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Île Tristan da Cunha

L'Ăźle Tristan da Cunha[1] (/ˈtÉčÉȘs.tən də.ˈkuː.nə/) est l'Ăźle principale de l'archipel du mĂȘme nom, ensemble d'Ăźles volcaniques situĂ© dans l'ocĂ©an Atlantique Sud, au nord des quarantiĂšmes rugissants, et dĂ©couverte au dĂ©but du XVIe siĂšcle. L'Ăźle Tristan da Cunha fait partie du territoire britannique d'outre-mer de Sainte-HĂ©lĂšne, Ascension et Tristan da Cunha. L'Ăźle est Ă  2 771 km Ă  l'ouest-sud-ouest de la West Coast Peninsula, sur la municipalitĂ© de Saldanha Bay (Afrique du Sud), et Ă  3 223 km au sud-est de Barra do Açu, dans l'État brĂ©silien de Rio de Janeiro. La terre la plus proche est l'Ăźle de Sainte-HĂ©lĂšne, Ă  2 418 km au nord-nord-est. Avec 96 km2 de superficie, l'Ăźle Tristan da Cunha culmine Ă  2 062 m.

Île Tristan da Cunha
Tristan da Cunha Island (en)
Image satellite de l'Ăźle Tristan da Cunha.
Image satellite de l'Ăźle Tristan da Cunha.
GĂ©ographie
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Archipel Tristan da Cunha
Localisation Océan Atlantique
CoordonnĂ©es 37° 06â€Č 40″ S, 12° 17â€Č 15″ O
Superficie 98 km2
Point culminant Queen Mary's Peak (2 062 m)
GĂ©ologie Île volcanique
Administration
Territoire britannique d'outre-mer Sainte-HĂ©lĂšne, Ascension et Tristan da Cunha
DĂ©mographie
Population 246 hab. (28 fĂ©vrier 2023)
DensitĂ© 2,51 hab./km2
Gentilé Tristanais
Plus grande ville Édimbourg-des-Sept-Mers
Autres informations
DĂ©couverte 1506
Fuseau horaire UTC+0
Site officiel http://www.tristandc.com
Géolocalisation sur la carte : océan Atlantique
(Voir situation sur carte : océan Atlantique)
Île Tristan da Cunha
Île Tristan da Cunha
GĂ©olocalisation sur la carte : Sainte-HĂ©lĂšne, Ascension et Tristan da Cunha
(Voir situation sur carte : Sainte-HĂ©lĂšne, Ascension et Tristan da Cunha)
Île Tristan da Cunha
Île Tristan da Cunha
Île au Royaume-Uni

En 1961-1962, l'éruption volcanique du Queen Mary's Peak provoque l'évacuation des habitants au Royaume-Uni. La majorité d'entre eux reviennent sur l'ßle aprÚs quelques années. Elle est considérée comme la terre la plus isolée au monde. Son accÚs est particuliÚrement difficile en raison des conditions climatiques, de son éloignement (au mieux sept jours de mer depuis l'Afrique du Sud) et de la rareté des bateaux.

Histoire

Les Ăźles ont Ă©tĂ© signalĂ©es la premiĂšre fois en 1506 par l'explorateur portugais TristĂŁo da Cunha, l'agitation de la mer a empĂȘchĂ© une visite Ă  terre. Le navigateur donne son nom Ă  l'Ăźle principale de l'archipel, Ilha de TristĂŁo da Cunha, qui est anglicisĂ© lors de la premiĂšre mention sur les cartes de l'AmirautĂ© britannique. En 1643, l'Ă©quipage du Heemstede accoste pour la premiĂšre fois selon les annales marines internationales et la premiĂšre prospection de l'archipel est menĂ©e par la frĂ©gate française L'Heure du Berger en 1767.

DĂ©couverte de l'Ăźle

En 1506, le roi de Portugal Manuel Ier charge les navigateurs TristĂŁo da Cunha et Afonso de Albuquerque de s'emparer de l'archipel de Socotra, sous domination musulmane, afin de porter secours aux chrĂ©tiens y rĂ©sidant[2]. L'escadre de TristĂŁo da Cunha se compose de quatorze vaisseaux et 1 300 hommes et appareille de Lisbonne le pour suivre la traditionnelle route des Indes. AprĂšs avoir relĂąchĂ© au Cap-Vert et reconnu le cap Saint-Augustin, l'escadre fait route vers le sud portĂ©e par le courant du BrĂ©sil[3] mais la flotte s'enfonce trop loin dans les mers australes (des hommes d'Ă©quipage meurent de froid) et TristĂŁo da Cunha dĂ©couvre l'Ăźle qui porte dĂ©sormais son nom alors que la flotte utilise les vents d'ouest afin de passer le cap de Bonne-EspĂ©rance et rejoindre l'ocĂ©an Indien. Le navigateur se contente de noter la position sans y accoster et poursuit sa route.

L'Ăźle commence Ă  apparaĂźtre sur les cartes Ă  partir de 1509 et sert de point de repĂšre sur la route des Indes[2] - [3]. Les tempĂȘtes Ă©tant frĂ©quentes, les navires Ă©vitent de trop s'en approcher[4]. La premiĂšre exploration connue de Tristan da Cunha fut menĂ©e le par le vaisseau Heemstede de la Compagnie nĂ©erlandaise des Indes orientales, dirigĂ© par le capitaine Claes Gerritszoon Bierenbroodspot[5]. Le navire se ravitaille en eau douce, poissons, phoques et manchots et laisse une plaque portant l'inscription : Aujourd'hui, , de la flĂ»te hollandaise Heemstede, Gerrits en Bier, Brootsfot de Hoorn, et Jan Coertsen Van den Broec, ont dĂ©barquĂ© ici[6]. La plaque est retrouvĂ©e le par le navire hollandais Nachtglas. L’üle Inaccessible et l'Ăźle Nightingale, Ă  seulement 35 km au sud-ouest de l’üle principale, ne sont dĂ©couvertes qu’en 1652 par un navigateur hollandais. L’üle Gough, la plus Ă©loignĂ©e de ce territoire, est aussi dĂ©couverte en 1506 par un autre navigateur portugais, Gonçalo Álvares.

En 1670 Jean-Jacques de Melet, seigneur de Rochemon en Agenais, à bord de la Sultane, allant du Brésil au Cap de Bonne-Espérance vient y trouver les alizés par un détour qu'il estime de 400 lieues. (Relation de mon voyage aux Indes Orientales ... sous le commandement de M. de La Haye).

En 1767, l’archipel est arpentĂ© pour la premiĂšre fois par l’équipage de la frĂ©gate française L’Heure du Berger. Le travail comprenait plusieurs sondages, un aperçu approximatif des littoraux, l’emplacement des sources d’eau potable, y compris les chutes du Big Watron et le positionnement de trois petits Ă©tangs sur le haut des escarpements aujourd’hui nommĂ©s The Ponds up the East’ard. En 1781, un hydrographe de la Royal Navy publie ces rĂ©sultats.

Mais cette escale demeure exceptionnelle en raison d'une mer houleuse et des conditions mĂ©tĂ©orologiques qui peuvent s’avĂ©rer inhospitaliĂšres, du manque de ressources naturelles exploitables et de l'isolement de tous les grands centres de peuplement. Ainsi, les Ăźles demeurent peu visitĂ©es Ă  l’exception de quelques baleiniers, chasseurs de phoques ou bĂątiments marchands de passage. Les escales sont habituellement de trĂšs courte durĂ©e et ayant pour but le rĂ©approvisionnement en eau potable et en bois.

