État de Delta Amacuro
Delta Amacuro est un État du Venezuela. Sa capitale est Tucupita. En 2011, sa population s'élève à 165 525 habitants.
État de Delta Amacuro | |
HĂ©raldique |
Drapeau |
Forteresse coloniale sur l'Orénoque. | |
Administration | |
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Pays | Venezuela |
Capitale | Tucupita |
Gouverneur Mandat |
Lizeta Hernández Depuis 2017 (en cours) |
DĂ©mographie | |
Population | 165 525 hab. (2011) |
Densité | 4,1 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
Superficie | 4 020 000 ha = 40 200 km2 |
Localisation | |
Liste des États du Venezuela | |
Histoire
Époque précolombienne
Les premiers peuplements attestés dans la région sont issus des migrations effectuées par des peuples dénommées « Kotoh » depuis les Andes péruviennes à travers le bassin de l'Orénoque. Ils maîtrisent la céramique et l'horticulture. Plusieurs autres groupes s'installent dans la région, notamment les Barrancas qui introduisent la culture du manioc, provoquant un développement culturel et économique ainsi que la structuration de la société. Les excédents de production auraient pu également faire l'objet d'échanges ou d'un certain type de commerce, en raison de leur position de monopole sur cette production. L'expansion de cette tribu est datée du premier millénaire, atteint les côtes nord-est, une grande partie de la côte centrale et les petites Antilles dès la fin de celui-ci. Les vestiges archéologiques les plus récents datant de l'époque précolombienne sont attribués aux indiens Waraos, qui, selon des récits documentés oraux, sont originaires de la Sabana Oriental ou du nord du Brésil actuel et auraient déserté leur tribu hostile. Certains résidents de l'État se désignent encore comme faisant partie de cette ethnie, constituant de facto l'un des groupes ethniques légalement reconnus dans les statistiques démographiques. À l'origine chasseurs, cueilleurs et pêcheurs, ils deviennent agriculteurs a posteriori de la période avec l'introduction du taro (Colocasia esculenta) dont feuilles et tubercules sont consommés, depuis l'île de la Trinité ou du Guyana voisins.
Colonisation
La première reconnaissance europĂ©enne de la rĂ©gion est effectuĂ©e par le conquistador Alonso de Ojeda, qui dĂ©crit l'embouchure de l'OrĂ©noque en 1499. L'annĂ©e suivant, Vicente Yáñez PinzĂłn dĂ©crit son delta. En 1532, Diego de Ordaz, commandant de l'ordre de Santiago et capitaine du conquistador Hernán CortĂ©s qui a vaincu les Aztèques et 1521, remonte l'OrĂ©noque jusqu'au confluent avec le rĂo Meta.
La première expĂ©dition navale documentĂ©e a lieu en 1531 par Diego de Ordaz, qui dĂ©cide d'explorer l'OrĂ©noque Ă la tĂŞte de plusieurs navires. Antonio BerrĂo pĂ©nètre la rĂ©gion en 1580, et son fils, Fernando BerrĂo, de nouveau Ă partir de 1598 Ă la recherche du fameux Eldorado. Puis l'Anglais Walter Raleigh explore la rĂ©gion en 1594, 1595 et enfin en 1616 lors de sa dernière expĂ©dition, Ă la recherche de mines d'or. Il occupe la rĂ©gion au nom de la couronne anglaise, mais est arrĂŞtĂ© Ă Londres, sur demande de l'Espagne, après qu'il eut dĂ©truit des Ă©tablissements de la couronne espagnole, puis au nom de la rĂ©activation de la sentence de trahison, il est condamnĂ© Ă mort et dĂ©capitĂ© en 1618.
La première mission religieuse est le fait des Jésuites en 1682. De ses rangs est issu le Père Gumilla qui se consacre, à partir de 1791, à la description de l'ethnie Warao. Dans les siècles qui suivent, les gouverneurs, tantôt anglais depuis la Trinité, ou espagnols, tentent d'assimiler ces tribus, mais celles-ci fuient au Suriname voisin. Lorsque Walter Raleigh explore la région à la charnière des 16e et 17e siècles, il qualifie ses habitants de Tivativa qu'il dit être divisés en deux tribus, les Ciawani et les Waraweete. Raleigh décrit : « ils ne mangent rien de ce qui est planté ou cultivé, et comme ils ne plantent ni n'élèvent rien chez eux, lorsqu'ils vont ailleurs, ils refusent de manger tout ce qui n'est pas fourni par la nature sans travail. Ils utilisent le sommet des arbres palmiers comme pain ; ils tuent cerf, poisson et porc pour compléter leur alimentation. Ils ont de nombreux types de fruits qui poussent dans les forêts et de grandes quantités de perroquets et d'oiseaux. ».
