Accueil🇫🇷Chercher

Canal de Casiquiare

Le canal de Casiquiare est une formation naturelle exceptionnelle. Ce cours d'eau relie l'Orénoque à l'Amazone, via le rio Negro[1].

Brazo Casiquiare (« Canal de Casiquiare »)
Illustration
Le flux court de la droite vers la gauche, puis se sépare en deux et le Casiquiare file vers le sud, vers le Rio Negro et le bassin de l'Amazone, pendant que l'Orénoque poursuit sa course vers l'ouest puis vers le nord et l'est.
Carte.
Localisation du canal de Casiquiare dans le bassin de l'Amazone.
Caractéristiques
Longueur 326 km
Bassin 42 300 km2
Bassin collecteur Bassin amazonien
DĂ©bit moyen 2 200 m3/s
Cours
Origine Orénoque
· Localisation La Esmeralda, Amazonas, Venezuela
· Altitude 123 m
· CoordonnĂ©es 3° 08′ 18″ N, 65° 52′ 42″ O
Confluence Rio Negro
· Localisation San Carlos, Amazonas, Venezuela
· Altitude 91 m
· CoordonnĂ©es 2° 00′ 05″ N, 67° 07′ 03″ O
GĂ©ographie
Pays traversés Drapeau du Venezuela Venezuela

GĂ©ographie

Carte du Canal de Casiquiare dessinée par Alexander von Humboldt.

Situé au Venezuela, long de plus de 340 kilomètres, c'est un défluent de l'Orénoque qui s'écoule depuis Predra Lais, à 20 kilomètres à l'Ouest de La Esmeralda, jusqu'à San Carlos sur le Río Guainía, nom vénézuélien du Rio Negro.

Par abus de langage, il est parfois dit que le Casiquiare « franchit la ligne de partage des eaux » entre le bassin de l'Orénoque et celui de l'Amazone, mais il y aurait alors contradiction dans les termes. C'est en réalité le même bassin : à Predra Lais, à 123 mètres d'altitude, l'Orénoque se divise en deux branches, comme dans un delta : la branche Nord se dirige vers la côte Nord-Est du Venezuela et y garde son nom « Orinoco ». L'autre branche, dite « canal de Casiquiare » se dirige vers le Sud-Ouest en traversant la pénéplaine qui borde le Sud de la Sierra Parima, puis vers l'Ouest. Après environ 340 kilomètres, l'« Orénoque branche Sud » rejoint la rive droite du Rio Negro, la confluence est en amont de San Carlos de Rio Negro, à 91 mètres d'altitude. Ensuite, l'« Orénoque branche Sud » reçoit, sur sa rive droite, l'Amazone à Manaus. La carte de Humboldt est évidemment fausse quand elle indique des sens d'écoulement contraires sur le canal de Casiquiare.

Ce défluent de l'Orénoque est dû à une brèche dans la rive sud du fleuve, par laquelle s'échappent entre 12% (à l'étiage) et 20 % (en crues)[2] de ses eaux.

Histoire

Lope de Aguirre l’a peut-être emprunté lors de sa mutinerie en 1561, sans se douter de sa découverte[3]. Cette hypothèse est remise en cause[4].

Certaines cartes géographiques le font apparaître au XVIIIe siècle, La Condamine (entre autres) affirmant son existence. Selon certaines sources, ce serait un missionnaire de la Compagnie de Jésus qui, en 1724, aurait confirmé son existence[2]. Humboldt le remonte en 1800 et en fait une description précise.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été envisagé par la marine américaine d'y faire transiter des navires marchands à l'abri des sous-marins allemands qui menaçaient les convois au large des Guyanes, les travaux nécessaires n'ont cependant jamais été entrepris[5].

Hydrométrie - Les débits mensuels à Solano

Le débit du cours d'eau a été observé pendant 11 ans (de 1978 à 1988) à Solano, localité vénézuélienne située à quelque 15 kilomètres de son débouché dans le rio Negro qui porte alors le nom de río Guainía[6].

Ă€ Solano, le dĂ©bit annuel moyen ou module observĂ© sur cette pĂ©riode a Ă©tĂ© de 2 101 m3/s pour une surface de drainage de 80 960 km2, reprĂ©sentant la presque totalitĂ© du bassin versant du canal. La lame d'eau Ă©coulĂ©e dans ce bassin versant se monte ainsi Ă  818 millimètres par an, ce qui peut ĂŞtre considĂ©rĂ© comme assez Ă©levĂ©, mais correspond aux dĂ©bits observĂ©s sur les autres cours d'eau de cette rĂ©gion fort bien arrosĂ©e.

Le Casiquiare est un cours d'eau presque toujours abondant et présentant des variations saisonnières bien marquées. On distingue les deux saisons assez classiques dans la région tropicale de l'hémisphère nord : celle des basses eaux d'hiver et celle des hautes eaux d'été, périodes correspondant aux saisons sèche et humide des régions traversées. La période de crue débute en mai-juin et se termine en août-septembre. Celle des basses eaux s'étend de janvier à mars inclus.

Le dĂ©bit moyen mensuel observĂ© en fĂ©vrier (minimum d'Ă©tiage) atteint 675 m3/s, soit environ six fois moins que le dĂ©bit moyen du mois de juillet (3 977 m3/s). Sur la durĂ©e d'observation de 11 ans, le dĂ©bit mensuel minimal observĂ© a Ă©tĂ© de 100 m3/s (fĂ©vrier), tandis que le dĂ©bit mensuel maximal s'Ă©levait Ă  5 439 m3/s (juillet).

DĂ©bit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : Solano
(données calculées sur 11 ans)

Bibliographie

  • Le Casiquiare : un fleuve qui relie deux fleuves ! (prĂ©face de Jean BastiĂ©), SociĂ©tĂ© de GĂ©ographie, Paris, 2008, 39 p. (hors-sĂ©rie de La GĂ©ographie, , no 1529)
  • De l'OrĂ©noque Ă  l'Amazone - Sur un voilier de dix mètres Jean-François DinĂ© ,Date de parution 01/06/1995 Editeur Eau d'Automne

Voir aussi

Notes et références

  1. (en) James R. Penn, Rivers of the world : a social, geographical, and environmental sourcebook, Santa Barbara, Calif., ABC-CLIO, , 357 p. (ISBN 1-57607-042-5, lire en ligne), p. 33
  2. (fr) Collectif (1982) Dictionnaire illustré des merveilles naturelles du monde p 94, Reader's Digest
  3. Anthony Smith, Explorers of the Amazon, Londres, The University of Chicago Press, 1990, (ISBN 0-226-76337-4)p. 112.
  4. Ricardo Uztarroz, Amazonie mangeuse d’hommes : incroyables aventures dans l’Enfer vert, Paris, Flammarion, 2008, collection « Incroyables aventures ». (ISBN 978-2-7003-0078-9), lire en ligne.
  5. Stéphen Rostain, Amazonie : Les 12 travaux des civilisations précolombiennes, Paris, Belin, coll. « Science à plumes », , 334 p. (ISBN 978-2-7011-9797-5), chap. 2 (« L'hydre de Lerne ou le gigantisme de la nature »), p. 68-70.
  6. (en) GRDC - Le Casiquiare Ă  Solano
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.