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Abri antiaérien

Un abri antiaérien est un abri destiné à servir de refuge en cas de raid aérien ennemi et, donc, de menace de bombardement.

Historique

Les abris antiaériens ont pris beaucoup d'importance lors de la Seconde Guerre mondiale en raison du bombardement stratégique de civils. Outre les abris spécifiquement conçus comme tels, les métros souterrains furent largement utilisés comme tels (Paris, Londres, Moscou, Madrid, etc).

Allemagne

Abri antiaĂ©rien de type Winkel Ă  Zossen-WĂŒnsdorf dans le Brandebourg, Allemagne

Au début des années 1930, l'Allemagne n'a pas développé de plan d'évacuation et de politique forte de défense passive. La raison est que les chefs de la Luftwaffe pensaient que la défense antiaérienne des villes allemandes(notamment les canons antiaériens) suffirait à dissuader les forces aériennes ennemies d'attaquer, à supposer qu'elles réussissent à pénétrer l'espace aérien du Reich[1]. Le problÚme de cette stratégie est que le territoire allemands manqua toujours d'abris antiaériens publics, ainsi que de fonds pour transformer les locaux alloués à cette tùche en refuges sûrs et fiables[1].

À la suite des premiers raids de grande envergure sur le pays, Hitler dĂ©crĂ©ta le sofort programm que l'on traduit par "programme immĂ©diat". Il s'agit d'un ensemble de mesures pour la construction d'abris antiaĂ©riens dans toutes les grandes et moyennes villes allemandes. Ce programme prĂ©voyait la construction d'imposantes tours en bĂ©ton Ă©quipĂ©es de flak nommĂ©es tour de Flak, comme celle prĂ©sentĂ©e en illustration Ă  Hambourg, dans trois trĂšs grandes villes, Ă  savoir Berlin, Hambourg et Vienne.

Le territoire allemand Ă©tait divisĂ© en trois zones suivant la probabilitĂ© de voir ces territoires ĂȘtre bombardĂ©s:

  • Zone I : comprend toutes les grandes villes industrielles allemandes (94 villes);
  • Zone II : comprend des objectifs de moindre importance;
  • Zone III : comprend des petites villes, des zones rurales et des zones trop Ă©loignĂ©s pour que l'aviation ennemie puisse les atteindre[2].

En Allemagne fut crĂ©Ă©e la Luftchutzbund, une instance nationale charger d'Ă©duquer, d'entraĂźner et d'encadrer la population pour tout ce qui est relatif Ă  la protection antiaĂ©rienne[3]. En 1942-1943, cette organisation comptait 1,5 million de permanents et 22 millions de membres. Ces membres pouvaient suivre des cours consacrĂ©s Ă  la lutte antiaĂ©rienne, aux premiers secours, Ă  l'autoprotection et Ă  la lutte contre les incendies[3]. On distingue trois types d'entraide :

  • « autoprotection » (Selbschutz) ;
  • « autoprotection Ă©largie » (Erweiterter Selbstchutz) ;
  • « protection aĂ©rienne au travail » (Werkluftschultz).
Selbschutz

Les habitants de chaque maison ou immeuble Ă©taient tenus de crĂ©er leur propre « communautĂ© de dĂ©fense antiaĂ©rienne », d'Ă©quiper leur habitation d'une piĂšce de dĂ©fense antiaĂ©rienne Ă©quipĂ©e d'issue de secours et d'outils nĂ©cessaires en cas d'attaque et de les maintenir en Ă©tat de fonctionnnement[4]. La piĂšce devait ĂȘtre Ă©tanche au gaz, rĂ©sister aux explosions, balisĂ©e, sans objets susceptibles de gĂȘner le passage, Ă©clairĂ©e et pourvue de siĂšges[5]. Le matĂ©riel Ă©tait composĂ© :

  • d'une corde ;
  • d'une lance Ă  incendie ;
  • des Ă©chelles ;
  • d'un kit de premiers secours ;
  • des seaux de sable ;
  • d'une rĂ©serve d'eau ;
  • d'une hache ;
  • d'une pelle ;
  • des brassards pour le personnel de service.