Lors de l'exploration de 1799-1800, le tandem formĂ© du naturaliste et explorateur allemand Alexander von Humboldt et du Français AimĂ© Bonpland, confirme et reconnaĂ®t la position exacte du canal de Casiquiare faisant communiquer Amazone et OrĂ©noque, puis ce dernier jusqu'Ă Angostura, aujourd'hui Ciudad BolĂvar capitale de l'actuel État de BolĂvar. Humboldt, dans son ouvrage Voyage aux rĂ©gions equinoxiales du Nouveau Continent publiĂ© en trente volumes Ă Paris Ă partir de 1807, dĂ©crit les Waraos comme Ă©tant la dernière ethnie amĂ©rindienne Ă©chappant au contrĂ´le de la colonie. Il prĂ©cise qu'en 1799, certains estiment leur population Ă 6000-7000 individus, chiffres qu'il estime trop haut. Il indique que les indiens GuaiquerĂes considèrent leur langue comme apparentĂ©e au warao.
- Vicente Yáñez Pinzón décrit le delta de l'Orénoque en 1500.
- Walter Raleigh accapare les terres au nom de la couronne anglaise au début du 17e siècle.
- Alexander von Humboldt décrit la région dans Voyage aux régions equinoxiales du Nouveau Continent, publié à partir de 1807.
Indépendance
À partir de l'indépendance du pays et des années 1830, le territoire actuel de l'État constitue la partie septentrionale de la province de Guyane, et la majorité de l'une de ses cinq anciennes divisions, le canton de Piacoa.
19e siècle
Ă€ partir de 1848 s'installent des colons non-autochtones, lorsque Julián Flores, Juan Millán, Tomás RodrĂguez, Regino Suiva fondent Cuarenta y Ocho (littĂ©ralement Quarante-huit), l'actuelle Tucupita. D'autres suivent, des agriculteurs et des commerçants, notamment en provenance de l'Ă®le de Margarita et des territoires continentaux du nord, depuis les actuels États de Sucre et de Monagas. Avant 1884, le territoire dĂ©pend du dĂ©partement de Zea et de l'État de Guayana. Le , le Territoire fĂ©dĂ©ral Delta (Territorio Federal Delta, en espagnol) est crĂ©Ă© selon la constitution, avec une superficie de 63 667 kilomètres carrĂ©s, formĂ© des districts de Manoa et de Guzmán Blanco, avec Pedernales comme capitale.
Le , le territoire est annexĂ© Ă l'État de BolĂvar sur fond de tensions internationales, la crise vĂ©nĂ©zuĂ©lienne de 1895 avec le Royaume-Uni, concernant la superficie du delta qui doit revenir Ă la Guyane britannique, aujourd'hui le Guyana indĂ©pendant depuis 1966.
Finalement, le , un tribunal arbitral institué à Paris l'année précédente, sur fond de doctrine de Monroe consacrant la mainmise des États-Unis et leur représentant sur la politique du continent américain au détriment de l'intervention européenne et inversement, statue en faveur du Royaume-Uni : le gouvernement d'Ignacio Andrade perd 23 467 kilomètres carrés de territoire au profit de la Guyane britannique.
20e siècle
Le , le territoire est restauré sous le nom de Territoire fédéral de Delta Amacuro (Territorio Federal Delta Amacuro, en espagnol), formé des deux districts de Barima et de Tucupita et sa capitale déplacée de Pedernales à Cuarenta y Ocho qui portera désormais le nom de Tucupita. Le début du siècle est marqué par l'installation de nombreuses missions d'obédience catholique. En 1925, un nouvel ordre religieux catholique, les Capucins du Caronà (Capuchinos del Caronà en espagnol), fonde la première de ces missions dans le territoire actuel qui dépend de son ministère. S'ensuivent la Divina Pastora de Araguaimujo sur la rive droite du caño Araguaimujo, près du caño Aragua, un des défluents de l'Orénoque au cœur de delta. Le Père missionnaire catholique Barral, le Padre Barral éponyme de l'actuelle paroisse civile de Padre Barral, arrive dans les années 1930 et fonde une mission à San Francisco de Guayo. Dans les décennies suivantes, il collecte des informations sur la langue warao et publie un dictionnaire espagnol-warao. En 1932, d'autres missions s'installent, notamment à San José de Tucupita, San Francisco de Guayo, Nabasanuka et Ajotejana.
