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Émile Peynot

Émile Edmond Jean Peynot est un sculpteur et médailleur français[1] né le à Villeneuve-sur-Yonne et mort le à Paris.

Émile Peynot
Charles Auguste Mengin, Portrait d'Émile Peynot (1886).
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités

Lauréat du prix de Rome en sculpture de 1880[2], une partie de ses œuvres monumentales est conservée en Argentine[3] - [N 1].

Biographie

Les parents d'Émile Peynot sont d'origine modeste, son père maçon meurt en 1862[4]. Il est placé en apprentissage chez un boulanger[5]. M. Duflot, le directeur de l’école communale de Villeneuve-sur-Yonne, avait remarqué les goûts d’Émile Peynot pour les beaux-arts et il décide de le former lui-même au dessin[4] et lui donne les moyens matériels de poursuivre ses études.

En 1867, Peynot entre dans l’atelier de Pierre Robinet à Paris, où il se forme pendant trois ans[2].

Le , il est admis à l’École des beaux-arts de Paris et intègre la section sculpture dans l'atelier de François Jouffroy[4] - [6]

En 1871, il obtient la grande médaille de l'École[5]. Ses résultats et les éloges de ses professeurs lui permettent alors d’obtenir une subvention du département de l’Yonne en 1872 et 1873.

En 1873, il débute au Salon des artistes français avec un Buste de femme et obtient, en 1880, le premier grand prix de Rome.

Il devient professeur à l’École des beaux-arts de Paris et a l'Académie de la Grande Chaumière.

Il est élu membre de la Société académique du Touquet-Paris-Plage le ; il en démissionne en [7].

Il meurt le .

RĂ©compenses

Émile Peynot est récompensé par de nombreuses médailles au Salon des artistes français et obtient une médaille d’or à l'Exposition universelle de 1889 et à celle de 1900 à Paris.

Distinctions

Émile Peynot est nommé commandeur du Dragon d'Annam en 1889 à l'inauguration du Monument à Paul Bert. Il est nommé chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur en 1891, puis est promu officier de cet ordre en 1903[8].

Hommage

Un boulevard de Villeneuve-sur-Yonne et une rue de Sens porte son nom.