La qualité des abris pouvait varier considérablement : si les immeubles de construction récentes présents dans les grandes villes de parties communes vastes, l'habitat ancien était plus varié. Parfois l'abri se limitait à un simple couloir ou un débarras[1].

Erweiterter Selbstchutz

L'« autoprotection élargie » était conçue pour tous les édifices inoccupés le soir et le week-end : commerces, entrepÎts, musées, théùtres, bùtiments administratifs[4].

Werkluftschultz

Chaque fabrique ou usine devait disposer de sa propre unité de défense antiaérienne, de son propre abri et de son propre systÚme de guet[4].

Les gardes antiaériens (Luftschtzwart)

Pour coordonner la lutte antiaérienne, il existait des postes de gardes antiaériens (Luftschtzwart). Il s'agissait la plupart du temps de volontaires chargé de coordonner la lutte antiaérienne pour un groupe d'immeuble ou une rue entiÚre[6]. Leur but est de s'assurer que les abris sont bien aménagés, l'équipement entretenu et à portée de main, que le black-out est respecté. Ils ne peuvent pas procéder à des arrestations, mais pouvaient réquisitionner l'aide du voisinage[6].

Le fait de faire appel à des citoyens pour assurer la lutte antiaérienne est double. Cela permet de soulager les autorités d'une partie des tùches relatives à la défense aérienne et d'assurer un haut niveau d'engagement au niveau de la population[4].

À la diffĂ©rence des autres Ă©tats europĂ©ens, les citoyens allemands avaient l'obligation lĂ©gale de chercher un abri lors d'attaques[7].

Financement

Seuls les habitants de la Zone I pouvaient recevoir de l'argent de l'État pour prĂ©parer la dĂ©fense passive. Il fallut attendre 1941 pour que des fonds purent ĂȘtre dĂ©bloquĂ©s pour que les Zones II et III puissent dĂ©velopper leur dĂ©fense[4].

France

Petit abri antiaérien d'une gare bruxelloise.

À partir de la fin des annĂ©es 1930, certaines installations ferroviaires furent dotĂ©es d'abris afin d'anticiper le conflit Ă  venir[8]. En France, certains abris portent le logo de la SNCF[9].

La ville de Lyon possĂšde encore quelques abris datant de la Seconde Guerre mondiale. La plupart ont Ă©tĂ© comblĂ©s, sauf dans certains quartiers, oĂč aucune construction n'est envisageable[10].

Pendant l'Occupation, les forces allemandes ont construit des abris dans des villes telles que Metz[11] ou Strasbourg[12] - [13], villes rattachées à l'Allemagne à l'époque.

D'anciens abris antiaĂ©riens peuvent ĂȘtre visitĂ©s. C'est le cas Ă  Valenciennes[14], mais aussi Villenoy[15].

D'autres abris peuvent ĂȘtre visitĂ©s notamment pendant les journĂ©es du patrimoine. C'est le cas de BĂ©ziers[16] - [17] - [18], de ChambĂ©ry[19] ou Saint-Étienne[20].

Certains de ces abris ont été réutilisé par exemple en champignonniÚre. C'est le cas prÚs d'Annecy[21].

Des associations militent pour faire conserver ce patrimoine et permettre une exploitation touristique[22].

Belgique

Lors de l'occupation, les Allemands firent construire de nombreux abris en bĂ©ton prĂšs des gares, ponts, et gares de triage, susceptibles d'ĂȘtre pris pour cible par des bombardements. Ces petits abris, souvent Ă  demi-enterrĂ©s[23] - [24] Ă©taient destinĂ©s aux occupants des gares, personnel de chemin de fer ou conducteurs de train en cas de raids aĂ©riens[25] ; certains d'une ou deux places[9], Ă©taient Ă©galement destinĂ©s aux sentinelles. Ceux des gares de triage Ă©taient plus vastes[26] et Ă©taient parfois conjuguĂ©s Ă  des tunnels permettant d'Ă©vacuer les bĂątiments exposĂ©s[27] ; il existait aussi des emplacements de flak. Certains de ces abris ont survĂ©cu, souvent abandonnĂ©s ; en outre, il reste Ă©galement un grand abri-hĂŽpital, construit en 1938 prĂšs de la gare de Schaerbeek.