Refreshment Islands

En 1811, une premiĂšre colonisation est tentĂ©e par deux natifs de Salem au Massachusetts. Le navigateur, Jonathan Lambert, est un homme excentrique qui prend possession des terres en son nom propre et les rebaptise « Refreshment Islands ». Il publie une dĂ©claration officielle dans une gazette de la Nouvelle-Angleterre en 1811. Son gouvernement dure peu, il pĂ©rit avec un de ses compatriotes dans un accident de chaloupe en 1812. Le titre de gouverneur est transfĂ©rĂ© Ă  l’unique survivant, Thomaso Curri, rejoint par deux autres marins qui dĂ©cident de s'y Ă©tablir peu de temps aprĂšs. Ils survivent en cultivant des pommes de terre, du blĂ© et des lĂ©gumes, et en Ă©levant des porcs. Ils font commerce d’eau potable, de bois et des surplus de la rĂ©colte avec les navires de passage.

  • Jonathan Lambert en 1810
    Jonathan Lambert en 1810
  • Drapeau des Refreshment Islands
    Drapeau des Refreshment Islands
  • Carte de Tristao d’Acunha in "L’Homme et la Terre" par ElisĂ©e Reclus
    Carte de Tristao d’Acunha in "L’Homme et la Terre" par ElisĂ©e Reclus

Colonisation britannique

Le , la Grande-Bretagne s’empare des Ăźles Refreshment en les annexant officiellement. L'armĂ©e britannique depuis le HMS Falmouth prend possession de l'Ăźle au nom du roi George III. Le nom de Tristan da Cunha est restaurĂ© et les Ăźles placĂ©es sous le contrĂŽle et l’administration du gouverneur de la colonie du Cap (Afrique du Sud). La Grande-Bretagne revendique cette possession pour prĂ©venir toute tentative d’évasion de l’ex-empereur NapolĂ©on Bonaparte dĂ©tenu aprĂšs la dĂ©faite de Waterloo sur l’üle de Sainte-HĂ©lĂšne Ă  2 180 km au nord de l’archipel de Tristan da Cunha. Les Britanniques souhaitent Ă©galement priver les vaisseaux de guerre amĂ©ricains d’un havre ; lors de la guerre de 1812-1814, ceux-ci concurrençaient les navires marchands britanniques en liaison avec les pays de l’Orient.

Les militaires britanniques installent une garnison Ă  Fort Malcolm prĂšs de la baie de Falmouth, oĂč Jonathan Lambert avait fondĂ© sa colonie, Ă  l’extrĂ©mitĂ© Nord-Est du plateau cĂŽtier principal, aujourd’hui The Plains. L’unitĂ© est composĂ©e d’environ une centaine de militaires et de leurs familles, surtout originaires du Cap. L'AmirautĂ© britannique dĂ©nonce l'importance stratĂ©gique de Tristan, en particulier aprĂšs le naufrage du HMS Julia en qui cause la perte de 55 hommes, et la garnison est rĂ©embarquĂ©e Ă  bord du HMS Euridice en . William Glass, soldat de l’artillerie, demande la permission de demeurer sur l’üle. Glass, son Ă©pouse et leurs deux enfants sont accompagnĂ©s de deux autres cĂ©libataires, les maçons Samuel Burnell et John Nankivel, et les deux compatriotes de Thomaso Curri, dĂ©cĂ©dĂ©s Ă  la suite d'une intoxication alcoolique. Les affaires de la petite colonie se portent bien si l'on excepte que la population est toujours composĂ©e d’une famille et de cinq cĂ©libataires. Une invitation Ă  cinq femmes du territoire de Sainte-HĂ©lĂšne Ă  rejoindre la colonie est effective en 1827.

En 1867, le prince Alfred, duc d’Édimbourg, deuxiĂšme fils de la reine Victoria, visite les Ăźles. En son honneur, les habitants de la colonie renomment leur bourg Edinburgh-of-the-Seven-Seas (Édimbourg-des-sept-mers) mais prĂ©fĂšrent toujours l’appeler plus intimement The Settlement (la Colonie). En 1957, lors d’un voyage autour du monde Ă  bord du yacht royal Britannia, le prince Philip, duc d’Édimbourg (le troisiĂšme prince Ă  porter ce titre), Ă©poux de la reine Elizabeth II, visite l’archipel de Tristan da Cunha.

Le , par lettre patente, le territoire est initialement dĂ©signĂ© sous le nom de Sainte-HĂ©lĂšne et dĂ©pendances (Saint Helena and Dependencies), la colonie est ainsi attachĂ©e Ă  celle du territoire de Sainte-HĂ©lĂšne, trĂšs au nord, comme dĂ©pendance, et l'on peut imaginer que ce titre ne fut pas bien reçu des Tristanais. Tristan da Cunha Ă©tait en effet le seul territoire d’outre-mer du Royaume-Uni Ă  ne pas ĂȘtre subventionnĂ©. Il tirait sa prospĂ©ritĂ© de l'industrie lucrative de la pĂȘche Ă  la langouste. Tandis que le territoire de Sainte-HĂ©lĂšne recevait une grande partie de son budget sous forme de subventions de la mĂ©tropole. La constitution du impose aux trois Ăźles un statut Ă©galitaire[7]. Sainte-HĂ©lĂšne, Ascension et Tristan da Cunha (Saint Helena, Ascension and Tristan da Cunha) est dĂ©sormais territoire britannique d'outre-mer, composĂ© de huit Ăźles, dont la principale est Sainte-HĂ©lĂšne pour 410 km2 au total.

PĂ©riodes d'isolement

La culture de pomme-de-terre (potato patches).

Lorsque l’ùre des voiliers se termine, remplacĂ©e par les grands bateaux Ă  vapeur qui n’ont pas besoin de ravitaillement et le dĂ©clin de l’industrie de la chasse Ă  la baleine, les visites Ă  Tristan sont de plus en plus rares. L’ouverture du canal de Suez en Égypte en 1869 puis celle du canal de Panama en 1904, annoncent un rĂ©alignement des routes maritimes traditionnelles. Les transporteurs n’ont plus besoin de contourner le continent africain en passant par Tristan da Cunha. Le commerce des Tristanais est durement touchĂ©. Il s’agit alors d’une pĂ©riode d’isolement presque total et la population parvint Ă  survivre par ses propres moyens. Cette autosuffisance, qui perdure actuellement, caractĂ©rise le peuple tristanais.

En 1873, aprĂšs avoir tentĂ© une colonisation de l’üle Inaccessible qui a durĂ© deux ans, les deux frĂšres Stoltenhoff sont dĂ©posĂ©s au Cap, et n'ont plus donnĂ© de nouvelles depuis. En 1881, la communautĂ© invite le rĂ©vĂ©rend Edwin Dodgson (en) (frĂšre cadet du cĂ©lĂšbre auteur Lewis Carroll) Ă  enseigner le catĂ©chisme et les sciences. Il reste jusqu’en 1884, convaincu Ă  son dĂ©part que la colonie doit ĂȘtre dĂ©placĂ©e dans celle du Cap. Il persuade quelques habitants d’abandonner l'Ăźle, mais pour la plupart il n’en est pas question.

Entre 1908 et 1918, en raison de la PremiĂšre Guerre mondiale, la Royal Navy se dĂ©tourne des visites pĂ©riodiques aux Ăźles de Tristan da Cunha, initiant une seconde pĂ©riode d’isolement total. Les Tristanais n’auraient alors reçu ni courrier, ni nouvelles du monde pendant prĂšs de dix ans. Ce qui permet aux Tristanais d'Ă©chapper Ă  la pandĂ©mie de la grippe espagnole qui ravage le monde entier aprĂšs la Grande Guerre.