Ĺ’uvres

Monuments

  • Monument de la RĂ©publique, 1889. En 1880, le conseil municipal de Lyon lance le projet d'Ă©lever un monument Ă  la gloire de la RĂ©publique pour le centenaire de la RĂ©volution française. L'emplacement est prĂ©vu sur la place Perrache (actuelle place Carnot) et, Ă  l’issue d’un concours très disputĂ©, le jury arrĂŞte son choix sur la maquette d'Émile Peynot associĂ© Ă  l'architecte Victor-Auguste Blavette. La statue en bronze de La RĂ©publique mesure 7,5 mètres. Elle caresse un lion Ă  sa droite et brandit un rameau de paix. JuchĂ©e sur un piĂ©destal cylindrique d'une hauteur de 15 mètres, elle domine quatre groupes statuaires en pierre de Tournus : La Ville de Lyon, La LibertĂ©, L'ÉgalitĂ© et La FraternitĂ©. Le monument est inaugurĂ© en 1889. En , du fait la construction du mĂ©tro, le monument est dĂ©placĂ© sur la place et amputĂ©e des groupes qui l’entourent. La Ville de Lyon, toujours sur la place, en est Ă©loignĂ©e, les trois autres groupes sont transfĂ©rĂ©s dans le parc Bazin situĂ© dans le quartier de Montchat du 3e arrondissement de Lyon[5] - [9].
  • Monument Ă  Sadi Carnot : Ă©rigĂ© en 1895 Ă  Fontainebleau[N 2], ce monument est fondu sous le rĂ©gime de Vichy, dans le cadre de la mobilisation des mĂ©taux non ferreux[10].
  • Monument Ă  Paul Bert Ă  Auxerre : en 1888, un comitĂ© national est constituĂ© sous la prĂ©sidence du sĂ©nateur J.Guichard pour l'Ă©rection d'un monument en l'honneur de l’ancien ministre de l’Instruction publique mort en . l’exĂ©cution en est confiĂ©e Ă  Peynot, originaire de l’Yonne. Le comitĂ© se propose d’offrir l’œuvre Ă  la municipalitĂ© d’Auxerre, ville natale de Paul Bert, Ă  charge Ă  elle de trouver un emplacement adĂ©quat. Il en rĂ©sulte une violente polĂ©mique entre radicaux et rĂ©publicains qui ne trouve son Ă©pilogue que dans la proposition d’un Auxerrois de placer l’effigie du grand homme sur le pont qui enjambe l’Yonne, oĂą elle se trouve encore aujourd’hui. Le monument est inaugurĂ© le [5].
  • Monument aux Morts de la guerre de 14-18 de Charenton-le-Pont : place de l’église, inaugurĂ© le . L'ornementation est imposante, Ă  l'image du poilu casquĂ©, armĂ© d'un fusil, fondu par Ferdinand Barbedienne. Un hommage gravĂ© aux morts de la Seconde Guerre mondiale a Ă©tĂ© ajoutĂ© au monument. Il est remaniĂ© en 2009.
  • Monument aux Morts de la guerre de 14-18 du Touquet : rĂ©alisĂ© par les architectes Buisset et Bical, le monument aux morts est Ă©rigĂ© au cĹ“ur du cimetière touquettois. ExĂ©cutĂ© par Peynot et fondu par Duranton, il est inaugurĂ© le .
  • Monument aux Morts de la guerre de 14-18 de Saint-Mihiel, place Jean BĂ©rain : en calcaire d’Euville, il reprĂ©sente un soldat de la Grande Guerre protĂ©geant une femme serrant un enfant dans les bras. Il est inaugurĂ© le par AndrĂ© Maginot, ministre de la Guerre.
  • Monument au peintre Louis Français, 1901, square Louis Français Ă  Plombières-les-Bains : Peynot obtient la commande de ce monument sur concours. Le monument est composĂ© d'un obĂ©lisque en granit qui constitue un socle au buste sur piĂ©douche en bronze. Deux statues de grande taille ornent la partie infĂ©rieure du monument de plan en C : une dryade debout, appuyĂ©e sur le tronc d'un chĂŞne, tenant une lyre. Une Ă©vocation de ChloĂ© ou une allĂ©gorie du Printemps assise sur un rocher joue de la flĂ»te Ă  deux becs. Une palette de peintre gĂ®t au sol. Le thème choisi rappelle les domaines de prĂ©dilection de Louis Français[11].
  • Monument au marĂ©chal Exelmans, place Exelmans Ă  Bar-le-Duc. RĂ©alisĂ© en 1898, il est l'Ĺ“uvre de Peynot et Paul Roussel, fondu par Durenne.
  • Fontaine Ă  Villeneuve-sur-Yonne, 1887, fontaine Briard, le bassin en fer Ă  cheval entoure la pile de jet sur trois cĂ´tĂ©s. L'eau provient Ă  la fois de la bouche des trois dragons et d'un orifice dans la console qui les soutient. Une allĂ©gorie rĂ©publicaine trĂ´ne Ă  l'avant de la pile. Un mĂ©daillon d'homme orne un cĂ´tĂ© et un mĂ©daillon de femme l'autre cĂ´tĂ© de la pile, probablement ceux des mĂ©cènes Ă  l'origine de la commande[10].
  • Monument aux Morts de Villeneuve-sur-Yonne, près de la porte de Joigny.
  • Monument aux Morts de Joigny : par dĂ©libĂ©ration du , le marchĂ© est conclu avec Émile Peynot pour un monument inaugurĂ© le sur le rond-point de la Demi-Lune, puis dĂ©placĂ© en 1971 quai de la Butte[5].
  • Monument Ă  Henri Schneider, Le Creusot, place devant l’hĂ´pital inaugurĂ©e le , bronze. L'industriel est reprĂ©sentĂ© assis sur une chaise, une carte dĂ©pliĂ©e sur ses genoux[12].
  • Monument aux Morts de Sens, promenade du Jeu de Paumes. CommandĂ© en 1898 par souscription publique et par les soins du conseil municipal, du Souvenir français, des anciens combattants de 1870-1871, avec le concours de la Ville de Sens et de l’État français[5].
  • Monument aux Morts de Bar-le-Duc, 1925, place du MarĂ©chal Foch, devant l'Ă©glise Saint-Jean. Ce monument est composĂ© sur un piĂ©destal pyramidal en pierre de Savonnières par l’architecte Lehmann et Peynot. Au sommet, une RĂ©publique dans de longs vĂŞtements de deuil, debout, est Ă©galement une allĂ©gorie du Souvenir : elle tient de la main gauche un faisceau de lauriers pour les vainqueurs et de la droite une gerbe de fleurs pour ceux qui sont morts. Au pied du monument, les statues de sept combattants sortant du socle symbolisent la dĂ©fense de la Nation. Il a Ă©tĂ© restaurĂ© en 2007[13].
  • MausolĂ©e de Sainte Alpais Ă  l’église de Cudot : rĂ©alisĂ© en 1891 d'après le gisant du XIIIe siècle.
  • Pavillon des grandes marques et maisons de Champagne Ă  l’Exposition universelle de 1900 : conçu par les architectes Armand Bègue et Ernest Kalas de l'École des beaux-arts, et dĂ©corĂ© par Peynot.
  • MausolĂ©e d’Alexandre de Bary[N 3], Ă©rigĂ© dans le parc du château de sa maĂ®tresse, Elvire Bouchez, Ă  Thuisy.
  • Tombe de Juan Alberto Lartigau[N 4] : monument funĂ©raire en marbre blanc, Buenos Aires, cimetière de la Recoleta[14].
  • Monument du Centenaire Ă  Buenos-Aires : offert par la colonie française en Argentine Ă  la Ville de Buenos-Aires, exĂ©cutĂ© en marbre et granit, avec la collaboration de l'architecte NĂ©not en 1910.
  • Monument du docteur Aristobulo Del Valle[N 5], Buenos Aires, cimetière de la Recoleta.
  • Offrande florale Ă  Domingo Faustino Sarmiento, prĂ©sident de la RĂ©publique d’Argentine, monument en marbre de Carrare, Buenos-Aires cimetière de la Recolata.

