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Afro-Américains en France

Les Afro-Américains (également appelés Africains-Américains ou Noirs américains) en France sont des Afro-Américains ou des Noirs des États-Unis qui sont ou ont été résidents ou citoyens de France, ainsi que les étudiants et les travailleurs temporaires[1].

Le peintre Henry Ossawa Tanner dans son studio Ă  Paris vers 1920.
La meneuse de revue Joséphine Baker dans son uniforme de l'Armée de l'air française en 1948.
L'Ă©crivain James Baldwin dans sa maison de Saint-Paul-de-Vence.
Le musicien Memphis Slim avec Lowell Fulson Ă  Paris en 1980.
La chanteuse Carole Fredericks Ă  Dijon en 1996.

Migration

Les Afro-AmĂ©ricains, qui descendent en grande partie des Africains de l'ère coloniale amĂ©ricaine, vivent et travaillent en France depuis les annĂ©es 1800. Des chiffres non officiels indiquent que jusqu'Ă  50 000 Noirs libres ont Ă©migrĂ© de Louisiane Ă  Paris dans les dĂ©cennies qui ont suivi la vente du territoire aux États-Unis par NapolĂ©on en 1803.

Paris a vu les prĂ©mices d'une communautĂ© afro-amĂ©ricaine au lendemain de la Première Guerre mondiale, lorsque quelque 200 000 personnes ont Ă©tĂ© amenĂ©es Ă  combattre. Les neuf dixièmes des soldats Ă©taient originaires du Sud amĂ©ricain. De nombreux soldats noirs des États-Unis dĂ©cidèrent de rester en France après avoir Ă©tĂ© bien accueillis par les Français, et d'autres les suivirent. La France Ă©tait considĂ©rĂ©e par de nombreux Afro-AmĂ©ricains comme un changement bienvenu par rapport au racisme aux États-Unis, qui Ă©tait très rĂ©pandu. Le jazz a alors Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© aux Français et la culture noire est nĂ©e Ă  Paris. Les musiciens, les artistes et les Ă©crivains afro-amĂ©ricains de la Renaissance de Harlem ont trouvĂ© dans le Paris des annĂ©es 1920 un endroit prĂŞt Ă  les accueillir Ă  bras ouverts. Montmartre devient le centre de la petite communautĂ©, avec des clubs de jazz tels que Le Grand Duc, Chez Florence et Bricktop's qui prospèrent Ă  Paris.

La Seconde Guerre mondiale a mis un terme à toutes ces fanfares. L'invasion de Paris par l'Allemagne nazie en signifiait la suppression de l'influence « corrompue » du jazz dans la capitale française et le risque d'emprisonnement pour les Afro-Américains qui choisissaient de rester dans la ville. La plupart des Américains, noirs comme blancs, ont quitté Paris à cette époque.

Les bouleversements politiques entourant le mouvement américain des droits civiques et les manifestations contre la guerre du Viêt Nam aux États-Unis se sont traduits par des troubles civils en France. Le journaliste afro-américain William Gardner Smith était un romancier (Le Dernier des conquérants (en)) qui travaillait également pour l'Agence France-Presse. Ce service d'information français a rapporté les événements du soulèvement des étudiants lors des manifestations de Mai 68. De nombreux Noirs ont soutenu le mouvement, qui a dégénéré en une fermeture de pratiquement tout le pays. Une fois l'ordre rétabli, cependant, une augmentation notable des tendances répressives a été observée au sein de la police française et des autorités chargées de l'immigration.

Après la Seconde Guerre mondiale, l'arrivée de nouveaux immigrés noirs en provenance des anciennes colonies françaises a offert aux Afro-Américains de France la possibilité de découvrir de nouvelles formes de culture pour les Noirs, inconnues aux États-Unis[2].

Interprétation

Tyler Stovall, professeur d'histoire à l'Université de Californie, Berkeley, a déclaré[3] :

« À bien des égards, les Afro-Américains sont venus en France comme une sorte de minorité privilégiée, une sorte de minorité modèle, si vous voulez — un groupe qui a bénéficié non seulement de la fascination française pour la négritude, mais aussi de la fascination française pour l'américanité. »

Des personnes notables

Références

  1. (en) David I. Kertzer, Dominique Arel et Dennis P. Hogan, Census and Identity: The Politics of Race, Ethnicity, and Language in National Censuses, Cambridge University Press, , 210 p. (ISBN 978-0-521-00427-5, lire en ligne).
  2. (en) « Newsletter » [archive du ], sur Entrée to Black Paris
  3. (en) Jamey Keaten, « Land of the Free », Tampa Bay Times, .
  4. (en-US) Kevin Whitehead, « Kenny Clarke, Inventor Of Modern Jazz Drumming, At 100 » [archive du ], Fresh Air, NPR, .
  5. (en) « Winston Churchill's Daughter May Wed Negro Artist », Jet, vol. 27, no 16,‎ , p. 18–19 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Jody Blake (trad. Jeanne Bouniort), « «Jazz-band Dada» : L'afro-amĂ©ricanisme dans le Paris de l'entre-deux-guerres », Revue de l'Art, no 118,‎ , p. 69–77 (DOI 10.3406/rvart.1997.348361, lire en ligne).
  • (en) Andy Fry, Paris Blues : African American Music and French Popular Culture, 1920-1960, Chicago et Londres, University of Chicago Press, , 282 p. (ISBN 978-0-226-13878-7, 978-0-226-13881-7 et 978-0-226-13895-4, lire en ligne).
  • (en) Tyler Stovall, Paris Noir : African Americans in the City of Light, Boston, Houghton Mifflin, , 366 p. (ISBN 0-395-68399-8).
  • (en) Tyler Stovall, « The Fire this Time: Black American Expatriates and the Algerian War », Yale French Studies (en), Yale University Press, no 98 « The French Fifties »,‎ , p. 182–200 (DOI 10.2307/2903235, JSTOR 2903235).
  • (en) Lua Kamál Yuille, « A Black Haven : African Americans and the Myth of a Colorblind France », Bologna Center Journal of International Affairs, The Johns Hopkins University SAIS Europe (en), vol. 4,‎ , p. 99–112 (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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