De la Seconde Guerre mondiale à l'opération Argus

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Royal Navy Ă©tablit une garnison de surveillance contre les opĂ©rations navales et marchandes des Allemands et de leurs alliĂ©s. Le campement, Atlantic Isle, comprend plusieurs bĂątiments, services et Ă©quipements destinĂ©s au soutien du personnel militaire, mais la population locale en est aussi bĂ©nĂ©ficiaire. À cette pĂ©riode, les Ăźliens sont initiĂ©s Ă  la monnaie. Au dĂ©part des troupes en 1946, toutes les infrastructures demeurent en place et sont transfĂ©rĂ©es Ă  l'usage de la population civile. La population est alors appelĂ©e Ă  accepter une certaine cogĂ©rance des affaires par la prĂ©sence d’un administrateur, militaire pendant la pĂ©riode d’occupation, puis d’un agent civil nommĂ© Ă  ce poste.

En 1958, durant la guerre froide, la marine amĂ©ricaine fait l’essai d’une bombe atomique atmosphĂ©rique non loin de l’archipel. L’essai faisant partie d’une opĂ©ration secrĂšte, l'opĂ©ration Argus, mais ni les États-Unis, ni la Grande-Bretagne ne voulurent reconnaĂźtre l'expĂ©rimentation. En , aprĂšs des dĂ©cennies de rumeurs, les autoritĂ©s admettent la rĂ©alitĂ© de cet essai, mais les habitants attendent toujours de savoir s'ils bĂ©nĂ©ficieront d'examens mĂ©dicaux approfondis dĂ©terminant s’ils ont Ă©tĂ© victimes des effets de la retombĂ©e des radiations.

Éruption du Queen Mary et Ă©vacuation temporaire de 1961 Ă  1963

En 1961, la soufriĂšre s’éveilla pour la premiĂšre fois depuis la colonisation du pays. Avant l’éruption, les habitants avaient fait Ă©tat de sĂ©ismes en essaim, qui avaient provoquĂ© des Ă©boulements de terrain tout au long des escarpements. Vers , l’évacuation des habitants est entreprise, dans un premier temps vers l’üle de Nightingale puis comme rĂ©fugiĂ©s au Cap. Finalement, les Tristanais sont transportĂ©s en Grande-Bretagne, oĂč ils sont abritĂ©s sur une ancienne base militaire, Pendell Army Camp, prĂšs de Mersham-Surrey en Angleterre. Ils sont ensuite regroupĂ©s Ă  la base abandonnĂ©e de Calshot de la Royal Air Force, prĂšs de Southampton, dont ils retiendront le nom pour dĂ©signer leur nouveau port d'attache Ă  leur retour chez eux. Pour la plupart, ils Ă©liront domicile sur un chemin qui est toujours nommĂ© Tristan Close.

En 1962, la Royal Society organise une expĂ©dition pour connaĂźtre l’ampleur des dĂ©gĂąts causĂ©s par l’éruption et Ă©tudier les consĂ©quences sur la faune et la flore locales. Les chercheurs dĂ©couvrent le bourg d’Édimbourg presque intact - l’éruption s’est arrĂȘtĂ©e Ă  seulement 300 mĂštres de la colonie. Mais les autoritĂ©s, ne voulant pas rapatrier les insulaires, prĂ©tendent qu’ils sont mieux en Angleterre. Les Tristanais entreprennent d’organiser leur propre rapatriement. Les autoritĂ©s font alors tout le nĂ©cessaire pour leur venir en aide. En 1963, menĂ©s par Willie Repetto (le chef de l'Ăźle) et Allan Crawford (un ancien agent de santĂ© postĂ© sur l’archipel), les Tristanais regagnent leur pays sauf cinq, et cinq autres dĂ©cĂ©dĂ©s lors de leur sĂ©jour en Angleterre, mais la population s'Ă©tait accrue de huit nouveau-nĂ©s entre-temps.

Hervé Bazin, dans Les Bienheureux de La Désolation (1970), fait un récit saisissant de cette évacuation, du malaise des insulaires face à la société de consommation anglaise, et de leur retour sur leur ßle[8].

PĂ©riode contemporaine

Navire de recherche Maria S. Merian devant Édimbourg-des-sept-mers (2012).

Avant la fin des années 1960 et à la suite des destructions par le volcan, les Tristanais érigent une nouvelle conserverie de homards et construisent de nouvelles installations portuaires.

Depuis 2001, les insulaires ont une liaison Internet par satellite. Par le mĂȘme biais, ils peuvent communiquer par tĂ©lĂ©phone et capter les signaux de tĂ©lĂ©vision. Pour des raisons de logistique, un code postal est attribuĂ© aux Tristanais, TDCU 1ZZ, en 2005, pour les transactions sur Internet. Cette mĂȘme annĂ©e 2001, l’archipel est frappĂ© par un ouragan qui provoque d’importants dĂ©gĂąts[9].

Une compagnie maritime remorque du BrĂ©sil vers Singapour une plate-forme pĂ©troliĂšre, The Turtle, dans l’ocĂ©an austral. La superstructure de plus de 6 000 tonnes se dĂ©tache du navire remorqueur et dĂ©rive pendant prĂšs de neuf mois. Elle s'Ă©choue finalement sur un rĂ©cif dans la baie de Tripot, dans le Sud de l’üle de Tristan, en . Dans l'impossibilitĂ© de la dĂ©loger, en janvier-, la dĂ©cision est prise de la saborder.

En , un virus responsable d'une Ă©pidĂ©mie d'asthme occasionne des malaises parmi plusieurs habitants. Le gouvernement britannique dĂ©pĂȘche les mĂ©dicaments nĂ©cessaires pour freiner la transmission du virus[10].

En , la conserverie de homards est la proie des flammes, tout est perdu. La conserverie reconstruite n'est pas opĂ©rationnelle avant 2009. En attendant, les Tristanais se contentent des revenus provenant de la vente des timbres-poste et des quelques touristes. En fĂ©vrier, les ingĂ©nieurs de l’armĂ©e britannique commencent des travaux d’infrastructure de rĂ©habilitation de l’ancien port.

La population actuelle de Tristan est de 245 personnes. La colonie moderne comprend l’hĂŽtel du gouvernement (la Maison blanche), une Ă©glise catholique (St. Joseph), une Ă©glise anglicane (St. Mary), une Ă©cole (St. Mary's school), un hĂŽpital, un magasin gĂ©nĂ©ral, un bureau de poste, une salle communautaire et un pub, un petit musĂ©e, une boutique artisanale, une piscine et un seul policier[11].

En , le gouvernement de l'archipel vote la loi de protection en aire marine protĂ©gĂ©e de la quasi-totalitĂ© des eaux territoriales tristanaises, soit 700 000 km2, en faisant Ă  cette date la quatriĂšme plus importante rĂ©serve marine au monde[12].

Une éclipse solaire totale sera visible sur l'ßle, le . Sur la ligne médiane, l'ßle sera dans l'obscurité pendant prÚs de deux minutes et demie[13].

GĂ©ographie

Carte de l'archipel Tristan da Cunha
Tristan da Cunha, le volcan bouclier
L'ßle inhabitée de Nightingale
Climatogramme de Tristan da Cunha
Tristan da Cunha Ă  la marge nord des QuarantiĂšmes rugissants et sur les routes maritimes traditionnelles
Population d'Édimbourg-des-Sept-Mers, 1821-1923
Le cimetiùre d'Édimbourg-des-sept-mers

L'archipel volcanique de Tristan da Cunha est constitué de Tristan, l'ßle principale et, d'un groupe d'ßles et d'ßlots :

  • Tristan da Cunha, l'Ăźle principale (96 km2 pour 11,27 kilomĂštres du nord au sud), le volcan culmine Ă  2 060 m,
  • l'Ăźle Inaccessible (14 km2), atteint 600 m d'altitude,
  • l'Ăźle Nightingale (km2), atteint 400 m d'altitude, elle se situe Ă  30 km au sud de Tristan da Cunha,
  • l'Ăźle Gough (prononcĂ© « gĂŽff »), au sud-sud-est (65 km2)40° 20â€Č S, 10° 00â€Č O Ă  423,5 km, 910 m.