Ĺ’uvres dans les collections publiques

France
Monaco
  • Monaco, casino de Monte-Carlo : Le Matin, Midi, Le Soir et La Nuit, bas-reliefs en stuc dĂ©corant les quatre Ă©coinçons de la salle construite en 1910, transformĂ©e en cabaret en 1948. Dans la galerie Empire, il exĂ©cute deux grands quadriges, bas-reliefs, en stuc figurant Le Char de l’Amour tirĂ© par quatre chevaux, et Le Char de la Nuit tirĂ© par quatre bĹ“ufs. Les bas-reliefs reposent sur une poutre supportĂ©e par deux motifs triangulaires dĂ©corĂ©s de Victoires soufflant dans leurs trompes.

Statuettes d'Ă©dition

  • Jeune Femme, 1885, reprĂ©sentĂ©e debout tenant un panier de fleurs dans sa main droite, reposant sur une base ovale.
  • Marchand tunisien, 1883, bronze.
  • L'AngĂ©lus, bronze fondu par Houdebine et Fils.
  • MaternitĂ©, 1902, fonderie Hesse.
  • Guerrier arabe.
  • Arabe assis contrĂ´lant son pistolet.
  • Trompette de la RenommĂ©e des Ă©tablissements Ballot : trophĂ©e automobile de marque en bronze argentĂ©. Le bouchon de radiateur est incorporĂ© Ă  la sculpture sur le modèle de marque.

Salons

  • 1881 : Louis-Nicolas Cabat, buste en bronze.
  • 1883 : AbandonnĂ©e, bas-relief en plâtre.
  • 1886 : Pro Patria, statue en plâtre ; La Proie, groupe en marbre.
  • 1905 : PoĂ©sie pastorale, marbre.