Espagne

C'est en Espagne que les constructions furent les plus nombreuses et importantes. Pendant la guerre civile espagnole (1936-1939) de nombreux abris antiaériens ont été construits.

Il y a plusieurs villes espagnoles avec des abris antiaĂ©riens qui peuvent ĂȘtre visitĂ©s[28].

Corée du Sud

La Corée du Sud a important réseau d'abris en raison de la menace que fait peser la Corée du Nord depuis la guerre entre ces deux pays entre 1950 et 1953.

En , elle dispose de 17 501 abris dont 3 321 installations d'Ă©vacuation de la sĂ©curitĂ© civile tels stations de mĂ©tro et abris dans les immeubles de bureaux et bĂątiments officiels ayant une superficie totale de 23,69 km2 pour la seule ville de SĂ©oul[29].

Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, les abris furent particuliĂšrement utiles pendant le Blitz, campagne de bombardement menĂ©e par la Luftwaffe contre les centres industriels et urbains du royaume, du au . Le mĂ©tro de Londres, qui possĂšde l'atout apprĂ©ciable d'ĂȘtre profondĂ©ment construit, voit de nombreuses stations utilisĂ©es comme refuge antiaĂ©rien.

  • Une des stations du mĂ©tro de Londres utilisĂ©e comme abri pendant le Blitz.
    Une des stations du métro de Londres utilisée comme abri pendant le Blitz.
  • Des travailleurs du matin quittent des abris antiaĂ©riens publics dans la CitĂ© de Westminster Ă  Londres aprĂšs le signal de fin d'alerte. Une pancarte indique la capacitĂ© de ces abris : quatre cents personnes.
    Des travailleurs du matin quittent des abris antiaériens publics dans la Cité de Westminster à Londres aprÚs le signal de fin d'alerte. Une pancarte indique la capacité de ces abris : quatre cents personnes.
  • Abri antiaĂ©rien Anderson pouvant accueillir six personnes (un mĂ©nage). 3,5 millions de ces abris ont Ă©tĂ© fabriquĂ©s.
    Abri antiaĂ©rien Anderson pouvant accueillir six personnes (un mĂ©nage). 3,5 millions de ces abris ont Ă©tĂ© fabriquĂ©s.
Abri Morrison

L’abri Morrison, officiellement appelĂ© Table (Morrison) Indoor Shelter, Ă©tait une construction en forme de cage conçue par John Baker et nommĂ© d’aprĂšs Herbert Morrison, le ministre de la SĂ©curitĂ© intĂ©rieure Ă  l’époque.

En raison de l'absence de cave dans de nombreux logements, il Ă©tait devenu nĂ©cessaire de dĂ©velopper un type efficace d’abri intĂ©rieur.

Les abris Ă©taient distribuĂ©s sous forme de kits d’assemblage, Ă  boulonner ensemble Ă  l’intĂ©rieur de la maison. Ils mesuraient environ 1,98 m de long, 1,2 m de large et 0,76 m de haut, avaient un plateau de table en tĂŽle d’acier solide de 3,2 mm, des cĂŽtĂ©s en treillis mĂ©tallique soudĂ© et un sol de type « matelas » en latte mĂ©tallique. Au total, il avait 359 piĂšces et trois outils fournis avec le pack.

Le refuge Ă©tait fourni gratuitement aux mĂ©nages dont le revenu combinĂ© Ă©tait infĂ©rieur Ă  400 ÂŁ par an (Ă©quivalent Ă  26 000 ÂŁ en 2021).