La ville d'Édimbourg-des-sept-mers est Ă©tablie sur une des parties planes au nord-ouest de l'Ăźle principale. Les autres Ăźles du groupe sont inhabitĂ©es, Ă  l'exception de la station mĂ©tĂ©o de Gough, utilisĂ©e par l'Afrique du Sud depuis 1956.

Sans aĂ©roport, les Ăźles sont accessibles uniquement par mer. Les bateaux de pĂȘche d'Afrique du Sud desservent les Ăźles huit ou neuf fois par an. Le RMS Saint Helena n'assure la traversĂ©e qu'une fois en janvier pour relier l'Ăźle principale de Sainte-HĂ©lĂšne Ă  l'Afrique du Sud (deux voyages en 2006 et 2011).

GĂ©ologie du volcan-bouclier

Le point culminant de l'archipel est le pic Queen Mary (Queen Mary's Peak, 2 062 m) ; il est couvert de neige en hiver. Ce stratovolcan circulaire est en fait haut de 5 800 m depuis le fond ocĂ©anique. L’érosion marine et les prĂ©cipitations abondantes ont sculptĂ© les abruptes falaises de l’üle. Les pentes qui mĂšnent au pic Queen Mary sont dans l'ensemble moins raides mais les versants totalement ravinĂ©s ; le cratĂšre principal est large de 300 mĂštres et contient un petit lac de cratĂšre. Les Ă©ruptions proviennent de ce cratĂšre et de nombreux Ă©vents de flanc comme de fissures radiales et circulaires qui ont livrĂ© une sĂ©rie de cĂŽnes stromboliens. Des dykes sont trĂšs nombreux.

Cette activitĂ© volcanique est due Ă  un point chaud qui daterait de 120/130-138/140 millions d’annĂ©es alors que l'Afrique et l'AmĂ©rique du Sud sont encore liĂ©s (supercontinent Gondwana)[14]. Le point chaud Tristan (Walvis hot spot) a formĂ© l’archipel, la dorsale Walvis et la dorsale Rio Grande. Outre l'archipel, le point chaud a donnĂ© naissance aux provinces basaltiques (trapps) d'Edenteka (Sud-ouest de l'Angola - nord-ouest de la Namibie) et au BrĂ©sil, aux immenses trapps du Parana. Le plancher ocĂ©anique est divisĂ© par la dorsale mĂ©dio-atlantique d'oĂč monte le magma. Le volume original est estimĂ© Ă  plus de 2,3,106 km2, et actuel de plus d’un million de kmÂČ, pour une Ă©paisseur d’au moins 2 000 mĂštres. Ces Ă©normes basaltiques sont associĂ©es au rifting du Gondwana et Ă  l’ouverture de l’ocĂ©an Altlantique Sud (Cf. tectonique des plaques). Tristan da Cunha n'est pas sur la dorsale mĂ©dio-atlantique mais est sur le point chaud Ă  quelque 400 km Ă  l'est. Nightingale est l'Ăźle la plus ancienne du groupe avec 12 millions d'annĂ©es. Inaccessible et Gough sont respectivement datĂ©es de 3 Ă  5 millions d'annĂ©es.

L’unique Ă©ruption historique dĂ©bute le , aprĂšs un essaim sismique, accompagnĂ© de chutes de rochers depuis les falaises. La lave fait irruption prĂšs d'Édimbourg-des-sept-mers en un cĂŽne Ă©gueulĂ© qui dirige les coulĂ©es vers la mer. L’éruption dure jusqu’en ; un dĂŽme de lave commence Ă  croĂźtre ensuite et scelle l’évent[15]. Tristan da Cunha est un volcan actif dont la connaissance est encore imparfaite. MĂȘme si le volcan est jeune (environ 100 000 ans), les Ă©ruptions ont Ă©tĂ© nombreuses ; les donnĂ©es sur les volumes, la composition, etc. sont insuffisamment Ă©tudiĂ©es. La derniĂšre Ă©ruption en 1961-62 a suscitĂ© un traumatisme pour la population en raison de l'Ă©vacuation. Bien que la surveillance soit amĂ©liorĂ©e, les nombreuses contraintes financiĂšres et gĂ©ographiques impliquent de trouver des stratĂ©gies efficaces de rĂ©duction des risques[16]. Des centres de composition distinctes ponctuent le grand Ă©difice. La plus jeune coulĂ©e de lave est datĂ©e (datages Ar /Ar ) d'environ 3 000 ans. La plus ancienne date d'environ 118 000 ans. L'Ă©vent principal et les bouches secondaires sur les flancs du volcan ont eu des activitĂ©s qui se chevauchent dans le temps. Une Ă©ruption sommitale est trĂšs diffĂ©rente en termes de danger avec des coulĂ©es de lave cĂŽtiĂšres localisĂ©es, dues en partie aux pentes raides (20-30 °) et aux ravins profondĂ©ment incisĂ©s et capables de canaliser rapidement les produits de l'Ă©ruption. Bien que le flux magmatique doit ĂȘtre relativement faible, Tristan da Cunha est capable d'Ă©ruptions relativement frĂ©quentes depuis une grande variĂ©tĂ© de lieux dans un large Ă©ventail de compositions. Il s'agit sans doute d'une alimentation par une sĂ©rie de petites poches de magma dont la source est profonde[17].

Un climat tempéré aux saisons peu marquées

Au cƓur de l'Atlantique sud, avec une latitude de 37°2'S, l'archipel bĂ©nĂ©ficie d'un climat trĂšs ocĂ©anique avec des tempĂ©ratures douces (Cfb selon la classification de Köppen-Geiger). La moyenne annuelle est de 15,1 °C. Le gel est inconnu en dessous de 500 mĂštres et les tempĂ©ratures estivales sont douces sans jamais dĂ©passer 25 °C (maximum en fĂ©vrier-mars avec 24,4 °C). Les minimales les plus fraĂźches ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es en aoĂ»t-septembre avec 10 °C. L'amplitude des variations de tempĂ©ratures saisonniĂšres et quotidiennes est faible.

Les prĂ©cipitations annuelles sont de 1 681 mm (l'Ăźle de Gough enregistre 2 662 mm). Le nombre de jours de pluie par an - 251- est comparable Ă  celui des Ăźles AlĂ©outiennes dans le Pacifique, Ă  une latitude beaucoup plus Ă©levĂ©e dans l'hĂ©misphĂšre nord. Il n'y a pas de saison sĂšche (minimale en janvier avec 93 mm en moyenne). Le rĂ©gime des prĂ©cipitations est rĂ©glĂ© par les vents d'ouest persistants. La vitesse moyenne du vent est de 40 km/h et les vents sont frĂ©quemment forts (proximitĂ© des QuarantiĂšmes rugissants). La vitesse du vent augmente fortement avec l'altitude, la tempĂ©rature diminuant. Ainsi, lorsque les basses terres bĂ©nĂ©ficient d'un temps clĂ©ment, les plateaux peuvent ĂȘtre couverts de neige ou battus par de forts coups de vent.

L'ensoleillement est de 1 498 heures par an. Le nombre d'heures d'ensoleillement est comparable Ă  celui de Juneau (Alaska), d'une latitude plus Ă©levĂ©e de 20°[18].