Expositions

En 2012, une exposition a été consacrée à Émile Peynot à Villeneuve-sur-Yonne[N 8]. Cet évènement valorisant un fonds de photographies et de dessins a été réalisé en partenariat avec divers musées[3].

Bibliographie

  • Emmanuel BĂ©nĂ©zit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, 1999.
  • Roland Conilleau, Émile Peynot statuaire. Villeneuve-sur-Yonne 1850-1932, 2002.
  • J.P. Fontaine, Les nouveaux mystères de l’Yonne, Ă©ditions De BorĂ©e, 2007.
  • Guillaume PeignĂ©, Dictionnaire des sculpteurs nĂ©o-baroques français (1870-1914), Paris, CTHS, coll. « Format no 71 », , 559 p. (ISBN 978-2-7355-0780-1, OCLC 828238758, BNF 43504839), p. 392-398.

Notes et références

Notes

  1. Dans le domaine de la statuaire, il est le sculpteur français le plus représenté à Buenos-Aires, avec au moins six œuvres (cf. B. Richard, « Émile Peynot l’Argentin. Un sculpteur bourguignon à Buenos Aires ou l’art civique français à l’étranger », sur bernard-richard-histoire.com, 2014, consulté le (en ligne).
  2. Fontainebleau était la résidence d'été des présidents de la République et Sadi Carnot y était très attaché.
  3. Alexande de Bary (1854-1899) était négociant en vin de champagne à Reims, il défraya la chronique scandaleuse de la Belle Époque.
  4. Juan Alberto Lartigau (1889-1909) était le secrétaire du directeur de la police de Buenos Aires et ils ont, tous deux, été victimes de la bombe d’un anarchiste en .
  5. A. Delvalle (1845-1896), avocat et homme politique argentin, fondateur de l’Union civique radicale.
  6. Œuvre volée en .
  7. Paul-Eugène-Victor Bacquet (1848-1901) fut l’élève de Dumont à l’École des beaux-arts de Paris. Sociétaire des artistes français, il débuta au Salon en 1870 et il exposa à plusieurs reprises jusqu’en 1899.
  8. À l'Espace Pincemin et répartie dans la ville en trois endroits près de la fontaine de la place Briard et du monument aux morts qu'il a réalisé pour sa ville natale.

Références

  1. Notice E. Peynot et du site de la Bibliothèque nationale de France.
  2. Rémi Couvignou, « Émile-Edmond Peynot », La gazette 89, no 4, .
  3. J-C. Salvinien, « Émile Peynot à l’honneur sur ses terres », L'Yonne, 2012 (en ligne).
  4. Jean Luc Dauphin, Émile Peynot (1852-1932) Un grand sculpteur sénonais, Musée de Sens, .
  5. Roland Cornilleau, Émile Peynot, Statuaire, Villeneuve sur Yonne 1850 - 1932, Clamecy, Nouvelle imprimerie Laballery, , 78 p..
  6. (en) L. Forrer, Biographical Dictionary of Medallists : Peynot, Émile Edmond, t. IV, London, Spink & Son Ltd, , 725 p., p. 472.
  7. Société académique de Paris-Plage, mémoires de la Société académique de Paris-Plage 1923 à 1931 : dix-huitième à vingt-sixième année, L. Delambre-Deroussent 79, rue de Paris à Le Touquet-Paris-Plage, , 34 p., p. 23.
  8. « Notice Émile Edmond Peynot », base Léonore, ministère français de la Culture.
  9. « Fontaine de la République – Lyon », notice sur e-monumen.net.
  10. Notice sur petit-patrimoine.com.
  11. « Monument du peintre Louis Français – Plombières-les-Bains », notice sur e-monumen.net.
  12. « Monument à Henri Schneider – Le Creusot », notice sur e-monumen.net.
  13. Notice sur petit-patrimoine.com.
  14. Photographie de l'Ĺ“uvre sur flickr.com.
  15. « Achat d'un plâtre d'Émile Peynot par la Piscine de Roubaix », publié sur amisdulouvre.fr.
  16. lefloch-drouot.fr, hĂ´tel Drouot, vente du , lot no 66 bis.

Liens externes

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