[réf. nécessaire]

Le fonctionnement de l'abri fut prĂ©sentĂ© par le professeur John Baker (plus tard Lord Baker), chef du dĂ©partement d’ingĂ©nierie de l’UniversitĂ© de Cambridge, dont le rĂ©sumĂ© est prĂ©sentĂ© ici :

Il n’était pas pratique de produire une conception pour la production de masse qui pourrait rĂ©sister Ă  un impact direct, et il s’agissait donc de choisir une cible de conception appropriĂ©e qui sauverait des vies dans de nombreux cas de dommages causĂ©s aux maisons bombardĂ©es par l’explosion. L’examen des bĂątiments bombardĂ©s a rĂ©vĂ©lĂ© que dans de nombreux cas, un mur d’extrĂ©mitĂ© d’une maison a Ă©tĂ© aspirĂ© ou soufflĂ© par une explosion Ă  proximitĂ©, et le sol du premier Ă©tage a pivotĂ© autour de son autre extrĂ©mitĂ© (soutenu par un mur en grande partie intact) et a tuĂ© les habitants. L’abri Morrison a donc Ă©tĂ© conçu pour pouvoir rĂ©sister Ă  la chute de l’étage supĂ©rieur d’une maison typique de deux Ă©tages subissant un effondrement partiel. L’abri a Ă©tĂ© conçu pour absorber cette Ă©nergie par dĂ©formation plastique, car cela peut absorber deux ou trois ordres de grandeur de plus d’énergie que la dĂ©formation Ă©lastique[30]. Sa conception permettait Ă  la famille de dormir sous l’abri la nuit ou pendant les raids, et de l’utiliser comme table Ă  manger le jour, ce qui en faisait un Ă©lĂ©ment pratique dans la maison[31].

Lors d’un examen de 44 maisons gravement endommagĂ©es, il a Ă©tĂ© constatĂ© que trois personnes avaient Ă©tĂ© tuĂ©es, 13 griĂšvement blessĂ©es et 16 lĂ©gĂšrement blessĂ©es sur un total de 136 personnes qui avaient occupĂ© des abris Morrison ; ainsi, 120 des 136 personnes se sont Ă©chappĂ©es de maisons gravement endommagĂ©es par les bombes sans ĂȘtre griĂšvement blessĂ©es. En outre, il a Ă©tĂ© dĂ©couvert que les dĂ©cĂšs s’étaient produits dans une maison qui avait Ă©tĂ© directement touchĂ©e, et que certains des blessĂ©s graves se trouvaient dans des abris mal installĂ©s Ă  l’intĂ©rieur des maisons[32].

Sa production, cependant, dĂ©pendait de la quantitĂ© d'acier disponible, et les premiers ne furent prĂȘts qu'en [33]. En , 298 000 abris Morrison avaient Ă©tĂ© livrĂ©s[33].

Abris Anderson

L’abri Anderson a Ă©tĂ© conçu en par William Paterson et Oscar Carl (Karl) Kerrison en rĂ©ponse Ă  une demande du Home Office. Il a Ă©tĂ© nommĂ© d’aprĂšs Sir John Anderson, alors Lord du sceau privĂ© avec la responsabilitĂ© spĂ©ciale de prĂ©parer les prĂ©cautions contre les raids aĂ©riens immĂ©diatement avant le dĂ©clenchement de la Seconde Guerre mondiale, et c’est lui qui a ensuite initiĂ© le dĂ©veloppement de l’abri[34].

ComposĂ© de quatorze feuilles de tĂŽle ondulĂ©e, l’abri formait une coquille de 1,8 m de haut, 1,4 m de large et m de long. Il Ă©tait enterrĂ© Ă  une profondeur de 1,2 m, puis recouvert de 0,4 m de terre[35].

Abris profonds
entrée de l'abri profond de Belsize Park.

Les abris profonds de Londres sont huit abris antiaériens construits sous les stations de métro de Londres pendant la Seconde Guerre mondiale.

Niveau supérieure de l'abri profond de Belsize Park.

Chaque abri a Ă©tĂ© conçu pour accueillir jusqu’à 8 000 personnes[36].

Tous les refuges, Ă  l’exception de Chancery Lane, ont Ă©tĂ© vendus par le gouvernement Ă  Transport for London en 1998. Le refuge de Clapham Common a Ă©tĂ© louĂ© en par la sociĂ©tĂ© Zero Carbon Food, qui utilise l’abri comme ferme urbaine[37].