En 1940 est promulguĂ©e la loi organique relative au Territoire fĂ©dĂ©ral Delta Amacuro, qui le divise en trois dĂ©partements, Tucupita, Pedernales et Antonio DĂaz. Selon le Journal officiel extraordinaire no 4295 du , la loi spĂ©cial consacre le rang d'État au territoire, avec la mĂŞmes division territoriale.
Enfin, le , l'AssemblĂ©e lĂ©gislative de l'État vote une seconde loi de division politique territoriale qui consacre la crĂ©ation des quatre municipalitĂ©s actuelles, Antonio DĂaz, Casacoima, Pedernales et Tucupita. La loi consacre l'annexion des hameaux de Nuevo Mundo, Platanal, El Triunfo et El Triunfito appartenant jusqu'alors Ă l'État de BolĂvar.
GĂ©ographie
Démographie, société et religions
Administration et politique
Subdivisions
L'État est divisé en 4 municipalités[note 1] totalisant 21 paroisses civiles[note 2] :
Municipalité | Localisation | Chef-lieu | Nombre de paroisses civiles | Paroisses civiles | Population (2001[1]) | Population (2011[1]) |
---|---|---|---|---|---|---|
Antonio DĂaz | Curiapo | 6 | Curiapo (Curiapo) Almirante Luis BriĂłn (Manoa) Francisco Aniceto Lugo (Boca de Cuyubini) Manuel Renaud (Araguabisi) Padre Barral (San Francisco de Guayo) Santos de Abelgas (Araguaimujo) | 2 308 | 26 655 | |
Casacoima | Sierra Imataca | 5 | Imataca (Sierra Imataca) Cinco de Julio (La Masa de Moriche) Juan Bautista Arismendi (Piacoa) Manuel Piar (El Triunfo) RĂłmulo Gallegos (Santa Catalina) | 20 552 | 29 555 | |
Pedernales | Pedernales | 2 | Pedernales (Pedernales) Luis Beltrán Prieto Figueroa (Capure) | 2 271 | 6 438 | |
Tucupita | Tucupita | 8 | San JosĂ© (Tucupita) JosĂ© Vidal Marcano (Hacienda del Medio) Juan Millán (Carapal de Guara) Leonardo RuĂz Pineda (UrbanizaciĂłn Leonardo RuĂz Pineda) Mariscal Antonio JosĂ© de Sucre (Paloma) Monseñor Argimiro GarcĂa (UrbanizaciĂłn DelfĂn Mendoza) San Rafael (San Rafael) Virgen del Valle (La Horqueta) | 72 856 | 102 877 | |
Total | 21 | 97 897 | 165 525 |
Organisation des pouvoirs
Le pouvoir exécutif est l'apanage du gouverneur. L'actuel gouverneur est Lizeta Hernández, depuis 2016.
Photo | Scrutin | PĂ©riode | Nom du gouverneur | Parti politique | RĂ©sultat Ă©lectoral | Notes |
---|---|---|---|---|---|---|
1992 | 1992-1994 | Emery Mata Millán | Copei | 36.33 % | Premier gouverneur élu aux élections directes | |
1994 ? | 1994-1995 | Armando Salazar | MAS | 56.36 % | ||
1995 | 1995-1998 | Emery Mata Millán | Copei | 52.17 % | ||
1998 | 1998-2000 | Emery Mata Millán | Copei | 56.20 % | ||
2000 | 2000-2004 | Yelitze Santaella | MAS | 63.15 % | ||
2004 | 2004-2008 | Yelitze Santaella | MVR | 61.30 % | ||
2008 | 2008-2012 | Lizeta Hernández | PSUV | 55.61 % | ||
2012 | 2012-2017 | Lizeta Hernández | PSUV | 82.08 % | ||
2017 | 2017 - | Lizeta Hernández | PSUV | 60.24 % | ||
2021 | Depuis le (en cours) | Lizeta Hernández[2] | PSUV | 59.95 %[2] | Réélue, actuelle gouverneure |
Économie
Culture
Voir aussi
Sources
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Anexo:Gobernador de Delta Amacuro » (voir la liste des auteurs).
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Estado Delta Amacuro » (voir la liste des auteurs).
Notes et références
Notes
- municipio, en espagnol
- parroquia, en espagnol
Références
- « Estado Delta Amacuro », sur Instituto Nacional de EstadĂstica (consultĂ© le )
- (es) « Con 58,2% de abstención, el chavismo se lleva 20 gobernaciones, la MUD 2 y Fuerza Vecinal 1 », sur El Nacional, (consulté le )