Population

Les petites populations sont en gĂ©nĂ©ral un sujet d'Ă©tude privilĂ©giĂ© des gĂ©nĂ©ticiens, Ă©conomistes et sociologues. L'isolement de Tristan, sans ĂȘtre absolu, attire leur intĂ©rĂȘt[19] - [20]. Au XVIIIe siĂšcle, hormis l'Ăźle principale, Tristan da Cunha, qui est utilisĂ©e comme une base pour la chasse Ă  la baleine et le ravitaillement des navires, et une station mĂ©tĂ©orologique appartenant Ă  l'Afrique du Sud installĂ©e sur l'Ăźle de Gough, l'archipel est inhabitĂ©.

L'archipel a été exploré par les Anglais, les Français et les Autrichiens au XVIIIe siÚcle et peuplé à partir de 1817. La population de l'ßle est issue de paysans anglais, de marins étrangers et de métis d'Afrique du Sud, restés à l'écart du reste du monde pendant un siÚcle et demi.

La population de 27 habitants en 1827 passe Ă  100 en 1853 (annĂ©e de la mort du fondateur de la colonie, William Glass). Une partie Ă©migrant aux États-Unis, la population n'est plus que de 40 en 1860. De nouveau 100 en 1880, la perte de 15 jeunes adultes lors d'un naufrage voit l'Ă©migration des veuves vers l'Afrique du Sud. À partir de 1862, la population augmente pour atteindre 261 membres en 1961, tous issus de 19 ancĂȘtres. Au total 570 personnes vĂ©curent sur l'Ăźle entre 1817 et 1961 (date de l'Ă©ruption). Les habitants de Tristan forment donc une communautĂ© actuelle d'Ă  peine quelques centaines de personnes et elle est considĂ©rĂ©e comme la plus isolĂ©e du monde avec 245 habitants en 2020[21] portant tous un des huit patronymes locaux : Glass, Swain et Squibb d'origine britannique, Green d'origine nĂ©erlandaise, Hagan et Rogers d'origine amĂ©ricaine et Lavarello et Repetto d'origine italienne[22].

En raison du grand isolement, la consanguinitĂ© a Ă©tĂ© proposĂ©e comme explication d'une baisse de la fĂ©conditĂ© progressive mais en fait, le passage des navires baleiniers jusqu'en 1855 a pu ĂȘtre Ă  l'origine d'un renouvellement gĂ©nĂ©tique comme le sĂ©jour en Angleterre ou encore, les naufrages qui ont apportĂ© leur contingent de nouveaux habitants. L'endogamie reste proposĂ©e comme explication de la frĂ©quence de l'asthme et du glaucome qui seraient favorisĂ©s par une faible diversitĂ© gĂ©nĂ©tique[23] - [24].

Administration et politique

L'Ăźle est dotĂ©e d'un administrateur nommĂ© par le Gouvernement du Royaume-Uni ainsi que d'une assemblĂ©e, appelĂ©e Conseil de l'Ăźle, composĂ©e de douze membres dont huit Ă©lus pour trois ans au scrutin direct et trois nommĂ©s par l’administrateur. Ce dernier prĂ©side le conseil. Au moins un membre doit ĂȘtre une femme, un nouveau tour de scrutin pour un siĂšge ayant lieu si aucune n'est Ă©lue. Sur le mandat 2016-2019, quatre des douze membres sont ainsi des femmes, dont trois Ă©lues. Le membre Ă©lu recevant le plus de voix sur un bulletin Ă  part devient le « Chef des insulaires » (Chief Islander), reprĂ©sentant de la communautĂ© qui partage les taches exĂ©cutives avec l'administrateur, qu'il remplace en cas d'absence[25] - [26]. Depuis 2019 le Chef des insulaires est James Glass, en remplacement de Ian Lavarello[27].

Tristan da Cunha est indirectement membre du Commonwealth via son statut de territoire d'outre-mer britannique[28]. Les insulaires parlent anglais et se partagent entre les confessions anglicane et catholique (il y a deux Ă©glises).

Afin de préserver leur mode de vie, les habitants limitent les débarquements sur l'ßle et n'accordent quasiment pas d'autorisation d'implantation pour des étrangers hormis ceux qui épousent un habitant. L'ßle demeure cependant toujours ouverte à un tristanais parti à l'étranger pour quelques années pour raison professionnelles ou pour ses études; principalement au Royaume-Uni ou en Afrique du Sud.

La visite de Tristan est par ailleurs difficile car les bateaux comptent peu de places et les insulaires sont prioritaires, l'autorisation du conseil de l’üle Ă©tant Ă©galement obligatoire pour organiser un voyage Ă  Tristan.

Les habitants sont organisĂ©s en communautĂ© oĂč chacun rĂ©alise plusieurs tĂąches (comme Ă©lectricien, comptable, magasinier, mĂ©canicien, etc.) pour la communautĂ© et touche en Ă©change un salaire versĂ© par le gouvernement de l'Ăźle.

Économie

The Settlement, actuelle Édimbourg-des-sept-mers, Tristan da Cunha.
ArrivĂ©e de touristes Ă  Édimbourg-des-sept-mers

La principale source de revenus de Tristan est la pĂȘche de langoustes et homards, la vente de timbres et de piĂšces de monnaie.

L'Ă©ruption de 1961 a dĂ©truit la conserverie qui a Ă©tĂ© reconstruite peu de temps aprĂšs. Les habitants travaillent principalement pour une pĂȘcherie de langouste de capitaux australiens et pour le gouvernement local. La sociĂ©tĂ© sud-africaine Ovenstone possĂšde une licence exclusive de pĂȘche de la langouste Ă  Tristan da Cunha et exporte exclusivement au Japon et aux États-Unis.

L'Ăźle est en grande partie autosuffisante. Un bateau arrive tous les mois et demi avec des vivres et du matĂ©riel. Il n'y a pas d'aĂ©roport et seulement un petit port de pĂȘche qui ne permet pas aux cargos d'accoster. La plupart des habitants ont plusieurs emplois/occupations, travaillant presque tous pour le gouvernement de Tristan da Cunha. Ils ont tous des lots de terres oĂč ils cultivent principalement de la pomme de terre.

Depuis quelques années, l'ßle capte les deux chaines de télévision British Forces Broadcasting Service (BFBS).

Il y a un bùtiment administratif, un café Internet, une école, un hÎpital, un bureau de poste, un musée, un pub et une piscine. Il y a aussi quelques maisons d'hÎtes (guest houses). L'Afrique du Sud maintient une station météo à l'ßle Gough.

Flore et faune

Pelouses d'altitude
albatros Ă  nez jaune, (Thalassarche chlororhynchos), inscrit sur la liste rouge de l'UICN[29]
Rñle atlantis (Atlantisia rogersi), Île Inaccessible
Gallinule de Gough (Gallinula comeri), Tristan da Cunha

Tristan da Cunha est un site important pour la conservation de la biodiversité avec un grand nombre d'espÚces endémiques et menacées. Cependant, les rongeurs introduits sur les deux plus grandes ßles de l'archipel ont un impact dévastateur. Un projet est lancé pour évaluer les options de gestion et de conservation potentiels et réduire ou éliminer les rongeurs.

Flore

La flore vasculaire des ßles de Tristan da Cunha est assez bien connue mais les informations sur la répartition et l'abondance de la plupart des espÚces indigÚnes sont trÚs incomplÚtes. Quelque 53 espÚces de plantes à fleurs sont originaires de ces ßles et 38 espÚces de fougÚres et mousses. Plus de la moitié de la flore vasculaire indigÚne est endémique : 28 espÚces et quatre variétés ou sous-espÚces. Il y a également quinze fougÚres et mousses endémiques plus deux variétés. Sept de ces espÚces endémiques ne sont connues que sur une seule ßle du groupe et la plupart sur l'ßle de Gough.