Italie

L'Ă©dit du imposait l’obligation de fournir un abri antiaĂ©rien dans chaque nouvelle construction, ou en construction, Ă  usage rĂ©sidentiel[38].

Japon

Selon une enquĂȘte du ministĂšre du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme, 9 850 bunkers souterrains ont Ă©tĂ© construits pour la dĂ©fense aĂ©rienne dans les zones urbaines du pays pendant la guerre[39]. La plupart d'entre eux ont Ă©tĂ© dĂ©truits[40].

Espagne

Pendant la guerre, CarthagĂšne, une importante base navale, Ă©tait l’une des principales cibles des bombardiers franquistes. CarthagĂšne a subi entre 40 et 117 bombardements (les sources sont mitigĂ©es sur le nombre d’attaques). La plus dramatique a Ă©tĂ© celle menĂ©e par la LĂ©gion Condor allemande le . Le plus grand abri antiaĂ©rien de CarthagĂšne, qui pouvait accueillir jusqu’à 5 500 personnes, est devenu un musĂ©e[41].

Finlande

Début 2020, la Finlande comptait 54 000 abris de protection civile pouvant accueillir au total 4,4 millions de personnes. La majorité des abris (environ 85 %) sont des abris privés en béton armé dans des bùtiments individuels. Les propriétés composées de plusieurs bùtiments ont des bunkers communs[42].

Les propriétaires sont tenus de s'assurer du bon fonctionnement de l'abri et de la présence du matériel nécessaire à un séjour dans l'abri[43].

GrĂšce

Sous le régime du 4-Août, le gouvernement grec a mis en place un plan de protection des populations avec la construction d'abris antiaériens[44].

Israël

En 1951, l’État d’IsraĂ«l a exigĂ© que tous les bĂątiments aient accĂšs Ă  des abris antiaĂ©riens et tous les nouveaux appartements ont accĂšs Ă  une piĂšce de panique[45] - [46].

Japon

La prĂ©fecture d’Osaka, la ville d’Osaka et la ville de Sakai ont annoncĂ© le qu’elles avaient dĂ©signĂ© 108 stations de mĂ©tro sur 133 stations de mĂ©tro d’Osaka comme abris[47].

Russie

AprĂšs plusieurs attaques de drones sur Moscou depuis l'invasion de l'Ukraine, Vladimir Poutine a signĂ© un accord pour construire un abri antiaĂ©rien dans un hĂŽpital de Moscou. Selon le Moscow Times, l’abri, destinĂ© aux patients et au personnel VIP, sera construit Ă  l’hĂŽpital clinique central de Moscou, qui est dĂ©jĂ  un Ă©tablissement sĂ©curisĂ©[48].

Singapour

Depuis 1998, Singapour exige que toutes les nouvelles maisons et tous les appartements soient Ă©quipĂ©s d’un abri selon certaines spĂ©cifications. La Force de dĂ©fense civile de Singapour rationalise la construction de tels abris dans des immeubles de grande hauteur en notant que les effets des armes ont tendance Ă  ĂȘtre localisĂ©s et qu’il est peu probable qu’ils provoquent l’effondrement d’un bĂątiment entier[49].

Taiwan

Il y a actuellement 117 669 abris antiaériens à Taïwan. Les premiers abris antiaériens ont été construits pendant la période coloniale japonaise, le but principal aujourd'hui est de prévenir une attaque de l'Armée populaire de libération[50].

Ukraine

Lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les habitants de Kiev utilisent les stations de mĂ©tro souterraines de la ville comme abris[51] - [52]. Comme d’autres anciens systĂšmes de mĂ©tro soviĂ©tiques, le mĂ©tro de Kiev a Ă©tĂ© conçu dans ce but, et 47 des 52 stations de la ville ont Ă©tĂ© dĂ©signĂ©es Ă  cet effet[53].

Volodymyr Zelensky a souligné l'importance vitale de maintenir ouverts les abris antiaériens 24h sur 24[54].

