă  1,5 cm de large, sont poilues (hispides) comme les tiges, et prĂ©sentent une morphologie variable selon les rĂ©gions gĂ©ographiques. En particulier, le bord des feuilles peut ĂŞtre entier ou dentĂ©, avec deux Ă  six dents plus ou moins acĂ©rĂ©es. Le système racinaire est constituĂ© par un tubercule sphĂ©rique atteignant cm de diamètre, qui est en fait un haustorium attachĂ©es aux racines de l'hĂ´te et composĂ© d'une masse de tissus de l'hĂ´te et du parasite et de racines adventives oranges du parasite[2].

Les fleurs apparaissent isolĂ©ment Ă  l'aisselle des feuilles supĂ©rieures ou des bractĂ©es. Jusqu'Ă  dix fleurs peuvent s'ouvrir le mĂŞme jour. Le calice, couvert de poils denses, est composĂ© de cinq lobes triangulaire Ă  sommet obtus. La corolle tubulaire, de 0,6 Ă  1 cm de diamètre, un peu plus longue que le calice, est formĂ©e de cinq pĂ©tales soudĂ©s Ă  la base. Les pĂ©tales jaune pâle prĂ©sentent parfois trois nervures rouge foncĂ©. Les anthères et les filaments sont glabres[2].

Le fruit est une capsule globuleuse d'environ mm de diamètre Ă  maturitĂ©, qui reste recouverte par les pĂ©tales fanĂ©s. DĂ©hiscente, elle s'ouvre en deux valves Ă  maturitĂ©. Les graines, ovoĂŻdes, fines comme de la poussière (0,3 mm de long), ont une structure complexe. La couche cellulaire externe de la testa est modifiĂ©e en une structure conique ou en forme de trompette d'environ 1 mm de longueur dans laquelle est suspendu le « noyau » de la graine, d'environ 0,15 sur 0,25 mm. L'enveloppe de la graine est rĂ©ticulĂ©e en surface[2] - [3].

Espèces-hôtes

Alectra vogelii a une large gamme de plantes-hôtes qui appartiennent pour l'essentiel à la famille des Leguminoseae. Ce sont surtout des plantes cultivées comme le niébé (de loin la principale espèce parasitée dans toute l'aire de répartition du parasite), le pois bambara, l'arachide, le haricot commun, le soja, le haricot mungo et le haricot tépari. Parmi les légumes secs largement cultivés, seul le pois d'Angole n'est jamais parasité. Des attaques occasionnelles ont été signalées sur le pois chiche et de haricot d'Espagne. D'autres espèces de légumineuses, telles que la dolique lablab et le pois mascate introduites comme cultures fourragères ou engrais vert dans les zones infestées, sont également attaquées. Alectra vogelii parasite aussi certaines mauvaises herbes de la famille des légumineuses, notamment des espèces des genres Indigofera et Thephrosia, et parfois d'autres familles végétales, notamment les espèces Acanthospermum hispidum (en) et Vernonia poskeana (Compositae), et les genres Euphorbia (Euphorbiaceae) et Hibiscus (Malvaceae)[2].

Cette gamme d'hôtes varie parfois selon les régions géographiques. Ainsi les populations d'Alectra vogelii du Mali, du Nigeria et du Cameroun peuvent attaquer l'arachide et le niébé, mais celles de l'est du Botswana et des régions du nord de la province sud-africaine du Limpopo, attaquent aussi l'arachide et le niébé, mais également le haricot mungo. Au Kenya, au Malawi et dans l'est de la province du Limpopo, le pois bambara s'ajoute à la gamme des cultures parasitées[2].

Distribution et habitat

Alectra vogelii est connue pour infester diverses cultures de légumineuses à grains (légumes secs) dans une aire agro-écologique s'étendant d'ouest en est de la Guinée à l'Éthiopie, et du nord au sud du Mali et du Soudan jusqu'au nord de l'Afrique du Sud et au Swaziland, en passant par l'Afrique centrale[4] - [5].

La plante se rencontre dans les zones de savane semi-arides d’Afrique subsaharienne, presque toujours sur les cultures généralement de légumineuses. Lorsque l'espèce est signalée en association avec des légumineuses non cultivées et rarement des non-légumineuses, ces cas impliquent toujours des plantes adventices sur des terres en jachère ou cultivées et jamais la végétation naturelle[2]. Ses exigences climatiques sont similaires à celles de Striga gesnerioides et, dans de nombreux cas, les deux espèces sont sympatriques[5].

Synonymes

Selon The Plant List (12 août 2019)[1] :

  • Alectra angustifolia Engl.
  • Alectra hippocrepandra (Hiern) Hemsl.
  • Alectra merkeri Engl.
  • Alectra scharensis Engl.
  • Melasma hippocrepandrum Hiern

Notes et références

  1. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 12 août 2019
  2. (en) « Alectra vogelii (yellow witchweed) », sur Invasive Species Compendium (ISC), CABI (consulté le ).
  3. « Alectra vogelii Bentham - Scrofulariaceae - Dicotylédone », sur Malherbologie tropicale, CIRAD (consulté le ).
  4. (en) « Alectra vogelii Benth. », sur Plants of the World Online (consulté le ).
  5. (en) Beatrice Victor Mwaipopo, « Characterization of alectra vogelii (witch weed) strains using molecular markers in selected parts of Malawi and Tanzania », sur pdfs.semanticscholar.org, (consulté le ).

Liens externes

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