Un grand nombre d'autres plantes ont Ă©tĂ© introduites accidentellement ou intentionnellement. 150 espĂšces introduites transforment complĂštement la vĂ©gĂ©tation dans une bonne part de l'Ăźle principale de Tristan da Cunha. Les communautĂ©s vĂ©gĂ©tales sont dĂ©sormais dominĂ©es par des espĂšces exotiques. Ce processus est grandement amĂ©liorĂ© par les herbivores introduits (bovins et ovins). Sur les petites Ăźles, le nombre d'espĂšces introduites est moindre que sur l'Ăźle principale mais leur impact est dĂ©vastateur. Sur Gough, seulement 18 espĂšces de plantes exotiques sont prĂ©sents mais deux (Holcus lanatus et Agrostis stolonifera) ont complĂštement transformĂ© la vĂ©gĂ©tation le long des cours d'eau et des Ă©tangs et les espĂšces indigĂšnes deviennent rares dans ces habitats. L'ensemble des taxons exotiques reprĂ©sente une menace pour la flore de l'Ăźle avec le risque de l'extinction des espĂšces endĂ©miques indigĂšnes. Les plantes envahissantes affectent Ă©galement les populations d'invertĂ©brĂ©s et d'oiseaux. Le rythme d'introduction d'une espĂšce nouvellement introduite est de tous les 8 mois. Les efforts de conservation sont sĂ©rieux. Gough et Inaccessible ont Ă©tĂ© classĂ©es au Patrimoine mondial naturel de l'UNESCO. Des mesures de conservation comme les restrictions Ă  la rĂ©colte de la faune indigĂšne sont en place ailleurs. Sur Tristan da Cunha vient d'ĂȘtre mis en place un DĂ©partement de la conservation. Cependant, aucune mesure de quarantaine stricte n'est en place pour limiter les nouvelles invasions biologiques et il n'y a pas de surveillance des plantes exotiques. Un plan de gestion des espĂšces envahissantes est en cours d'Ă©laboration. L'importance et la richesse de la flore endĂ©mique et des communautĂ©s uniques nĂ©cessiteraient une prise de mesure Ă©nergique[30].

Les franges cĂŽtiĂšres des Ăźles sont couverts par une formation de grandes herbes en touffes (tussocks ou tussockgrasses) avec une spartine (Spartina arundinacea), et sur Gough avec Poa flabellata. Ces communautĂ©s de tussacks atteignent 300 m d'altitude et sont typiques de milieux soumis Ă  l'influence des vents et des embruns, et de l'apport de nutriments par les oiseaux marins[30].

Sur Tristan da Cunha, cette végétation à tussacks couvrait les basses terres avant l'établissement humain. Elle a disparu en raison du pùturage. Elle peut aussi avoir été affectée par la réduction de l'apport de nutriments à la suite de la forte diminution des oiseaux de mer à cause de la prédation par les rats et, dans le passé les chats, les porcs et d'autres mammifÚres introduits.

Au-dessus des formations Ă  tussacks, se trouve une zone oĂč l'influence des embruns et l'apport de nutriments fournis par les oiseaux sont relativement faibles, une mosaĂŻque de bois Ă  Phylica arborea et des communautĂ©s de fougĂšres s'installe.

Les zones humides de Gough et Inaccessible classées au type de la convention Ramsar sont importantes, il s'agit de tourbiÚres non boisées, de piscines d'eau douce permanentes, de cours d'eau permanents, de rivages subtidaux marins et rocheux. Ils hébergent l'Albatros de Tristan (Diomedea dabbenena) menacé d'extinction[31].

Avifaune

L'archipel héberge cinq espÚces marines menacées parmi lesquelles :

  • le PĂ©trel Ă  lunettes (Procellaria conspicillata) endĂ©mique de l'Ăźle Inaccessible ;
  • l'Albatros Ă  nez jaune (Thalassarche chlororhynchus ou Molly), en danger ;
  • l'Albatros de Tristan (Diomedea dabbenena ou Gony), Tristan da Cunha est l'unique lieu de nidification de cet endĂ©mique de l'archipel ;
  • l'Albatros brun (Phoebetria fusca) ;
  • le Gorfou sauteur du Nord (Eudyptes crestatus moseleyi ou Pinnamin pour les insulaires) - La rookerie de Jew's Point a Ă©tĂ© le premier site de reproduction reconnu comme rĂ©serve naturelle dans les annĂ©es 1980. Les pinnamins viennent Ă  terre pour se reproduire en aoĂ»t et dĂ©posent deux ou trois Ɠufs en septembre. La rĂ©colte des Ɠufs est rĂ©glementĂ©e. Les pinnamins prĂ©fĂšrent l'abri et la protection des touffes de spartine. Sur Tristan, les colonies s'Ă©tablissent dans les ravins ou sur les falaises en dĂ©pit de l'exposition aux Ă©lĂ©ments et aux inondations. Ces oiseaux se nourrissent de krill, de petits poissons et de calmars, et font partie du rĂ©gime alimentaire des otaries Ă  fourrure de l'Antarctique. Le guano des oiseaux est rĂ©coltĂ© par les Tristanais lors de voyages annuels par chaloupe sur les autres Ăźles Ă  la fin de l'Ă©tĂ© pour fournir des engrais Ă  leurs parcelles de pommes de terre[32].

Trois espÚces endémiques terrestres :

Faune marine

Les Ă©cosystĂšmes marins profonds de Gough et Inaccessible sont mal connus. Jusqu'Ă  une profondeur de - 40 m, une grande variĂ©tĂ© d'habitats est dominĂ©e par les algues comme le varech abritant toute une gamme d'invertĂ©brĂ©s en particulier une population de langoustes de Tristan (Jasus tristani) exploitĂ©es commercialement, de poissons dĂ©mersaux et pĂ©lagiques et, de cĂ©tacĂ©s. Les espĂšces de cĂ©tacĂ©s autour de l'archipel sont assez nombreuses. Le groupe est emblĂ©matique. L'Ă©tude des cĂ©tacĂ©s augmente avec la popularitĂ© des croisiĂšres d'observation pour le grand public et la prĂ©sence d'experts de la conservation travaillant dans l'archipel ; les observations s'enrichissent :