2 156 abris présent dans la ville ont été inspectés, dont 137 (6%) ont été fermés et 804 (37%) inutilisables[55]. D'autres sources indiquent 252 fermés et que 893 inutilisables[56]. Plusieurs habitants se sont plaid de n'avoir pas pu entrer dans les abris[57] - [58].

Le bureau du procureur rĂ©gional de Kiev a Ă©galement signalĂ© le samedi que quatre personnes ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es dans le cadre d’une enquĂȘte pĂ©nale suite au dĂ©cĂšs d'une femme de 33 ans jeudi devant un refuge fermĂ©. L’accusation a dĂ©clarĂ© qu’un agent de sĂ©curitĂ© qui n’avait pas rĂ©ussi Ă  dĂ©verrouiller les portes restait en garde Ă  vue, tandis que trois autres personnes, dont un responsable local, Ă©taient assignĂ©es Ă  rĂ©sidence. Selon le parquet, les suspects risquent huit ans de prison pour un acte de nĂ©gligence qui a entraĂźnĂ© la mort d’une personne[56].

D'autres villes, comme Kherson ou Mykolaïv tentent de développer des abris antiaériens[59] - [60].

Bibliographie

  • Richard Overy (trad. Severine Weiss), SOUS LES BOMBES : Nouvelle histoire de la guerre [« (en) »], Flammarion, , 1120 p. (ISBN 978-2-081-33131-0)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) John Baker, Enterprise vs Bureaucracy : The Development of Structural Air Raid Precautions during the 2nd World War, Pergamon Press,

Voir aussi

Notes et références

  1. Overy, p. 571.
  2. Overy, p. 570.
  3. Overy, p. 567.
  4. Overy, p. 568.
  5. BA-MA, RL41/2, RLB, Luftschutz-Berichte, 8 mai 1940, 2 et 10 juillet 1940, p. 1.
  6. Overy, p. 569.
  7. Overy, p. 572.
  8. « Bruxelles Haren - Ancien abri hÎpital (bunker) - Clos du Chùteau d'eau », sur www.irismonument.be (consulté le )
  9. « Un abri antiaérien à Questembert - PASSION VOSGES FERROVIAIRE », sur passion-vosges-ferroviaire.eklablog.com (consulté le )
  10. « Abris antiaériens » AccÚs libre, sur lyon.fr (consulté le )
  11. « Metz. Des abris antiaĂ©riens sous terre Ă  cĂŽtĂ© de l’école des Quatre-Bornes », sur www.republicain-lorrain.fr (consultĂ© le )
  12. « Histoire. Strasbourg: un abri antiaérien construit par les nazis livre ses secrets », sur www.dna.fr (consulté le )
  13. « Strasbourg. [Vidéo] Un abri antiaérien qui conserve bien, au 4 quai de Paris », sur www.dna.fr (consulté le )
  14. « Circuit E: Les abris Antiaériens d'Alicante », sur ALICANTE City & Beach (consulté le )
  15. Par Éric Le Mitouard Le 22 avril 2023 Ă  07h03, « Monuments historiques d’Île-de-France : grotte, abri antiaĂ©rien
 ces sites Ă©tonnants parmi les laurĂ©ats 2022 », sur leparisien.fr, (consultĂ© le )
  16. « ABRIS ANTIAÉRIENS - JOURNEES EUROPEENNES DU PATRIMOINE », sur Office de tourisme de BĂ©ziers MĂ©diterranĂ©e (consultĂ© le )
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  18. « Béziers. Des abris antiaériens de la Seconde Guerre mondiale découverts par hasard » AccÚs libre, sur ouest-france.fr, (consulté le )
  19. « Savoie. ChambĂ©ry : l’abri antiaĂ©rien du clos Savoiroux Ă  dĂ©couvrir lors des journĂ©es du patrimoine », sur www.ledauphine.com (consultĂ© le )
  20. « Visite Guidée de l'abri anti-aérien de la Place Villeboeuf », sur Département de la Loire (consulté le )
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