  • la Baleine franche australe, Eubalaena australis, est communĂ©ment vue autour des Ăźles de Tristan da Cunha mais le nombre d'individus a Ă©tĂ© fortement rĂ©duit par les flottes de baleiniers amĂ©ricains du XIXe siĂšcle. Le troc avec les baleiniers a prospĂ©rĂ© Ă  Tristan jusqu'aux annĂ©es 1860. ProtĂ©gĂ©e depuis 1937, la population a cependant continuĂ© de se rĂ©duire en raison de la chasse illĂ©gale perpĂ©trĂ©e par la flotte baleiniĂšre russe notamment pendant le sĂ©jour extĂ©rieur des Ăźliens aprĂšs l'Ă©ruption volcanique de 1961-62 ; l'espĂšce est maintenant rare et visible seulement pendant les mois d'hiver (mai Ă  octobre) ;
  • la Baleine Ă  bosse, Megaptera novaeangliae, est aperçue occasionnellement dans les eaux de Tristan lors de la migration entre la saison de reproduction (mai - aoĂ»t ) des eaux tropicales vers les eaux riches au large de la banquise antarctique ;
  • le Grand cachalot, Physeter macrocephalus, est rĂ©putĂ© commun dans les eaux de Tristan mais sans rĂ©centes observations. La plupart des baleines Ă©chouĂ©es sur Tristan appartiennent Ă  cette espĂšce ;
  • le Cachalot pygmĂ©e, Kogia breviceps ;
  • aucune observation de Rorqual commun, Balaenoptera physalus, n'est confirmĂ©e prĂšs des Ăźles ;
  • des bancs de globicĂ©phales noirs, Globicephala melas, de 10-100 animaux sont communs dans les eaux de Tristan ;
  • des bancs de 2-20 dauphins obscurs, Lagenorhynchus obscurus, transitent mais l'espĂšce est rare Ă  Tristan, cependant il existe une population rĂ©sidente de quelque 300 individus Ă  l'Ăźle de Gough ;
  • les cĂ©tacĂ©s dont l'observation est Ă  confirmer aux abords de Tristan da Cunha : Caperea marginata, Balaenoptera musculus, B. borealis, B. bonaerensis, B. acutorostrata, Lissodelphis peronii, Lagenorhynchus cruciger, Hyperodon planifrons, Berardius arnuxii, Mesoplodon grayi, M. mirus, M. bowdoini, M. layardii et Ziphius cavirostris.

L'Ăźle dans les arts et la culture

Littérature

Comme il existe peu d'Ăźles dans l'Atlantique sud au-delĂ  du tropique du Capricorne, certains commentateurs[34] voient dans le peuplement de Tristan da Cunha la concrĂ©tisation de l'utopie[35] de J.G. Schnabel (alias Gisander) parue entre 1731 et 1744 sous le titre Insel Felsenburg (L'Île de Felsenbourg)[36] avec un vaste succĂšs en Allemagne et de multiples rĂ©Ă©ditions. La communautĂ© vit sur l'Ăźle de Felsenbourg, selon des principes d'inspiration chrĂ©tienne et communautaire. Les familles de naufragĂ©s y prospĂšrent, combinent des mariages arrangĂ©s, sous l'autoritĂ© du patriarche. Par ailleurs, dans l’Atlas des Ăźles abandonnĂ©es de Judith Schalansky (2010), l'Ăźle de Tristan da Cunha (p. 50) est assimilĂ©e Ă  celle de Felsenbourg[37].

Edgar Poe mentionne l'ßle dans les Aventures d'Arthur Gordon Pym (1838) et donne un aperçu historique de l'occupation de l'ßle aux XVIIIe et XIXe siÚcles. L'ßle est également citée dans deux romans de Jules Verne, Les Enfants du capitaine Grant (1868) et Le Sphinx des glaces (1897).

K. M. Barrow Ă©tait l'Ă©pouse du rĂ©vĂ©rend missionnaire John Graham Barrow, dont la mĂšre, alors enfant, avait survĂ©cu au naufrage du "Blenden Hall" sur l'Ăźle Inaccessible en 1821. Entre et , les Barrows ont vĂ©cu Ă  Tristan da Cunha oĂč le rĂ©vĂ©rend Barrow Ă©tait pasteur et maĂźtre d'Ă©cole sous les auspices de la "Society for the Propagation of the Gospel". Three years in Tristan da Cunha, (1910), par K. M. Barrow, est une chronique de leur vie sur l'Ăźle.

Raymond Rallier du Baty dans Aventures aux Kerguelen (1910), décrit dans le troisiÚme chapitre, la vie des habitants de Tristan da Cunha en 1908, lors de la seconde période d'isolation totale[38]. Jean Giono, dans Fragments de paradis, évoque l'ßle et ses environs.

Étienne Gril, dans Le Repaire du Graf Spee (1945; reprise dans la collection "Marabout junior" n° 115, 1958), imagine que, peu avant la seconde guerre mondiale, la Kriegsmarine avait installĂ© sur l'Ăźle Inaccessible inhabitĂ©e , Ă  l'insu des habitants de Tristan, un stockage de carburant pour ravitailler le "CuirassĂ© de poche" (croiseur lourd), Graf Spee. Le Graf Spee se sabordera le dans l'estuaire du Rio de la Plata. Le substrat de rĂ©alitĂ© de cette fiction rĂ©side dans le fait que des rencontres entre le Graf Spee et son navire ravitailleur, l'Altmark, ont eu lieu dans les parages de Tristan da Cunha.

Une partie de l'action du roman d'aventure L'Île de la fin du monde (1965) de Geoffrey Jenkins se dĂ©roule sur l'Ăźle oĂč « dans l'Atlantique sud balayĂ© par l'Ă©ternelle tempĂȘte australe, une lutte sans merci s'engage pour un Ăźlot perdu[39]... »

Dans le rĂ©cit Les Bienheureux de La DĂ©solation (1970) HervĂ© Bazin raconte l'Ă©vacuation des habitants de l'Ăźle de Tristan da Cunha Ă  la suite de l'Ă©ruption volcanique de 1961, leur malaise au sein de la sociĂ©tĂ© de consommation britannique oĂč l'on tentait de les intĂ©grer, puis leur volontĂ© inĂ©branlable de retourner vivre sur leur Ăźle, l'un des lieux les plus difficiles de la planĂšte.

En 2018 paraĂźt Tristan de Clarence Boulay. « C’est une musique d’embruns et de nuages glissant au loin que l’on dĂ©couvre avec le roman de Clarence Boulay. D’isolement aussi, d’une solitude partagĂ©e, dans une Ăźle du fin fond du monde. Entre l’AmĂ©rique du Sud et la pointe de l’Afrique du Sud, l’üle Tristan est un dĂ©sert, Ă  peine peuplĂ© de familles. Un huis clos naturel, oĂč se sont rĂ©fugiĂ©s femmes et hommes. Qu’est-ce qui pousse des humains Ă  s’exiler si loin ? Rien : on ne peut vivre sur cette Ăźle qu’à condition de s’y marier, et donc de trouver un ou une cĂ©libataire. Ida, elle, a choisi d’affronter cette traversĂ©e de sept jours sur la langoustiĂšre, pour gagner l’üle. Sans LĂ©on, qui n’a pas pu trouver de place sur le navire : elle part, seule, vers une aventure dont elle n’imagine rien. Impossible de mesurer ce qui attend le voyageur, sur un tel morceau de terre. »[40] - [41]

Cinéma

En 2010, le film d'animation de Ben Stassen, racontant l'histoire d'une petite tortue californienne, Le Voyage extraordinaire de Samy, fait référence à l'ßle.

Dans le film En Solitaire de Christophe Offenstein, le skipper Yann Kermadec, interprĂ©tĂ© par François Cluzet, navigue au large de l'Ăźle et s'apprĂȘte Ă  y dĂ©barquer un Ă©tranger montĂ© Ă  bord durant la course du VendĂ©e globe.

En 2012, Adriano Valerio, réalisateur italien qui vit et travaille à Paris, tourne sur l'ßle 37°4 S, un film de douze minutes qui relate la séparation de deux adolescents vivant sur l'ßle, l'un partant rejoindre l'Angleterre. Il a été en sélection officielle du Festival de Cannes 2013 et a obtenu le Prix du jury du court métrage .

Théùtre

La piÚce Further than the Furthest Thing de Zinnie Harris (traduite en français par Dominique Hollier et Blandine Pélissier sous le titre Plus loin que loin) s'inspire des événements qui ont secoué l'ßle : l'isolement et la famine du début du XXe siÚcle, l'éruption volcanique, l'évacuation des habitants, leur inadaptation à l'Angleterre et enfin leur retour sur l'ßle.

Musique

Le groupe français Daria édite en l'album Red Red dont l'une des chansons est intitulée Tristan da Cunha. Les paroles en anglais racontent notamment l'éruption du pic Queen Mary et le choix de certains habitants de rester sur l'ßle en dépit du danger[42].

Notes et références

  1. (fr) Commission nationale de toponymie, conseil national de l'information géographique, Pays, territoires et villes du monde juillet 2021, , 34 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 28
  2. M. d'Avezac, L’Univers: histoire et description de tous les peuples, Ă©d. Firmin Didot frĂšres, 1848, p. 286-290
  3. Tristan da Cunha Government and the Tristan da Cunha Association, History : Discovery & Early History 1506 - 1817, Tristan da Cunha Website, 2006, (page consultée le 17 août 2010)
  4. Arnaldo Faustini, The Annals of Tristan da Cunha [lire en ligne], 67 p.
  5. Robert Headland, Chronological list of Antarctic expeditions and related historical events, Cambridge University Press, 1989, p. 63 (ISBN 0521309034)
  6. "Today, February 17, 1643, from the Dutch Flute Heemstede Clases Gerrits en Bier, Brootsfot de Hoorn, and Jan Coertsen Van den Broec, landed here."
  7. (en) The St Helena, Ascension and Tristan da Cunha Constitution Order 2009
  8. Les Bienheureux de la DĂ©solation
  9. By Sandra Barwick, « 120 mph storm devastates Tristan da Cunha », sur Telegraph.co.uk (consulté le )
  10. BBC News, 2007 - Remote virus-hit island seeks aid
  11. voir BBC News, John Tonks, 2014 - The far-flung British islands of the South Atlantic :
  12. Karen McVeigh, (en) « Tiny Atlantic island takes giant leap towards protecting world's oceans », The Guardian, 13 novembre 2020.
  13. NASA, Eclipse.gsfc.nasa.gov, Total Solar Eclipse of 2048 December 05
  14. Charles Pomerol, Yves Lagabrielle, Maurice Renard, StĂ©phane Guillot, 2011 - ÉlĂ©ments de gĂ©ologie - 14e Ă©dition, Ed. Dunod, 944 p.
  15. National Geographic, 1962 - "Death of an island", article qui relate l'Ă©ruption historique de Tristan da Cunha.
  16. A. Hicks, J. Barclay, P. Simmons, S. Loughlin, D. Mark & W. Aspinall, 2012 - An interdisciplinary approach to volcanic risk reduction: a case study of Tristan da Cunha. VMSG 2012 Annual Meeting Department of Earth Sciences Durham University
  17. A. Hicks, J. Barclay, D. Mark, S. Loughlin, 2012 - Tristan da Cunha: informing future eruption scenarios using highprecision Ar/Ar dating. VMSG 2012 Annual Meeting Department of Earth Sciences Durham University
  18. climatemps.com, Climate of Tristan Da Cunha, Tristan Da Cunha Average Weather :
  19. H.J., 1972 - La population de Tristan da Cunha. Population, 27, 4-5 : 899-901
  20. Genealogy and genes: tracing the founding fathers of Tristan da Cunha. European Journal of Human Genetics
  21. (en) « Tristan Da Cunha Families »
  22. (en) « Tristan Da Cunha history »
  23. Asthma amongst Tristan da Cunha islanders. Clinical & Experimental Allergy
  24. ThÚse sur l'insularité de Clarence Boulay : Des fondements imaginaires aux réalités culturelles : étude des potentialités permissives de territoires insulaires
  25. Island Council 2016-2019
  26. (en) « Tristan Da Cunha Chief Islander »
  27. Le Commonwealth est composĂ© d'États indĂ©pendants, et c'est donc le Royaume-Uni qui y reprĂ©sente ce territoire.
  28. (en) UICN, « Thalassarche chlororhynchos », sur http://www.iucnredlist.org, (consulté le )
  29. OTEP, Kews Royal botanic gardens, Tristan da Cunha.
  30. Tristan Times, 2009, “Designation of Tristan da Cunha’s first two Ramsar Wetlands of International Importance” :
  31. The Tristan da Cunha Website, penguins
  32. JĂ©rĂŽme Petit, Guillaume Prudent - Changement climatique et biodiversitĂ© dans l’outre-mer europĂ©en, UICN et ONERC, 2008
  33. Arno Schmidt : Herrn Schnabels Spur. Vom Gesetz der Tristaniten, in Nachrichten von BĂŒchern und Menschen, 1958
  34. voir Utopia de Thomas More, 1516
  35. L'Île de Felsenbourg, Johann Gottfried Schnabel ; trad. de l'allemand par M. TrĂ©mousa. Paris, Ă©d. Fayard, 1997, 328 p. (ISBN 2-213-59918-1)
  36. Diacritiques, Tristan da Cunha, de Felsenbourg Ă  la DĂ©solation
  37. Raymond Rallier du Baty (1910) Aventures aux Kerguelen, en anglais et éd. française en 2000 ; Ouest-France, Poche, 250 p.
  38. Geoffrey Jenkins, (1965) L'Île de la fin du monde. Ă©d. Robert, 272 p.
  39. « Tristan, de Clarence Boulay : rĂȘver, pleurer, s'Ă©vader », sur actualitte.com
  40. « Premier roman. Les jeunes gens et la mer », sur lemonde.fr
  41. Tristan da Cunha, Daria, Red Red, Ă©d. Yotanka, le 2 avril 2012

Annexes

Bibliographie

  • K. M. Barrow, Three Years in Tristan da Cunha, Skeffington & Son, London 1910, 280 p.
  • HervĂ© Bazin, Les Bienheureux de La DĂ©solation, rĂ©cit-enquĂȘte, 1970, 242 p.
  • D. M. Booy, Rock of Exile - A narrative of Tristan da Cunha, Londres, 1957, 196 p.
  • Capt. D. Carmichael, Description of the Island Tristan da Cunha, 1817.
  • Allan Crawford, Penguins, Potatoes and Postage Stamps, Ă©d. Nelson, 2000
  • Allan Crawford, Tristan da Cunha - Wartime Invasion, George Mann, 2004, 160 p.
  • Bernard Duyck, 2011 - L'archipel Tristan da Cunha - L'Ăźle Tristan. Excursions et voyages, Earth of Fire
  • James Glass, Anne Green, Tristan chief islanders, 2005 - A Short Guide to Tristan da Cunha. Whitby Press, 12 p.
  • Étienne Gril, Le Repaire du Graf Spee. Editions Romans et Nouvelles, Aurillac, 1945, 206 p. et Marabout junior 1958.
  • Christine Hanel, Steven Chown, Kevin Gaston, 2005 - Gough Island: A Natural History. Sun Press, 169 p.
  • Margaret Mackay, Angry Island: The Story of Tristan da Cunha (1506-1963), Barker, 1963, 288 p.
  • Ivo Bruno Machado Pessanha, 2011 - Évolution temporelle et spatiale du systĂšme d'interaction entre le point chaud de Tristan de Cunha et la Dorsale de l'Atlantique Sud. 262 p.
  • Raymond Rallier du Baty, Aventures aux Kerguelen, traduit de l'anglais 15 000 miles in a ketch.
  • Peter Ryan, 2007 - Field Guides to the Animals and Plants of Tristan da Cunha and Gough Island. RSPB Publication, 168 p.
  • Daniel Schreier, Karen Lavarello-Schreier, 2003 - Tristan da Cunha: History, People, Language. Battlebridge, 88 p.
  • Tristan Association, Tristan da Cunha Newsletter, semi-annuel, 16 p.
  • Clarence Boulay, "Tristan", Sabine Wespieser Ă©diteur, 2018

Articles connexes

Liens externes

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